Nous (mon amoureuse , ses 2 frères et moi) sommes arrivés dans la banlieue de Lille dans la nuit du vendredi au samedi. Le temps de dire bonsoir à leur mère chez qui nous résidons, le coucher se passe vers 1 heure du matin. Le réveil doit alors sonner dans 5 heures…
A 5h55, je me réveille, 5 minutes avant la sonnerie. Parfait ! Bizarrement, c’est moins dur de me lever pour une course que pour aller au boulot ! Petit déjeuner, 5 ou 6 tartines au miel avec un café. Puis les beaux-frères descendent à leur tour. On a RDV avec un de leur cousin à 7h30 chez un pote qui court aussi le semi, qui a récupéré nos dossards la veille et dont l’appartement va nous servir de consigne (logistique très simplifiée !). Un peu avant 8h, tout ce petit monde décolle vers le départ. En arrivant sur place, on suit des gens qui passent au-dessus d’une barrière et on se retrouve… à 10 mètres de la ligne de départ ! Top ! On sera 6111 classés et nous, en arrivant un petit quart avant le coup de feu, on se retrouve dans les 50 premiers partants (5 secondes entre le temps officiel et le temps réel)…
Par contre, j’ai un soucis : ma montre attrape et perd sans arrêt le GPS, je n’aime pas ça ! Le temps est couvert, mais pas menaçant, il doit faire 12-13°C. On va être bien !
Les handisports et les goélettes partent puis à 8h30, c’est notre tour. Ma montre a capté le GPS à ce moment-là et je la déclenche sur la ligne. J’ai à 10 mètres devant moi le ballon 1h30. Cela me fait sourire car je pense à Fabrice (« Quel fou decroire que je peux suivre ce gars-là… »). Sur les premiers 500 m, la montre indique une allure moyenne de 4’, je suis étonné, car je suis facile et puis surtout le ballon s’éloigne peu à peu. Je me dis que la montre doit avoir perdu le signal, comme avant le départ. Sauf que j’ai un point de repère : au premier virage, 1 kilomètre aura été parcouru (j’ai un peu étudié le parcours avant la course) et à cet exact endroit la montre vibre. 4’01’’. Je n’ai pas vu la borne mais je sais que la montre ne s’est donc pas beaucoup trompée. C’est marrant, la ballon est donc parti sur des bases assez élevées…
Pour ma part, je sais que je suis parti trop vite et qu’il va falloir calmer le jeu. Pendant le second kilo, couru à peine moins vite, je ressens un point de côté. « Voilà, gros malin, tu es parti trop vite et maintenant, tu le payes, bah débrouille toi.. ». Soit, je vais ralentir au troisième kilomètre. Moment que choisit mon système digestif pour se manifester. A chaque course, j’ai l’impression qu’il a son petit épisode de gloire, lui… Cette fois, ce sera un renvoi qui arrive avec un tout petit peu de vomi que je m’empresse de cracher. Pas très poétique, je sais… Mais après ça, je sais que peu de choses pourront être avalées. L’eau des ravitos ne servira qu’être m’humidifier la bouche, les rares gorgées que j’ingère passeront mal…
Ceci dit, l’épisode me rappelle que j’avais un point de côté que je n’ai plus… Donc ça repart et je boucle les 5 premiers kilomètres en 21’30’’. 1 minutes d’avance sur les 1h35. Comme au premier kilomètre, j’ai peur d’être parti trop vite…
1km en 0:04:01" : 4'01"/km - FCMoy 144 (80%), FCMax 154 (86%)
1km en 0:04:13" : 4'13"/km - FCMoy 155 (87%), FCMax 158 (88%)
1km en 0:04:23" : 4'23"/km - FCMoy 155 (87%), FCMax 157 (88%)
1km en 0:04:16" : 4'16"/km - FCMoy 155 (87%), FCMax 158 (88%)
1km en 0:04:23" : 4'23"/km - FCMoy 154 (86%), FCMax 158 (88%)
0,05km en :13.4" : 4'37"/km - FCMoy 155 (87%), FCMax 156 (87%)
J’ai repéré une personne devant qui court à peu près à mon allure depuis un kilomètre et je décide d’en faire mon lièvre. Il a des tatouages sur les bras, du coup, je le retrouve assez vite après avoir regardé le paysage ou pensé à autre chose. Cette partie du parcours est très chouette, on passe sur la grand place, sur les beaux boulevards lillois ! Je m’aperçois à ce moment-là que je cours avec les mêmes personnes depuis quelques temps, l’allure est bien stabilisée. Et je me rends compte aussi (et surtout) que mon peloton est moins dense qu’à l’accoutumée dans ce type de course très populaire. Le passage aux 10 bornes en 43’13’’ (soit 1’45’’ d’avance sur 1h35) me fait aussi peur : « Euh, t’es une grosse minute au-dessus de ton RP sur 10, tu joues à quoi là ?? ». Sauf que, je me sens très bien, les jambes sont au top et le souffle est OK. Je ne veux pas regarder la FC, de peur de fausser la mesure (je fais partie des gens qui pense que regarder sa FC la fait monter, vous savez, les scientifiques : « la mesure perturbe le signal», le chat de Schrödinger…). Bref, je suis vraiment bien !
1km en 0:04:11" : 4'11"/km - FCMoy 156 (87%), FCMax 159 (89%)
1km en 0:04:19" : 4'19"/km - FCMoy 156 (87%), FCMax 160 (89%)
1km en 0:04:21" : 4'21"/km - FCMoy 156 (87%), FCMax 159 (89%)
1km en 0:04:09" : 4'09"/km - FCMoy 155 (87%), FCMax 158 (88%)
1km en 0:04:25" : 4'25"/km - FCMoy 156 (87%), FCMax 158 (88%)
0,08km en :19.4" : 4'10"/km - FCMoy 156 (87%), FCMax 157 (88%)
Le troisième quart de la course sera l’occasion de croiser les premiers (les kenyans en fait). A cet instant, ils ont 4 ou 5 en tête. Quelle foulée… Le talon est au niveau des fesses, ils sont vraiment beaux à voir galoper, je n’en reviens pas… On en cause deux secondes avec une personne à côté de moi, puis on embraye sur nos objectifs respectifs, je lui parle de 1h33 et lui demande si je vois le ballon 1h30. Tiens, je l’avais oublié depuis 10 kilomètres lui… Je lève la tête, me fais aussi grand que possible (je fais 1.70m) et il n’est pas loin devant, peut-être 3 ou 400 mètres. Du coup, le gars part pour le rejoindre. Moi je me dis toujours que ce ballon, c’est un autre monde et je continue sur mon allure, déjà bien plus rapide que prévue. Ces 5 kilos seront parcourus en 21’31’’. Au deuxième et troisième ravito, l’eau ne passe toujours pas très bien, je m’en sors surtout pour me mouiller la bouche et le reste du corps, notamment avec les éponges proposées 3 fois sur le parcours.
D’ailleurs, ce troisième ravito a vu ma BA du parcours. Je rattrape un handisport qui réclame une bouteille déjà ouverte mais qu’il n’aura jamais. Du coup, j’ouvre la mienne et lui propose. Il me la rend… Il devait avoir soif, parce qu’il en reste à peine un quart… Mouais, c’est bien la peine d’être sympa et il est hors de question que je fasse demi-tour pour aller chercher une autre bouteille. Allez, pas grave, de toute façon, je n’arrive pas à boire !
1km en 0:04:16" : 4'16"/km - FCMoy 156 (87%), FCMax 158 (88%)
1km en 0:04:21" : 4'21"/km - FCMoy 157 (88%), FCMax 159 (89%)
1km en 0:04:10" : 4'10"/km - FCMoy 157 (88%), FCMax 159 (89%)
1km en 0:04:14" : 4'14"/km - FCMoy 158 (88%), FCMax 160 (89%)
1km en 0:04:18" : 4'18"/km - FCMoy 157 (88%), FCMax 159 (89%)
0,05km en :11.9" : 3'51"/km - FCMoy 157 (88%), FCMax 157 (88%)
Au 16è kilomètre, je croise un des frères de ma copine, il en est donc au 14è, soit dix minutes derrière moi pour l’allure qu’il vise, lui aussi est en avance sur son objectif (il finira en 1h40 pour 1h45 visée). Tout ça s’annonce bien ! On échange tous les deux un pouce levé vers le ciel, puis voilà à présent le panneau « Il vous reste 5 kilomètres ». Je constate que tout va bien, mais encore une fois, j’ai peur de lâcher un peu plus loin, je suis sur un rythme bien plus rapide que prévu. 18è kilomètre, je crois mon autre beauf, je ne sais pas où il en, mais lui a juste comme objectif de finir et je trouve qu’il encore une bonne tête. Encore une fois pouce levé ! Ça me booste de voir des gens connus !
Juste avant la borne 19 km, je vois la plus belle des spectatrices : celle qui dort à côté de moi toutes les nuits ! Elle crie, ça donne un coup de fouet, je lui tape dans la main et lui disant que ça va être beau à la fin (sans le prononcer, je pense à 1h31). Elle seule sait que j’ai un objectif secret à 1h32 ! Un kilomètre plus loin je lappe en 1h25’55’’ aux 20k (21’11’’ pour ces 5km).
1km en 0:04:11" : 4'11"/km - FCMoy 157 (88%), FCMax 159 (89%)
1km en 0:04:18" : 4'18"/km - FCMoy 158 (88%), FCMax 160 (89%)
1km en 0:04:19" : 4'19"/km - FCMoy 158 (88%), FCMax 160 (89%)
1km en 0:04:06" : 4'06"/km - FCMoy 160 (89%), FCMax 163 (91%)
1km en 0:04:08" : 4'08"/km - FCMoy 162 (91%), FCMax 164 (92%)
0,03km en :09.4" : 4'37"/km - FCMoy 160 (89%), FCMax 160 (89%)
Et ce n’est malheureusement qu’à ce moment-là que je réalise que je vais être assez proche de 1h30. Est-il possible de faire 1.1km en 4’05 ? J’ai l’impression de tout donner dans ce dernier kilo et pour la première fois, je ressens de la lassitude, ça devient dur, je m’encourage, j’essaie de ne rien lâcher, mais finalement je vois le chrono de l’arche finale passer irrémédiablement de 1h29’59 à 1h30… Je passe la ligne, stoppe mon chrono et vois tout de même 1h30’17’’. Je suis aux anges !
1km en 0:03:58" : 3'58"/km - FCMoy 165 (92%), FCMax 169 (94%)
0,11km en :24.2" : 3'44"/km - FCMoy 169 (94%), FCMax 170 (95%)
Finalement, le temps réel sera de 1h30’18’’.
Bilan de la sortie :
Distance : 21,32 kms
Temps : 1:30:17
Allure Moy : 4'14"/km
FC Moy : 156 bpm (87% FCM)
FC Max : 170 bpm (95% FCM)
Un excellente perf pour moi ! Je regarde la moyenne de la FC : 157. Incroyable, c’est la FC moyenne de ma dernière séance d’AS21 à 4’25’’. Comment pouvais-je savoir que je pouvais aller chercher 10’’/km de mieux à la même fréquence ? Et surtout pourquoi l’ai-je fait ???
Je ne sais pas répondre à ces questions. C’est la même histoire qu’aux 20 km de Paris l’an dernier, j’avais préparé 4’45’’ et j’avais fait 4’33’’, juste parce que je le « sentais ».
S’il y a des gens que cette épreuve intéresse, c’est très propice à la perf, tout plat, mais vraiment tout plat. L’an dernier, ça avait gueulé sur l’organisation, je crois que cela a porté ses fruits, j’ai trouvé pour ma part que c’était très bien géré, très beau parcours dans le centre de Lille (à quelques kilomètres près dans la partie ouest), des ravitos assez copieux (même si je n’ai rien mangé), des stands à éponges. Un de mes beaufs (celui qui voulait juste finir et qui a fait 2h07) m’a dit que lui aussi, en avait eu assez, c’est important que les moins rapides aient autant accès à la nourriture/boisson que les premiers.
Bref, une très belle course que je conseille !
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