Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles
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Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles a été créé par AlanMcPil
Posted il y a 11 ans 7 mois #233087
PAS DE PITIÉ POUR LES FAIBLES
A Annecy en ce 21 avril 2013, je m’engage pour la 3e fois dans un semi-marathon.
Cette épreuve a une importance particulière. Tout d’abord, elle a pour but de me familiariser définitivement sur cette distance, avec comme objectif d’atteindre les 1h40, ce qui serait mon nouveau record. Ensuite, cette course, point d’orgue de mon semestre, doit me permettre de basculer à l’automne vers mon premier marathon qui sera l’événement de l’année pour moi. C’est donc comme une répétition générale dans laquelle je dois puiser un maximum de confiance.
Nous nous sommes inscrits avec Laurence et c’est en famille que nous partons samedi après-midi vers notre mobil-home que nous avons loué dans un camping à l’extérieur de la ville. Nous rejoignons un groupe d’amis qui s’est également inscrit à cette épreuve. Nous retrouvons aussi Robin et Béné au retrait des dossards et nous commençons déjà à échanger nos impressions. Robin et moi sommes inquiets car nous ne sommes pas en pleine possession de nos moyens. Néanmoins, les différents commentaires que nous entendons ici et là nous laissent supposer que dimanche ce sera la fête du running et nous nous laissons prendre par cet engouement et par l’effet de groupe. Nous avons hâte d’en découdre.
Dimanche matin, après une nuit ma foi fort agitée à cause de la finale de la coupe de Ligue pour laquelle, en bon stéphanois, j’ai vibré, nous nous postons près de l’arrivée pour assister au passage de Robin. Il n’entend pas nos encouragements car il est complètement absorbé par la fin de son marathon et son visage fermé nous fait comprendre qu’il n’est pas dans un bon jour.
Nous le retrouvons rapidement et s’il n’a pas effectivement amélioré son résultat, le briefing de sa course m’impressionne énormément. En effet, il s’est battu contre lui-même, son physique qui l’a lâché dès le 18e km, ses envies d’abandon et il a quand même terminé en moins de 3h ce qui, dans ces conditions, est une excellente performance.
Laurence et moi retrouvons ensuite notre groupe d’amis qui participent au semi. Nous attendons patiemment le début d’après-midi et après un échauffement sommaire, nous rejoignons nos sas respectifs. Première contrariété, les sas ne sont pas contrôlés ce qui ne laisse rien présager de bon pour le départ. Je me laisse quand même prendre par la sono et le DJ qui chauffent la foule avant le coup de pistolet. Le temps est nuageux mais la température (10-12°) et la faiblesse de vent (5-6 km/h) font que les conditions sont idéales et propices à un bon chrono.
C’est parti ! Comme je le redoutais, je me bats avec des coureurs qui ont des allures inférieures aux miennes et j’attendrais deux kilomètres avant de pouvoir courir à la vitesse attendue non sans pour autant essayer de me frayer un chemin. Ils sont bouclés respectivement en 5’10’’ et 5’02’’.
A partir du 3e et jusqu’au 9e km, je cours en 4’45’’, 4’40’’ et si je n’ai pas comblé mon retard, je suis dans le bon tempo. Deuxième contrariété, le premier ravitaillement se présente après seulement 3 km et comme je n’ai pas reconnu le parcours sur internet, je prends mon premier gel de peur de ne pas avoir la possibilité de le faire au 5e. En fait, il y avait quasiment un ravitaillement tous les 3 km ce que je n’avais jamais vu auparavant. Au 9e, je vois déjà les premiers qui sont dans le sens retour. Je pressens même si je ne sais pas où ils en sont qu’ils courent à des vitesses stratosphériques. Paradoxalement, ils ne sont pas si impressionnants que ça. Je suis beaucoup plus impressionné par la foule dans laquelle je me trouve, témoin de l’extraordinaire succès de cette épreuve et qui s’étire bien au-delà de mon champ de vision.
Je suis en train de penser à ma stratégie à venir avec le secret espoir d’avoir la possibilité d’accélérer plus tard quand les premières douleurs apparaissent dans mon genou.
Je sais déjà que ma course est terminée. J’ai beau essayé de me mentir à moi-même et espérer que cette douleur n’augmentera pas, je sais qu’il n’en est rien. Au ravitaillement du 10e km, je me mets à marcher pendant au moins 100 mètres. Évidemment, je pense à abandonner surtout si la douleur ne diminue pas mais marcher la fait disparaître. A ce moment-là, j’aperçois la flamme des 1h45. Je tente de m’accrocher à elle mais c’est peine perdue. Au ravitaillement suivant, je marche à nouveau. Dès que la douleur a disparu, je cherche mon allure qui me permet de courir sans trop de gène. Elle se situe aux alentours des 10km/h. Il ne me reste plus qu’à terminer avec de la frustration plein la tête, de la colère même. Je compte les kilomètres comme autant de perles à enfiler et je me motive comme je peux parce que c’est dur de courir en se faisant doubler de toute part sans pouvoir se battre à armes égales. J’ai l’impression que chaque concurrent qui me double, me lance un regard de reproche en me traitant de « tocard ».
Heureusement, à 3km, j’aperçois Béné qui m’exhorte à tenir le coup et terminer. Ne t’en fais pas, je ne suis pas arrivé jusque là pour abandonner maintenant !
Et puis, les deux derniers km seront finalement un vrai plaisir. Quelle « marée humaine » pour nous accueillir et nous soutenir. Les habitants d’Annecy se sont appropriés leur marathon et en ont fait une véritable fête. J’ai l’impression que des milliers de personnes se sont massés autour du final pour nous accompagner jusqu’à l’arrivée. J’entends Robin qui me lance des encouragements endiablés. Il avait promis de rester et malgré la fatigue et la déception du matin, il est encore là pour nous encourager Laurence et moi. Et que dire de mes filles qui font un bout de chemin avec moi et me saluent comme un héros. Elles feront la même chose avec Laurence : elle en aura les larmes aux yeux.
Je reviendrais l’année prochaine, peut-être sur le marathon d’ailleurs même si à cause de la déception légitime d’avoir terminé finalement en 1h51, j’ai du mal à savourer ces derniers instants à leur juste valeur. L’embouteillage monstrueux qui nous attend pour rejoindre la sortie aurait pu tout gâcher mais en fait pas vraiment. Pour le confirmer, autour de moi, je ne sens pas de mécontentement parmi les coureurs. Nous prenons notre mal en patience conscient que nous avons participé à une épreuve globalement bien organisée malgré les quelques couacs que j’ai signalé dans une ferveur populaire que je n’avais encore connu nulle part ailleurs.
Il ne me reste plus qu’à attendre Robin et Béné, mes amis et Laurence qui a achevé son périple en 2h10 soit un gain de quasiment 7mn sur son meilleur temps. J’en suis heureux pour elle et nous pouvons partager tous ensemble nos impressions avant de nous quitter. D’ores et déjà, nous sommes tous tournés vers nos futurs objectifs personnels. L’échec, en tout cas en ce qui me concerne, ne m’aura pas découragé.
Il n’en est pas moins vrai que je vais devoir faire une profonde analyse de ma course (préparation comprise) car la douleur n’explique pas seule ma déconvenue. Ce serait me voiler la face.
Mais tout d’abord place au repos et aux soins pour mon genou récalcitrant.
A Annecy en ce 21 avril 2013, je m’engage pour la 3e fois dans un semi-marathon.
Cette épreuve a une importance particulière. Tout d’abord, elle a pour but de me familiariser définitivement sur cette distance, avec comme objectif d’atteindre les 1h40, ce qui serait mon nouveau record. Ensuite, cette course, point d’orgue de mon semestre, doit me permettre de basculer à l’automne vers mon premier marathon qui sera l’événement de l’année pour moi. C’est donc comme une répétition générale dans laquelle je dois puiser un maximum de confiance.
Nous nous sommes inscrits avec Laurence et c’est en famille que nous partons samedi après-midi vers notre mobil-home que nous avons loué dans un camping à l’extérieur de la ville. Nous rejoignons un groupe d’amis qui s’est également inscrit à cette épreuve. Nous retrouvons aussi Robin et Béné au retrait des dossards et nous commençons déjà à échanger nos impressions. Robin et moi sommes inquiets car nous ne sommes pas en pleine possession de nos moyens. Néanmoins, les différents commentaires que nous entendons ici et là nous laissent supposer que dimanche ce sera la fête du running et nous nous laissons prendre par cet engouement et par l’effet de groupe. Nous avons hâte d’en découdre.
Dimanche matin, après une nuit ma foi fort agitée à cause de la finale de la coupe de Ligue pour laquelle, en bon stéphanois, j’ai vibré, nous nous postons près de l’arrivée pour assister au passage de Robin. Il n’entend pas nos encouragements car il est complètement absorbé par la fin de son marathon et son visage fermé nous fait comprendre qu’il n’est pas dans un bon jour.
Nous le retrouvons rapidement et s’il n’a pas effectivement amélioré son résultat, le briefing de sa course m’impressionne énormément. En effet, il s’est battu contre lui-même, son physique qui l’a lâché dès le 18e km, ses envies d’abandon et il a quand même terminé en moins de 3h ce qui, dans ces conditions, est une excellente performance.
Laurence et moi retrouvons ensuite notre groupe d’amis qui participent au semi. Nous attendons patiemment le début d’après-midi et après un échauffement sommaire, nous rejoignons nos sas respectifs. Première contrariété, les sas ne sont pas contrôlés ce qui ne laisse rien présager de bon pour le départ. Je me laisse quand même prendre par la sono et le DJ qui chauffent la foule avant le coup de pistolet. Le temps est nuageux mais la température (10-12°) et la faiblesse de vent (5-6 km/h) font que les conditions sont idéales et propices à un bon chrono.
C’est parti ! Comme je le redoutais, je me bats avec des coureurs qui ont des allures inférieures aux miennes et j’attendrais deux kilomètres avant de pouvoir courir à la vitesse attendue non sans pour autant essayer de me frayer un chemin. Ils sont bouclés respectivement en 5’10’’ et 5’02’’.
A partir du 3e et jusqu’au 9e km, je cours en 4’45’’, 4’40’’ et si je n’ai pas comblé mon retard, je suis dans le bon tempo. Deuxième contrariété, le premier ravitaillement se présente après seulement 3 km et comme je n’ai pas reconnu le parcours sur internet, je prends mon premier gel de peur de ne pas avoir la possibilité de le faire au 5e. En fait, il y avait quasiment un ravitaillement tous les 3 km ce que je n’avais jamais vu auparavant. Au 9e, je vois déjà les premiers qui sont dans le sens retour. Je pressens même si je ne sais pas où ils en sont qu’ils courent à des vitesses stratosphériques. Paradoxalement, ils ne sont pas si impressionnants que ça. Je suis beaucoup plus impressionné par la foule dans laquelle je me trouve, témoin de l’extraordinaire succès de cette épreuve et qui s’étire bien au-delà de mon champ de vision.
Je suis en train de penser à ma stratégie à venir avec le secret espoir d’avoir la possibilité d’accélérer plus tard quand les premières douleurs apparaissent dans mon genou.
Je sais déjà que ma course est terminée. J’ai beau essayé de me mentir à moi-même et espérer que cette douleur n’augmentera pas, je sais qu’il n’en est rien. Au ravitaillement du 10e km, je me mets à marcher pendant au moins 100 mètres. Évidemment, je pense à abandonner surtout si la douleur ne diminue pas mais marcher la fait disparaître. A ce moment-là, j’aperçois la flamme des 1h45. Je tente de m’accrocher à elle mais c’est peine perdue. Au ravitaillement suivant, je marche à nouveau. Dès que la douleur a disparu, je cherche mon allure qui me permet de courir sans trop de gène. Elle se situe aux alentours des 10km/h. Il ne me reste plus qu’à terminer avec de la frustration plein la tête, de la colère même. Je compte les kilomètres comme autant de perles à enfiler et je me motive comme je peux parce que c’est dur de courir en se faisant doubler de toute part sans pouvoir se battre à armes égales. J’ai l’impression que chaque concurrent qui me double, me lance un regard de reproche en me traitant de « tocard ».
Heureusement, à 3km, j’aperçois Béné qui m’exhorte à tenir le coup et terminer. Ne t’en fais pas, je ne suis pas arrivé jusque là pour abandonner maintenant !
Et puis, les deux derniers km seront finalement un vrai plaisir. Quelle « marée humaine » pour nous accueillir et nous soutenir. Les habitants d’Annecy se sont appropriés leur marathon et en ont fait une véritable fête. J’ai l’impression que des milliers de personnes se sont massés autour du final pour nous accompagner jusqu’à l’arrivée. J’entends Robin qui me lance des encouragements endiablés. Il avait promis de rester et malgré la fatigue et la déception du matin, il est encore là pour nous encourager Laurence et moi. Et que dire de mes filles qui font un bout de chemin avec moi et me saluent comme un héros. Elles feront la même chose avec Laurence : elle en aura les larmes aux yeux.
Je reviendrais l’année prochaine, peut-être sur le marathon d’ailleurs même si à cause de la déception légitime d’avoir terminé finalement en 1h51, j’ai du mal à savourer ces derniers instants à leur juste valeur. L’embouteillage monstrueux qui nous attend pour rejoindre la sortie aurait pu tout gâcher mais en fait pas vraiment. Pour le confirmer, autour de moi, je ne sens pas de mécontentement parmi les coureurs. Nous prenons notre mal en patience conscient que nous avons participé à une épreuve globalement bien organisée malgré les quelques couacs que j’ai signalé dans une ferveur populaire que je n’avais encore connu nulle part ailleurs.
Il ne me reste plus qu’à attendre Robin et Béné, mes amis et Laurence qui a achevé son périple en 2h10 soit un gain de quasiment 7mn sur son meilleur temps. J’en suis heureux pour elle et nous pouvons partager tous ensemble nos impressions avant de nous quitter. D’ores et déjà, nous sommes tous tournés vers nos futurs objectifs personnels. L’échec, en tout cas en ce qui me concerne, ne m’aura pas découragé.
Il n’en est pas moins vrai que je vais devoir faire une profonde analyse de ma course (préparation comprise) car la douleur n’explique pas seule ma déconvenue. Ce serait me voiler la face.
Mais tout d’abord place au repos et aux soins pour mon genou récalcitrant.
par AlanMcPil
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- chris55
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Réponse de chris55 sur le sujet Re: Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles
Posted il y a 11 ans 7 mois #233094
le chrono n'est pas si vilain que ça , bon c'est pas celui escompté .
tu as fini avec une douleur au genou sans celle ci je pense que ton objectif aurait était atteint ,
ce n'est que parti remise soigne toi bien et bonne continuation pour la suite de ta saison
MERCI pour le CR
tu as fini avec une douleur au genou sans celle ci je pense que ton objectif aurait était atteint ,
ce n'est que parti remise soigne toi bien et bonne continuation pour la suite de ta saison
MERCI pour le CR
par chris55
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- frantz54123
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Réponse de frantz54123 sur le sujet Re: Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles
Posted il y a 11 ans 7 mois #233128
Bravo à toi pour avoir terminé une course que tu aurais pu bâcher !!! Ce courage que tu as puisé te servira sur tes futures épreuves !!!
Félicitations à Laurence également : y'a des enfants qui peuvent être fiers
BRAVO
Félicitations à Laurence également : y'a des enfants qui peuvent être fiers
BRAVO
par frantz54123
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- RunningZap
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Réponse de RunningZap sur le sujet Re: Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles
Posted il y a 11 ans 7 mois #233133
Bonjour Alan
Bravo pour ta course! Tu as eu beaucoup de courage de terminer! Même si la,douleur n'était pas si vive, on a quand même une inquiétude que la blessure s'aggrave.
Tu vas pouvoir savourer ta course après coup sur le moment on ne voit pas tout car la déception est là mais après tu te diras : elle était chouette!
Félicitations a Laurence également pour son nouveau record !
Bonne journée
Bravo pour ta course! Tu as eu beaucoup de courage de terminer! Même si la,douleur n'était pas si vive, on a quand même une inquiétude que la blessure s'aggrave.
Tu vas pouvoir savourer ta course après coup sur le moment on ne voit pas tout car la déception est là mais après tu te diras : elle était chouette!
Félicitations a Laurence également pour son nouveau record !
Bonne journée
par RunningZap
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- Patrick57
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Réponse de Patrick57 sur le sujet Re: Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles
Posted il y a 11 ans 7 mois #233418
Avec ce genou qui visiblement ne souhaitait pas faire cette course tant que ça, ton chrono est un bon chrono. S'il avait été conciliant tout au long de la course, tu aurais gagné plusieurs minutes sans aucun doute
Bravo pour ton mental et soigne-toi bien maintenant pour que le prochain semi soit couronné de succès
Bravo pour ton mental et soigne-toi bien maintenant pour que le prochain semi soit couronné de succès
par Patrick57
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- finopat
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Réponse de finopat sur le sujet Re: Semi d'Annecy: Pas de pitié pour les faibles
Posted il y a 11 ans 7 mois #233587
bravo pour ce semi avec un chrono pas mauvais du tout.
Soigne toi bien maintenant et récupère bien pour mieux savourer ta revanche prochaine
Soigne toi bien maintenant et récupère bien pour mieux savourer ta revanche prochaine
par finopat
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