Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir
- robin
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Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir a été créé par robin
Posted il y a 13 ans 1 jour #134586
Je vais avoir du mal à transmettre le très grand plaisir que j'ai eu à courir ce marathon. Je vais essayer pour inciter chacun à dépasser ses limites et remercier ceux qui m'ont suivi et conseillé durant les 3 à 4 mois de préparation.
Avant de commencer, un remerciement tout particulier à Gilles pour ses plans qui m'ont fait gagner 2 km/h en un an et pour m'avoir offert via un jeu concours sur le site mon dossard pour ce marathon. Au vu de mes possibilités du moment, je crois avoir fait honneur à ce cadeau.
Ce marathon était mon deuxième (mon troisième si je compte une longue agonie de 4h07 à 20 ans sans entrainement véritable...). J'avais fait celui (très beau mais très dur) du beaujolais l'an dernier en 3h27. je voulais améliorer ma marque sur un terrain plus propice au chrono. ce devait déjà être Annecy au printemps mais après 3 mois de préparation et une blessure de surentrainement, j'ai dû y renoncer et attendre.
J'ai pris peu de risque durant cette préparation, j'ai enlevé une séance par semaine soit 4 par semaines sur 12 semaines précédées de 4 semaines de travail de ma vma. J'ai beaucoup progressé durant cette période. D'un objectif initial de 3h15, j'ai vite dérivé vers 3h10 tout en pensant imprudemment que les 3h n'étaient pas à des années lumières sur un bon jour. Bref, pour répondre à plusloin (avec du retard) , "en vrai" je visais 3h05-3h08.
Avant la course :
Je n'ai pas aimé la semaine avant la course : je fais une recharge glucidique en m'inspirant du bouquin de Monique Ryan "nourir l'endurance" et la veille du marathon, je n'ai pas beaucoup mangé, j'en avais plein le dos des pâtes et du sucre.
Je m'écoute trop, j'ai des douleurs dans les genoux, sur le fixateur du quadri, bref, je psychote.
Cela dit, je suis plutôt calme, je dors bien. il faut dire que les conditions sont idéales, je suis hébergé par un ami de longue date qui m’emmènera demain matin directement à Nice depuis Golfe-Juan.
4h du mat, réveil. Lait, pain, gruau d'avoine, miel, fruits, AAAAAAAAh plein le dos du sucre.
Je bois beaucoup. je me recouche 30 min, je ferme juste les yeux et je m'imagine sur les derniers km en train de finir ce marathon en souriant
6h : départ pour Nice en voiture où Thierry me dépose "fais ça bien" qu'il me dit. sac poubelle sur les épaules, short, T-shirt, je rejoins la promenade des anglais en me caillant les miches. Pas grand monde. Je repère les SAS, je m'échauffe doucement et j'étire ce tendon du quadri qui me titille. Cela se passe bien. Le monde afflue et le soleil se lève dans notre dos. il fait beau, la température est finalement assez clémente. On aperçoit le cap d'antibes tout là bas de l'autre côté de la baie : c'est immensément loin et ça n'est que le 30ème ! . pour le coup, j'adore ces sensations d'avant course, juste avant quand tout est encore calme et que le temps se déroule lentement, qu'on peut encore penser avec lucidité. J'ai hâte de partir et de savoir quelles seront les jambes du jour...
Top départ :
8h, musique à fond, c'est parti, je suis à 20 m derrière le ballon des 3h. C'est par rapport à lui que j'ai décidé de gérer ma course. J'ai décidé de ne pas me préoccuper du tout des 3h15 : je dois, je veux faire mieux !
ça part vite, comme toujours. je mets 19" à franchir la ligne, c'est très raisonnable, ces SAS sont très efficaces.
Depuis mon semi à Lyon (effectué à 174 de moyenne en FC), j'ai réévalué ma fcm à 195. conclusion, je dois courir mon marathon entre 156 et 166-168 max. Je suis à 170 dans le 1er km bouclé en 4'15" En plus le ballon des 3h part encore plus vite que ces 4'15'', je le laisse filer sans regret, je n'avais aucun espoir en la matière mais là, les choses sont claires dès le début et c'est tant mieux.
Je rétrograde à 4'20", j'oscille sur tout le début entre 4'17" et 4'20". Le coeur ne descend pas, je suis entre 168 et 170.
Deux solutions s'offre à moi : j'écoute mon cardio, je ralentis à 4'30" et je vise 3h15 comme prévu ou j'emm... mon cardio et je m'écoute en restant aux 4'20" prévues. A votre avis, quelle a été la solution choisie ?
Non, vraiment je me sens bien et les jambes sont légères, je ne pousse pas pour tenir l'allure. tant pis pour le cardio.
Le premier semi est facile mais il faut quand même négocier quelques faux plats, quelques longues lignes droites en bord de mer.
le temps est magnifique, j'en profite pour admirer les falaises de l'arrière pays (je grimpe aussi à mes heures perdues) et derrière encore les montagnes enneigées du Mercantour. C'est génial ! Je remercie les bénévoles à intervalles réguliers, j'encourage un maximum de monde, je lance quelques blagues du genre au 14éme "bon, bin voilà, plus que 28 km et c'est plié". Je sais c'est con mais moi ça me fait marrer; j'étais pas tout seul
Au passage dans la marina d'antibes, le parcours fait un demi tour, je croise le ballon des 3h à quelques 400 ou 500 m devant moi. 17ème km et un gars qui me dit, montre en main "tu es sur les bases de 3h02". ça me fait grand plaisir car je sens que c'est crédible, que je pourrai faire ça. Bon, pas de faux espoirs non plus, le deuxième semi est plus coriace.
Tiens, en relevant la tête, c'est déjà le fort carré d'antibes là devant au bout de la ligne droite. je me retourne : loin derrière, on aperçoit Nice. On passe le semi et je suis encore très frais : 1h31 et des brouettes. je vois le 3h devant, il a franchi le semi en 1h29. Il s'éloigne doucement...
Les côtes commencent :
Bon, la rigolade va cesser, le deuxième semi est réputé plus difficile. J'ai repéré hier les côtes, notamment celle de la Garoupe : ça monte quand même beaucoup pour un marathon. Paf ! Première surprise, on passe dans les remparts d'Antibes avec une bonne côte, heureusement très courte. je pense à mon "coup d'acide" de l'an dernier dans la côte de Cercié (beaujolais) : je ralentis un poil. J'allonge la foulée dès que la pente se calme.
Frédéric, un collègue d'entrainement, me salue et m'encourage. J'ai une pensée pour lui sur les quelques km qui suivent . il devait courir ce marathon avec moi, une entorse 15j avant l'en aura empêché. je mesure ma chance, notre chance de nous dépasser comme cela en toute possession de nos moyens physiques (il sont ce qu'ils sont mais quand ils sont intacts, quel bonheur !).
Les faux plats commencent, 26ème km. L'extérieur des quadri se durcit : premiers signes de fatigue physique. Le marathon va bientôt commencer. On va aborder la Garoupe d'ici peu, le moral par contre est au beau fixe, j'ai une patate d'enfer.
On est encouragé dans la montée par un groupe de percussionniste qui se démènent autant que nous, c'est génial. Je ralentis un peu mais je grimpe à 13,4 km/h quand même, je suis prudent mais un peu euphorique quand même. j'encourage les autres concurrents, je salue chaleureusement le groupe et je bascule sur le Graillon, vers le 30ème km. On commence à ramasser les lièvres Kenyan (3 en tout) qui ont mené luka kanda à la victoire : ils attendent sur le bord avec une couverture de survie sur les épaules. Je les salue aussi; on ne courre sans doute pas pour les mêmes raisons ni avec les mêmes contraintes. ils sont très jeunes et ont l'air de sacrés athlètes.
30ème km, bas de la descente, ça va encore bien même si je fatigue. Je vois Cannes en face de la nouvelle baie qui s'offre à nos yeux. l'occasion 'une nouvelle blague "oh les gars, c'est juste là, en face..." . A ce stade, ça rigole déjà moins. je ne vais pas tarder pour ma part à nettement moins rigoler.
Je passe en 2h09'45". Je sens bien que la fatigue va venir et que les 12 km restant vont être difficile mais je n'abandonne à ce stade là rien du tout : je suis surpris de voir encore aussi proche le ballon des 3h (700m devant) et je sais que 12km en 50min ça se fait. Que mon corps me laisse l'occasion de courir encore à cette allure et je vais m'accrocher aux branches
espoirs qui seront lentement douchés dans la longue ligne droite du bord de mer qui va suivre entre le 32ème et le 35ème. je ne suis pas trop mal, je maintiens les 4'20'' au km mais ça y est, c'est officiel, je lutte, mon marathon a commencé.
Le moral reste bon : je ne fais que doubler du monde.
Les côtes m'achèvent :
35ème km, ravitaillement à la sortie de Golfe, juste avant un pont très raide que j'avais repéré. Je bois, je grimpe à bonne allure au rythme là encore des percussions. Je n'aurai pas dû me ravitailler à ce stade là, c'est inutile je crois et me voilà avec du mal à faire passer tout ça. je choppe un point très violent au sternum, je suis obligé de ralentir. Je crois même un instant que je vais devoir m'arrêter. En quelques secondes, je vois le marathon basculer car Cannes est encore bien loin. Je tente de rester calme.
"Allez Robin, accroche toi" j'entends sur le côté Personne que je ne connais et pourtant je n'ai pas rêvé. Ah oui, c'est nos prénoms marqués sur les dossards qui fait ça ! c'est très marrant et très agréable de se voir ainsi encourager nommément, par des gamins souvent. Cela m'incite à rester calme et à essayer de faire passer ce point. je suis tombé à 4'40'' au kl. j'aurai beaucoup de mal à remonter l'allure désormais. j'essaye mais j'ai cessé de lutter pour le chrono, je veux juste que cela finisse.
Sur les faux plats tuants qui mènent à cannes, 1 personne sur 3 s'arrête. c'est tentant !!! Mais je sais que ce n'est en aucun cas la solution. Il faut finir.
Descente, montée, descente, rond point, sous le pont, je récupère une éponge, une deuxième, petit signe de la main pour remercier (je ne suis plus capable de mieux), je m'arrose. il fait chaud. Je ne regarde plus devant moi, je regarde le goudron, je m'oublie, j'attends que ça passe. Je veille l'allure pour ne pas m'écrouler : 4'38". pas brillant mais je ne peux pas mieux. le 41ème est très dur en 4'45" et pourtant c'est plat comme la main. ça y est, on tourne sur la pointe de la croisette, j'accélère un peu en 4'35'' et je rattrape ce que je peux comme concurrent (on a l'esprit compétitif ou pas . Bon, ça reste bon enfant).
"Allez Robin, vas y" : cette fois c'est Thierry qui m'encourage. on avait convenu qu'il serait sur la ligne. C'est bon, je pense être resté dans les clous de 3h05 sans en avoir de certitude, je n'ai pas eu la lucidité de changer l'affichage de ma montre.
Au final, 3h05'14" à la puce. Je n'espérais pas tant il y a quelques mois. je suis très content de cette course et de cette préparation. Je ne suis pas mécontent de ma gestion de course. Pas de regret. cela reste un marathon, c'est dur et il faut rester humble jusqu'au bout : une erreur ne pardonne pas en terme de minutes perdues.
"Annecy, si tu m'entends..."
Avant de commencer, un remerciement tout particulier à Gilles pour ses plans qui m'ont fait gagner 2 km/h en un an et pour m'avoir offert via un jeu concours sur le site mon dossard pour ce marathon. Au vu de mes possibilités du moment, je crois avoir fait honneur à ce cadeau.
Ce marathon était mon deuxième (mon troisième si je compte une longue agonie de 4h07 à 20 ans sans entrainement véritable...). J'avais fait celui (très beau mais très dur) du beaujolais l'an dernier en 3h27. je voulais améliorer ma marque sur un terrain plus propice au chrono. ce devait déjà être Annecy au printemps mais après 3 mois de préparation et une blessure de surentrainement, j'ai dû y renoncer et attendre.
J'ai pris peu de risque durant cette préparation, j'ai enlevé une séance par semaine soit 4 par semaines sur 12 semaines précédées de 4 semaines de travail de ma vma. J'ai beaucoup progressé durant cette période. D'un objectif initial de 3h15, j'ai vite dérivé vers 3h10 tout en pensant imprudemment que les 3h n'étaient pas à des années lumières sur un bon jour. Bref, pour répondre à plusloin (avec du retard) , "en vrai" je visais 3h05-3h08.
Avant la course :
Je n'ai pas aimé la semaine avant la course : je fais une recharge glucidique en m'inspirant du bouquin de Monique Ryan "nourir l'endurance" et la veille du marathon, je n'ai pas beaucoup mangé, j'en avais plein le dos des pâtes et du sucre.
Je m'écoute trop, j'ai des douleurs dans les genoux, sur le fixateur du quadri, bref, je psychote.
Cela dit, je suis plutôt calme, je dors bien. il faut dire que les conditions sont idéales, je suis hébergé par un ami de longue date qui m’emmènera demain matin directement à Nice depuis Golfe-Juan.
4h du mat, réveil. Lait, pain, gruau d'avoine, miel, fruits, AAAAAAAAh plein le dos du sucre.
Je bois beaucoup. je me recouche 30 min, je ferme juste les yeux et je m'imagine sur les derniers km en train de finir ce marathon en souriant
6h : départ pour Nice en voiture où Thierry me dépose "fais ça bien" qu'il me dit. sac poubelle sur les épaules, short, T-shirt, je rejoins la promenade des anglais en me caillant les miches. Pas grand monde. Je repère les SAS, je m'échauffe doucement et j'étire ce tendon du quadri qui me titille. Cela se passe bien. Le monde afflue et le soleil se lève dans notre dos. il fait beau, la température est finalement assez clémente. On aperçoit le cap d'antibes tout là bas de l'autre côté de la baie : c'est immensément loin et ça n'est que le 30ème ! . pour le coup, j'adore ces sensations d'avant course, juste avant quand tout est encore calme et que le temps se déroule lentement, qu'on peut encore penser avec lucidité. J'ai hâte de partir et de savoir quelles seront les jambes du jour...
Top départ :
8h, musique à fond, c'est parti, je suis à 20 m derrière le ballon des 3h. C'est par rapport à lui que j'ai décidé de gérer ma course. J'ai décidé de ne pas me préoccuper du tout des 3h15 : je dois, je veux faire mieux !
ça part vite, comme toujours. je mets 19" à franchir la ligne, c'est très raisonnable, ces SAS sont très efficaces.
Depuis mon semi à Lyon (effectué à 174 de moyenne en FC), j'ai réévalué ma fcm à 195. conclusion, je dois courir mon marathon entre 156 et 166-168 max. Je suis à 170 dans le 1er km bouclé en 4'15" En plus le ballon des 3h part encore plus vite que ces 4'15'', je le laisse filer sans regret, je n'avais aucun espoir en la matière mais là, les choses sont claires dès le début et c'est tant mieux.
Je rétrograde à 4'20", j'oscille sur tout le début entre 4'17" et 4'20". Le coeur ne descend pas, je suis entre 168 et 170.
Deux solutions s'offre à moi : j'écoute mon cardio, je ralentis à 4'30" et je vise 3h15 comme prévu ou j'emm... mon cardio et je m'écoute en restant aux 4'20" prévues. A votre avis, quelle a été la solution choisie ?
Non, vraiment je me sens bien et les jambes sont légères, je ne pousse pas pour tenir l'allure. tant pis pour le cardio.
Le premier semi est facile mais il faut quand même négocier quelques faux plats, quelques longues lignes droites en bord de mer.
le temps est magnifique, j'en profite pour admirer les falaises de l'arrière pays (je grimpe aussi à mes heures perdues) et derrière encore les montagnes enneigées du Mercantour. C'est génial ! Je remercie les bénévoles à intervalles réguliers, j'encourage un maximum de monde, je lance quelques blagues du genre au 14éme "bon, bin voilà, plus que 28 km et c'est plié". Je sais c'est con mais moi ça me fait marrer; j'étais pas tout seul
Au passage dans la marina d'antibes, le parcours fait un demi tour, je croise le ballon des 3h à quelques 400 ou 500 m devant moi. 17ème km et un gars qui me dit, montre en main "tu es sur les bases de 3h02". ça me fait grand plaisir car je sens que c'est crédible, que je pourrai faire ça. Bon, pas de faux espoirs non plus, le deuxième semi est plus coriace.
Tiens, en relevant la tête, c'est déjà le fort carré d'antibes là devant au bout de la ligne droite. je me retourne : loin derrière, on aperçoit Nice. On passe le semi et je suis encore très frais : 1h31 et des brouettes. je vois le 3h devant, il a franchi le semi en 1h29. Il s'éloigne doucement...
Les côtes commencent :
Bon, la rigolade va cesser, le deuxième semi est réputé plus difficile. J'ai repéré hier les côtes, notamment celle de la Garoupe : ça monte quand même beaucoup pour un marathon. Paf ! Première surprise, on passe dans les remparts d'Antibes avec une bonne côte, heureusement très courte. je pense à mon "coup d'acide" de l'an dernier dans la côte de Cercié (beaujolais) : je ralentis un poil. J'allonge la foulée dès que la pente se calme.
Frédéric, un collègue d'entrainement, me salue et m'encourage. J'ai une pensée pour lui sur les quelques km qui suivent . il devait courir ce marathon avec moi, une entorse 15j avant l'en aura empêché. je mesure ma chance, notre chance de nous dépasser comme cela en toute possession de nos moyens physiques (il sont ce qu'ils sont mais quand ils sont intacts, quel bonheur !).
Les faux plats commencent, 26ème km. L'extérieur des quadri se durcit : premiers signes de fatigue physique. Le marathon va bientôt commencer. On va aborder la Garoupe d'ici peu, le moral par contre est au beau fixe, j'ai une patate d'enfer.
On est encouragé dans la montée par un groupe de percussionniste qui se démènent autant que nous, c'est génial. Je ralentis un peu mais je grimpe à 13,4 km/h quand même, je suis prudent mais un peu euphorique quand même. j'encourage les autres concurrents, je salue chaleureusement le groupe et je bascule sur le Graillon, vers le 30ème km. On commence à ramasser les lièvres Kenyan (3 en tout) qui ont mené luka kanda à la victoire : ils attendent sur le bord avec une couverture de survie sur les épaules. Je les salue aussi; on ne courre sans doute pas pour les mêmes raisons ni avec les mêmes contraintes. ils sont très jeunes et ont l'air de sacrés athlètes.
30ème km, bas de la descente, ça va encore bien même si je fatigue. Je vois Cannes en face de la nouvelle baie qui s'offre à nos yeux. l'occasion 'une nouvelle blague "oh les gars, c'est juste là, en face..." . A ce stade, ça rigole déjà moins. je ne vais pas tarder pour ma part à nettement moins rigoler.
Je passe en 2h09'45". Je sens bien que la fatigue va venir et que les 12 km restant vont être difficile mais je n'abandonne à ce stade là rien du tout : je suis surpris de voir encore aussi proche le ballon des 3h (700m devant) et je sais que 12km en 50min ça se fait. Que mon corps me laisse l'occasion de courir encore à cette allure et je vais m'accrocher aux branches
espoirs qui seront lentement douchés dans la longue ligne droite du bord de mer qui va suivre entre le 32ème et le 35ème. je ne suis pas trop mal, je maintiens les 4'20'' au km mais ça y est, c'est officiel, je lutte, mon marathon a commencé.
Le moral reste bon : je ne fais que doubler du monde.
Les côtes m'achèvent :
35ème km, ravitaillement à la sortie de Golfe, juste avant un pont très raide que j'avais repéré. Je bois, je grimpe à bonne allure au rythme là encore des percussions. Je n'aurai pas dû me ravitailler à ce stade là, c'est inutile je crois et me voilà avec du mal à faire passer tout ça. je choppe un point très violent au sternum, je suis obligé de ralentir. Je crois même un instant que je vais devoir m'arrêter. En quelques secondes, je vois le marathon basculer car Cannes est encore bien loin. Je tente de rester calme.
"Allez Robin, accroche toi" j'entends sur le côté Personne que je ne connais et pourtant je n'ai pas rêvé. Ah oui, c'est nos prénoms marqués sur les dossards qui fait ça ! c'est très marrant et très agréable de se voir ainsi encourager nommément, par des gamins souvent. Cela m'incite à rester calme et à essayer de faire passer ce point. je suis tombé à 4'40'' au kl. j'aurai beaucoup de mal à remonter l'allure désormais. j'essaye mais j'ai cessé de lutter pour le chrono, je veux juste que cela finisse.
Sur les faux plats tuants qui mènent à cannes, 1 personne sur 3 s'arrête. c'est tentant !!! Mais je sais que ce n'est en aucun cas la solution. Il faut finir.
Descente, montée, descente, rond point, sous le pont, je récupère une éponge, une deuxième, petit signe de la main pour remercier (je ne suis plus capable de mieux), je m'arrose. il fait chaud. Je ne regarde plus devant moi, je regarde le goudron, je m'oublie, j'attends que ça passe. Je veille l'allure pour ne pas m'écrouler : 4'38". pas brillant mais je ne peux pas mieux. le 41ème est très dur en 4'45" et pourtant c'est plat comme la main. ça y est, on tourne sur la pointe de la croisette, j'accélère un peu en 4'35'' et je rattrape ce que je peux comme concurrent (on a l'esprit compétitif ou pas . Bon, ça reste bon enfant).
"Allez Robin, vas y" : cette fois c'est Thierry qui m'encourage. on avait convenu qu'il serait sur la ligne. C'est bon, je pense être resté dans les clous de 3h05 sans en avoir de certitude, je n'ai pas eu la lucidité de changer l'affichage de ma montre.
Au final, 3h05'14" à la puce. Je n'espérais pas tant il y a quelques mois. je suis très content de cette course et de cette préparation. Je ne suis pas mécontent de ma gestion de course. Pas de regret. cela reste un marathon, c'est dur et il faut rester humble jusqu'au bout : une erreur ne pardonne pas en terme de minutes perdues.
"Annecy, si tu m'entends..."
Last Edit:il y a 13 ans 1 jour
par robin
Dernière édition: il y a 13 ans 1 jour par robin.
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- olivier_g
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Réponse de olivier_g sur le sujet Re: Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir
Posted il y a 13 ans 1 jour #134590
Bravo Robin!!! Course super bien gérée et quel chrono!!!
par olivier_g
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- niptuck75
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Réponse de niptuck75 sur le sujet Re: Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir
Posted il y a 13 ans 1 jour #134593
Bravo pour ce "faux" 3ème !!! excellente perf niveau chrono, merci pour le récit, parfait !!
Bonne récup également à toi, allez dans 32 jours c'est plié, Noël sera passé lol
Bonne récup également à toi, allez dans 32 jours c'est plié, Noël sera passé lol
Last Edit:il y a 13 ans 1 jour
par niptuck75
Dernière édition: il y a 13 ans 1 jour par niptuck75.
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir
Posted il y a 13 ans 1 jour #134596
énorme ta perf ....Annecy tu ne va jamais etre derriere le ballon des 3h !!!
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- dep1703
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Réponse de dep1703 sur le sujet Re: Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir
Posted il y a 13 ans 1 jour #134599
Merci Robin poyur ce beau CR qui me donner encore plsu envie d'affronter cette distance mythique
Maus surtout BRAVO pour ce super chrono qui te permettra sans aucun doute de passer sous les 3 heures d'ici quelques mois.
Tu es allé au bout de toi même de tes possibilités et tu t'en es très bien sorti.
A très vite pour de nouvelles aventures
En attendant, récupère bien.
Maus surtout BRAVO pour ce super chrono qui te permettra sans aucun doute de passer sous les 3 heures d'ici quelques mois.
Tu es allé au bout de toi même de tes possibilités et tu t'en es très bien sorti.
A très vite pour de nouvelles aventures
En attendant, récupère bien.
par dep1703
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: Marathon de NIce, 3h05 (ou presque...) de plaisir
Posted il y a 13 ans 1 jour #134603
Bravo champion !!!
3h05 c'est pas donné à tout le monde !! Je souhaite juste m'approcher de ton temps pour mon prochain... Enfin m'approcher à 1 heure près !!!
Bonne récup et bonne suite pour tes aventures CAPesques !!!
3h05 c'est pas donné à tout le monde !! Je souhaite juste m'approcher de ton temps pour mon prochain... Enfin m'approcher à 1 heure près !!!
Bonne récup et bonne suite pour tes aventures CAPesques !!!
par FredX
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