Première épreuve de l'année, première participation à ce Semi et premier coup de fatigue sur cette distance, ce Semi de la Brière était placé sous le signe du chiffre 1.
La préparation
Suite à la fatigue constatée lors de mon précédent Semi en octobre, je fais l’effort de me coucher tôt pour récupérer. Cela porte ses fruits puisque je vais petit à petit retrouver des ratios plus habituels. Les sorties ont souvent été accompagnées de vent, le soleil était rare, mais retrouver la forme était bien motivant.
Plusieurs niveaux d'objectif battre mon record de 1h43mn31s, me rapprocher de 1h40, et si possible passer en dessous.
Le jour J
N’ayant pas programmé d’épreuve depuis octobre, je décide cette année de commencer par un Semi avant de placer deux 10km en avril et mai. Je jette mon dévolu sur ce parcours réputé roulant. Ma première course de l’année est donc le semi-marathon de la Brière, dont c’est le 20ème anniversaire.
Après un samedi peu reposant et une nuit compliquée (ce fichu stress ne me quittera donc jamais !), je file vers Saint André-des-eaux. Après une heure de route, je tombe sur les premiers panneaux indicateurs. L’organisation est carrée, il est facile de trouver son chemin, les voitures sont ensuite guidées jusqu’aux différents parkings. Cette matinée est fraiche et ensoleillée, mais 18°C sont quand même annoncés l’après-midi, je sens que la soleil va vite nous réchauffer.
Je récupère mon dossard, pause pipi traditionnelle, je m’habille, je retrouve un groupe de Nantes puis je pars m’échauffer.
Ma ceinture cardio ayant dû subir une insolation lors de la dernière sortie du plan, elle me donne des valeurs délirantes. Sans solution de secours, je décide donc de modifier ma stratégie de course. Habitué à courir en surveillant le cardio, je vais cette fois-ci courir à l’allure validée pendant mon plan : 4’45’’/km. En croisant les doigts pour que ça tienne.
Comme d‘habitude, je me place mal. Alors que je vise 1h40, je me place au fond du sas 1h45. C’est bien de vouloir ne pas gêner plus rapide que soi, mais là, je m’handicape tout seul. Je me maudis encore de ne pas être plus égoïste.
La course
Et PAN ! le départ est donné.
Premier tour
km1 : 5'00'', FC moy 167, FC Max 177
km2 à 5 : 4'46'', FC moy 174, FC Max 181
km6 : 4'41'', FC moy 174, FC Max 179
km7 : 4’42'', FC moy 176, FC Max 179
km8 : 5’03’’, FC moy 174, FM Max 179
km9 et 10 : 4’49'', FC moy 175, FC Max 180
La mise en route est lente, avec un ralentissement au premier virage. Puis un faux plat montant, et c’est parti pour des kilomètres de plat. Les meneurs d’allure 1h45 sont à 100m, je décide de les rattraper sans trop tarder. Les coureurs sont nombreux sur les deux premiers kilomètres, je dois donc profiter des entrées de pavillon pour doubler, les fossés empêchant ensuite tout débordement.
Aux environs du 3ème km, premier problème : un ravitaillement ! Habitué aux ravitaillements aux 5, 10 et 15, et totalement dépendants de ceux-ci car je pars les mains vides, je ne comprends pas qu’il arrive aussi vite. Craignant ne pas pouvoir boire avant le 10ème km, je prends un verre que je bois en marchant et repars. Seule de l’eau était proposée, pas de sucre, je sens que cette course va être pénible si je ne peux pas recharger les batteries plus tard. L’air est plutôt frais, nous avons parfois une petit vent de face qui limite l’effet du soleil.
Le véritable ravitaillement arrive en fait vers le 7ème km (début du 8ème si j’en juge le temps réalisé sur ce 1000m). Je croque deux sucres, je prends un verre d’eau, puis un second qui s’avère être de l’eau glucosée. Je repars rapidement pour finir cette première boucle.
Après un faux plat montant et la descente qui suit, nous arrivons au point de départ. C’est parti pour le deuxième tour.
Second tour
km11 et 12 : 4’46'', FC moy 176, FC Max 181
km13 : 4’37'', FC moy 176, FC Max 180
km14 : 4’38'', FC moy 176, FC Max 180
km15 : 4’40'', FC moy 178, FC Max 182
km16 : 4’43'', FC moy 180, FC Max 183
km17 : 4’43'', FC moy 179, FC Max 182
km18 à 21 : 4’47'', FC moy 183, FC Max 191
Après ce premier tour, j’ai les jambes un peu lourdes et je sens un peu trop les rayons de ce magnifique soleil. On ne peut pas non plus trop se plaindre, les deux précédentes éditions avaient été marquées par la pluie et le vent. A la sortie du village, vers le 11ème km, nouveau ravitaillement. J’hésite à passer celui-ci, je m’arrête quand même pour un demi verre d’eau. Les kilomètres 11 et 14 vont me laisser une drôle d’impression. Une douce euphorie m’envahit : je me sens bien, les jambes tournent facilement, le souffle est facile, je ne regarde pas trop ma montre. Lorsque j’y jette un œil, je me fais peur : 4’30’’/km, allure à laquelle je dois être depuis un moment déjà. C’est une allure sur laquelle j’avais tendance à aller naturellement lors des séances AS21 pendant mon plan. Mais c’est aussi mon AS10 ! Et je sais qu’à cette allure, je passe dans le rouge.
Le 15ème km marque donc le début de mon premier coup de bambou sur Semi. Les jambes sont de plus en plus lourdes et j’ai un « point de côté » en haut des abdos, côté droit. Drôle d’emplacement pour un point de côté. Ce fourbe va se faire de plus en plus insistant. J’essaie de le faire passer en surgonflant le ventre à l’inspiration mais il insiste. Un bras de fer s’engage.
Les premières fatigues apparaissent : je double des marcheurs, un autre vomit, un autre se bat contre des crampes au mollet. Les pensées négatives arrivent : « Marche, tu vas récupérer ». Mais marcher, c’est s’arrêter, avec le risque de ne pas pouvoir/vouloir repartir. Je ne pense donc plus qu’à une chose : le prochain ravitaillement, qui doit être au début du 18ème.
J’y arrive enfin. Je m’arrête, je prends un sucre et deux petits verre d’eau, sans marcher. Ces 30 secondes d’arrêt n’ont qu’un seul but : récupérer. Je repars sans me poser trop de questions. Ces 4 derniers kilomètres seront vraiment longs. Je les effectue en mode automatique : les yeux au sol et un seul leitmotiv, tenir, tenir, tenir. Je ne verrais d'ailleurs pas le marquage au sol et ne laperais pas ces 4 derniers kilomètres. Le point de côté est toujours là, insidieux, un bras de fer de 5kms, c'est long !
Arrive enfin le dernier faux plat. Je sais que derrière, c'est faux plat descendant puis l'arrivée. Nous sommes alors à 600m de l'arrivée environ. Je me motive pour aller chercher les secondes, quitte à m'asphyxier. J'accélère franchement et passe la ligne d'arrivée au sprint.
Bilan
Temps : 1h41mn01s, record battu.
FC moyenne : 177 (91%FCM)
FC max : 191 (98% FCM)
Ce Semi sera celui des premières vraies courbatures, celles qui durent et qui vous rappellent à chaque pas l'effort réalisé les jours précédents. Le marathon, ce sera pour plus tard...
Le contrat est rempli. Je ne passe pas sous les 1h40, ce sera l'objectif de la prochaine course. Pour la première fois sur Semi, j'ai souffert, mais je n'ai pas lâché et c'est une satisfaction.
Bravo aux courageux qui sont arrivés jusqu'au bout de ce CR !
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