Bonjour !
Au lendemain de mon 1er marathon, le Run In Lyon 2018, j’ai décidé de vous narrer ma course, en remerciement de tous les récits que j’ai pu lire sur ce forum et qui m’ont été bien utiles.
Comment je me sens aujourd’hui ? Physiquement, j’ai affreusement mal aux cuisses, en particulier lorsque je monte ou descend des escaliers. Emotionnellement, je suis fier d’être marathonien, d’avoir suivi à la lettre ma préparation et mon plan de course. Je n’ai pas connu le fameux « mur », j’ai eu mal, c’était difficile, mais j’ai tenu. Comment ? Je vais vous le dire, en commençant par le début. Soyez patient…
La genèse :
Avant je courais occasionnellement de 5 à 10 km en essayant d’aller plus toujours vite que la fois précédente et j’avais bien du mal à faire moins de 50 min. J’avais même tenté en 2015 21,1 km comme ça pour voir, en partant à 5’15 le km. J’avais explosé au 17e, plus de jus, le fameux « mur » je pense. Bref je ne savais pas courir. En revanche en 2016 j’ai relevé un défi de taille : gravir le Tourmalet en vélo. 6 mois de préparation pour une super expérience. Prochain défi sportif : le marathon me suis-je dis… Mouais mais je partais de loin.
En juin 2017 j’ai participé à un marathon-relai inter entreprise. C’était ma 1ere course officielle et j’ai adoré l’ambiance. Alors je me suis enfin décidé à relever le défi du marathon, que je ferais à l’automne 2018, l’année de mes 40 ans, me laissant 1 an et demi pour me préparer.
La préparation :
Alors j’ai commencé à courir 2 à 3 fois par semaine, seul ou avec des collègues de travail. J’ai lu aussi, beaucoup, sur ce site et ailleurs. J’ai découvert ce qu’était la FCM, la VMA, le fractionné, l’EF, la nutrition adaptée d’avant et pendant la course, et j’ai testé tout cela au fur et à mesure de mes sorties run. J’ai appliqué les recommandations : d’abord se tester sur 10 km puis sur semi, travailler le foncier, améliorer l’hygiène de vie.
- Octobre 2017, 1er 10 km en 47 min sous la pluie. J’ai fini le dernier km en 4’15, j’en avait encore sous le pied.
- ]Mars 2018, 1er semi en 1h42 sous la pluie encore. Le parcours faisait 7 km en 3 boucles. J’ai fait un négative split deux fois Donc j’étais bien.
- Avril 2018, 2e 10 km en 44 min toujours sous la pluie. Mon record.
- Mai 2018, 2e semi en 1h40 sous une chaleur écrasante. Mon record mais dans la souffrance sur la fin.
A partir du printemps, je courais 3 fois minimum, parfois 4.
Fin juillet, j’ai commencé une vraie prépa sur 10 semaines à 4 séances par semaine, en adaptant à ma sauce un plan trouvé sur un autre site. En résumé, les 3 premières semaines avec 1 séance de VMA courte ou longue. 1 séance de fractionné à allure semi. 1 séance d’EF et 1 sortie longue. 1 semaine allégée, puis 4 semaines en remplaçant la séance de VMA par une séance d’EF. Les deux dernières semaines toujours à 4 séances mais plus courtes. J’ai placé ma sortie la plus longue 3 semaines avant le marathon : 30 km en 2h50 (allure 4h au marathon). Perso je ne voulais pas dépasser 2h30 mais j’ai couru avec un pote qui voulait aller jusqu’à 30 km. Je l’ai suivi, je ne regrette pas. J’ai pu tester mon ravito.
6 semaines avant le marathon, j’ai arrêté l’alcool et la cigarette (que je n’ai pas repris d’ailleurs 10 jours après le marathon, autre fierté ?).
Avec mes records du 10 kil et du semi, et mes SL qui se passaient bien, 3h45 semblait largement abordable. Mais c’était mon 1er marathon, je voulais d’abord le finir sans bobo et le faire en moins de 4h. Je me suis donc calé sur 5’30, soit 55 min tous les 10km, soit 3h52 en me disant qu’au mieux, j’accélèrerai sur le 2e semi (un peu illusoire quand même), ou au pire, j’aurais un petit matelas de marge en cas de baisse de régime.
La course :
- 0-10 km en 54’55 – FC à 73% FCM : un 1er km en 5’58 et un 2e en 5’45 dû à la foule. Je suis bien, tranquille et accompagné de mon pote Gaëtan qui fait le semi. On remonte les quais de Saône. J’ai pris mon 1er gel à 9 km, bu une gorgée d’eau sucrée à chaque km et bu 2 ou 3 gorgées d’eau aux ravitos des 5 et 10e km. Pause pipi au 8e km. Mon pote Titou est venu m’encourager au pont Paul Bocuse, ca me donne des ailes.
- 11-20 km en 55’04 (1h49’59 cumulé) – FC à 79% FCM : Je suis encore bien, tranquille. On redescend les quais de Saône après la traversée du pont Paul Bocuse. Marathoniens et semi-marathoniens sont séparés depuis le 17e km juste avant le tunnel de la Croix Rousse qui nous réchauffent. Mais c’est traitre car à la sortie du tunnel, je suis saisi par le froid. 2e gel au 18e km. Toujours une gorgée d’eau sucrée en moyenne par km et quelques gorgées d’eau claire par ravito. Nouvelle et dernière pause pipi au 19e km.
- 21-30 km en 54’14 (2h44’14 cumulé) – FC à 81% FCM : Ma team de supporters (Sylvia, Seb, Anne-Cé et ma chérie Stéphanie) est au Parc de la Tête d’or au 20e et 25e km. Au 20e, j’étais toujours aussi bien. Au 25e, je commence à sentir mes jambes un peu lourdes, c’est plus difficile mais je maintien l’allure. J’entame la 1ère partie des quais du Rhône. 3e gel au 27e km. Eau sucrée à chaque km, eau claire aux ravitos.
- 31-40 km en 55’11 (3h39’24) – FC à 82% FCM : 4e gel au 34e km. Je ne me suis pas arrêté aux ravitos des 35e et 40e km, de peur de ne pas pouvoir repartir. Je pense avoir bien fait avec du recul. J’ai quand même pris une bouteille et bu tranquillement en courant. Je revois ma team de supporters au 35e km, à la sortie du stade de Gerland. La légère remontée en sortie de stade fait mal aux pattes. C’est très dur pour les jambes, la moindre variation du terrain (un léger faux plat descendant ou montant) est un calvaire. En revanche, le cœur va bien, la tête aussi, je ne suis pas essoufflé, je n’ai pas eu de coup de massue, rien de comparable avec le semi-marathon des Sables d’Olonne où au 18e km écrasé par le soleil et sans doute déshydraté, je n’avais plus du tout de jus. Je suis plus motivé que jamais et je conserve mon allure. 5e et dernier gel au 39e km.
- 41e km en 5’51 – FC à 73% FCM : Le terrain accidenté autour du musée des Confluences me fait baisser mon allure. Mais rien de catastrophique. Je tiens.
- 42e km en 5’36 – FC à 75% FCM : J’accélère car je sais que la fin est proche. Ma team de supporter est une nouvelle fois présente à 500m de l’arrivée et je passe devant eux en accélérant.
- Les 200 derniers mètres sont une formalité et je franchi la ligne exténué, fatigué, fier et heureux d’en avoir fini. Les larmes me montent immédiatement aux yeux lorsque je relève la tête après la remise de médaille. Un sentiment étrange. C’est certainement toute cette pression accumulée ces derniers jours.
L’après course :
J’écris ces dernières lignes 10 jours après. Les escaliers m’ont fait souffrir jusqu’à J+3. Je n’ai pas encore repris la course, cela ne saurait tarder. Mes jambes me démangent. Je regarde déjà quel marathon je pourrais faire l’année prochaine. Saumur en Mai 2019, près de chez moi ou bien Amsterdam en Octobre 2019… J’ai encore le temps. Ce qui est sûr c’est que je descendrai sous les 3h45 avec une bonne préparation et une aussi bonne gestion de course ?
Si vous avez des questions, remarques, n’hésitez pas.
Sébastien.
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