Descente de la Lesse COMPTE-RENDU

Punition du jour: Copier 100 fois : " Je ne confondrai plus semi-marathon et course nature !"

Ah bein oui, c'est la première leçon d'humilité que j'ai reçue aujourd'hui !

Après un bon gros dodo, debout vers 07.00, mon petit tiers de Gatosport (pas mauvais ma fois aux pépites de chocolat), une grande tasse de thé...

H-2, j'entame ma boisson d'attente, une gorgée toutes les dix minutes, je m'équipe et je file jusqu'au départ...

Sur place les cars amènent les hordes de coureurs, ça s'échauffe, ça s'étire, ça papote, et ça fait pipi partout !

H-15 minutes, je me place dans le peloton, tiens ça discute UTMB ici...

Je place mes deux gels temporairement dans la couture de mon fuseau et j'oublie de les remettre dans mon brassard...ça passe...

Le peloton avance d'un coup, je lance mon ipod et ma polar; ça bloque net 5 mètres après. C'était un faux départ, la vrai ligne étant un peu plus loin (ça aurait été sympa de prévenir). Du coup je cafouille avec mon ipod et en faisant une fausse manip, je parviens à le lancer sans qu'il enregistre quoi que ce soit (première boulette).

Départ cool cool, sous les conseils du coach je prends mon gel antioxydant (saveur fruits rouges), c'était la première fois, je ne m'attendais pas à cette texture, mais c'est très bien passé. Je vois une poubelle et hop, ça, c'est fait !

Ensuite on arrive sur le parcours de la course proprement dit. Une course nature par définition c'est dans la nature me direz-vous, mais la nature est parfois mal faites, et les pluies des derniers jours ont transformés les sentiers forestiers en gadoue gluante et collante. Le premier kilomètre était plus un cache-cache avec les flaques... Je longe le sentier et je m'en sors plus ou moins bien.

Un petit coup sur le cardio... OUCH ! Trop haut (94%), va falloir se calmer là...Pourtant je me sens bien, sûrement le stress du départ...

L'allure se donne le peloton s'étend et en un coup, paf, pire que la file du carrefour, on est tous l'un derrière l'autre pour passer un petit pont de bois dans un clairière manifestement dévastée par la dernière tempête du 14 juillet!

Ce petit interlude me permet de faire baisser ma cardio mais pas pour longtemps ! Le premier mur arrive et me revient en mémoire la petite phrase du vendeur de chez Jogging+ : "la première côte tu ne coureras pas!". Et de fait, à moins d'être un dieu Grec aux cuisses d'acier, impossible de monter ce flanc de colline qui se dresse devant moi. J'étais prévenu, j'en profite pour à nouveau faire baisser la cardio...

Devant ça glisse, les appuis sont fragiles, la boue nous surprend quelques fois. L'entraide entre les coureurs est très sympa à voir, il y a toujours une main dans ton dos quand ta chaussure glisse (à moins que ce soit pour éviter de jouer aux domino géant .

Fin de la première côte, et au sommet, surprise : deux joueurs de cors en habit de chasse traditionnel entame leur douce mélodie (J'adore le cor). C'est très motivant, premier village et premier ravitaillement, j'ai appris les leçons du passé et je prends le temps de marcher en buvant, à mon rythme, et cela passe, plus ou moins bien. Mes excès en cardio me font payer l'addition. Je sens mon ventre se durcir et mes organes me faire souffrir. Je sais que ça passera.



Comme me le disait très bien Vincent, après la montée, la descente... Quand le terrain est meuble, ça passe très bien, mais quand il est à moitié rocailleux, et à moitié pierreux, ça passe ou ça casse !

J'ai beau me freiner du mieux que je peux, au final je lance la cavalerie et je me surprends à sautiller d'un côté du sentier à un autre en espérant ne pas glisser ou me tordre la cheville. Je reconnais avoir pris de gros risques sur ce coup là mais bon, j'étais dans une bonne passe, autant en profiter...

On arrive près de Gendron, à nouveau ravito, eau et banane et on traverse le pont pour continuer le long de la Lesse. Cet endroit est aussi un point de largage de kayak et un petit camping est installé, avec une friterie qui distillait ces effluves de frites bien grasses. Dur dur comme odeur pendant l'effort.




Le panneau 11 Km nous annonce la moitié et je commnence à sentir un creux. Un petit passage à vide, je m'accroche et je cherche après mon gel "coup de fouet" qui évidemment n'a pas pris la peine de rester coincer dans l'élastique de mon fuseau. Je l'avais oublié celui-là. Note pour plus tard : acheter une ceinture porte dossard et porte gel...

Les paysages sont magnifiques, on traverses des endroits inaccessibles durant l'année et ont atteint, petit à petit, la deuxième et dernière côte qui nous mène tout en haut du château de Walzin.

Inutile de dire qu'il était à nouveau impossible de courir dans cette côte au dénivelé impressionnant (d'ailleurs je n'ai vu personne courir mais bon je n'étais pas non plus dans la bonne moitié du peloton)

J'en ai pris mon parti et j'ai marché en faisant bien attention d'étendre ma foulée et en me concentrant sur ma respiration. Arrivée en haute j'ai été surpris par la présence d'un tour assez ancienne, imposante, majestueuse. En fait mon ami Wikipédia m'apprendra qu'il s'agit des ruines de la tour de Cavrenne :


Le domaine comprend également les ruines de Cavrenne. Cette tour pouvait servir pour correspondre par signaux et feux, du camp de Haute Racine d'un côté, à celui de Dinant de l’autre. On a trouvé aux environs de cette ruine des monnaies romaines, dont une pièce qui semble être de l’époque de l'empereur Constantin 1er "le Grand" (Caius Flavius Aurelius, né en 272 et décédé en 337).

On entame la descente sur du macadam et à partir de ce moment là jusqu'à la fin, j'ai tout donné.

J'ai croisé des joueurs de corne muse, des batteurs sur fut métallique et toujours cette ambiance de course, le sourire des signaleurs, le petit mot d'encouragement.

Au niveau physique, je me sentais bien. Au niveau mental j'étais étonné de voir défiler les kilomètres... Donc tout était positif.

On arrive au Km4, Anseremme. Je vois au loin le viaduc de Dinant, la fin est proche.

Km2, j'entame le parcours le long de la Meuse, au pied du rocher Bayard.


Le rocher Bayard, aiguille rocheuse exceptionnelle qui se détache de la falaise, au sud de la ville. Selon la légende, cette aiguille de 40 m aurait été fendue par le cheval Bayard d'un coup de sabot pour échapper à Charlemagne.


Je vois au loin la ligne d'arrivée. C'est bizarre comme curieusement le fait de voir la ligne décuple l'effort. Je me lance éperdument dans le sprint final... A l'approche du dernier Km j'arrive juste au moment du départ de la course des enfants, et je me retrouve entouré de sympathiques marmots qui courent bien plus vite que moi à ce niveau de la course. Je souris tendrement. L'émotion me gagne... J'ai une bouffée qui me coupe le souffle. Ca dure quelques secondes mais c'est très puissant. J'y suis. J'ai vaincu la distance. J'ai vaincu l'effort.


Dinant, la fille de Meuse, j'y suis !

Je me souviens de mon début en course à pied, il y a six mois tout juste, je pesais 120 Kg, j'en pèse 94 aujourd'hui. Mon corps à changer, ma façon de vivre aussi, je me sens tellement mieux dans ce nouveau corps. J'ai trouvé mon truc.

C'est sur ces pensées que je franchi la ligne d'arrivée. Je vois ma femme, mes enfants, je m'arrête...ou plutôt je m'éffondre...

Alors que je me sentais plutôt bien, je me rends compte que tous les muscles de mes jambes tirent énormément. Je n'arrive plus à marcher, je n'ai pas envie de parler, de partager. Je ne pense qu'à partir au plus vite pour me coucher dans mon lit.

J'ai de plus en plus froid. Je ne me sens pas bien du tout.

Arrivé à la maison je me jette sur mon lit et je m'enroule dans ma couverture, j'ai froid, je grelote... Je n'arrive pas à me réchauffer.

Je serai resté comme ça environ un heure. Je me suis levé et j'ai été me réchauffé près du feu que ma femme avait eu l'excellent idée d'allumer. J'étais pâle, blême...

J'ai pris une bonne douche, très très chaude et j'ai fini par la méthode conseillée il y a quelques temps de l'alternance du chaud et du froid sur les jambes.

Je me sentais déjà un petit peu mieux.

Je pense à de l'hypoglycémie. J'ai été voir sur le net et les syndrômes sont :

Symptômes de l’hypoglycémie

Les symptômes peuvent être très différents d’une personne à l’autre.

* Une baisse d’énergie soudaine.
* De la nervosité, de l’irritabilité et des tremblements.
* Une pâleur du visage.
* Des sueurs.
* Un mal de tête.
* Des palpitations.
* Une faim impérieuse.
* Une faiblesse.
* Des étourdissements, de la somnolence.
* Une incapacité à se concentrer et un discours incohérent.

Lorsque la crise survient la nuit, elle peut provoquer :

* de l’insomnie;
* des sueurs nocturnes;
* des cauchemars;
* de la fatigue, de l’irritabilité et de la confusion au réveil.

Source : Wikipédia.

J'ai pris un peu d'OASIS des enfants, le truc bien sucré que je sais pas boire d'habitude et dans la demi-heure j'allais déjà mieux.

Du coup je n'ai pas su faire mes étirements et je sens que je vais bien déguster demain matin...

Voilà pour cette première course de 21,9 Km à travers la nature et ses dénivelés de fou.

J'ai aimé courir cette course. J'ai aimé les paysages et l'ambiance.

J'ai aimé toutes ces sensations. Et j'ai appris, beaucoup, sur moi, sur mon corps, sur la course à pied...

Prochaine course le 12 septembre pour le jogging de namur...

Dernière chose : Mon objectif était de finir la course. Je l'ai finie.

J'ai beaucoup entendu dire que cette course n'était pas une course pour faire un temps du fait du dénivelé et de tous ces passages à l'arrêt ou en marchant. Pour ceux que ça intéresse ,j'ai fait quelque chose de l'ordre de 2h40 minutes.

Surement pas terrible, risible peut être, mais ce n'est qu'un chiffre, et en matière de chiffre, moi je préfère me souvenir de celui là : 21,9 Km !

Merci de m'avoir lu ! Merci à Gilles pour son plan d'entrainement, son suivi, ses conseils, merci à Bidoubay, merci aux membres du forum...

superbe compte rendu et joli temps!!!
FELICITATIONS, tu peux être FIER de toi

Bravo zefab, 6 mois après le début en CAP faire cette course qui a l'air vraiment bien dure, c'est vraiment super !!!
Quelle progression !!!
Et puis super compte rendu, on sent l'émotion qui t'envahit à la fin de ta course !!
Et merci à ton ami wikipédia pour toutes ces informations...

bravo tu es arrivé au bout et ça c'est magique !!!

mais tu as vraiment choisi la difficulté pour ton premier semi

le coup du gel c'est vraiment une histoire belge ça !!!
résultat, une belle hypo mon coco !!!

repose toi bien maintenant, reprends des forces
et lorsque ton corps te le dira, remets toi tranquillement à courir en EF


........................................................et merci pour le remerciement personnel


comme disait Confucius :
.............."qui perd ses gels sur un semi, trouvera l'hypoglycémie"

Bravo, beau CR,
bonne récup maintenant, et pour le coup du gel, ce sera 200 lignes "je ne laisse pas trainer mon gel dans mon fuseau", non-mais

Salut Fabrice,

Tout d'abord un grand grand Bravo
Que de chemin parcouru en 6 mois....

Concernant l'après course, à la lecture de tes propos j'ai tout de suite pensé à une hypoglycémie.

Comment t'es tu ravitaillé durant la course ?
Car sur un effort de 2h40 c'est PRIMORDIAL