Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream
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Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream a été créé par Justadream
Posted il y a 12 ans 6 mois #168423
Semi de Lège : Being Justadream and as strong as an AtomHeart...
Une histoire longue de 21,1km.
KM – 1 : 10h20, le speaker annonce le départ de la course à 10h30 (contre 10h initialement prévu). Malgré 40 minutes d’attente je n’ai toujours pas récupéré mon dossard. Peu à peu mon enthousiasme et ma bonne humeur cèdent la place à l’impatience. Heureusement nous discutons et plaisantons avec l’ensemble de l’agence touriste ainsi qu’avec Mme AtomHeart. J’observe Boris du coin de l’œil, sa sérénité me rassure…si je savais…
KM0 : Mais où sont-ils ? Le coup de feu du départ a été donné depuis environ 3 minutes et les derniers coureurs sont en train de franchir la ligne de départ… Mais je ne vois toujours pas arriver Karine, Fred et Jordan qui sont retournés à leur voiture récupérer leurs affaires après avoir attendu - tout comme moi d’ailleurs – un temps infini pour retirer leurs dossards. Sachant qu’il y avait 1200 coureurs et donc autant de dossards à distribuer, je pense qu’ils devaient être… à vue de nez… respectivement 1 198, 1 199 et 1 200ème dans la file.
Ah ça y est les voilà ! Nous nous élançons donc les derniers. Jordan et Fred filent devant nous. Nous nous donnons rendez-vous à l’arrivée. Pour Karine et moi, le but sera de rallier l’arrivée en 2h10… C’est beau de rêver.
KM0 : je commence le semi à une allure et une fréquence cardiaque dignes de mes meilleures séances de 30/30. Le coup de feu a déjà été donné, je cours de toutes mes forces pour prendre le départ et me dit dores et déjà que ce semi sera difficile, pensant que Boris aura pris le départ. Objection Votre Honneur ! Premier soulagement d’une longue série, Boris, seul, m’attend sur la ligne.
KM1 : Une bouilloire dans une cocote minute. Voilà à peu près mis en image l’énervement de ma co-équipière du jour. Celle-ci ne décolère pas d’avoir dû sprinter jusqu’au départ en compagnie de Jordan et Fred lorsqu’ils ont entendu le coup de feu alors qu’ils se trouvaient encore bien loin du départ… Je propose à Karine ne trottiner, tranquillement, histoire de faire baisser ses pulsations. De toute façon, nous commençons déjà à doubler quelques concurrents.
KM 1 : Jamais de ma courte vite de runneuse je n’ai vu pareil départ… Pour dire, j’ai toujours mon baladeur MP3 dans la main, je n’ai même pas eu le temps de me le scotcher dans les oreilles. Boris me propose de démarrer tranquillement afin de me mettre dans les clous. OK chef !
KM2 : Karine ne parvient toujours pas à ravaler sa contrariété. Je la comprends. Son cœur, non. Lui, il revendique son mécontentement de devoir bosser un jour férié en tapant à un rythme déraisonnable, un peu comme un militant de la CGT sur une grosse caisse.
KM2 : quelques indications d’allure que me transmet Boris, malgré un départ un peu en deçà, nous pourrions toujours atteindre notre objectif commun. Oui mais je suis déjà dans le dur, trop de colère, je ne parviens pas à rentrer dans ma course, je peste. Bon Karine ça suffit, tu ne vas quand même pas râler auprès de Boris pendant 2h ! A ce moment il ne l’a sûrement pas remarqué mais qu’est-ce que je suis contente qu’il soit avec moi !
KM3 : L’organisateur continue à en prendre pour son grade. Mais même si nous sommes légèrement en retard sur notre plan de marche – enfin, de course – nous avançons bien. Il y aura un ravitaillement au prochain kilomètre et ce sera l’occasion pour nous de nous arrêter quelques instants pour tenter de ramener à la raison son syndicaliste de cœur. Non mais !
KM3 : ces premiers kilomètres sont passés assez vite, mais j’ai comme un problème…
KM4 : Quelques gorgées d’eau et nous repartons déjà. Peut-être trop tôt, peut-être trop vite . Le cœur rebelle de Karine atteint un niveau d’intensité inavouable pour un 5km… C’est quoi notre course déjà ? Ah oui, un semi…
KM4 : hop nous prenons le ravito ! Un problème ? Ah oui j’ai un gros problème, je suis à 95% de ma FCM… Boris me demande si mon cardio est descendu, je lui réponds par la négative, à ce moment les 5000 mètres me suffiraient bien…sauf que je dois reproduire cet effort 4 fois. C’est véritablement à ce moment que le bras de fer entre mon co-équipier et moi commence !
KM5 : Rien à faire, alors que le superbe parcours sur les pistes cyclables des landes girondines devrait inciter à l’apaisement, Karine commence à peiner. Et nous sommes encore si loin de l’arrivée.
KM5 : je vais gâcher la course de Boris, il prépare un marathon et même si je n’en ai jamais couru (à ce moment je jure de ne jamais en courir) je sais combien chaque séance est importante. Je fomente un plan : au ravito du 8ème km, je bifurquerai derrière la table de ravitaillement pour laisser partir Boris.
KM6 : « Je vais abandonner ». J’ai dû mal entendre. « Je vais abandonner ». J’ai bien entendu.
Elle : J’ai vraiment du mal. Fais ta course. Je vais m’arrêter.
Lui : Mais non, on est presque arrivés (sic – pour ma défense Votre Honneur, je plaiderai que nous étions plus près de l’arrivée que si nous avions été au 5ème kilomètre.).
Elle : Je n’en peux plus. Je vais m’arrêter.
Lui [à défaut de sa tenue de super héros, enfile son costume de vendeur…] : Allez, on est à peine à 2 kilomètres du prochain ravitaillement (sic – vérifiez Votre Honneur, je jure que c’est la vérité, rien que la vérité.). On prendra le temps de récupérer là-bas. Et ensuite on repartira.
Elle [pas forcément convaincue. Pas si bon vendeur que ça Atom] : Je vais m’arrêter.
Lui [en voyant tout près la moto d’assistance médicale] : Tu ne peux pas t’arrêter là. On est au milieu de nulle part et puis, ces messieurs sur leur moto, ils sont complets.
Elle : …
Finalement, pas si mauvais vendeur que ça Atom.
KM6 : je mets mon plan en marche : « Boris, j’abandonne, je te promets je suis cramée, je ne surmonte pas ce départ. » Sauf que Boris n’en a pas décidé ainsi ! Karine 0 – Boris 1.
KM7 : Chaque foulée est une lutte et chaque mètre gagné une quasi-souffrance mais aussi une victoire et l’espoir du ravitaillement qui s’approche. J’informe fièrement Karine que nous avons parcouru 1/3 de la course et qu’il ne nous en reste que 2/3 à faire (Votre Honneur, les mathématiques sont implacables).
KM7 : je découpe toujours mentalement mes semis en 3x7 km. Je suis étonnée d’être toujours là quand Boris m’annonce le premier tiers, je ne lui dis pas mais mon plan est toujours activé malgré sa victoire précédente… Tout mon corps m’exhorte de m’arrêter. Je n’ai plus de sensations, je n’entends que le cliquetis de la puce fixée à la chaussure de Boris. De 7 à 8 il y a 1, donc dans 1 km j’arrête. Oui les mathématiques sont implacables.
KM8 : Telle une oasis au milieu du désert, la table de ravitaillement apparaît. Au milieu des arbres. « Je vais rester là, continue tout seul ». J’ai dû mal entendre (bis). Je rappelle à Karine que je lui ai juré de franchir la ligne d’arrivée avec elle « en 58 minutes ou en 3 heures ». Parole donnée, parole due. Promis, craché, je ne repartirai pas sans elle. C’est à ce moment précis que Karine semble comprendre qu’elle a trouvé un adversaire à sa taille au concours du plus têtu de l’univers et des environs. Ce qui n’est pas la moindre des performances compte tenu de son caractère bien affirmé ! Je lui propose, après que nous nous serons ravitaillés, de repartir… en marchant. Et donc, comme prévu, après nous être ravitaillés, nous repartons… en marchant.
KM8 : Jean a des moustaches. Je répète Jean a des moustaches. C’est la phrase-code d’activation de mon plan : j’annonce à Boris que je m’arrête là. Je ne peux plus avancer et je ne veux plus lui imposer cette course. Boris bataille, je ne saurais même plus dire quels arguments il m’a exposé, le fait est que Karine 0 – Boris 2.
KM9 : Karine (re)trouve enfin ses sensations et me dit se sentir beaucoup mieux. Elle parvient même à me trouver un sobriquet: « le bourreau au grand cœur ». Je m’amuse de ce surnom. A cet instant, je sais que nous irons au bout. Et tant pis pour le chrono.
KM9 : La résurrection, cette pause marchée me fait un bien fou. Et Boris est toujours là. Toujours de bonne humeur et positif. Même si je suis en meilleure forme, je veux qu’il parte faire sa course, car vu le piètre rythme que je tiens je suis sûre qu’il ira pus vite en marchant sur les mains…
KM10 : Voir une borne kilométrique à 2 chiffres redonne encore du baume au cœur à MA binôme. Nous ne le savons pas encore mais le vainqueur du jour, Benjamin Malaty, vient quant à lui de franchir la ligne d’arrivée en un peu moins de 1h13. Pas forcé le garçon, quand on sait qu’il a terminé son premier marathon de Paris il y a 3 semaines en 2h13… Un vrai touriste en balade.
KM10 : c’est fou les choses débiles qui peuvent nous passer par la tête. Je ne suis pas au meilleur de ma forme mais je trouve la bizarrerie de faire un entretien psychologique avec Boris : « es-tu toujours aussi positif dans la vie Boris ? ». En fait c’est une diversion, PLAN B !!! « Boris, promis je finis la course mais toi tu t’en vas. » Je vous laisse compter les points : Karine 0 – Boris 3.
KM11 : Rythme cardiaque sous contrôle, la bonne humeur s’installe. Nous doublons un ou deux coureurs par ci-par là. Doucement mais sûrement. Karine n’y croit presque pas quand je lui rappelle qu’au prochain kilomètre nous arriverons – déjà ! – au 3ème ravitaillement de la course.
KM11 : je suis enfin bien dans mes baskets et je veux le montrer à Boris afin qu’on puisse enfin passer un bon moment et que la course soit enfin agréable pour lui.
KM12 : Et le voilà ! Au menu de jour, eau et morceaux de sucre. Idéal avant d’attaquer la partie un peu plus technique du parcours avec quelques jolies petites montées et quelques faux plats. Rien de bien méchant mais cela fait d’intéressantes montagnes russes [@spacemontainaddict].
KM12 : le ravito ! On applique notre petite règle qui fonctionne bien, une longue pause marchée pour bien absorber le ravitaillement. Même si j’ai repris des forces, je ne peux plus atteindre notre allure cible. Je n’en dis mot à Boris alors je retente une séparation à l’amiable. Bon, j’ai visiblement trouvé plus têtu que moi.
KM13 : Pas si méchant que ça le space moutain, mais avec la fatigue, certains coureurs préfère marcher. J’encourage Karine à en faire autant si elle souhaite. Et elle le fait lorsqu’elle en a besoin .
KM13 : alternance de petites montées et descentes qui ne parviennent pas à déstabiliser ma fréquence cardiaque désormais fixée autour des 90-92%. Plutôt positif. Sauf qu’aujourd’hui les éléments se liguent contre moi. Mes genoux, et plus particulièrement les faces externes me font souffrir. Mes rotules essayent de se faire la malle.
KM14 : Malgré des genoux qui commencent à devenir douloureux, le moral de ma coéquipière est au beau fixe. D’ailleurs, celle-ci tient à souligner que les 2/3 de la course sont maintenant couverts. Fred ne doit plus être très loin de l’arrivée maintenant. En fait, non mais nous ne le savons pas encore.
KM14 : les deux tiers sont faits ! Avec le soutien inconditionnel que me témoigne Boris je me dis que cette course, si elle ne restera pas comme la course idéale en termes de chronomètre, elle sera la course idéale en termes d’entraide.
KM15 : Plus que 6 ! Plus que 6 ! Jordan ne doit plus être très loin de l’arrivée maintenant. En fait, non mais nous ne le savons pas encore. Décidément, nous ne savons pas grand-chose.
KM15 : plus que 6 ! Le début de la fin !
KM16 : Un ravitaillement salutaire qui permet de récupérer. Je me goinfre de pain d’épice en allant prendre une tranche à chaque table, la dame du fond se plaignant gentiment d’avoir moins de succès que ses collègues. Qu’à cela ne tienne, je ne ferai pas de jaloux ! Miam ! [@paindepiceaddict]
KM16 : avant-dernier ravito ! Boris fait une OPA sur le pain d’épice, je continue avec mon verre d’eau et mes morceaux de sucre. On marche quelques instants. On repart !
KM17 : L’alternance de marche et de course est maintenant plus fréquente. Karine semble avoir vraiment mal à ses genoux. Mais elle continue. Quand même. Je ne sais pas encore dire si elle est courage ou simplement obstinée… mais j’en ai quand même une petite idée !
KM17 : Houston on a problème. Deux rotules se sont égarées dans l’espace... Il nous reste 4km, je commence à ramasser le peu de force qui me reste pour essayer d’accélérer sur les derniers kilomètres. Une immense vague de culpabilité m’envahit à ce moment pour avoir fait vivre cette course à Boris.
KM18 : C’est dur, c’est dur, mais notre petit rythme nous permet de rattraper quelques coureurs à intervalle régulier. Et nous nous encourageons tous mutuellement en nous disant que nous sommes bientôt arrivés (Votre Honneur, là, quand même, c’est la vérité vraie !)
KM18 : allez, plus que 3. N’ayant pas mis mon baladeur de toute la course, je me passe des bribes de chansons dans la tête. Fan de métal, j’essaie de visualiser toute l’énergie que me donnent mes chanteurs favoris quand je les écoute, ça me fait du bien.
KM19 : Nous sortons des bois et quittons la piste cyclable que nous suivions depuis une quinzaine de kilomètres pour retrouver enfin les premières maisons indiquant que nous sommes de retour au village de Claouey… Ca sent l’écurie ! Je jauge rapidement l’état de forme de Karine, tout en tenant compte de ses douleurs persistantes aux genoux. Je suis convaincu qu’elle peut terminer très fort.
« Allez Karine, on va aller chercher les 2h30 ! ». Et hop, une pelletée de charbon dans la chaudière et la machine monte en régime. Le souffle de la locomotive du « Karine Express » commence à se faire entendre. « Allez Karine, ne lâche rien, on y est presque ! »
KM19 : vu l’immense patience de Boris depuis le début de la course je ne peux plus et ne veux plus le contraindre à ce rythme. Peut-être un peu tard mais c’est l’heure de la révolte. Alors je m’accroche à la semelle de ses chaussures et à ses encouragements. L’allure remonte en flèche pour tourner autour des 6’, tout comme ma FCM qui est à 98%. Chaque pas est une lutte.
KM20 : Et Karine ne lâche rien. Elle va puiser dans ses réserves, peut-être même au-delà de ce qu’elle croyait être ses limites. C’est difficile, elle souffle, elle souffre mais elle tient. Et nous doublons des coureurs et des coureuses en perdition qui semblent arrêtés, comme s’ils étaient sur un tapis de course. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux et semblent m’entendre encourager Karine. Ils en font autant. Environ tous les 100 mètres, j’annonce la distance qu’il reste à parcourir et je n’oublie pas d’y ajouter à chaque fois « Allez, Karine, on va aller les chercher ces 2h30 ! ». C’est ainsi qu’après un interminable tour du quartier alors que nous entendons le speaker de la course, si près, l’arrivée se profile, enfin . Les 2h30 sont égrenées, déjà. Tant pis.
KM20 : je ne sais pas où nous en sommes du chronomètre, car, détail important, dans l’affolement général j’ai oublié de démarrer mon chrono au départ… Je ne m’en suis aperçue que 800 mètres plus tard… Donc je passe en mode « pilotage automatique ». Dorénavant, plus de douleur, plus de fatigue, je cours et je suis Boris quoiqu’il m’en coûtera !
KM21 : Un dernier virage à gauche et il restera à peine 100 mètres à faire. Nous rattrapons un coureur V2 du club girondin des Rapetou. Après coup, sur le classement, j’apprendrai que ce brave Monsieur s’appelle… Sylvie… Je lance le missile Karine qui fond inexorablement sur sa proie pour finir à fond, au coude à coude avec Sylvie. Elle s’est donnée à fond et a trouvé des ressources qu’elle-même ne soupçonnait pas pour arriver au bout de SON semi. Pas de record battu mais une belle expérience pour elle. Et c’est une satisfaction pour moi.
KM21 : Boris me fait le décompte final de la distance à parcourir. On voit la ligne d’arrivée, on accélère, on accélère !! Nous arrivons à la hauteur d’un coureur qui se met à accélérer à son tour, c’est le sprint !!! Et c’est fini !!! Envers et contre tout je l’ai fini ce semi, portée par le plus têtu des coureurs, j’ai nommé Boris !
Mission accomplie.
Semi bouclé en 2h31 alors que je voulais abandonner depuis tellement longtemps, la gentillesse, le dévouement et la solidarité de Boris me sonnent tout autant que la dureté de cette course.
J’adore quand un plan se déroule sans accroc.
J’adore la course à pied. Merci Boris.
Une histoire longue de 21,1km.
KM – 1 : 10h20, le speaker annonce le départ de la course à 10h30 (contre 10h initialement prévu). Malgré 40 minutes d’attente je n’ai toujours pas récupéré mon dossard. Peu à peu mon enthousiasme et ma bonne humeur cèdent la place à l’impatience. Heureusement nous discutons et plaisantons avec l’ensemble de l’agence touriste ainsi qu’avec Mme AtomHeart. J’observe Boris du coin de l’œil, sa sérénité me rassure…si je savais…
KM0 : Mais où sont-ils ? Le coup de feu du départ a été donné depuis environ 3 minutes et les derniers coureurs sont en train de franchir la ligne de départ… Mais je ne vois toujours pas arriver Karine, Fred et Jordan qui sont retournés à leur voiture récupérer leurs affaires après avoir attendu - tout comme moi d’ailleurs – un temps infini pour retirer leurs dossards. Sachant qu’il y avait 1200 coureurs et donc autant de dossards à distribuer, je pense qu’ils devaient être… à vue de nez… respectivement 1 198, 1 199 et 1 200ème dans la file.
Ah ça y est les voilà ! Nous nous élançons donc les derniers. Jordan et Fred filent devant nous. Nous nous donnons rendez-vous à l’arrivée. Pour Karine et moi, le but sera de rallier l’arrivée en 2h10… C’est beau de rêver.
KM0 : je commence le semi à une allure et une fréquence cardiaque dignes de mes meilleures séances de 30/30. Le coup de feu a déjà été donné, je cours de toutes mes forces pour prendre le départ et me dit dores et déjà que ce semi sera difficile, pensant que Boris aura pris le départ. Objection Votre Honneur ! Premier soulagement d’une longue série, Boris, seul, m’attend sur la ligne.
KM1 : Une bouilloire dans une cocote minute. Voilà à peu près mis en image l’énervement de ma co-équipière du jour. Celle-ci ne décolère pas d’avoir dû sprinter jusqu’au départ en compagnie de Jordan et Fred lorsqu’ils ont entendu le coup de feu alors qu’ils se trouvaient encore bien loin du départ… Je propose à Karine ne trottiner, tranquillement, histoire de faire baisser ses pulsations. De toute façon, nous commençons déjà à doubler quelques concurrents.
KM 1 : Jamais de ma courte vite de runneuse je n’ai vu pareil départ… Pour dire, j’ai toujours mon baladeur MP3 dans la main, je n’ai même pas eu le temps de me le scotcher dans les oreilles. Boris me propose de démarrer tranquillement afin de me mettre dans les clous. OK chef !
KM2 : Karine ne parvient toujours pas à ravaler sa contrariété. Je la comprends. Son cœur, non. Lui, il revendique son mécontentement de devoir bosser un jour férié en tapant à un rythme déraisonnable, un peu comme un militant de la CGT sur une grosse caisse.
KM2 : quelques indications d’allure que me transmet Boris, malgré un départ un peu en deçà, nous pourrions toujours atteindre notre objectif commun. Oui mais je suis déjà dans le dur, trop de colère, je ne parviens pas à rentrer dans ma course, je peste. Bon Karine ça suffit, tu ne vas quand même pas râler auprès de Boris pendant 2h ! A ce moment il ne l’a sûrement pas remarqué mais qu’est-ce que je suis contente qu’il soit avec moi !
KM3 : L’organisateur continue à en prendre pour son grade. Mais même si nous sommes légèrement en retard sur notre plan de marche – enfin, de course – nous avançons bien. Il y aura un ravitaillement au prochain kilomètre et ce sera l’occasion pour nous de nous arrêter quelques instants pour tenter de ramener à la raison son syndicaliste de cœur. Non mais !
KM3 : ces premiers kilomètres sont passés assez vite, mais j’ai comme un problème…
KM4 : Quelques gorgées d’eau et nous repartons déjà. Peut-être trop tôt, peut-être trop vite . Le cœur rebelle de Karine atteint un niveau d’intensité inavouable pour un 5km… C’est quoi notre course déjà ? Ah oui, un semi…
KM4 : hop nous prenons le ravito ! Un problème ? Ah oui j’ai un gros problème, je suis à 95% de ma FCM… Boris me demande si mon cardio est descendu, je lui réponds par la négative, à ce moment les 5000 mètres me suffiraient bien…sauf que je dois reproduire cet effort 4 fois. C’est véritablement à ce moment que le bras de fer entre mon co-équipier et moi commence !
KM5 : Rien à faire, alors que le superbe parcours sur les pistes cyclables des landes girondines devrait inciter à l’apaisement, Karine commence à peiner. Et nous sommes encore si loin de l’arrivée.
KM5 : je vais gâcher la course de Boris, il prépare un marathon et même si je n’en ai jamais couru (à ce moment je jure de ne jamais en courir) je sais combien chaque séance est importante. Je fomente un plan : au ravito du 8ème km, je bifurquerai derrière la table de ravitaillement pour laisser partir Boris.
KM6 : « Je vais abandonner ». J’ai dû mal entendre. « Je vais abandonner ». J’ai bien entendu.
Elle : J’ai vraiment du mal. Fais ta course. Je vais m’arrêter.
Lui : Mais non, on est presque arrivés (sic – pour ma défense Votre Honneur, je plaiderai que nous étions plus près de l’arrivée que si nous avions été au 5ème kilomètre.).
Elle : Je n’en peux plus. Je vais m’arrêter.
Lui [à défaut de sa tenue de super héros, enfile son costume de vendeur…] : Allez, on est à peine à 2 kilomètres du prochain ravitaillement (sic – vérifiez Votre Honneur, je jure que c’est la vérité, rien que la vérité.). On prendra le temps de récupérer là-bas. Et ensuite on repartira.
Elle [pas forcément convaincue. Pas si bon vendeur que ça Atom] : Je vais m’arrêter.
Lui [en voyant tout près la moto d’assistance médicale] : Tu ne peux pas t’arrêter là. On est au milieu de nulle part et puis, ces messieurs sur leur moto, ils sont complets.
Elle : …
Finalement, pas si mauvais vendeur que ça Atom.
KM6 : je mets mon plan en marche : « Boris, j’abandonne, je te promets je suis cramée, je ne surmonte pas ce départ. » Sauf que Boris n’en a pas décidé ainsi ! Karine 0 – Boris 1.
KM7 : Chaque foulée est une lutte et chaque mètre gagné une quasi-souffrance mais aussi une victoire et l’espoir du ravitaillement qui s’approche. J’informe fièrement Karine que nous avons parcouru 1/3 de la course et qu’il ne nous en reste que 2/3 à faire (Votre Honneur, les mathématiques sont implacables).
KM7 : je découpe toujours mentalement mes semis en 3x7 km. Je suis étonnée d’être toujours là quand Boris m’annonce le premier tiers, je ne lui dis pas mais mon plan est toujours activé malgré sa victoire précédente… Tout mon corps m’exhorte de m’arrêter. Je n’ai plus de sensations, je n’entends que le cliquetis de la puce fixée à la chaussure de Boris. De 7 à 8 il y a 1, donc dans 1 km j’arrête. Oui les mathématiques sont implacables.
KM8 : Telle une oasis au milieu du désert, la table de ravitaillement apparaît. Au milieu des arbres. « Je vais rester là, continue tout seul ». J’ai dû mal entendre (bis). Je rappelle à Karine que je lui ai juré de franchir la ligne d’arrivée avec elle « en 58 minutes ou en 3 heures ». Parole donnée, parole due. Promis, craché, je ne repartirai pas sans elle. C’est à ce moment précis que Karine semble comprendre qu’elle a trouvé un adversaire à sa taille au concours du plus têtu de l’univers et des environs. Ce qui n’est pas la moindre des performances compte tenu de son caractère bien affirmé ! Je lui propose, après que nous nous serons ravitaillés, de repartir… en marchant. Et donc, comme prévu, après nous être ravitaillés, nous repartons… en marchant.
KM8 : Jean a des moustaches. Je répète Jean a des moustaches. C’est la phrase-code d’activation de mon plan : j’annonce à Boris que je m’arrête là. Je ne peux plus avancer et je ne veux plus lui imposer cette course. Boris bataille, je ne saurais même plus dire quels arguments il m’a exposé, le fait est que Karine 0 – Boris 2.
KM9 : Karine (re)trouve enfin ses sensations et me dit se sentir beaucoup mieux. Elle parvient même à me trouver un sobriquet: « le bourreau au grand cœur ». Je m’amuse de ce surnom. A cet instant, je sais que nous irons au bout. Et tant pis pour le chrono.
KM9 : La résurrection, cette pause marchée me fait un bien fou. Et Boris est toujours là. Toujours de bonne humeur et positif. Même si je suis en meilleure forme, je veux qu’il parte faire sa course, car vu le piètre rythme que je tiens je suis sûre qu’il ira pus vite en marchant sur les mains…
KM10 : Voir une borne kilométrique à 2 chiffres redonne encore du baume au cœur à MA binôme. Nous ne le savons pas encore mais le vainqueur du jour, Benjamin Malaty, vient quant à lui de franchir la ligne d’arrivée en un peu moins de 1h13. Pas forcé le garçon, quand on sait qu’il a terminé son premier marathon de Paris il y a 3 semaines en 2h13… Un vrai touriste en balade.
KM10 : c’est fou les choses débiles qui peuvent nous passer par la tête. Je ne suis pas au meilleur de ma forme mais je trouve la bizarrerie de faire un entretien psychologique avec Boris : « es-tu toujours aussi positif dans la vie Boris ? ». En fait c’est une diversion, PLAN B !!! « Boris, promis je finis la course mais toi tu t’en vas. » Je vous laisse compter les points : Karine 0 – Boris 3.
KM11 : Rythme cardiaque sous contrôle, la bonne humeur s’installe. Nous doublons un ou deux coureurs par ci-par là. Doucement mais sûrement. Karine n’y croit presque pas quand je lui rappelle qu’au prochain kilomètre nous arriverons – déjà ! – au 3ème ravitaillement de la course.
KM11 : je suis enfin bien dans mes baskets et je veux le montrer à Boris afin qu’on puisse enfin passer un bon moment et que la course soit enfin agréable pour lui.
KM12 : Et le voilà ! Au menu de jour, eau et morceaux de sucre. Idéal avant d’attaquer la partie un peu plus technique du parcours avec quelques jolies petites montées et quelques faux plats. Rien de bien méchant mais cela fait d’intéressantes montagnes russes [@spacemontainaddict].
KM12 : le ravito ! On applique notre petite règle qui fonctionne bien, une longue pause marchée pour bien absorber le ravitaillement. Même si j’ai repris des forces, je ne peux plus atteindre notre allure cible. Je n’en dis mot à Boris alors je retente une séparation à l’amiable. Bon, j’ai visiblement trouvé plus têtu que moi.
KM13 : Pas si méchant que ça le space moutain, mais avec la fatigue, certains coureurs préfère marcher. J’encourage Karine à en faire autant si elle souhaite. Et elle le fait lorsqu’elle en a besoin .
KM13 : alternance de petites montées et descentes qui ne parviennent pas à déstabiliser ma fréquence cardiaque désormais fixée autour des 90-92%. Plutôt positif. Sauf qu’aujourd’hui les éléments se liguent contre moi. Mes genoux, et plus particulièrement les faces externes me font souffrir. Mes rotules essayent de se faire la malle.
KM14 : Malgré des genoux qui commencent à devenir douloureux, le moral de ma coéquipière est au beau fixe. D’ailleurs, celle-ci tient à souligner que les 2/3 de la course sont maintenant couverts. Fred ne doit plus être très loin de l’arrivée maintenant. En fait, non mais nous ne le savons pas encore.
KM14 : les deux tiers sont faits ! Avec le soutien inconditionnel que me témoigne Boris je me dis que cette course, si elle ne restera pas comme la course idéale en termes de chronomètre, elle sera la course idéale en termes d’entraide.
KM15 : Plus que 6 ! Plus que 6 ! Jordan ne doit plus être très loin de l’arrivée maintenant. En fait, non mais nous ne le savons pas encore. Décidément, nous ne savons pas grand-chose.
KM15 : plus que 6 ! Le début de la fin !
KM16 : Un ravitaillement salutaire qui permet de récupérer. Je me goinfre de pain d’épice en allant prendre une tranche à chaque table, la dame du fond se plaignant gentiment d’avoir moins de succès que ses collègues. Qu’à cela ne tienne, je ne ferai pas de jaloux ! Miam ! [@paindepiceaddict]
KM16 : avant-dernier ravito ! Boris fait une OPA sur le pain d’épice, je continue avec mon verre d’eau et mes morceaux de sucre. On marche quelques instants. On repart !
KM17 : L’alternance de marche et de course est maintenant plus fréquente. Karine semble avoir vraiment mal à ses genoux. Mais elle continue. Quand même. Je ne sais pas encore dire si elle est courage ou simplement obstinée… mais j’en ai quand même une petite idée !
KM17 : Houston on a problème. Deux rotules se sont égarées dans l’espace... Il nous reste 4km, je commence à ramasser le peu de force qui me reste pour essayer d’accélérer sur les derniers kilomètres. Une immense vague de culpabilité m’envahit à ce moment pour avoir fait vivre cette course à Boris.
KM18 : C’est dur, c’est dur, mais notre petit rythme nous permet de rattraper quelques coureurs à intervalle régulier. Et nous nous encourageons tous mutuellement en nous disant que nous sommes bientôt arrivés (Votre Honneur, là, quand même, c’est la vérité vraie !)
KM18 : allez, plus que 3. N’ayant pas mis mon baladeur de toute la course, je me passe des bribes de chansons dans la tête. Fan de métal, j’essaie de visualiser toute l’énergie que me donnent mes chanteurs favoris quand je les écoute, ça me fait du bien.
KM19 : Nous sortons des bois et quittons la piste cyclable que nous suivions depuis une quinzaine de kilomètres pour retrouver enfin les premières maisons indiquant que nous sommes de retour au village de Claouey… Ca sent l’écurie ! Je jauge rapidement l’état de forme de Karine, tout en tenant compte de ses douleurs persistantes aux genoux. Je suis convaincu qu’elle peut terminer très fort.
« Allez Karine, on va aller chercher les 2h30 ! ». Et hop, une pelletée de charbon dans la chaudière et la machine monte en régime. Le souffle de la locomotive du « Karine Express » commence à se faire entendre. « Allez Karine, ne lâche rien, on y est presque ! »
KM19 : vu l’immense patience de Boris depuis le début de la course je ne peux plus et ne veux plus le contraindre à ce rythme. Peut-être un peu tard mais c’est l’heure de la révolte. Alors je m’accroche à la semelle de ses chaussures et à ses encouragements. L’allure remonte en flèche pour tourner autour des 6’, tout comme ma FCM qui est à 98%. Chaque pas est une lutte.
KM20 : Et Karine ne lâche rien. Elle va puiser dans ses réserves, peut-être même au-delà de ce qu’elle croyait être ses limites. C’est difficile, elle souffle, elle souffre mais elle tient. Et nous doublons des coureurs et des coureuses en perdition qui semblent arrêtés, comme s’ils étaient sur un tapis de course. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux et semblent m’entendre encourager Karine. Ils en font autant. Environ tous les 100 mètres, j’annonce la distance qu’il reste à parcourir et je n’oublie pas d’y ajouter à chaque fois « Allez, Karine, on va aller les chercher ces 2h30 ! ». C’est ainsi qu’après un interminable tour du quartier alors que nous entendons le speaker de la course, si près, l’arrivée se profile, enfin . Les 2h30 sont égrenées, déjà. Tant pis.
KM20 : je ne sais pas où nous en sommes du chronomètre, car, détail important, dans l’affolement général j’ai oublié de démarrer mon chrono au départ… Je ne m’en suis aperçue que 800 mètres plus tard… Donc je passe en mode « pilotage automatique ». Dorénavant, plus de douleur, plus de fatigue, je cours et je suis Boris quoiqu’il m’en coûtera !
KM21 : Un dernier virage à gauche et il restera à peine 100 mètres à faire. Nous rattrapons un coureur V2 du club girondin des Rapetou. Après coup, sur le classement, j’apprendrai que ce brave Monsieur s’appelle… Sylvie… Je lance le missile Karine qui fond inexorablement sur sa proie pour finir à fond, au coude à coude avec Sylvie. Elle s’est donnée à fond et a trouvé des ressources qu’elle-même ne soupçonnait pas pour arriver au bout de SON semi. Pas de record battu mais une belle expérience pour elle. Et c’est une satisfaction pour moi.
KM21 : Boris me fait le décompte final de la distance à parcourir. On voit la ligne d’arrivée, on accélère, on accélère !! Nous arrivons à la hauteur d’un coureur qui se met à accélérer à son tour, c’est le sprint !!! Et c’est fini !!! Envers et contre tout je l’ai fini ce semi, portée par le plus têtu des coureurs, j’ai nommé Boris !
Mission accomplie.
Semi bouclé en 2h31 alors que je voulais abandonner depuis tellement longtemps, la gentillesse, le dévouement et la solidarité de Boris me sonnent tout autant que la dureté de cette course.
J’adore quand un plan se déroule sans accroc.
J’adore la course à pied. Merci Boris.
par Justadream
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Réponse de fred ouille sv sur le sujet Re: Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream
Posted il y a 12 ans 6 mois #168425
Excellent ce joli et charmant compte rendu (une bonne idée
) . Une belle ballade et deux grands cœurs !!!
par fred ouille sv
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Réponse de rycker sur le sujet Re: Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream
Posted il y a 12 ans 6 mois #168432
Lorsque quelqu'un se propose de faire la course avec vous pour vous accompagner il me semble que le plus grand des remerciements qu'on puisse lui faire c'est aller jusqu'au bout ( à moins bien sur de malaise tres important).
Alors Bravo à Karine d'avoir été jusqu'au bout et à Boris d'avoir su la persuader de le faire .
Le prochain semi sera meilleur
Alors Bravo à Karine d'avoir été jusqu'au bout et à Boris d'avoir su la persuader de le faire .
Le prochain semi sera meilleur
par rycker
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- Ouilliv
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Réponse de Ouilliv sur le sujet Re: Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream
Posted il y a 12 ans 6 mois #168442
J'adôôôôôre ce compte rendu.
Bravo pour avoir bouclé ce semi (dont j'ai fait quelques portions durant mes congés fin avril...)
Encore Bravo pour le compte-rendu à deux plumes. Super idée !
Bravo pour avoir bouclé ce semi (dont j'ai fait quelques portions durant mes congés fin avril...)
Encore Bravo pour le compte-rendu à deux plumes. Super idée !
par Ouilliv
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- acera
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Réponse de acera sur le sujet Re: Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream
Posted il y a 12 ans 6 mois #168454
Sympa ce CR!
Un grand bravo à toi Karine, c'est impressionnant d'avoir fini cette course avec tant de difficultés (et AtomHeart n'en est pas la moindre... ).
Bravo à vous deux.
Un grand bravo à toi Karine, c'est impressionnant d'avoir fini cette course avec tant de difficultés (et AtomHeart n'en est pas la moindre... ).
Bravo à vous deux.
par acera
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Réponse de sur le sujet Re: Semi de Lège Cap-Ferret by AtomHeart & Justadream
Posted il y a 12 ans 6 mois #168531
Tu peux être fière de toi et remercier Boris!!
Bravo à vous 2...
Bravo à vous 2...
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