20 km de La Côte de Granit Rose

Voilà enfin ce 20km bouclé, après 8 semaines de préparation sérieuse en suivant le plan du site.



Récit :

Ce 20km se fait chaque année, en alternance, entre Trebeurden et Perros-Guirec dans le département des Côtes d'Armor (22) en Bretagne. Le site est joli et l'on ne risque pas de souffrir de la chaleur, même avec un départ donné à 11h. Et effectivement, je jour J, le temps est maussade. Il faut dire que depuis une semaine que je suis sur place en vacances, le temps est très mitigé. En fait, les nuages suivent la marée : lorsque la marée monte, il fait très beau, et dès qu'elle descend, les nuages reviennent. Température à 10h : 18°C. En plus de cette fraicheur, nous aurons une légère bruine sur la quasi totalité du parcours.

Mon père me rejoint à Trebeurden à 10h et nous partons rapidement pour le port où aura lieu le départ. Nous avons à peine le temps de descendre de voiture que nous croisons une jeune femme qui remonte de la plage à 15-16 km/h en guise d'échauffement. On se regarde incrédule : "ça donne le ton". Et effectivement, nous ne serons pas déçu.

Le départ est donné et nous quittons nos femmes, trottinant/marchant/s'agglutinant pour passer la ligne de départ avec déjà 1'30 de retard. Nous sommes quasi dernier du peloton et ça fait bizarre. Je ne suis pas un grand habitué des courses à pieds, mais je suis étonné d'être dernier en partant à 10-10,5 km/h, même si je sais que les pelotons partent souvent trop rapidement. D'ailleurs, je ralentis un peu mon père, car je mets un peu plus de temps que lui à faire chauffer la machine et que je me méfie de la côte placée à 400m du départ. Petit raidillon puis faux-plat montant et nous voilà déjà en train de redescendre vers la plage. Superbe point de vue, c'est un plaisir de courir dans ces conditions, malgré le temps tristounet. Les personnes sur le bord de la route encouragent et donnent à ce départ une légèreté auquel je ne m'attendais pas. Il règne un bon esprit sur cette course. La longue ligne droite en contrebas nous permet de voir le peloton s'étirer rapidement, les premiers sont déjà à plus d'un kilomètre de nous, ça laisse rêveur.

Les bornes kilométriques me paraissent fort éloignées vu notre rythme de course. Je regarde mon cardio, mais il s'obstine à ne pas fonctionner, et mon accéléromètre est fantaisiste. Je cours avec depuis 2 mois sans aucun soucis, et c'est le jour de la course qu'il me lâche. Sale bête! km 2, puis 3, puis 4. Quelques petites côtes et nous commençons à rattraper un peu de monde. Nous gardons notre rythme stable aux alentours des 10km/h et un vétéran 3 vient se greffer à notre duo. Nous échangeons un peu avec lui et apprenons que c'est un ancien marathonien qui reprend doucement la course après 3 ans d'arrêt. Il nous explique qu'il ne veut plus se faire mal en tentant des chrono (1h30 sur semi) et qu'il court tranquillement à présent. ça tombe bien, c'est notre objectif premier!

Km 6-7-8, nous sommes toujours sur une base de 6mn au kilomètre, mais cela nous paraît vraiment étonnant, nous estimons être un poil plus rapide. Cela dit, les kilométres déjà parcourus et les quelques dénivelés commencent à faire leur effet et nous rattrapons de plus en plus de coureurs qui ralentissent un peu à l'approche du 10e km. Jusque là, j'étais quasi en EF et à l'approche du 8e, je constate que mon père est bien dans son rythme alors que je lui prends quelques mètres dès que je ne fais plus attention. Finalement, à l'occasion d'une nouvelle côte, passé le 8e, j'adopte un rythme plus soutenu et les laisse définitivement.

Km 9 à 16 : en passant de 10km/h à 12km/h, je rattrape beaucoup de monde. Je suis un peu déboussolé car je n'ai aucun repère. Je ne connais pas ce parcours, les coureurs que je dépasse ont des rythmes très irréguliers, et mon satané cardio ne fonctionne toujours pas. Je dépasse surtout dans les côtes en fait. J'ai l'impression que dans un sursaut d'énergie ou d'orgueil, les coureurs s'accrochent un peu. ça me fait la même impression qu'en voiture, lorsque le gars accélère sa vitesse pour ne pas se faire doubler. Au final, c'est dans les côtes qu'ils explosent. Mais je m'interroge toujours sur mon rythme de course : suis-je sur le bon rythme? 5mn/km, c'est très bien pour mon niveau et en plus je suis à l'aise, comme à l'entrainement.
Je me ravitaille parcimonieusement, un peu d'eau par-ci, un quartier d'orange par là, etc ... Je ne sortirai pas le gel que j'avais pris avec moi (une erreur ?).

Km17-20 : ça doit faire 1h35 de course et c'est le début des difficultés. Le parcours bifurque brièvement sur une plage de sable et l'on prend un raidillon pour revenir sur la route. Un vrai, un qui est dur, un que je monte à ... 8-9 km/h, merci la préparation. Les gens marchent autour de moi, mais je tiens bon. En haut du raidillon, faux-plat montant, le moral en reprend un coup, mais un charmant monsieur redonne espoir à tout le monde en annonçant "plus que 2.5km, vous tenez le bon bout, allez, allez!!!" et en distribuant des verres d'oasis et des morceaux de sucre. J'hésite à en prendre, et il est déjà trop tard. Hop, la grande côte de Perros-Guirec! Pas méchante, pas vraiment longue, mais elle arrive au 18e km et dur environ 1.5 km et après 1.5km de faux plat montant. Là, moins de jus, mon rythme baisse. C'est pareil pour tout le monde, les jambes sont lourdes et je peine à maintenir un 10-11 km/h. Je double moins aussi, alors que mon souffle est bon, ce sont les jambes qui ne veulent plus. Là, je repense aux séances de VMA, celles où l'on croit ne plus pouvoir relancer sa vitesse, celle où je croyais ne plus pouvoir accélérer. Et je relance un peu dans la côte : 11, 12 km/h, puis la descente. Ah, quel plaisir, ça sent la fin!

Finish : J'accélère un peu dans la descente, mais pas trop, elle est sévère et en épingle et je commence à sentir l'effort dans les genoux. J'entends derrière moi le martèlement de ceux qui veulent finir en sprint. Je les laisse faire, serein de ma performance et de mon effort constant, je finirai comme j'ai commencé ce semi : tranquillement!
1h55'30 au chrono et 1h54'00 à la montre, nous avions bien 1'30 de retard au départ. J'attends mon père en regardant le temps défiler. Il arrivera à 2h01'30. Contrat rempli pour nous deux! Nous sommes heureux de ce beau parcours et en plus nous sommes presque frais.

joli compte rendu et très joli coin de france ( vacances à peros guerec en 2007 pour moi) ...

pas de bol pour le cardio et l'accelerometre mais au final, en course à la sensation ça le fait aussi

bonne recup à vous 2

Bravo pour ta course !!! Et ton compte rendu qui nous a bien fait vivre ta course...

Etonnant quand même tes changements de rythme, passer de 10 à 12 km/h...
Tu n'aurais pas plutôt avantage à conserver le même rythme ? Se caler à 11 km/h par exemple... Est-ce du à ton cardio défaillant ou avait tu prévu de courir de la sorte ?

Ceci dit les différences de rythme dans les côtes ça s'explique...

Il a l'air quand même assez difficile ce 20 km, des côtes sévères sur la fin de parcours, sont pas sympas les organisateurs !!!

fred, je pense que le changement de rythme est du à un non echauffement ou alors très très court non ?
c'est typique du second souffle après l'echauffement de 30' je trouve ...

la cote finale c'est celle après le port de perros ?? rigolo, j'allais courir là en vacances

Marrant, tu vas en vacances en Bretagne... Pas assez de crachin par chez toi ? Ca te manque ??

Merci à Gilles et à vous tous d'ailleurs, avec qui j'ai pu échangé et me motiver tout au long de ma prépa à ce semi.

Pour ce qui est du changement de rythme : J'ai eu un semi difficile il y a 10ans environ, où je me suis cramé et je n'avais pas envie de revivre ça, pour ne pas me dégoûter de la CAP et pour me motiver pour un marathon. De plus, je voulais assurer sur ce semi et accompagner mon père le plus longtemps possible. Il a prit la préparation du site un peu tard et n'était pas certain de pouvoir adopter longtemps son AS21. C'est plus par crainte et/ou modestie que l'on a démarré pépère.
Et pis, je préfère doubler que de me faire doubler en étant à l'agonie

La côte finale est celle de Trestraou (je crois), c'est la plage avec le casino. C'est une côte que l'on prend en 1ère en voiture. Malgré ça, j'ai trouvé ce parcours assez facile, mais c'est sans doute dû à notre rythme tranquille. Il y a bien eu quelques abandons au 10e km, et sans doute quelques uns au 17e et 18e, mais dans l'ensemble ça c'est bien passé. La côte de Perros est effectivement vacharde, mais le profil de la course sur leur site me semble trop exagéré, ce n'est pas le Tourmalet non plus. Un bon casse-patte par contre oui.

J'avais prévu de courir tout le semi avec mon père. Nous nous sommes posés la question de l'allure plusieurs fois, à 2km, puis à 20', puis à 30', etc ... puis, constatant que j'étais en EF (aux sensations), j'ai fini par prendre un rythme plus soutenu au 8km. A ce stade, j'étais à peu près certain, grâce aux séances d'entrainement, de pouvoir tenir les 12km/h durant l'heure qui suivrait. . Lui en revanche n'a pas osé accélérer.
Au final, nous regrettons presque de ne pas avoir osé "plus", mais nous sommes ravi d'avoir pu nous balader tout l'après-midi avec la famille autour de la Presqu'ile Renote. Et en plus, il faisait beau! (histoire de marée tout ça)

Merci encore à tous.