Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain
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Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain a été créé par Warlock974
Posted il y a 8 ans 6 mois #423155
Bonjour à tous
Comme promis je me lance pour vous faire partager mon expérience de finisher sur marathon
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à expliquer comment j'en suis arrivé à avoir l'idée ... folle ? ... de courir un marathon à 43 ans, non mais allo quoi
Mes vrais débuts de coureur remontent peu avant l'été 2014, quand subitement je me dis, sans raison particulière, que courir me ferait du bien. J'enfile donc mes baskets et je commence à faire quelques séances ... et j'ai vraiment aimé ça
Je précise tout de même que ma profession a fait que je me suis régulièrement entretenu mais de manière très aléatoire, donc disons que je ne suis pas parti de zéro
Rapidement, j'ai commencé à m'équiper plus "correctement" : de nouvelles baskets, un cardio, des vêtements techniques, ...
A alors germé naturellement en moi l'idée de faire des compétitions, aidé par des collègues déjà atteint par le virus de la CAP
Et arriva ce qui devait arriver : en voulant brûler les étapes, suite à un accroissement trop soudain du volume de travail, je me blesse au mollet. Je parviens à finir ma 1ère compétition, un 10 km en un peu plus d'une heure mais sur une seule jambe. C'est dire que sur deux jambes, j'aurais pu mettre 30 minutes
Cette expérience malheureuse m'a fait réfléchir et je décide de suivre de vrais plans d'entrainement car je n'aime pas rester sur des échecs
Après une petite expérience peu convaincante sur un trail près de chez moi, j'entame donc un plan pour préparer le semi marathon du Futuroscope à POITIERS le 31 mai 2015, que je courrai en 01:56:30. Je cours ensuite en 2015 pas moins de 6 autres courses de distances comprises entre 10 et 20 km.
Autant vous dire que le virus de la CAP s'était propagé à une grande vitesse
Mais ce n'était pas suffisant, il me fallait plus ... plus vite, plus haut, plus fort comme le dit la devise des jeux olympiques !
Ouh là, j'y vais un peu fort peut-être ... Redescend de ton nuage Michel
Bref, avec un collègue, on se monte le bourrichon et un beau matin de décembre 2015, on se donne pour défi de franchir le Rubicon ... courir un marathon, que dis-je LE MARATHON, cette distance reine, 42,195 km, 138435 pieds, 43298 verges (oui, oui vous pouvez vérifier ) ... je m'égare
Après un petit trail de 11 km, j'entame mon plan marathon de 12 semaines/4 séances. Même si il ne faut pas se fixer d'objectif chronométré pour un 1er marathon, je cible mes séances sur un objectif de 4 heures, peut-être , ... enfin ... possiblement ... bon ok ... certainement trop élevé . Personne n'est parfait
La préparation se déroule normalement sans gros bobos, avec quelques coups de fatigue (le boulot ne m'aidera pas en plus) et j'arrive à réaliser 43 des 47 séances prévues pour un volume de travail de 500 km et quasiment 50 heures à arpenter les routes de ma campagne viennoise. Je me présente donc assez serein, quoique ..., à ROYAN le 30 avril 2016
La suite dans quelques minutes ... ou heures ...
Comme promis je me lance pour vous faire partager mon expérience de finisher sur marathon
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à expliquer comment j'en suis arrivé à avoir l'idée ... folle ? ... de courir un marathon à 43 ans, non mais allo quoi
Mes vrais débuts de coureur remontent peu avant l'été 2014, quand subitement je me dis, sans raison particulière, que courir me ferait du bien. J'enfile donc mes baskets et je commence à faire quelques séances ... et j'ai vraiment aimé ça
Je précise tout de même que ma profession a fait que je me suis régulièrement entretenu mais de manière très aléatoire, donc disons que je ne suis pas parti de zéro
Rapidement, j'ai commencé à m'équiper plus "correctement" : de nouvelles baskets, un cardio, des vêtements techniques, ...
A alors germé naturellement en moi l'idée de faire des compétitions, aidé par des collègues déjà atteint par le virus de la CAP
Et arriva ce qui devait arriver : en voulant brûler les étapes, suite à un accroissement trop soudain du volume de travail, je me blesse au mollet. Je parviens à finir ma 1ère compétition, un 10 km en un peu plus d'une heure mais sur une seule jambe. C'est dire que sur deux jambes, j'aurais pu mettre 30 minutes
Cette expérience malheureuse m'a fait réfléchir et je décide de suivre de vrais plans d'entrainement car je n'aime pas rester sur des échecs
Après une petite expérience peu convaincante sur un trail près de chez moi, j'entame donc un plan pour préparer le semi marathon du Futuroscope à POITIERS le 31 mai 2015, que je courrai en 01:56:30. Je cours ensuite en 2015 pas moins de 6 autres courses de distances comprises entre 10 et 20 km.
Autant vous dire que le virus de la CAP s'était propagé à une grande vitesse
Mais ce n'était pas suffisant, il me fallait plus ... plus vite, plus haut, plus fort comme le dit la devise des jeux olympiques !
Ouh là, j'y vais un peu fort peut-être ... Redescend de ton nuage Michel
Bref, avec un collègue, on se monte le bourrichon et un beau matin de décembre 2015, on se donne pour défi de franchir le Rubicon ... courir un marathon, que dis-je LE MARATHON, cette distance reine, 42,195 km, 138435 pieds, 43298 verges (oui, oui vous pouvez vérifier ) ... je m'égare
Après un petit trail de 11 km, j'entame mon plan marathon de 12 semaines/4 séances. Même si il ne faut pas se fixer d'objectif chronométré pour un 1er marathon, je cible mes séances sur un objectif de 4 heures, peut-être , ... enfin ... possiblement ... bon ok ... certainement trop élevé . Personne n'est parfait
La préparation se déroule normalement sans gros bobos, avec quelques coups de fatigue (le boulot ne m'aidera pas en plus) et j'arrive à réaliser 43 des 47 séances prévues pour un volume de travail de 500 km et quasiment 50 heures à arpenter les routes de ma campagne viennoise. Je me présente donc assez serein, quoique ..., à ROYAN le 30 avril 2016
La suite dans quelques minutes ... ou heures ...
Last Edit:il y a 8 ans 6 mois
par Warlock974
Dernière édition: il y a 8 ans 6 mois par Warlock974.
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- CAP2018
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Réponse de CAP2018 sur le sujet Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain
Posted il y a 8 ans 6 mois #423173
étant débutante avec la même idée de folie qui germe peu à peu, j'ai hâte de lire la suite
par CAP2018
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- Judas68fr
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Réponse de Judas68fr sur le sujet Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain
Posted il y a 8 ans 6 mois #423182
ça fait quelques heures maintenant!
par Judas68fr
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- Patrick57
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Réponse de Patrick57 sur le sujet Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain
Posted il y a 8 ans 6 mois #423373
... la suite la suite la suite Michel !!
par Patrick57
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- jeanmarc
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Réponse de jeanmarc sur le sujet Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain
Posted il y a 8 ans 6 mois #423403
il est gentil Michel mais pas tres rapide en CR
par jeanmarc
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- Warlock974
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Réponse de Warlock974 sur le sujet Mon 1er marathon à ROYAN ... in the rain
Posted il y a 8 ans 6 mois #423410
A la demande générale, je poursuis donc mon récit
Tant pis pour vous, ça va être long
Mon dossard est récupéré la veille par mon collègue ... qui s'est blessé et qui ne pourra pas m'accompagner en courant ... la guigne ... ... mais qui va m'accompagner avec son épouse et ma fille et son copain tout le long du parcours, cool ... . Le dossard s'accompagne d'une bourriche d'huitres, d'une bouteille de Pineau, d'un t-shirt technique notamment, c'est pas mal
Le 30 avril au matin, le départ du marathon étant fixé à 8 heures 30, le levé est (très) matinal à 4h45 ... ça pique un peu
Le petit déjeuner assez léger à base de laitage, de pain avec du miel et de jus de fruit est pris rapidement et mon gatosport préparé la veille est mis de côté pour le trajet d'une durée approximative de 2 heures.
On quitte la maison à 5 heures 30 et on rejoint le couple d'amis au péage de l'autoroute. Le temps est couvert mais sec et il fait frais mais pour courir, c'est idéal pour moi.
En chemin, à environ 1/2 heure de ROYAN, je commence à voir de gros nuages noirs qui s'accumulent et de grandes trainées qui ne me rassurent pas du tout. D'habitude j'ai de la chance sur les compet mais là, je me dis que ma chance est en train de tourner
A quelques encablures de ROYAN, mes craintes se concrétisent et un déluge s'abat sur nous ... pas cool ça !
Nous arrivons vers 7 heures 45 et ça tombe dru. Je patiente une dizaine de minutes dans l'attente d'une accalmie salvatrice ... qui ne viendra jamais .... Je me prépare donc en tentant tant bien que mal de m'abriter sous le coffre de ma voiture. J'enfile ma casquette imperméable, ma veste déperlante SALOMON acquise il y a quelques temps (quelle bonne idée je me dis à ce moment là ) et ma ceinture porte dossard alourdie de 2 bidons de 200 ml.
Je pars me dégourdir les jambes. Les sensations sont bonnes mais la fraicheur ambiante alliée à l'humidité ne sont pas très motivantes.
Arrive enfin l'heure du départ, à 8 heures 30 pétante la corne de brume retentit et la foule s'ébranle enfin ... toujours sous une pluie soutenue. Dans le fond, les nuages me semblent moins épais, l'espoir renaît
Je cours les premiers kilomètres à un rythme élevé, je m'en rend compte mais je ne parviens pas à me résigner à baisser l'allure.
- Km 0 à 5 : 28:05 ... ouh là, t'es fou d'aller si vite ça fait du 5'37 au km en moyenne .. je sais, t'inquiète ...
- km 6 à 10 : 28:24 soit 5'40 au km ... ça y est, j'ai retrouvé un rythme plus normal ... ouf.
Après 10 km, un premier bilan : après un départ où je me suis laissé un peu aspiré par la foule, j'ai réussi à me caler à mon allure travaillée au cours du plan marathon. La pluie à cessé au fil du temps mais d'autres nuages menaçants se profilent déjà à l'horizon .. pas bon tout ça. Il fais environ 7 degrés et le vent reste soutenu de 3/4 face. C'est pas mal car je l'aurai donc dans le dos pour le retour, c'est mieux qu l'inverse . Lors des ravitaillements, j'ingurgite ma fiole de gel et je prends le temps de boire un verre d'eau.
Mes "supporters" sont présents à plusieurs reprises sur ce début de parcours et je leur tire mon chapeau car la circulation est dense. Ils m'encouragent et ça fait plaisir, d'autant que la machine ronronne ...
- km 11 à 15 : mon rythme est toujours conforme à mon allure marathon avec 28:31 soit 5'42/km
- km 16 à 20 : courus en 28:10 (5'38/km) ... je ne sais pas pourquoi j'ai accéléré sur cette portion ... et je ne sais pas encore que je vais le payer plus tard
Après 20 km : le bilan est satisfaisant puisque je tiens mon allure marathon voire un peu mieux. Les ravitaillements se passent, je le crois, idéalement avec mes gels et l'eau engloutie. Je m'arrête à chacun pour boire mon verre correctement.
Mon passage au semi est encourageant et idéal en terme de temps puisque le chronométrage laisse apparaitre 02:00:05; le marathon en 4 heures me tend les bras . C'est le chrono quasi parfait ou je m'y connais pas C'est presque trop beau ...
Mes supporters sont moins présents sur cette portion car les accès sont peu aisés. La pluie a repris mais elle ne me gène pas du tout.
- km 21 à 25 : le rythme ralentit légèrement puisque je parcours les 5 km en 28:46 soit 5'45/km. Je sens un petit coup de moins bien mais rien d'alarmant me dis-je ...
- km 26 à 30 : ça se gâte carrément là ... 30:29 soit 6'05/km !!!! Tu fais quoi, tu te traines, t'es pas là pour enfiler des perles ! Je sais mais j'y peux malheureusement rien Je commence à avoir une pointe au niveau de la cuisse droite et elle s'amplifie J'y crois pas, il me reste plus de 12 km à courir, c'est pas normal, pas maintenant, pas déjà ! J'ai un marathon à finir moi !
J'analyse la douleur, elle est localisée à l'avant de la cuisse, plutôt côté intérieur et elle est plus prononcée en côte : c'est une crampe, du moins je suppose ... On peut faire avec mais les derniers kilomètres s'annoncent difficiles. Je m'arrête, je m'étire un peu et je repart, priant pour ne pas avoir trop de montée ...
- km 31 à 35 : le calvaire se poursuit, la crampe se déclenche aléatoirement et elle est contagieuse puisque l'autre cuisse se dit "et moi, et moi !". Lorsque je m'étire la cuisse, c'est une crampe au mollet qui me prend C'est pas du jeu ça
Je parcours cette portion en m'arrêtant plusieurs fois autant vous dire que l'allure moyenne est au ras des pâquerettes : 34:24 ou 6'52/km !!!! . Je m'arrête au ravitaillement, je bois, je repars. Je finis mes deux gourdes mais ça ne semble pas suffir, la crampe de la cuisse droite est tenace. Mais je sers les dents, je ne vais pas abandonner, pas question !
Dans une grosse côte vers le 36ème km, que je maudis tout ce qui est possible de maudire, j'aperçois mes "supporters", ça me fait un bien fou Ils me voient à l'agonie, presqu'à l'article de la mort (bon, ok, là j'exagère ). Je leur explique pour mes crampes, ils me remplissent mes deux gourdes. Je les quitte et je repars en marchant après 1 bonne minute. Qu'est ce que c'est dur de repartir, surtout dans une côté
Je suis encore à plu de 6 km de l'arrivée, c'est long, pourvu que les crampes me laissent tranquilles !!!
J'arrive au ravitaillement situé je crois vers le 38ème et j'engloutis 2 verres de glucose, ils me feront du bien ces deux là !!!
Je repars et ma crampe ne me fera souffrir qu'une seule fois sur les 4 derniers km, merci l'hydratation ...
- km 36 à 40 : courus en 37:02, le rythme a encore ralenti avec 7'24 au km. Anecdotique car ça fait un paquet de km que je ne me fais plus d'illusion sur le respect de mon allure marathon et de mon objectif de 4 heures
- km 41 à 42,2 : les deux derniers kilomètres, courus pour l'anecdote en 16:00, je ne pense qu'à passer la ligne, je profite, priant pour que les crampes ne me foudroient pas avant ça ... je ne vois même pas les panneaux indiquant le 41 ème km, je m'approche, je le sais, les spectateurs sont plus nombreux, félicitent les coureurs, me félicitent "bravo Michel, tu y es presque !"
Et là ... le truc de dingue ... la chose à laquelle je ne m'étais pas préparé ... les larmes ... pas de douleur, de joie, de fierté
Impossible de les contenir, elles me submergent, je finis les dernières centaines de mètres en pleurs ... Je me dis JE L'AI FAIT, je suis marathonien, je fais parti du cercle fermé des marathoniens. Je passe la ligne, qu'importe le chrono, je m'en fiche ... je suis FINISHER Mon temps ? Je m'en fiche un peu à ce moment là ... Il sera officiellement de 04:19:52 mais quelle tortue j'ai été
Je récupère ma médaille, THE médaille ... Je suis fier de moi. Je rejoins mes amis et ma famille encore les larmes aux yeux, c'est un moment très fort pour moi car j'aurais voulu le partager avec mon collègue mais le sort en a décidé autrement.
Voilà, je l'ai fait, j'en suis très fier aujourd'hui. Et vous savez quoi ? J'ai envie de recommencer Je vous jure, c'est un truc de dingue. Je ne sais pas si je suis maso ou fou, voire les deux à la fois mais je commence déjà à envisager une seconde expérience ... TOURS en septembre ou LA ROCHELLE en novembre, ou pourquoi pas PARIS en avril 2017 . Je reste convaincu que je suis capable de faire beaucoup mieux en tenant compte de mes erreurs et pourquoi pas accrocher un SUB 4 heures 00 (au fait ça veut dire quoi SUB ? )
Je vous l'avais dit, ça allait être long ... à venir ... et à lire.
Merci de votre attention et des différents conseils reçus durant ma préparation, merci à Gilles pour le pack marathon ( ,e je ne t'oublie pas) et pour le plan d'entrainement.
Tant pis pour vous, ça va être long
Mon dossard est récupéré la veille par mon collègue ... qui s'est blessé et qui ne pourra pas m'accompagner en courant ... la guigne ... ... mais qui va m'accompagner avec son épouse et ma fille et son copain tout le long du parcours, cool ... . Le dossard s'accompagne d'une bourriche d'huitres, d'une bouteille de Pineau, d'un t-shirt technique notamment, c'est pas mal
Le 30 avril au matin, le départ du marathon étant fixé à 8 heures 30, le levé est (très) matinal à 4h45 ... ça pique un peu
Le petit déjeuner assez léger à base de laitage, de pain avec du miel et de jus de fruit est pris rapidement et mon gatosport préparé la veille est mis de côté pour le trajet d'une durée approximative de 2 heures.
On quitte la maison à 5 heures 30 et on rejoint le couple d'amis au péage de l'autoroute. Le temps est couvert mais sec et il fait frais mais pour courir, c'est idéal pour moi.
En chemin, à environ 1/2 heure de ROYAN, je commence à voir de gros nuages noirs qui s'accumulent et de grandes trainées qui ne me rassurent pas du tout. D'habitude j'ai de la chance sur les compet mais là, je me dis que ma chance est en train de tourner
A quelques encablures de ROYAN, mes craintes se concrétisent et un déluge s'abat sur nous ... pas cool ça !
Nous arrivons vers 7 heures 45 et ça tombe dru. Je patiente une dizaine de minutes dans l'attente d'une accalmie salvatrice ... qui ne viendra jamais .... Je me prépare donc en tentant tant bien que mal de m'abriter sous le coffre de ma voiture. J'enfile ma casquette imperméable, ma veste déperlante SALOMON acquise il y a quelques temps (quelle bonne idée je me dis à ce moment là ) et ma ceinture porte dossard alourdie de 2 bidons de 200 ml.
Je pars me dégourdir les jambes. Les sensations sont bonnes mais la fraicheur ambiante alliée à l'humidité ne sont pas très motivantes.
Arrive enfin l'heure du départ, à 8 heures 30 pétante la corne de brume retentit et la foule s'ébranle enfin ... toujours sous une pluie soutenue. Dans le fond, les nuages me semblent moins épais, l'espoir renaît
Je cours les premiers kilomètres à un rythme élevé, je m'en rend compte mais je ne parviens pas à me résigner à baisser l'allure.
- Km 0 à 5 : 28:05 ... ouh là, t'es fou d'aller si vite ça fait du 5'37 au km en moyenne .. je sais, t'inquiète ...
- km 6 à 10 : 28:24 soit 5'40 au km ... ça y est, j'ai retrouvé un rythme plus normal ... ouf.
Après 10 km, un premier bilan : après un départ où je me suis laissé un peu aspiré par la foule, j'ai réussi à me caler à mon allure travaillée au cours du plan marathon. La pluie à cessé au fil du temps mais d'autres nuages menaçants se profilent déjà à l'horizon .. pas bon tout ça. Il fais environ 7 degrés et le vent reste soutenu de 3/4 face. C'est pas mal car je l'aurai donc dans le dos pour le retour, c'est mieux qu l'inverse . Lors des ravitaillements, j'ingurgite ma fiole de gel et je prends le temps de boire un verre d'eau.
Mes "supporters" sont présents à plusieurs reprises sur ce début de parcours et je leur tire mon chapeau car la circulation est dense. Ils m'encouragent et ça fait plaisir, d'autant que la machine ronronne ...
- km 11 à 15 : mon rythme est toujours conforme à mon allure marathon avec 28:31 soit 5'42/km
- km 16 à 20 : courus en 28:10 (5'38/km) ... je ne sais pas pourquoi j'ai accéléré sur cette portion ... et je ne sais pas encore que je vais le payer plus tard
Après 20 km : le bilan est satisfaisant puisque je tiens mon allure marathon voire un peu mieux. Les ravitaillements se passent, je le crois, idéalement avec mes gels et l'eau engloutie. Je m'arrête à chacun pour boire mon verre correctement.
Mon passage au semi est encourageant et idéal en terme de temps puisque le chronométrage laisse apparaitre 02:00:05; le marathon en 4 heures me tend les bras . C'est le chrono quasi parfait ou je m'y connais pas C'est presque trop beau ...
Mes supporters sont moins présents sur cette portion car les accès sont peu aisés. La pluie a repris mais elle ne me gène pas du tout.
- km 21 à 25 : le rythme ralentit légèrement puisque je parcours les 5 km en 28:46 soit 5'45/km. Je sens un petit coup de moins bien mais rien d'alarmant me dis-je ...
- km 26 à 30 : ça se gâte carrément là ... 30:29 soit 6'05/km !!!! Tu fais quoi, tu te traines, t'es pas là pour enfiler des perles ! Je sais mais j'y peux malheureusement rien Je commence à avoir une pointe au niveau de la cuisse droite et elle s'amplifie J'y crois pas, il me reste plus de 12 km à courir, c'est pas normal, pas maintenant, pas déjà ! J'ai un marathon à finir moi !
J'analyse la douleur, elle est localisée à l'avant de la cuisse, plutôt côté intérieur et elle est plus prononcée en côte : c'est une crampe, du moins je suppose ... On peut faire avec mais les derniers kilomètres s'annoncent difficiles. Je m'arrête, je m'étire un peu et je repart, priant pour ne pas avoir trop de montée ...
- km 31 à 35 : le calvaire se poursuit, la crampe se déclenche aléatoirement et elle est contagieuse puisque l'autre cuisse se dit "et moi, et moi !". Lorsque je m'étire la cuisse, c'est une crampe au mollet qui me prend C'est pas du jeu ça
Je parcours cette portion en m'arrêtant plusieurs fois autant vous dire que l'allure moyenne est au ras des pâquerettes : 34:24 ou 6'52/km !!!! . Je m'arrête au ravitaillement, je bois, je repars. Je finis mes deux gourdes mais ça ne semble pas suffir, la crampe de la cuisse droite est tenace. Mais je sers les dents, je ne vais pas abandonner, pas question !
Dans une grosse côte vers le 36ème km, que je maudis tout ce qui est possible de maudire, j'aperçois mes "supporters", ça me fait un bien fou Ils me voient à l'agonie, presqu'à l'article de la mort (bon, ok, là j'exagère ). Je leur explique pour mes crampes, ils me remplissent mes deux gourdes. Je les quitte et je repars en marchant après 1 bonne minute. Qu'est ce que c'est dur de repartir, surtout dans une côté
Je suis encore à plu de 6 km de l'arrivée, c'est long, pourvu que les crampes me laissent tranquilles !!!
J'arrive au ravitaillement situé je crois vers le 38ème et j'engloutis 2 verres de glucose, ils me feront du bien ces deux là !!!
Je repars et ma crampe ne me fera souffrir qu'une seule fois sur les 4 derniers km, merci l'hydratation ...
- km 36 à 40 : courus en 37:02, le rythme a encore ralenti avec 7'24 au km. Anecdotique car ça fait un paquet de km que je ne me fais plus d'illusion sur le respect de mon allure marathon et de mon objectif de 4 heures
- km 41 à 42,2 : les deux derniers kilomètres, courus pour l'anecdote en 16:00, je ne pense qu'à passer la ligne, je profite, priant pour que les crampes ne me foudroient pas avant ça ... je ne vois même pas les panneaux indiquant le 41 ème km, je m'approche, je le sais, les spectateurs sont plus nombreux, félicitent les coureurs, me félicitent "bravo Michel, tu y es presque !"
Et là ... le truc de dingue ... la chose à laquelle je ne m'étais pas préparé ... les larmes ... pas de douleur, de joie, de fierté
Impossible de les contenir, elles me submergent, je finis les dernières centaines de mètres en pleurs ... Je me dis JE L'AI FAIT, je suis marathonien, je fais parti du cercle fermé des marathoniens. Je passe la ligne, qu'importe le chrono, je m'en fiche ... je suis FINISHER Mon temps ? Je m'en fiche un peu à ce moment là ... Il sera officiellement de 04:19:52 mais quelle tortue j'ai été
Je récupère ma médaille, THE médaille ... Je suis fier de moi. Je rejoins mes amis et ma famille encore les larmes aux yeux, c'est un moment très fort pour moi car j'aurais voulu le partager avec mon collègue mais le sort en a décidé autrement.
Voilà, je l'ai fait, j'en suis très fier aujourd'hui. Et vous savez quoi ? J'ai envie de recommencer Je vous jure, c'est un truc de dingue. Je ne sais pas si je suis maso ou fou, voire les deux à la fois mais je commence déjà à envisager une seconde expérience ... TOURS en septembre ou LA ROCHELLE en novembre, ou pourquoi pas PARIS en avril 2017 . Je reste convaincu que je suis capable de faire beaucoup mieux en tenant compte de mes erreurs et pourquoi pas accrocher un SUB 4 heures 00 (au fait ça veut dire quoi SUB ? )
Je vous l'avais dit, ça allait être long ... à venir ... et à lire.
Merci de votre attention et des différents conseils reçus durant ma préparation, merci à Gilles pour le pack marathon ( ,e je ne t'oublie pas) et pour le plan d'entrainement.
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