Trail des truffières 2011 par Mme Plusloin

Bonjour, j'me présente, je m'appelle Vanessa et j'aimerais bien réussir ma vie de coureuse, être une star . Je suis venue avec mon "parrain" Pierre pour relater ma course en amoureux au "trail des truffières" et peut-être gagner un jeton...

Tout a commencé en Septembre, à "l'after" Crapahute où sous l'effet satisfaction de la course accomplie et surtout du petit rosé pamplemousse , nous avons tapé pour le semi de Sommières avec une partie de la bande et pour le trail des truffières avec l'ensemble des copains. Sommières, 2/10/2011: contrat rempli avec Valou, JY, Arnaud, Pierre. Trail, 20/11/11... Entre temps, il s'est passé un mois et demi, un gros épisode cévenol et de méchants virus gastro-rhumo-grippaux . Bref, en une semaine : c'est l'hécatombe. Les copains se désistent les uns après les autres... Aïe, aïe, si je m'écoute je sens que je vais déclarer forfait à mon tour. D'autant plus que je n'ai pas couru depuis le 11 novembre (normal, c'était l'armistice), qu'une vieille douleur au genou droit s'est réveillée et qu'une angine érythémato-pultacée (hé, hé, ça envoie bien, non ?) m'a pourri les amygdales !

Mais, hier soir, nous allons chercher nos dossards et les super lots (pots de confiture, bouteille de vin et surtout magnifique sac banane bleu-roi) pour pouvoir gagner une demi-heure de sommeil ce matin. Terminé, je ne peux plus reculer...

7h ... Bip, bip, bip, pfff, quelle "truffe" tu es Vané, le seul jour de la semaine où tu peux dormir... Pensées pour Marie-Pierre...J'engouffre un morceau de gâteau-sport préparé par mon chéri (c'est tellement rare qu'il cuisine que je ne peux pas refuser) . Pierre me fait un strap au genou et je saute dans mon déguisement de course à pied. Attention, c'est important pour la suite, je choisis d'assortir mes chaussettes avec mon ensemble slip/soutien-gorge rose : le look, c'est important ! Je veux être belle dans l'effort... Petite pensée pour Valou... Nous partons, direction St Paul. Pierre veut arriver à temps pour encourager Gilles (mon copain de portable !)

Nous rejoignons Serge et Jérôme, les copains, représentants de St Alexandre. Bla, bla, bla, petites dispositions pré-course et hop sur la ligne de départ. Serge est allé se positionner devant, il veut faire un chrono. Nous restons légèrement en retrait avec Pierre et Jérôme. Il pleut un peu. Merde, crotte, je mets ma casquette. Il ne pleut plus, j'ôte ma casquette... Grrr ! Pierre me met une petite pression en me disant qu'il ne faut pas partir trop, trop cool sinon, on sera coincé à la montée monotrace. Pouêt ! Ca y est, c'est parti. Je ne veux pas me laisser emporter par le rythme et vite griller comme à la Crapahute alors que ma foulée est suffisamment rapide à mon goût.

Evidemment pas échauffée (faut pas déconner non plus, 19 km en trail, c'est déjà bien assez), je révise toute mon anatomie musculaire ; ça tire de partout. Jérôme est devant. Au revoir Jéjé, j'espère "à plus" car tu seras notre point de mire, hé,hé,hé. Deux kilomètres plus loin, maintenant que je suis chaude (comme la braise, hum...) : gagné ! C'est le bouchon au goulot d'étranglement du premier mur. Bien vu mon chéri. Pierre ne me lâche même pas un petit "tu vois, je te l'avais bien dit". On poireaute 5 minutes en bas et on compte les champignons mais on finit par avancer.
Aller, hop ! ça repart. Bon rythme. Je me sens comme un poisson dans l'eau. Pierre est super. Il contrôle mon cardio, me fait boire, me motive . N'empêche qu'on se fait doubler par des nanas en jaune, des nanas en bleu et une mémé qui patine . Mince alors, un peu d'amour propre Vané, j'accélère. Pierre me gère, il me connaît: " t'inquiète, on ramassera les cadavres plus tard" . Foulée régulière. Ah, voici le mec qui prend les photos officielles alors ajustage de queue de cheval et "cheese" . Et Bam, vision d'horreur !
Un mur, genre piste rouge Je glisse, ça pègue. "Grands pas Vané", ok. On double quelques collègues. Descente, on recharge les batteries mais un petit point de côté se fait connaître . Non, pas ça, pas maintenant. "Vané, t'es à combien en pourcentage ?- 81%" . Je me demande si c'est bien vrai, d'habitude je ne suis pas loin de l'explosion quand j'ai un point de côté. Que nenni. On s'en fout, je ne dis rien à Pierre, je ne veux pas être un boulet au cinquième kilomètre.

La montée suivante tombe finalement à pic. Elle me permet de bien souffler et ce foutu PDC disparaît. J'aperçois au loin, un attroupement. Cool, un ravito, on va pouvoir pouvoir grignoter une petite banane, j'ai un peu faim . Et ben non, déception, juste des gobelets d'eau. "C'est ça le ravitaillement ? - Mais, non, ça c'est juste un point d'eau"

On continue. Je regarde ma montre : 8 km. Un autre couple d'amoureux se trouve dans la même foulée que la notre. Monsieur part très vite et attend toujours sa moitié quelques mètres plus loin (un peu agaçant comme tactique pour madame). La dite moitié est devant nous. Pierre la double, je n'y arrive pas. Descente caillouteuse; madame râle, je la dépasse. J'entends madame dire "je suis nulle en descente". Il ne faudra en aucun cas qu'elle me redouble dans la prochaine montée, je ne suis pas nulle en montée, na !
Régulièrement Pierre me fait boire, je ne souffre pas de la soif. On passe sur une bonne portion plate, un sentier en sous bois. Pierre me fait sortir le portable du camelbak. Il part devant pour me photographier, on tente même un film . On rit comme des neuneus et on dégoûte certains coureurs par nos fous-rire . Ravito en vue. Les nanas en bleu... Les nanas en jaune sont déjà reparties, mais pas de Jérôme. Mais, il est où ce Jéjé ? "Pas de chocolat, pas de pain d'épices. - Ah, ok, quartiers d'orange alors ? Pas super goûtu. - Prends un sucre". C'est vrai en même temps, on est pas là pour faire un gueuleton !

Ahhh, une énorme montée ! Dur ! Je ne lâche pas les nanas en bleu, elles seront notre prochaine cible . Elles résistent les bougresses. "C'est ça le mur de la honte ?" me demande une nana. "Ah ! Je crois qu'on l'a déjà passé" dis-je naïvement. Non, non, le voilà.

Kilomètre 11. Je sens l'intérieur de la plante de mes deux pieds qui s'échauffe . Nous arrivons au sommet de la difficulté. "C'est pas Jérôme là-bas ? - Non, il est en manches courtes. - Allez Vané, faut rejoindre Jérôme, comment ça va le genou ? - Bien mais j'ai super mal aux pieds" . Je prends sur moi et regrette amèrement mes tribulations devant mon placard hier soir : "Alors ? Qu'est-ce que je mets ?" . N'empêche que j'ai l'impression d'être un peu Jésus, entre mon chemin de croix et mes pieds transpercés par les ampoules Non et non, je ne lâcherai rien et abandonner pour cause d'ampoule, ça fait vraiment super naze.

On passe devant la mamie qui patine . Purée, ça y est : Jérôme en vue et en plus bingo, il est dans le même train que les nanas en jaune. "Allez Vané, on le rattrape le Jéjé, il n'en peut plus". Petit problème "Je suis cramée moi aussi". Partie roulante sur le plateau, on accélère. Pierre me motive, m'encourage ; je me laisse entraîner. J'ai changé mes appuis pour moins ressentir ces foutues ampoules qui me font sursauter dès que mes chaussures roulent sur un cailloux . Je m'appuie sur l'extérieur du pied et je maudis mes chaussettes roses . Immanquablement, la douleur au genou se réveille. Merde, crotte, BDM ! La descente caillouteuse passée, nous arrivons au niveau des filles en jaune. Yes ! Nous les grillons. Je me sens pousser des ailes (heureusement car les pieds...). Jérôme n'est plus qu'à quelques mètres. Partie plate goudronnée, légèrement descendante.

Kilomètre 16 : objectif atteint, nous croquons Jérôme. Je suis au taquet, je n'en peux plus. D'autant plus que nous accélérons, envie d'être au bout, d'en finir. Jérôme prend le même train que nous.

Kilomètre 17 : vision d'horreur. Un mur de la mort qui tue. Jérôme lance avec humour "Et bien, elle tombe à pic celle-là". Moi, j'ai presque envie de pleurer. Je peste, je fulmine. Limite, je m'assiérais et je ferais un caprice. Pierre comprend que là, c'est le ras le bol. Il me tend la main et me dit de m'accrocher. Il me hisse. Je ne veux pas le décevoir. On arrive en haut. On a perdu Jérôme. Tant pis, on continue. Dans la descente technique, je m'appuie sur le dos de Pierre. Enfin, la route. "Allez Vané, on peut accrocher les 2H15, on va manger les deux de devant, tu lâches tout". J'ai plus grand chose à lâcher parce que je suis cuite mais je vois l'arche d'arrivée et il me tarde de passer dessous.

On double un bonhomme. "Allez, la nana au t-shirt blanc...". Nous ne la rattraperons pas. " A toi l'honneur" me dit Pierre et nous franchissons la ligne d'arrivée. 2h18. Aléluia, je décroche mon dossard 74 (année de naissance !) . Jérôme n'est pas du tout loin derrière. Serge est là et sirote une petite bière (comme c'est curieux) , il a atteint son objectif mais montre quelques signes de déception.

Merci mon chéri pour cette course car je sais combien tu aimes la compétition. Je t'aime.
Spéciale dédicace : à Marie-Pierre pour les 18 minutes, à Valou qui me motive toutes les semaines pour courir, à Rég pour sa sagesse et sa lucidité, à tous les Crapahuteurs pour m'avoir fait taper ! A Mamou pour avoir gardé les trois cocos !

Y a un truc dans votre patelins qui vous donne la fibre à pondre de super CR ou quoi ??? ça touche toutes les femmes de coureurs ??? madame 1h[strike]18[/strike], 1h[strike]04[/strike], était deja passée par là

Bravo pour ta course, jolie première en trail !!!
Bravo à mon pierrot qui a assuré visiblement .....

ps : Les meilleurs histoires sont celles avec des mémés !!! On en avait une célèbre ( à Guigou) sur un montage Psycho-cap


Signé : le copain du portable (pas taper pierre, pas taper .....)

Vous avez l'air d'une sacrée bande de fou , j'aime ça !!
Super CR et super course . Merci pour le détail assortiment chaussette slip soutien gorges qui est très important pour la gestion de ta course

Merci pour elle Gilles et Jordan

J'essaie pour la première fois de poster une vidéo... soyez indulgents

Effectivement, elle avait bien des chaussettes roses
Par contre pour le soutien-gorge, on n'a pas la preuve (ok, je sors )

CR et vidéo très sympas !

Bravo à toute la bande des crapahuteurs !