maratrail de berganty (aurillac) trail a ralonge

salut a tous, petit resumé de mon premier vrai trail de montagne

l avant course:

bon blessure a J-10, donc pas de course a pied depuis 10 jours, pas grave le volume est fait, comme pour tout le monde, pluie et donc boue annoncée, fete de la musique la veille, quelques bieres (je sais je sais pas bien ), pas trop dormi la nuit a cause d un pote qui a ronflé méchamment. peu importe tout ca on est la pour se faire plaisir et l entrainement a ete a priori bouclé

Jour J:

depart vers 10h30, heure tardive mais l organisation a voulu avoir les vainqueurs de chaque epreuve (105,43,22km) en meme temps. temps on dira neutre, pas froid, pas chaud, il a plu cette nuit mais la il ne pleut pas.

je me sent tout petit, autant a l ecotrail de paris je sentais qu il y avait autour de moi du novice ou peu experimenté, autant la ca sent le traileur a mort. sponsors, noms de clubs en flocages, vetements a l effigie d epreuves prestigieuses, bref je suis un piaf dans un nid d aigles.

pan depart.

la premiere partie jusqu au 18eme km et premier ravito est dite roulante. 3 bosses en 18k. je me fais beaucoup doubler sur le plat et en cote, mais on cardio dit que je suis juste dans la bonne fourchette, meme limite alors je garde l allure.
je me dis que soit ils sont fous, soit tres forts.

avant le ravito l organisation avait prevenu: la descente est dangereuse. pour le coup la descente c est mon dada, je double beaucoup avec des risques mesurés, c est effectivement assez chaud: c est mouillé, rocailleux et boueux, je pose mon popotin dans un tobogan de boue juste histoire de me salir au dessus du genou et je repart

ravito : je me pose 5 min, je mange, ca tire un peu mais ca va j ai encore du jus.

on attaque alors jusqu a 36 eme km la grosse difficulté.

une montee de 8km et une descente continue de 10k.
la je joue prudent, je marche systématiquement quand ca monte trop, je sors les batons, je profite du paysage, des vaches limousines (l orga nous a prevenu, ne pas passer entre une vache et son veau sous peine de devoir taper un sprint.). Tiens le massif central c est vert aussi

bon evidemment y a quand meme beaucoup de boue mais sur cette partie encore ca va. en haut un benevole me repond oui a la question "on est au col?".... menteur!!!! derriere y avait encore 500 metres a 25%
bref j arrive au col du berganty. c est beau, le ciel est bas, on est a moitie dans la brume et y a du vent, je ne traine pas. je mange un peu et j attaque ce qui est pour moi une partie decisive, cette grosse descente continue.

la montee en marchant ca je connaissais en rando, mais j avais peur par manque d experience d une descente longue continue, est ce que mes cuisses vont tenir?

bref je deroule, je croise des eaux ruisselantes, j arrive 3 fois a m enfoncer plus haut que la cheville dans la boue, je peste, je relance.
comme avant le 18 eme km, je double en descente autant que je me suis fait doubler en montee.

les passages sur des echelles en palettes pour passer les clotures sont de plus en plus durs, les jambes durcissent mais ca va. petite frayeur, je sens des debuts de crampes arriver, alors je bois, je bois.... merde 32 eme km plus d eau.

apres petite frayeur grosse frayeur. une simple corde en apparence, le mec devant passe en dessous mais par flemme je souhaite la rabattre a la main. PAF coup de bourre (bah oui c etait electrifié ) tellement fort que ca m a declenché une crampe dans chaque mollet!!! la vache je me dis que si j avais ete fragile j aurai pu taper l arret cardiaque

bon j arrive au ravito 36 eme km. la je commence a faire la gueule, je me pose 5 grosses minutes, je prend mon temps, je mange bien. mais je me dis qu il ne reste que 7 km (43km d annoncés au depart). ah non en fait au debrief la veille ils ont annoncé 1,5 km en plus a cause d un agriculteur, donc 44,5.

je repars (facon de parler). je continue a mon train de senateur, je parviens tout de meme a courir sur le plat et en descente tout en gerant en montee. mais franchement arrivé au 42 eme j ai mal, non je souffre.
A ce moment je retire ma musique en me disant qu il ne reste que 3 km environ et je souhaite beneficier de l ambiance d arrivee.
44 eme km, j entend le speaker, ca sent bon, je vois aurillac.
oui mais voila on repart sur une autre bosse et je vois des traileurs en haut . je suis sur a vue de nez que ca ne fait pas 1km...
la fatigue, le fait de "voir" l arrivee, le fait de voir 45 km sur mon GPS (donc theoriquement je devrais etre arrivé), tout ca ensemble me fout le moral a zero, j en peux plus, chaque metre de plus est souffrance.

j arrive en haut de cette colline, je redescend et arrive en ville. je croise un benevole je lui demande combien, il dit 2... la je peste, j en ai marre.

46 eme km, je marche sur le plat, je suis a plat, j arrive dans la ville y a du monde et je reconnais les lieux il reste pas grand chose, je cours. je serre les dents, me tape la tete avec mes batons (si si ) je passe la ligne d arrivee:

6h10 min, 47,6 km (43 annoncés merci ) 82 eme au scratch (305 au depart) 7,7 km/h de moyenne, 1900 m de D+.

il y avait un suivi en direct sur internet avec nos puces, 30 scondes apres mon arrivee mon telephone sonne, je decroche, ma gamine de 6 ans me lance "BRAVO PAPA" je fond en larmes, j ai pas pu controler ca. j ai bien pleuré 2 min avant de me reprendre.

un grand bravo a l organisation (bon le coup de la rallonge c est pas leur faute), ce qui m a marqué c est un balisage impeccable, impossible de se perdre. ajoutez a cela des ravito nikels, un gros debrief d 1 h la veille, des postes de secours partout, des moyens terrestres et aeriens de secours, bref j ai ete impressionné pour une course a cet endroit.

apres ma douche j ai meme au droit au massage du kiné, malheureusement pas suffisant pour eviter que je marche comme un canard ce matin

bref avec 3 entrainements par semaine je pense que je ne monterai pas au dessus de cette distance, mais je renouvellerai surement

je recommande donc de tres beau trail a aurillac (pour les ultra traileurs y a un 105k et 5000 de D+ si vous voulez )

Bravo pour cette 1ère.

Tu en auras appris des choses :

- ne jamais croire ceux qui te disent qu'il ne reste que x mètres, que c'est la dernière montée, etc.....
- on ne touche pas les clôtures des pâturages.
- il ne faut pas se fier aux kms annoncés lors des trails
etc....

Un conseil qui vaut ce qu'il vaut : quand l'arrivée est proche et que tu es dans le dur de dur, dis-toi que chaque pas te rapproche de ce graal qu'est la ligne d'arrivée.

Bonne récupération.

oui effectivement c est le moins qu on puisse dire, j ai appris plein de choses. et promis on ne me reprendra jamais a toucher a un truc qui ressemble de pres ou de loin a une foutue cloture electrique

merci pour ton CR, tes aventures m'ont fait marrer, entre la boue , le coup de jus, , le manque d'eau ...tu as tout eu et tu finis quand même avec un beau chrono! Félicitation.