Marathon de Poitiers sur une jambe !

Voici mon CR pour le marathon de Poitiers 13 mai 2012

J-1,

J’arrive sur Poitiers au village marathon situé dans le parc de Blossac sur les hauteurs du centre ville, très belle vue et beau parc. Je retire mon dossard, ma place pour la pasta, et mes deux places gratuites pour le Futuroscope valables jusqu’en juillet
Et là ça devient la course contre la montre ! Il faut être absolument à 19h00 à l’entrée du parc du Futuroscope pour accéder à la pasta party, me dit ma charmante interlocutrice. Il est 18h30, il faut que je passe à l’hôtel avant. Oh là là j’espère qu’il n’y a pas de radars dans le coin

J’arrive à l’hôtel 18h48, je monte déposer mes affaires et je repars.

Arrivée au Futuroscope 19h05 ! Ouf il y a une personne du staff qui attend les convives !
Je traverse le site en suivant le parcours bien fléché, et j’arrive sur un grand buffet apéritif, avec plusieurs boissons au choix des petits gâteaux apéros. Un orchestre de musique Celtique, très sympa joue pendant que tout le monde se rasssemble et attend l’ouverture des portes du restaurant qui n’aura lieu qu’à 20h00 ! Un peu long !

Menu Buffet à volonté d’entrées et de dessert, pates bolognaises ou du pecheur sans restriction, l’orchestre nous suit à l’intérieur, et poursuit l’ambiance musicale.
Je me retrouve à table avec des bénévoles, super sympas ! Dont un était le responsable du parcours et du ravitaillement ! J’ai donc pu avoir des infos sur les pièges à éviter. Ca peut toujours servir !
Des mois de préparation pour certains, trouver des bénévoles, tout organiser, c’est un boulot monstre ! Et c’est grâce à eux qu’on peut se faire plaisir et participer à ce genre d’événement ! Merci et bravo à eux !

Fini le repas vers 21h15, il reste le spectacle nocturne du parc, qu’il ne faut pas rater parait-il, mais il est à 22h30. Un peu tard alors je décide de rentrer dommage.
Je rentre à l’hôtel, je me couche, et là impossible de dormir, je me tourne, me retourne, j’entends du bruit dans le couloir. Il est peu être 00h30 quand j’arrive à m’endormir. Je me réveille plusieurs fois dans la nuit:angry:

Jour J :

Réveil 5h25, j’avale mon gateau sport maison (banane poudre d’amande cannelle), je bois par petites gorgée la maltodextrine. Je prends mon pouls allongé 58 puls, normalement je suis à 45 ! Je me dis c’est le stress !
Je vais faire ma grosse commission, très important pour moi car un jour sur un champ de courses un gars m’a dit, que les chevaux qui n’avaient pas fait, ne faisait pas de bonnes perfs ! Alors depuis c’est psychologique

7h00, départ de la navette située à l’arrivée du parcours (palais des congrés prés du Futuroscope), arrivée au centre ville 7h20. On doit traverser à pied le centre ville pour rejoindre le départ. Ca nous fait une petite visite de la ville, et une mise en jambe !
Arrivée sur le site de départ il fait frisquet et il y a du vent, je décide de me mettre au soleil et de garder au maximum mon survêtement.

8h20 J’enlève mon survet, met mon sac dans le camion consigne, et prend ma place sur le départ dans le sas 3h45. Mes puls sont déjà à 70 (d’habitude 60 debout).
8h30 départ, il y a avec nous les participants aux 22 kms, le bénévole m’avait prévenu, ne pars pas comme un fou en suivant ceux qui font le petit parcours ! Alors je prends mon temps et reste calé derière le meneur 3h45.
On fait un tour du parc et on sort, dèjà un kilomètre ! mon cardio s’affole, je ne l’ai pas humidifié c’est normal
Kilomètre 01 - 1.00 : 05:25 (FC Moy 148, Max 197)

Je reste dans les pas du meneur qui accélère un peu, ça descend puis ça remonte, on arrive dans les ruelles du vieux Poitiers, mais je n’ai pas le temps de regarder ! Le cardio délire vraiment !
Kilomètre 02 - 1.00 : 05:15 (FC Moy 150, Max 195)

Toujours les ruelles il y a du monde pour un dimanche matin, ils nous encouragent. Le rythme accélère encore un peu, c’est plutôt plat. Mon mollet me tiraille un peu, mais il est encore froid, ça doit être normal !
Kilomètre 03 - 1.00 : 05:01 (FC Moy 144, Max 149)
Kilomètre 04 - 1.00 : 05:01 (FC Moy 144, Max 151)

On arrive dans une grande descente, le bénévole m’avait dit que le premier ravito était juste en bas de celle-ci, alors je pars devant pour ne pas être dans les embouteillages. Et comme le premier ravito est aussi important que le dernier je ne veux pas le rater !
Kilomètre 05 - 1.00 : 04:54 (FC Moy 145, Max 149) la vitesse de la descente à compensé l’arrêt au stand environ 20 secondes.

Ensuite c’est plat, je reste devant le groupe pour l’instant, ma Fc revient à ce que j’avais prévu.
Kilomètre 06 - 1.00 : 05:03 (FC Moy 140, Max 147)

Montée sur 300 mêtres, et là catastrophe, mon mollet me tire de plus en plus je sens que je ne pourrai pas aller beaucoup plus loin. J’envisage l’abandon, mais ne me résigne pas encore, alors je continue, mais je ralentis. Puis arrive une petite descente et ça va mieux.
Kilomètre 07 - 1.00 : 05:14 (FC Moy 144, Max 146)

Portion plate de nouveau on longe la rivière (le Clain), c’est très beau de ce coté, mais je n’ai pas le temps de profiter du paysage, la douleur revient ! Je ralentis encore, et commence à me dire qu’il va vraiment falloir arrêter. Un coureur arrive à mes cotés et prends de mes nouvelles. Je lui dis que je n’irai pas jusqu’au bout, il me dit essayes tu verras bien. Mais pour l’instant je ne continue que pour me rapprocher au plus près de ma voiture située encore à 14 kilomètres de là.
Kilomètre 08 - 1.00 : 05:20 (FC Moy 147, Max 157)

Portion toujours plate, j’essaye de rester dans l’allure, je ne regarde plus mon cardio, j’ai fait une croix sur la course, je repasse mon affichage en mode chrono (intervention qui aura son importance bien après). Le groupe des 3h45 me laisse sur le bord de la route. C’est déprimant
Kilomètre 09 - 1.00 : 05:09 (FC Moy 150, Max 161)

On repart sur des portions plus vallonnées, mon chrono s’en ressens, car dans les côtes c’est vraiment très dur. Arrivée au ravito du 10e.
Super les ravitos ! Plein de choix (eau en verre ou bouteille, glucose, coca, sucre, pates de fruits, fruits secs, bananes, oranges, et j’en passe sûrement !
Kilomètre 10 - 1.00 : 05:26 (FC Moy 145, Max 148)
Kilomètre 11 - 1.00 : 05:44 (FC Moy 143, Max 148)

On arrive dans la campagne poitevine, le vent commence à être gênant, on le prend pratiquement de face. A partir de là je m’arrête pour boire tous les 2.5 kilomètres, car il y a des stand « épongeage» intercalés ou on peut aussi boire de l’eau (ce qui m’a beaucoup aidé sur la fin). J’essaye de rester dans l’allure des 5’20, et commence à reprendre espoir, même si ça me tire encore beaucoup.
Kilomètre 12 - 1.00 : 05:19 (FC Moy 146, Max 150)

On croise les concurrents un peu devant nous sur une portion à double sens. J’ai alors comme une envie de tricher et de couper court, mais ce n’est que mon petit diable gardien qui me parle . Je continue toujours en boitant dans la montée. Je croise un clown, et un coureur à coté de moi dit tout haut « je ne savais pas que ça courait aussi vite un clown ». Et bien je ne sais pas vous, mais un peu d’humour ça remonte toujours le moral !
Kilomètre 13 - 1.00 : 05:20 (FC Moy 150, Max 155)

La course continue dans la campagne petites montées et descentes s’enchaînent, mais je me sens un peu mieux au niveau de mon mollet.
Kilomètre 14 - 1.00 : 05:18 (FC Moy 149, Max 154)
Kilomètre 15 - 1.00 : 05:27 (FC Moy 148, Max 154)

On arrive dans une petite ville après avoir traversé la rivière, un super orchestre et plein de monde pour nous encourager. Ça me redonne des forces et de l’espoir.
Kilomètre 16 - 1.00 : 05:29 (FC Moy 148, Max 151)
Kilomètre 17 - 1.00 : 05:21 (FC Moy 150, Max 153)

Je me sens de mieux en mieux, j’arrive même à accélérer mon rythme, je prend le train d’une concurente qui me dépasse, et la suit pendant 3 kilomètres. Mais je ne voit pas mon cardio qui monte, car il est éteint !
Kilomètre 18 - 1.00 : 05:12 (FC Moy 153, Max 157)
Kilomètre 19 - 1.00 : 05:08 (FC Moy 157, Max 162)
Kilomètre 20 - 1.00 : 04:55 (FC Moy 160, Max 164)

C’est là que je dois faire un choix, continuer ou m’arréter, ma voiture n’est pas loin maintenant. Je décide de prendre le risque.
Kilomètre 21 - 1.00 : 05:04 (FC Moy 158, Max 162)

Semi en 1h51’57, je me sens bien. Je vois au loin le groupe des 3h45, et reprend espoir de les reprendre au train.
Kilomètre 22 - 1.00 : 05:02 (FC Moy 161, Max 164)

Je double ceux qui lachent progressivement le groupe, des voiture sont sur le parcours, pas top ici, on se faufile, on se croirait sur le tour de France, à la fin du peloton avec ceux qui remontent entre les voitures des suiveurs. C’est presque dangereux (point négatif). J’ai toujours le meneur en point de mire, je me rapproche.
Kilomètre 23 - 1.00 : 05:25 (FC Moy 163, Max 167)
Kilomètre 24 - 1.00 : 05:03 (FC Moy 160, Max 164)
Kilomètre 25 - 1.00 : 05:04 (FC Moy 162, Max 163)

J’arrive au ravito quand le groupe repars, je touche au but ! Je ne pense plus à mon mollet, sauf aux ravitos car j'ai plus mal en marchant
Kilomètre 26 - 1.00 : 05:27 (FC Moy 162, Max 166)

Ca y est je bat mon record de kilomètres parcourus, et celà à chacun de mes pas. Jeme dis que si je ne vais pas au bout j’aurais au moins gagné ça. Je repense au début de l’année ou en sortie longue j’ai réussi à atteindre pour la première fois de ma vie la distance du semi.
Kilomètre 27 - 1.00 : 05:09 (FC Moy 159, Max 162)

Je commence à ressentir une lassitude très faible pour le moment, sur mon physique et aussi sur les pâtes de fruit que je commence à regarder avec dégout. Je reste avec un groupe de coureurs que je viens de rattraper sur les kilomètres suivant. Un petit groupe sympa avec quelques bout en train, pour rigoler, ça fait du bien !
Kilomètre 28 - 1.00 : 05:10 (FC Moy 161, Max 164)
Kilomètre 29 - 1.00 : 05:21 (FC Moy 161, Max 163)

Ravito du 30e, j’arrete les pâtes de fruit ! je ne prend que des bananes et du glucose.
Kilomètre 30 - 1.00 : 05:38 (FC Moy 159, Max 162)

Je suis toujours mon petit groupe de joyeux lurons, mais ils commencent à ralentir, alors je pars en solitaire pour gravir les dernières marches de cette épreuve.
Kilomètre 31 - 1.00 : 05:16 (FC Moy 156, Max 160)
Kilomètre 32 - 1.00 : 05:20 (FC Moy 160, Max 162)

Je sens que je viens de faire une erreur en voulant rattraper le groupe des 3h45, car il est toujours devant moi à une centaine de mêtres et je commence à donner des signes de fatigue.
Kilomètre 33 - 1.00 : 05:31 (FC Moy 159, Max 163)
Kilomètre 34 - 1.00 : 05:33 (FC Moy 158, Max 160)

Il me reste encore 7 kilomètres ! une première côte pour franchir un pont de chemin de fer, me fait m’arrêter pour marcher. Je commence à compter les kilomètres qui me reste. Et c’est très long. Je reste derière un petit groupe de 2 coureurs qui semblent aller à la même allure que moi pour m’accrocher. Mais je dois m’arrêter pour une petite pause pipi, qui devient innévitable.
Kilomètre 35 - 1.00 : 06:05 (FC Moy 155, Max 159)

Une autre côte plus longue et plus pentue nous attend, je monte tout en marchant !
Kilomètre 36 - 1.00 : 07:02 (FC Moy 146, Max 158)

On se retrouve sur la nationale 10. Les gens dans les voitures presque à l’arret dans l’autre sens, nous regardent, nous battre avec nous même. Certains nous encourage, d’autre doivent se dire ils sont fous ceux là !
Kilomètre 37 - 1.00 : 06:09 (FC Moy 153, Max 158)

Ça descend un peu, ça fait du bien sur cette fin de parcours plutôt sélective.
Kilomètre 38 - 1.00 : 05:51 (FC Moy 154, Max 158)

Plus que 4 kilomètres, mais qu’est-ce que c’est long 1 kilomètre ! Je n’avance plus je récupère mes deux collègues du 34 e qui m’encouragent, pour me donner jusqu’au bout.
Kilomètre 39 - 1.00 : 06:11 (FC Moy 156, Max 160)
Kilomètre 40 - 1.00 : 06:06 (FC Moy 155, Max 159)

Je n’en peut plus, s’il ne restait pas 2 kilomètres je crois que je me serais arrêté là. J’arrive au dernier ravito, et je m’arrête pour boire et respirer, mes deux collègues partent devant, moi je repars en marchant pendant 400 mêtres. Un gars sur le coté voit le slogan sur mon maillot « Humanis court pour les maladies orphelines ». Il me dis c’est super de courir pour ça, il faut que tu ailles jusque au bout maintenant. Alors je repars en courant.
Kilomètre 41 - 1.00 : 07:34 (FC Moy 143, Max 158)

Dernier kilomètre, te voilà enfin, c’est pas gentil d’avoir attendu aussi longtemps pour te montrer mais la joie est de courte durée, une cote interminable. Puis un faux plat montant. Allez encore 500 mêtre me crie un spectateur ! Je m’accroche je touche au but, celui pour lequeL je n’avais plus d’espoir 3h avant.
Kilomètre 42 - 1.00 : 06:16 (FC Moy 155, Max 161)

Derniers mètres, le couloir d’arrivée, je pense à ma famille, à tous ceux qui m’ont encouragés, à l’association pour qui nous courrons cette année, et surtout à mon fils opéré il y a 5 semaines pour qui j’avais du annuler mon marathon à Nantes. Les larmes montent, avec la fierté d’avoir réussi un exploit, être aller au bout de moi-même !
Kilomètre 43 - 536m : 03:03 (5'42", FC Moy 160, Max 163)

Résultat 3h54’13 officiel et 3h53’37 réel. puls. moyennes 152 soit 85 %, j'étais vraiment en surrégime

Je retrouve une des bénévoles avec qui j'avais mangé la veille elle me félicite. Je la remercie pour l’organisation et le courage de tous ces bénévoles (700) qui nous permettent vivre des moments comme ceux là !

C’est un beau marathon une belle équipe de bénévoles, une belle organisation, le site internet nous informe bien. Le parcours peut être un peu sélectif sur la fin, même si au total il y a un dénivelé négatif. Mais de très beaux paysages, des châteaux, des petits villages, une partie en sous-bois sur une piste cyclable. De nombreux stand pour boire, des ravitos bien fournis, toujours des bénevoles pour vous tendre un verre. De nombreux orchestres tout au long du parcours.
Un point négatif sur une petite partie du parcours, des voitures qui circulent en même temps que la course.

Voilà, un moment inoubliable pour moi, enfin je l’ai fait !

t'as galéré mais tu as fini avec un temps honorable !
bravo !

Merci pour ce CR.

La course a l'air vraiment très belle mais aussi très dure

Bravo pour ton courage et ta motivation. C'est dur de se retrouver diminuer sur un marathon après tous les efforts consentis durant la prépa.

Le dénivelé a pas du aidé non plus pour ton mollet
J'espère que tu récupères bien et que ta jambe va mieux.... pour une prochaine aventure sur un terrain plus propice

Aujourd'hui coté mollet ça va mieux, même si je boite encore un peu. Dimanche c'était l'enfer pour rejoindre ma voiture située à 500 mètres de l'arrivée j'ai du mettre au moins 20 minutes pour y arriver
Le mollet avait doublé de volume presque, certainement l’hématome ! heureusement il y a l'Arnica Montana 9CH, et un peu de pommade anti-inflamatoire

Par contre je m'attendais à pire coté courbatures, c'est peut être aujourd'hui soit 2 jours après que ça me tire le plus mais c'est largement supportable

Bravo, tu as vaincu la douleur pour aller chercher le meilleur de toi même.
Tu t'es battu, tu as fait le dos rond dans les moments difficile et tu sors plus fort après ce joli exploit, tu peux être fier

Bonne récup et merci pour ce bon CR