La voie verte rotarienne - Semi de Sommières 2011

Les Crapahuteurs s'exportent et passent à la division supérieure. Ce sera donc le semi marathon de Sommières, une première sur la distance pour Valou, Vané, Jean-Yves et Arnaud, et en fait seulement ma deuxième participation personnelle en "configuration course" sur 21 bornes.
L'objectif du jour est assez flou compte tenu du profil cahoteux du parcours avec un d+ de 100 à 140 m qu'on encaisse sur la première moitié. Sans trop y croire, je rêve d'accrocher les 1h30 mais mes douze semaines de préparation m'ont apporté une vraie certitude : à 4:15/km, je suis vraiment border line. Pour envisager toucher le Graal, j'ai calculé qu'il me fallait passer au km 10 en 43 minutes (soit 4:20/km en montée) avant d'allonger à 4:11/km en profitant du profil descendant jusqu'à l'arrivée... Très ambitieux !

Sur la ligne de départ, nous sommes en compagnie des marathoniens qui eux, feront deux fois la boucle. Les deux Cyril (Tye et Dep1703) sont là aussi, remontés comme des pendules. On va le faire !!! La bonne nouvelle c'est que la température est idéale à 9h : il doit faire ente 15 et 20°C.
Petit bisou à Vané pour se donner mutuellement du courage, un starter un brin farceur qui nous fait un faux décompte avant de lâcher les fauves deux minutes plus tard, maintenant il va falloir se battre !

Les deux premiers km plats sont avalés rapidement en 4'05", c'est déjà ça de pris mais la FC que je souhaitais contenir autour de 85-86% sur les 5 premiers km tutoie déjà les 88-89% et on n'a pas encore attaqué les chemins de terre et la montée !
Dep prend de l'avance inexorablement. De toute façon, je ne cherche pas à m'accrocher sinon je cours à l'explosion.

Au troisième km, nous quittons le bitume pour aborder les chemins de terre caillouteux en faux plat montant. 4'16" à 89%, je suis encore dans les clous. Un peu essoufflé - probablement en raison de mon échauffement minimaliste - mais les sensations sont étonnamment bonnes
km 4, 5 et 6, la pente se fait plus prononcée mais j'arrive à conserver une cadence acceptable entre 4'20" et 4'30". Le palpitant carbure maintenant à 170 bpm (90%). Gare à l'euphorie ! Nous n'en sommes qu'au début et je flirte déjà avec la zone rouge... Pour preuve, je manque de lucidité et oublie de dégoupiller mon gel au premier ravito pensant n'être qu'au quatrième km Je procède donc à l'envers en gobant d'abord un gobelet avant de siroter mon gel sur les 5 km suivants en attendant le prochain stand.

Les km 7 et 8 nous offrent un peu de répit avec quelques portions descendantes. Je commets là certainement une erreur en restant à 90% pour gagner encore quelques secondes alors que je suis globalement en avance sur mon tableau de marche : 4'07" . Toujours aussi peu lucide, je ne vois pas la borne 8 et force l'allure alors que le relief s'inverse à nouveau avant d'atteindre le plat de résistance "la voie verte", une ancienne voie ferrée aménagée en piste cyclable.
Je passe au km 10 en un peu plus de 42'30", ça fait 30 secondes d'avance et il ne reste que de la descente (enfin c'est ce que je pensais). Je commence à me dire que les 1h30 sont jouables

L'aller sur la voie verte s'avère plus compliqué que prévu. Jusqu'au demi tour du treizième, c'est un long, long, long faux plat très légèrement montant, mais suffisamment pour avoir l'impression de relancer en permanence. On croise les premiers qui sont déjà sur le chemin du retour, Cyril qui a 200 ou 300 m d'avance m'encourage énergiquement, je lui réponds qu'on est dans les temps. La course a maintenant vraiment commencé, le plaisir de courir s'est envolé, je me raccroche au chrono : 91-92%, impossible de relâcher si je veux maintenir l'allure entre 4:15 et 4:20/km.

Au demi-tour, on nous remet un bracelet pour attester de notre passage, j'engloutis un verre d'eau et me lance dans la "descente"... Eh ben en fait, ça donne pas l'impression de descendre !!! Je prends un gros coup de bambou dans la tronche - ou plutôt dans les jambes. Moi qui pensais avoir seulement à dérouler pour envoyer du 4:10/km j'ai toutes les peines du monde à rester sous les 4:20/km. En chemin, je croise Arnaud (La vache, c'est qu'il est pas loin derrière le bougre !) puis Tye et enfin les St Paulétois à proximité du ravitaillement du km 16. On se tape dans les mains, on s'encourage. A cet instant, j'en ai vraiment besoin : j'ai franchi la zone rouge, la foulée est lourde, les jambes douloureuses et le moral flanche... Je ne regarde même plus le chrono, je veux juste que ça finisse... J'arrête la course à pied ! Je vais aligner les km 16, 17 et 18 entre 4:20 et 4:25/km pied au plancher avant de regarder la montre à 3 km du but et m'apercevoir que le challenge n'est pas encore perdu.

4'21", 4'14" puis 4'05", ces trois derniers km se font le couteau entre les dents. S'il reste une petite chance, je vais la jouer à fond, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Même si d'une course à l'autre on oublie les mauvais moments, je pense avoir couru les 3 km les plus durs de ma petite carrière : je souffle, souffre, crie. Heureusement que je suis seul ! Arrivé en ville, la remontée le long du Vidourle est un vrai calvaire. Un oeil sur le chrono, il faut courir le dernier km en 3'30" ...
A 150 m de la ligne d'arrivée, je vois s'envoler mon dernier espoir (Capitaine Flam où es-tu ?) mais je sprinte quand même pour épater les pom-pom girls de la ligne d'arrivée. Ce sera donc 1h30'32"... Putain 32 secondes ! Il m'aura donc manquer 32 misérables secondes !

Cyril est là : il a fait sauter la banque en 1h27, la grande classe ! Arnaud, qui ne "s'entraîne" que depuis début septembre une fois par semaine, arrive très vite en 1h34, énorme potentiel le garçon !
Quelques gobelets plus tard, on guette Tye qui déboule l'air facile en 1h49 avant l'arrivée de ma chérie , la foulée légère en 2h19, suivie des tourtereaux Jean-Yves et Valou main dans la main en 2h25. Respect, il fallait le faire !
Nos trois crapahuteurs sont d'ailleurs un tantinet énervés par une boulette des organisateurs qui ne leur ont pas remis le bracelet de contrôle lors du demi tour les obligeant à revenir sur leurs pas pour le récupérer, faisant à l'occasion 700 m de plus ce qui a dû leur coûter près de 4 minutes et quelques places au scratch

Après un petit cafouillage de chronométrage (+1 minute, puis +18 secondes), le classement définitif est finalement publié... Je me console avec une honorable 25ème place sur plus de 300 arrivants. Reste plus qu'à fêter ça avec une bonne bière et un petit repas au restau.

félicitation quand même, l'objectif n'est pas passé loin mais la course a l'air d'avoir été sympa

Belle course.... Cela (le chorno) laisse une raison de remettre cela assez rapidement !!!

Bonne récup!

une très très grosse perf pierre !!!

et puis tu avais ecrit 1h30, pas 1h29, donc c'est bon

On en reviens à mon post du plaisir sur route ....il est absent de la coruse et n'est là qu'au chrono final , et penser que ça te flingue le moral après une si belle prépa et une si belle course pour 32" .......et bien, le trail à du bon de ce coté là , tu ne peux rien prevoir de precis, hormis finir

Soit fier de ce que tu as fait, car avec des dernières séance très limite sur l'allure, tu sors un 4'17" avec un 140m D+ ce qui est très fort ....j'aurai été derrière toi là

Hum! le petit restau.... et surtout la ptite bière !

Bravo Pierre, tu l'as obtenu avec tes tripes ce résultat. Tu as eu les ressources pour aller chercher un très beau chrono sur ce parcours difficile : En cumulant le dénivelé ainsi que le fait de faire demi-tour à moitié course, les relances n'ont pas dû manquer ce qui ne donne que plus de valeur à ton chrono.

Alors certes, pour la beauté du geste, l'exploit aurait été vraiment complet en faisant tomber la barre des 1h30... Mais en regardant le verre à moitié plein (de bière bien entendu ! ) cela veut dire que tu as largement le potentiel pour améliorer ton temps sur un parcours plus roulant.

J'espère sincèrement que ta déception ne sera que de courte durée et que tu repartiras vite en quête d'un nouvel objectif... Et quoi qu'il en soit, ta saison 2011 en course à pied restera une belle année pour toi... J'ai encore en tête ta superbe performance au marathon de Paris.

Félicitations renouvelée à Cyril et Cyril ainsi qu'à tous les crapahuteurs qui ont participé à cette belle aventure.
Bonne récupération à toutes et à tous.