#Kilian

Le problème avec le cas Armstrong, c'est que c'était une entreprise à grande échelle avec des appuis financiers et vraisemblablement politiques derrière. Et j'ai quand même l'impression que le dopage passait avant tout le reste.
Pour le cas Jornet c'est différent, si il prend quelque chose c'est sûrement moins développé à moins que l'équipe salomon soit bien organisée à ce niveau. Mais malgré un éventuel dopage j'ai l'impression que le sport et la montagne passent en premier chez Kilian et que si dopage il y a c'est plutôt un appui pour supporter la charge. Quoi qu'il en soit le gars qui veut faire des résultats et rester clean est de tout façon désavantagé par rapport aux autres, à mon avis les 10 premiers en tout cas des principaux trails sont chargés à un moment ou un autre dans la saison, faut pas être naïf non plus. Faut non plus pas se leurrer dans le sport professionel, il ya toujours eu du dopage plus ou moins organisé.
Où à mon avis le dopage est inadmissible c'est chez les amateurs, j'y voit pas l'intérêt car à ce niveau les résutats sont secondaires et si c'est pour se foutre la santé en l'air pour gagner 30 minutes sur un trail ou accumuler les trails c'est tout simplement ridicule et inconscient. Je me rappelle d'un cas au travail d'un body builder d' une trentaine d'année qui s'est bousillé les reins avec des produits à la con et qui maintenant est dialysé ...à méditer.

Faut arrêter avec ce truc de médoc pendant des exams ou de gel à base cortisone ou je ne sais quoi. Bien sur qu'à notre niveau on peut être amené à utiliser des produits dit dopant, mais les enjeux sont totalement différents.
Si je me gave de cachets pour mes courses solo dans un parc c'est mon problème et ma santé. Dans le sport pro ya des enjeux financiers qui peuvent être énormes, des gens adulent des personnes qui se révèlent être des tricheurs à la fin. Désolé mais trouver encore des excuses à Armstrong me laisse perplexe, ce mec a triché et mentit pendant des années en singeant l'organisation du TdF, les médias etc.
Idem pour un mec comme Jalabert qui nous fait le coup de la vierge effarouchée alors que ses contrats pub, son boulot à la télé et sa notoriété en général a été construite sur la triche.

J'ai l'impression que le rapport au dopage (la tolérance du dopage plutot) est aussi culturel, je ne comprends pas qu'en France un coureur comme Virenque soit adulé alors qu'il s'est chargé toute sa carrière. A l'inverse la télé allemande a arrête de diffuser le TdF après une série de gros scandales, c'est fort comme geste et pourtant je ne pense pas que les médias allemand soit moins attaché au cyclisme.

Sans se perdre dans les notions de bien ou de mal, qui sont propres à chacun, je crois que ce qui choque avec le dopage, c'est que ça contrevient à la notion fondatrice "un esprit sain dans un corps sain". Or, il me semble que le tout-argent qui préside aujourd'hui aux destinées du sport n'a que faire de la salubrité de corps et d'esprit de l'athlète. On a vu la lutte gréco-romaine déchue de son rang de sport olympique alors qu'elle était un pilier fondateur des olympiades. Pour cause de recettes trop faibles... La notion même d'olympisme est galvaudée, ce n'est plus qu'un outil de collecte de recettes.

Le sport implique le respect des règles et de l'adversaire. Mais la finance est une guerre où la fin justifie les moyens. Le rapport entre les deux est évident: il y a besoin d'argent pour faire du sport; d'autre part le sport fait vendre et génère donc des recettes. Mais quand l'équilibre se rompt et que le sport se réduit au rang d'instrument de la finance, il en adopte l'éthique, ou plutôt l'absence d'éthique. La fin justifie les moyens. Le même phénomène avait cours à l'époque de la guerre froide, quand les sportifs de l'Est n'étaient guère que l'instrument du pouvoir et vivaient selon l'éthique de la guerre, froide ou pas: la fin justifiait les moyens.

Le public aime voir un type monter un col à la vitesse d'un cheval au galop et mettre des poignées de quarts d'heure dans la vue de ses adversaires. Et pour ça il est prêt à payer plus cher que pour du fair-play, de l'olympisme et de la salubrité des corps et des âmes. Donc... Quant au dopage dans le milieu amateur, il existe, et parfois de manière parfaitement éhontée. Même quand il ne s'agit que de se mentir à soi-même...