SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ??
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SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ?? a été créé par Hisoka88
Posted il y a 10 ans 11 mois #284409
Chapitre 1 : Le commencement
Je commence la course à pied en août 2012. 4 mois plus tard je suis sur la ligne de départ de la SaintéLyon en relais à 4 avec un groupe d'amis. J'adore vraiment l'ambiance de la course et je termine mes 16 km en restant un peu (beaucoup) sur ma faim. Lorsque je retrouve mes camarades relayeurs à Gerland on se donne RDV en 2013 car tout le monde a apprécié cette nuit sportive et on en veut encore malgré le froid, la neige et le verglas !
Chapitre 2 : L'avant SaintéLyon 2013
Lors de l'ouverture des inscriptions j'hésite longuement entre 30km ou 45km... Finalement la folie prend le dessus et ça sera 45km pour moi !
La préparation se termine le jeudi 5 décembre après un plan de 10 semaines : 300km parcourus, 3500m de D+ gravis malgré mon déménagement en Normandie (environ 1 400 km et 36 000 m D+ depuis la dernière STL donc beaucoup plus entrainé qu'il y a un an !!!).
Samedi 7 décembre au petit matin, je quitte Le Havre en train direction Lyon. Je rejoins les amis avec qui je suis inscrit, ils se sont occupé du retrait des dossards la veille donc pas de prise de tête ! La journée se termine par une pasta party avant le grand départ pour Saint Étienne.
On arrive sur place vers 23h, énormément de monde dans la halle, difficile de simplement trouver une place pour être au chaud. Le temps de terminer les derniers préparatifs pour les premiers relayeurs et il est temps pour eux de rejoindre la ligne de départ et pour moi, de me placer devant la ligne de départ pour observer le spectacle des frontales dans la nuit stéphanoise.
Il y a énormément de monde, beaucoup de bruit et d'ambiance. Toute cette foule, toutes ces frontales, c'est vraiment impressionnant ! J’avais vécu le départ de l’intérieur l’an passé mais c’est aussi impressionnant à voir de l’extérieur.
3... 2... 1... GO !!! Ça part vite devant, on dirait le départ d'un 10km sauf que là c'est parti pour 75km.
C’est alors l'heure de rejoindre les navettes direction Sainte Catherine où j'attendrai ma coéquipière avant d’entamer ma part de la course.
Arrivé sur place, j'essaie de faire une petite sieste mais c'est compliqué de dormir dans un car... en tout cas pour moi car il y a pas mal de gens qui dorment. Rapidement les premiers concurrents arrivent à Sainte Catherine et bien installé au chaud dans le car, on peut les voir arriver depuis le haut de la colline dessinant un joli serpent lumineux, puis passer le long du car sur le chemin partiellement enneigé.
Encore une fois c'est impressionnant de les voir passer, après 30km parcourus en à peine plus de 2h, ils semblent encore bien avec de très jolies foulées à une allure qui laisse totalement rêveur !
Mais pas le temps de trop rêver, il faut descendre de la navette car il sera bientôt l’heure de courir. Ma coéquipière arrivant dans une trentaine de minute. Je profite de l'attente pour me restaurer un peu, la pasta party de 19h me semble bien loin maintenant qu'il est presque 4h !!!!
Derniers préparatifs, il est temps de se décider sur la tenue. La seule chose sûre était le choix des chaussures, malgré une longue hésitation j’avais décidé de partir avec les chaussures de trail : Adidas Supernova Riot 5. Même si sur la fin il y a beaucoup de bitume, j'ai pas envie de prendre de risque avec la boue et la glace.
Pour le reste, ça sera finalement 2 couches : t-shirt seconde peau D4 (que je préfère au Mizuno Breath Thermo...) et veste softshell made in D4 aussi (avec bonnet, gants et buff pour compléter la panoplie du parfait coureur). Par précaution, je mets quand même la veste de pluie dans le sac au cas où.
Me voilà donc paré pour affronter la fraîcheur de la nuit! Les températures sont négatives mais il n'y a pas de vent, le ciel est totalement dégagé... bref une belle nuit pour courir.
Chapitre 3 : Sainte Catherine - Soucieu en Jarrest
Il est 4h20, me voilà parti pour 45 km !
Je pars assez tranquillement, pas la peine de se griller dès le début.
D'autant plus que la première cote arrive très rapidement et avec elle les premiers ralentissements ! Je marche déjà mais je double pas mal, c'est l'avantage d'être frais au milieu d'une majorité de coureurs ayant déjà 30 bornes dans les pattes. Les bouchons continuent quand on arrive sur un chemin transformé en marre de boue, tout le monde ou presque essaie de passer sur les bords pour ne pas se mouiller les pieds. Quelques courageux passent au milieu en remontant de nombreux concurrents. Après une courte hésitation, je passe à mon tour par le chemin le plus rapide et à ma grande surprise je sors de ce passage les pieds secs !
Le chemin est assez vallonné et c'est vraiment super sympa comme endroit pour courir ! On alterne entre sous bois et chemin au milieu des champs. De temps en temps, une plaque de verglas vient troubler le silence de la nuit en provoquant la chute de plusieurs coureurs . Chaque chute est suivie du ballet de coureurs qui mettent les Yacktrax et un peu plus loin, ces mêmes coureurs qui les enlèvent et ainsi de suite...
De mon côté, pas de chaînes, les Riot 5 font bien leur boulot dans les parties boueuses et pour les parties verglacées un peu de prudence et ça se passe bien. Je manque quand même de tomber une fois, quasiment à l'arrêt... Plus de peur que de mal, je repars de plus belle et dès que le sol le permet, je me lâche un peu dans les descentes et double énormément de concurrents (des solos bien sûr mais aussi pas mal de relayeurs).
La météo est vraiment bonne, je n'ai pas du tout froid, je suis bien physiquement et mentalement le fait de remonter le peloton est plutôt stimulant. Je l'alimente régulièrement (1 pâte de fruits tous les 7 km environ) et bois régulièrement. Je surveille de temps en temps la FC pour ne pas exploser dans une montée mais tout se passe bien pour le moment !!!
J'arrive au ravito de Saint Genoux (12,1 km – 381 m D+) après 1h30 de course. J'ai suffisamment d'eau, pas envie de manger autre chose que mes pâtes de fruits donc je trace tout droit au niveau de la tente ravito. D’autant plus qu’il y a énormément de monde sous ce petit chapiteau...
Je repars donc rapidement après m’être frayé un chemin sous la tente. On continue notre parcours dans les Monts du Lyonnais, le tracé est toujours aussi intéressant et ludique !!! Quelques montées, pas mal de descentes dont quelques unes vraiment agréables même si à la frontale ça demande beaucoup d’attention pour ne pas se faire piéger par le relief caché sous les feuilles mortes. Il y a de moins en moins de glace, je peux donc continuer ma remontée du peloton sans trop de risques ! Bref c'est presque l'euphorie, je me fait super plaisir sur ce début de course, j'oublie totalement le cardio, les autres concurrents (sauf quand certaines odeurs les rappellent à mes bons souvenirs) et je profite de cette belle nuit étoilée.
Tout se passe super bien jusqu'à quelques kilomètres du ravito de Soucieu...
On entre alors dans des portions majoritairement bitumées et les Riot 5 qui m'ont bien rendu service jusque là, deviennent petit à petit un fardeau. Je commence à les trouver lourdes, assez raides et le manque d'amorti se fait sentir... une petite douleur au genou se réveille juste avant le ravito mais j’arrive quand même à Soucieu en 3h02 (1h32 depuis St Genoux pour 12,6 km et 271 m D+).
Chapitre 4 : Soucieu en Jarrest - Lyon
Il est déjà plus de 7h du matin, je profite du gymnase de Soucieu pour faire une petite pause, manger (essentiellement du salé), me masser un peu le genou et m'étirer pour essayer de faire disparaître la douleur.
Je me remets en route après environ 5 minutes de pause. Le genou va bien mieux mais je sens que les jambes sont lourdes et surtout je commence à bien ressentir le manque de sommeil.
Ce qui avait contribué à me booster sur le départ va rapidement me mettre un gros coup au moral... Alors que je lutte contre l'endormissement et que j'essaie de ne pas trop me traîner sur les longues lignes droites bitumées, je commence à me faire doubler par des dizaines de coureurs! Pas mal de relayeurs tout frais mais aussi pas mal de solos qui semblent vraiment requinqués après le ravito.
Les kilomètres me paraissent très longs, je n'ai pas énormément de souvenir de cette portion, et pour cause, mon esprit se déconnecte totalement par moment... j'ai l'impression de faire des micro sommeils tout en courant. Malheureusement je suis au milieu de rien et c'est pas encore l'heure de dormir !
Je subis littéralement le parcours, seul le lever du soleil viendra enfin mettre fin à ce calvaire (temporairement) !
Alors que je suis encore sur les hauteurs, à l'horizon le soleil se lève sur le Mont Blanc, c'est bon, je ne dors plus et mon esprit est ailleurs du coup les kilomètres passent mieux même si physiquement rien n’a changé. L'allure reste la même, pas vraiment celle que j’attendais... (dommage, j'ai pas pensé à sortir le téléphone pour immortaliser le moment)
La lassitude revient malheureusement assez vite ! Je commence à alterner marche et course même sur certaines portions « faciles », ma foulée est extrêmement lourde et il me faut faire de gros efforts pour essayer de ressembler à un coureur. Je range alors la frontale lors d’une de mes pauses marche et continue mon bonhomme de chemin. C'est ainsi que j'arrive péniblement au dernier ravito, au pied de la cote des aqueducs à Beaunant après 4h53 de course (1h51 depuis le dernier ravito pour 14,1 km et 132 m D+).
Je me pose un petit moment, il me reste 7 km mais j’ai mal partout (articulations, muscles) et surtout j'en ai ras le bol ! Depuis un bon moment je sais que les objectifs 5h et 5h30 sont bien loin, je suis conscient qu’il me reste au moins une heure de course (si j'arrive à me motiver à courir un peu).
J'envoie quelques messages par téléphone à la recherche d’un peu de soutien, je mange (fromage et saucisson), je bois puis avant de trop me refroidir je repars...
J’entame la cote des aqueducs, à cet instant j’en ai vraiment marre !!! Je me demande pourquoi je me suis inscrit sur 45 km ?!? Les 25 premiers étaient tellement bien, ça aurait été largement suffisant !!!
Je suis toujours au fond du gouffre mentalement, j’en ai même les larmes au yeux. Je ne veux pas abandonner mais je sais que les derniers kilomètres vont être très durs !
Je monte tranquillement en marchant, là au moins je n’ai pas trop l’impression de me traîner par rapport aux autres coureurs.
Arrivé en haut, il est tant de relancer, j’essaie de m’accrocher à chaque concurrent qui me double mais je n’y arrive pas. De temps en temps je m’arrête pour marcher. J’essaie de me mettre des petits objectifs, faciles à atteindre pour me remotiver un peu : courir 5 minutes et après un peu de repos, courir 1 km, essayer de suivre ce V3 (ou peut être même V4) qui vient de me doubler... ça me permet de garder un minimum de rythme même si c’est vraiment pas glorieux. J’essaie de reprendre un peu le dessus en me disant que les concurrents solo doivent être bien plus fatigués que moi et pourtant, eux, ils courent !
Je continue de subir, la descente sur Lyon quasiment entièrement bitumée n’est pas vraiment des plus plaisante... Heureusement les fameuses 180 marches se profilent enfin.
On arrive alors sur Lyon, passage pas vraiment glamour pour traverser le Rhône et la Saône puis 2 derniers kilomètres pour arriver à Gerland. Cette fois c’est bon, je me décide à ne plus marcher pour essayer de finir comme un vrai coureur !
Malheureusement au niveau du dernier kilomètre, alors que j’essaie d’accélérer un peu, je suis pris d’une crampe à l’arrière de la cuisse gauche... ça menaçait depuis un moment mais j’avais réussi à y échapper jusqu’à présent. Je m’étire un peu, je bois et je repars en grimaçant. Le dernier kilomètre se passera finalement plutôt bien, à un train de sénateur.
Dernier virage à gauche : 150m avant l’arrivée ! Quelques amies m’encouragent juste avant d’entrer dans le palais des sports. Je franchis la ligne, enfin ! Le temps, la douleur, la fatigue... tout est oublié en franchissant cette ligne d’arrivée ! Je suis de nouveau à 2 doigts de pleurer mais cette fois c’est de la joie ! Je l’ai fait, j’ai bouclé mes 45 km et je suis super fier ! D’un autre côté je me sens tout petit à côté de tous ces finishers de la SaintéLyon en solo et super admiratif !!!
Bilan de la course :
Kms 45.64 km
Temps 05:55:53
Allure Moy 7'47"/km soit 7.69 km/h
FC Maxi 177 (89%)
FC Moy 160 (81%)
Une fois le moment émotion passé, je subis le contre coup de l'arrivée. Comme j’y suis maintenant habitué, je suis obligé de m'asseoir pour reprendre mes esprits. Je me ravitaille, je retrouve mes amis et j'en profite pour me changer avant de prendre la direction du maxi brunch organisé par d’autres amies qui ne participaient pas à la course.
Il y a de tout à manger et c'est l'occasion de revenir sur nos relais respectifs, notre ressenti sur la nuit écoulée.
Chapitre 5 : Débriefing
Ces 45km ont été vraiment très contrastés pour moi.
Une première moitié de course vraiment super, j'ai adoré le tracé, l'ambiance, tout était vraiment bien et je me sentais vraiment bien ! Je suis assez content de cette première partie de course, plutôt bien gérée. Par contre le point négatif de ce début de course c'est qu’elle a été très éprouvante mentalement ! L'attention demandée pour éviter les plaques de verglas, pour zigzaguer entre les concurrents dans les descentes tout en évitant de perdre une cheville sur une racine ou une pierre... tout ça a demandé beaucoup de concentration et a encore ajouté à la fatigue due au manque de sommeil.
La 2ème partie a été très chaotique !!! Le parcours était normalement bien plus roulant mais j'ai eu beaucoup de mal à avancer. Je ne pensais pas finir en negative split mais au moins maintenir une allure correcte (j'aurais bien aimé tourné autour de 9km/h)... Au final, j'ai pris assez peu de plaisir sur cette portion, je n'arrivais pas à reprendre le dessus mentalement, j'étais comme spectateur de cette fin de course, totalement passif... J’étais pas vraiment dans la spirale de la pensée positive et du coup difficile de se motiver.
Au final, je garde quand même un super souvenir de cette course et beaucoup de fierté d’être arrivé au bout même si ce fut dans la douleur. Ce qui est sûr c'est que je reviendrai sur cette course mythique qu’est la SaintéLyon, je ne sais pas encore sur quelle distance mais je reviendrai car c'est quand même vraiment un bel événement de fin d'année ! Peut être que je prendrais ma revanche sur ce relais ou sur la SaintExpress ou alors je reviendrais seulement pour le plaisir, le partage avec un relais plus court, il reste un partie que je n’ai pas encore courue entre Saint Christo et Sainte Catherine !
C'est bon c'est la fin !!! Vous êtes finisher du CR, félicitations !!!
Je commence la course à pied en août 2012. 4 mois plus tard je suis sur la ligne de départ de la SaintéLyon en relais à 4 avec un groupe d'amis. J'adore vraiment l'ambiance de la course et je termine mes 16 km en restant un peu (beaucoup) sur ma faim. Lorsque je retrouve mes camarades relayeurs à Gerland on se donne RDV en 2013 car tout le monde a apprécié cette nuit sportive et on en veut encore malgré le froid, la neige et le verglas !
Chapitre 2 : L'avant SaintéLyon 2013
Lors de l'ouverture des inscriptions j'hésite longuement entre 30km ou 45km... Finalement la folie prend le dessus et ça sera 45km pour moi !
La préparation se termine le jeudi 5 décembre après un plan de 10 semaines : 300km parcourus, 3500m de D+ gravis malgré mon déménagement en Normandie (environ 1 400 km et 36 000 m D+ depuis la dernière STL donc beaucoup plus entrainé qu'il y a un an !!!).
Samedi 7 décembre au petit matin, je quitte Le Havre en train direction Lyon. Je rejoins les amis avec qui je suis inscrit, ils se sont occupé du retrait des dossards la veille donc pas de prise de tête ! La journée se termine par une pasta party avant le grand départ pour Saint Étienne.
On arrive sur place vers 23h, énormément de monde dans la halle, difficile de simplement trouver une place pour être au chaud. Le temps de terminer les derniers préparatifs pour les premiers relayeurs et il est temps pour eux de rejoindre la ligne de départ et pour moi, de me placer devant la ligne de départ pour observer le spectacle des frontales dans la nuit stéphanoise.
Il y a énormément de monde, beaucoup de bruit et d'ambiance. Toute cette foule, toutes ces frontales, c'est vraiment impressionnant ! J’avais vécu le départ de l’intérieur l’an passé mais c’est aussi impressionnant à voir de l’extérieur.
3... 2... 1... GO !!! Ça part vite devant, on dirait le départ d'un 10km sauf que là c'est parti pour 75km.
C’est alors l'heure de rejoindre les navettes direction Sainte Catherine où j'attendrai ma coéquipière avant d’entamer ma part de la course.
Arrivé sur place, j'essaie de faire une petite sieste mais c'est compliqué de dormir dans un car... en tout cas pour moi car il y a pas mal de gens qui dorment. Rapidement les premiers concurrents arrivent à Sainte Catherine et bien installé au chaud dans le car, on peut les voir arriver depuis le haut de la colline dessinant un joli serpent lumineux, puis passer le long du car sur le chemin partiellement enneigé.
Encore une fois c'est impressionnant de les voir passer, après 30km parcourus en à peine plus de 2h, ils semblent encore bien avec de très jolies foulées à une allure qui laisse totalement rêveur !
Mais pas le temps de trop rêver, il faut descendre de la navette car il sera bientôt l’heure de courir. Ma coéquipière arrivant dans une trentaine de minute. Je profite de l'attente pour me restaurer un peu, la pasta party de 19h me semble bien loin maintenant qu'il est presque 4h !!!!
Derniers préparatifs, il est temps de se décider sur la tenue. La seule chose sûre était le choix des chaussures, malgré une longue hésitation j’avais décidé de partir avec les chaussures de trail : Adidas Supernova Riot 5. Même si sur la fin il y a beaucoup de bitume, j'ai pas envie de prendre de risque avec la boue et la glace.
Pour le reste, ça sera finalement 2 couches : t-shirt seconde peau D4 (que je préfère au Mizuno Breath Thermo...) et veste softshell made in D4 aussi (avec bonnet, gants et buff pour compléter la panoplie du parfait coureur). Par précaution, je mets quand même la veste de pluie dans le sac au cas où.
Me voilà donc paré pour affronter la fraîcheur de la nuit! Les températures sont négatives mais il n'y a pas de vent, le ciel est totalement dégagé... bref une belle nuit pour courir.
Chapitre 3 : Sainte Catherine - Soucieu en Jarrest
Il est 4h20, me voilà parti pour 45 km !
Je pars assez tranquillement, pas la peine de se griller dès le début.
D'autant plus que la première cote arrive très rapidement et avec elle les premiers ralentissements ! Je marche déjà mais je double pas mal, c'est l'avantage d'être frais au milieu d'une majorité de coureurs ayant déjà 30 bornes dans les pattes. Les bouchons continuent quand on arrive sur un chemin transformé en marre de boue, tout le monde ou presque essaie de passer sur les bords pour ne pas se mouiller les pieds. Quelques courageux passent au milieu en remontant de nombreux concurrents. Après une courte hésitation, je passe à mon tour par le chemin le plus rapide et à ma grande surprise je sors de ce passage les pieds secs !
Le chemin est assez vallonné et c'est vraiment super sympa comme endroit pour courir ! On alterne entre sous bois et chemin au milieu des champs. De temps en temps, une plaque de verglas vient troubler le silence de la nuit en provoquant la chute de plusieurs coureurs . Chaque chute est suivie du ballet de coureurs qui mettent les Yacktrax et un peu plus loin, ces mêmes coureurs qui les enlèvent et ainsi de suite...
De mon côté, pas de chaînes, les Riot 5 font bien leur boulot dans les parties boueuses et pour les parties verglacées un peu de prudence et ça se passe bien. Je manque quand même de tomber une fois, quasiment à l'arrêt... Plus de peur que de mal, je repars de plus belle et dès que le sol le permet, je me lâche un peu dans les descentes et double énormément de concurrents (des solos bien sûr mais aussi pas mal de relayeurs).
La météo est vraiment bonne, je n'ai pas du tout froid, je suis bien physiquement et mentalement le fait de remonter le peloton est plutôt stimulant. Je l'alimente régulièrement (1 pâte de fruits tous les 7 km environ) et bois régulièrement. Je surveille de temps en temps la FC pour ne pas exploser dans une montée mais tout se passe bien pour le moment !!!
J'arrive au ravito de Saint Genoux (12,1 km – 381 m D+) après 1h30 de course. J'ai suffisamment d'eau, pas envie de manger autre chose que mes pâtes de fruits donc je trace tout droit au niveau de la tente ravito. D’autant plus qu’il y a énormément de monde sous ce petit chapiteau...
Je repars donc rapidement après m’être frayé un chemin sous la tente. On continue notre parcours dans les Monts du Lyonnais, le tracé est toujours aussi intéressant et ludique !!! Quelques montées, pas mal de descentes dont quelques unes vraiment agréables même si à la frontale ça demande beaucoup d’attention pour ne pas se faire piéger par le relief caché sous les feuilles mortes. Il y a de moins en moins de glace, je peux donc continuer ma remontée du peloton sans trop de risques ! Bref c'est presque l'euphorie, je me fait super plaisir sur ce début de course, j'oublie totalement le cardio, les autres concurrents (sauf quand certaines odeurs les rappellent à mes bons souvenirs) et je profite de cette belle nuit étoilée.
Tout se passe super bien jusqu'à quelques kilomètres du ravito de Soucieu...
On entre alors dans des portions majoritairement bitumées et les Riot 5 qui m'ont bien rendu service jusque là, deviennent petit à petit un fardeau. Je commence à les trouver lourdes, assez raides et le manque d'amorti se fait sentir... une petite douleur au genou se réveille juste avant le ravito mais j’arrive quand même à Soucieu en 3h02 (1h32 depuis St Genoux pour 12,6 km et 271 m D+).
Chapitre 4 : Soucieu en Jarrest - Lyon
Il est déjà plus de 7h du matin, je profite du gymnase de Soucieu pour faire une petite pause, manger (essentiellement du salé), me masser un peu le genou et m'étirer pour essayer de faire disparaître la douleur.
Je me remets en route après environ 5 minutes de pause. Le genou va bien mieux mais je sens que les jambes sont lourdes et surtout je commence à bien ressentir le manque de sommeil.
Ce qui avait contribué à me booster sur le départ va rapidement me mettre un gros coup au moral... Alors que je lutte contre l'endormissement et que j'essaie de ne pas trop me traîner sur les longues lignes droites bitumées, je commence à me faire doubler par des dizaines de coureurs! Pas mal de relayeurs tout frais mais aussi pas mal de solos qui semblent vraiment requinqués après le ravito.
Les kilomètres me paraissent très longs, je n'ai pas énormément de souvenir de cette portion, et pour cause, mon esprit se déconnecte totalement par moment... j'ai l'impression de faire des micro sommeils tout en courant. Malheureusement je suis au milieu de rien et c'est pas encore l'heure de dormir !
Je subis littéralement le parcours, seul le lever du soleil viendra enfin mettre fin à ce calvaire (temporairement) !
Alors que je suis encore sur les hauteurs, à l'horizon le soleil se lève sur le Mont Blanc, c'est bon, je ne dors plus et mon esprit est ailleurs du coup les kilomètres passent mieux même si physiquement rien n’a changé. L'allure reste la même, pas vraiment celle que j’attendais... (dommage, j'ai pas pensé à sortir le téléphone pour immortaliser le moment)
La lassitude revient malheureusement assez vite ! Je commence à alterner marche et course même sur certaines portions « faciles », ma foulée est extrêmement lourde et il me faut faire de gros efforts pour essayer de ressembler à un coureur. Je range alors la frontale lors d’une de mes pauses marche et continue mon bonhomme de chemin. C'est ainsi que j'arrive péniblement au dernier ravito, au pied de la cote des aqueducs à Beaunant après 4h53 de course (1h51 depuis le dernier ravito pour 14,1 km et 132 m D+).
Je me pose un petit moment, il me reste 7 km mais j’ai mal partout (articulations, muscles) et surtout j'en ai ras le bol ! Depuis un bon moment je sais que les objectifs 5h et 5h30 sont bien loin, je suis conscient qu’il me reste au moins une heure de course (si j'arrive à me motiver à courir un peu).
J'envoie quelques messages par téléphone à la recherche d’un peu de soutien, je mange (fromage et saucisson), je bois puis avant de trop me refroidir je repars...
J’entame la cote des aqueducs, à cet instant j’en ai vraiment marre !!! Je me demande pourquoi je me suis inscrit sur 45 km ?!? Les 25 premiers étaient tellement bien, ça aurait été largement suffisant !!!
Je suis toujours au fond du gouffre mentalement, j’en ai même les larmes au yeux. Je ne veux pas abandonner mais je sais que les derniers kilomètres vont être très durs !
Je monte tranquillement en marchant, là au moins je n’ai pas trop l’impression de me traîner par rapport aux autres coureurs.
Arrivé en haut, il est tant de relancer, j’essaie de m’accrocher à chaque concurrent qui me double mais je n’y arrive pas. De temps en temps je m’arrête pour marcher. J’essaie de me mettre des petits objectifs, faciles à atteindre pour me remotiver un peu : courir 5 minutes et après un peu de repos, courir 1 km, essayer de suivre ce V3 (ou peut être même V4) qui vient de me doubler... ça me permet de garder un minimum de rythme même si c’est vraiment pas glorieux. J’essaie de reprendre un peu le dessus en me disant que les concurrents solo doivent être bien plus fatigués que moi et pourtant, eux, ils courent !
Je continue de subir, la descente sur Lyon quasiment entièrement bitumée n’est pas vraiment des plus plaisante... Heureusement les fameuses 180 marches se profilent enfin.
On arrive alors sur Lyon, passage pas vraiment glamour pour traverser le Rhône et la Saône puis 2 derniers kilomètres pour arriver à Gerland. Cette fois c’est bon, je me décide à ne plus marcher pour essayer de finir comme un vrai coureur !
Malheureusement au niveau du dernier kilomètre, alors que j’essaie d’accélérer un peu, je suis pris d’une crampe à l’arrière de la cuisse gauche... ça menaçait depuis un moment mais j’avais réussi à y échapper jusqu’à présent. Je m’étire un peu, je bois et je repars en grimaçant. Le dernier kilomètre se passera finalement plutôt bien, à un train de sénateur.
Dernier virage à gauche : 150m avant l’arrivée ! Quelques amies m’encouragent juste avant d’entrer dans le palais des sports. Je franchis la ligne, enfin ! Le temps, la douleur, la fatigue... tout est oublié en franchissant cette ligne d’arrivée ! Je suis de nouveau à 2 doigts de pleurer mais cette fois c’est de la joie ! Je l’ai fait, j’ai bouclé mes 45 km et je suis super fier ! D’un autre côté je me sens tout petit à côté de tous ces finishers de la SaintéLyon en solo et super admiratif !!!
Bilan de la course :
Kms 45.64 km
Temps 05:55:53
Allure Moy 7'47"/km soit 7.69 km/h
FC Maxi 177 (89%)
FC Moy 160 (81%)
Une fois le moment émotion passé, je subis le contre coup de l'arrivée. Comme j’y suis maintenant habitué, je suis obligé de m'asseoir pour reprendre mes esprits. Je me ravitaille, je retrouve mes amis et j'en profite pour me changer avant de prendre la direction du maxi brunch organisé par d’autres amies qui ne participaient pas à la course.
Il y a de tout à manger et c'est l'occasion de revenir sur nos relais respectifs, notre ressenti sur la nuit écoulée.
Chapitre 5 : Débriefing
Ces 45km ont été vraiment très contrastés pour moi.
Une première moitié de course vraiment super, j'ai adoré le tracé, l'ambiance, tout était vraiment bien et je me sentais vraiment bien ! Je suis assez content de cette première partie de course, plutôt bien gérée. Par contre le point négatif de ce début de course c'est qu’elle a été très éprouvante mentalement ! L'attention demandée pour éviter les plaques de verglas, pour zigzaguer entre les concurrents dans les descentes tout en évitant de perdre une cheville sur une racine ou une pierre... tout ça a demandé beaucoup de concentration et a encore ajouté à la fatigue due au manque de sommeil.
La 2ème partie a été très chaotique !!! Le parcours était normalement bien plus roulant mais j'ai eu beaucoup de mal à avancer. Je ne pensais pas finir en negative split mais au moins maintenir une allure correcte (j'aurais bien aimé tourné autour de 9km/h)... Au final, j'ai pris assez peu de plaisir sur cette portion, je n'arrivais pas à reprendre le dessus mentalement, j'étais comme spectateur de cette fin de course, totalement passif... J’étais pas vraiment dans la spirale de la pensée positive et du coup difficile de se motiver.
Au final, je garde quand même un super souvenir de cette course et beaucoup de fierté d’être arrivé au bout même si ce fut dans la douleur. Ce qui est sûr c'est que je reviendrai sur cette course mythique qu’est la SaintéLyon, je ne sais pas encore sur quelle distance mais je reviendrai car c'est quand même vraiment un bel événement de fin d'année ! Peut être que je prendrais ma revanche sur ce relais ou sur la SaintExpress ou alors je reviendrais seulement pour le plaisir, le partage avec un relais plus court, il reste un partie que je n’ai pas encore courue entre Saint Christo et Sainte Catherine !
C'est bon c'est la fin !!! Vous êtes finisher du CR, félicitations !!!
par Hisoka88
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- lili_java
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Réponse de lili_java sur le sujet Re: SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ??
Posted il y a 10 ans 11 mois #284414
Bravo Quentin pour cette course et ces 45 km de warrior ! Bel exploit, beau challenge. Ca t as demandé beaucoup d energie, beaucoup de reprise et relance et de puiser dans tes ressources. Chapeau bas ! Le cross du mont-blanc n a qu a bien se tenir.
Felicitations et merci pour ce Cr exaltant, on s y croirait, les paysage en moins
Felicitations et merci pour ce Cr exaltant, on s y croirait, les paysage en moins
par lili_java
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- chris55
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Réponse de chris55 sur le sujet Re: SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ??
Posted il y a 10 ans 11 mois #284435
Bravo Quentin , tu as réussi ta course même si celle ci ne c'est pas passé comme t'aurai voulu .
45kms sur un parcours accidenté , verglas , nuit , etc ..... c'est quand même pas rien
Moi je dit CHAPEAU !!!!! Une telle course demande beaucoup d’énergie et de volonté
Encore Félicitation pour ça et Merci de nous avoir fait vivre ta course a travers ce CR
Bon repos et bonne fin d'année a toi
45kms sur un parcours accidenté , verglas , nuit , etc ..... c'est quand même pas rien
Moi je dit CHAPEAU !!!!! Une telle course demande beaucoup d’énergie et de volonté
Encore Félicitation pour ça et Merci de nous avoir fait vivre ta course a travers ce CR
Bon repos et bonne fin d'année a toi
par chris55
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Réponse de taek78run sur le sujet Re: SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ??
Posted il y a 10 ans 11 mois #284441
J'ai eu tout le plaisir de lire ton CR ce matin dans le train.
Tout d'abord félicitation encore une fois , je me rend compte que la 2e partie de la course a été vraiment dure !!
On se rend bien compte que cette course est tout sauf facile, la nuit, le froid, le verglas etc... et surtout pour toi le manque de sommeil .
La 2e partie semble assez monotone, passer des chemins de forêt à du bitume , c'est sûr que ça n'est pas des plus agréables, ajoute à cela une fatigue physique légère et un gros manque de sommeil , on comprend ta souffrance .
Ton chrono est loin de démontrer ton meilleur niveau mais tu reviendras prendre un revanche
La prochaine fois essaie de partir plus tôt / de dormir (boule caisse, cache yeux comme dans l'avion) , fait la st express ou le relais mais sur la 1ere partie !
Merci pour ton CR toujours agréable à lire.
Tout d'abord félicitation encore une fois , je me rend compte que la 2e partie de la course a été vraiment dure !!
On se rend bien compte que cette course est tout sauf facile, la nuit, le froid, le verglas etc... et surtout pour toi le manque de sommeil .
La 2e partie semble assez monotone, passer des chemins de forêt à du bitume , c'est sûr que ça n'est pas des plus agréables, ajoute à cela une fatigue physique légère et un gros manque de sommeil , on comprend ta souffrance .
Ton chrono est loin de démontrer ton meilleur niveau mais tu reviendras prendre un revanche
La prochaine fois essaie de partir plus tôt / de dormir (boule caisse, cache yeux comme dans l'avion) , fait la st express ou le relais mais sur la 1ere partie !
Merci pour ton CR toujours agréable à lire.
par taek78run
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Réponse de Guéna sur le sujet Re: SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ??
Posted il y a 10 ans 11 mois #284447
Bravo pour ta course ! Tu es allé au bout de la distance et te voilà "baptisé" au-delà du marathon !
par Guéna
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Réponse de Snarf31 sur le sujet Re: SaintéLyon 2013 en relais : descente aux enfers ??
Posted il y a 10 ans 11 mois #284457
Bonjour et merci pour ton récit.
Je me suis retrouvé dans certains passages. Autant la première partie me semble sympa, autant la seconde partie me parait ennuyeuse au possible
Le bitume, de longues lignes droites quand on fait du trail, cherchez l'erreur
Bonne récup
Je me suis retrouvé dans certains passages. Autant la première partie me semble sympa, autant la seconde partie me parait ennuyeuse au possible
Le bitume, de longues lignes droites quand on fait du trail, cherchez l'erreur
Bonne récup
par Snarf31
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