TGV 2013 - retour à la montagne...
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Top départ !
5h15 du matin, dans les rues plates et goudronnées de pralognan on se croirait parti pour un marathon à du bon 13-14 km/h.
Il a plu cette nuit, les bancs de brouillards s'élèvent des forêts, il fait encore nuit mais on commence à y voir clair.
Courir est (re)devenu un plaisir à part entière ces derniers mois et années.
Partir en courant, la nuit, dans les bois, avec un sac à dos pour 5 à 10h est relativement naturel et surtout source d'un grand bien-être. J'ai passé beaucoup de temps ces dernières semaines sur les sentiers du beaujolais ou des montagnes proches pour préparer ce trail. Les sorties de 4 à 7h ont été nombreuses et j'ai avalé des km et du D+. Je suis content de prendre le départ de ce TGV 2013 d'une part parce que l'an dernier une entorse à la cheville m'avait empêché de le courir et d'autre part parce que j'ai le sentiment d'être prêt. je n'ai pas trop mal négocié la transition marathon - trail en avril. Après un marathon difficile et mal géré, je me suis moins pris la tête et ai géré au feeling : garder de la vitesse sur plat et en côte et faire du volume (en km et en D+). rien de plus, rien de moins.
On aborde déjà le chemin qui va nous mener d'ici 1h au rocher de Villeneuve, sympathique sommet au dessus d'alpages bien raides. Le rythme est soutenu, tout le monde court. Je suis dans un gros peloton de tête qui s'étire quand même méchamment vers l'avant où c'est parti très vite. Cela dit, les allures des premiers ne sont pas supersoniques, ils sont suivables sur la première montée par exemple. Pour l'heure, fidèle à ma stratégie à la noix pré-établie (cf mon suivi), je monte un peu sur la réserve et je marche déjà assez souvent. Je suis bien mais le cardio est déjà trop haut : 165-166. J'avais dit 153 max en montée, 155 à la rigueur et 160 devait donner l'alerte.
- Bon bin ralentis alors...
- Nan !
La semaine dernière en reco sur ces mêmes pentes du rocher de Villeneuve, je maintenais ma FC facile à 153 tout en avançant très bien. Quel plaisir ce fut cette montée solitaire dimanche dernier. J'étais arrivé en haut du rocher en me disant que le TGV devait bien se passer. L'objectif affiché était un top30. L'objectif moins avouable : aller chercher sous le top 20 et voir où se situait le top10 .
Il y a eu des hauts et des bas dans cet entrainement de 11 semaines (dont 2 de récup post marathon). Cette belle montée sèche la semaine dernière mais aussi cette longue sortie de 7h avec Béné où j'ai eu terriblement mal à un panari et à un métatarse enflammé; je me trainais avec douleur à 6 km/h en espérant que ça finisse.
Je pense à ça en montant, rien n'est jamais acquis, surtout pas sur du long.
Pour l'heure, le coeur trop haut, je me situe dans le top 30 ou 40 et mesure bien que mon objectif du jour n'est pas gagné du tout. Je décide de rester sur mes puls FCentrainement + 10 donc j'essaye de me modérer à 163 en montée.
ça y est, on sort de la forêt, c'est le petit jour; des bénévoles sont là, une petite bougie posée sur un rocher.
Le terrain est très gras. La vue sur la vallée embuée splendide.
La montée au col dans l'alpage est très raide, je me cale dans le rythme de 3 autres coureurs avec lesquels je vais plus ou moins rester jusqu'à Peclet. Je parviens à garder une FC de 158-159 un peu plus rassurante que lors de la montée en forêt.
On passe le col, il reste encore 4 grands lacets. Seulement 3.
ça y est les premiers redscendent. Tout le monde a l'air de les connaître. "mais si, c'est Pommeret, c'est machin, ceux qu'on voit dans les magazines". Bon bin désolé, je ne suis pas physionomiste et puis surtout, la vache, ils vont vite : va reconnaître un gars que tu connais pas et qui descend à fond
Allez, c'est parti : descente !
A notre tour de croiser du monde. Très vite ce sera Jérôme de ccap (papadje). Rencontre furtive sur la ligne de départ il y a de ça 1h et déjà il est mon meilleur supporter.
- "Allez Robin, c'est bien".
Dans l'alpage raide et gras on va croiser 400 personnes, l'horreur. C'est hyper casse gueule, on est obligé de couper des lacets dans les herbes hautes de 50 à 60cm, pompes mouillées intégralement et instantanément . Les chevilles vrillent un peu, ça glisse, ça se rattrape, tout ça est du dérapage contrôlé.
Au passage, j'entends un gars me dire que je suis 27ème. OK, top 30 mais derrière ça avoine sec, je comprends que rester à cette place sera déjà pas mal. je me fixe ça comme objectif du jour.
Levée du jour sur le col à l'ouest au dessus de nous.
Je retrouve ces lumières que j'ai tant admiré plus jeune en montagne. Cette lumière un peu rosée du matin qui, sur les tons froids de la pierre et de la neige, crée un contraste un peu irréel. Je n'ai jamais couru de trail mais je ne découvre pas la montagne aujourd'hui. Je m'y sens bien depuis mes 3 ou 4 ans pour autant que j'ai des souvenirs... J'y ai passé tout mon temps de jeune adulte-étudiant durant des étés sans le sou mais parfaitement heureux à rêver de courses en montagne et à en réaliser un certain nombre. Levé du jour sur le col et j'ai 20 ans !
Une longue descente de 8-9 km commence sur une piste forestière caillouteuse essentiellement. Je perds un peu de terrain mais rien de dramatique. Je garde les gars à vue. je n'en fais pas des tonnes car je vois que mon coeur ne redescend pas; je reste à 155-156 soit plus de 80% de FCM, c'est pas la situation rêvée pour 8-9h d'effort. Je gère mon alimentation : gorgées de boissons énergétiques et une barre "maison" à la descente. Très bonne à l'entrainement mais là j'ai déjà du mal à la finir. je me force, c'est important; surtout à cette vitesse.
OK, on est déjà à pralo, 1km de goudron, je prépare mon ravito. J'ai récupéré 2 gars à la descente . Mais je reperds 3 ou 4 places au ravito.Je m'arrête 1min30 je pense (remplissage du camel back en prévision de la longue montée à peclet, 17-18km, grignotage...). Les autres sont restés 30" . Je mesure à cet instant seulement que je suis en COURSE, je suis pas en ballade rapide en montagne. Tu te laisses un peu aller et tu perds 10 places.
Je repars en trottinant, je reprends doucement les 3 places perdues. Je parle à chaque personne que je double, lui demandant si ça va (à la fois une politesse élémentaire en montagne et une info précieuse pour le compétiteur ).
Les rythmes et les groupes se font. Au parking avant la montée des Nants, On est un groupe de 4. Je suis resté à 160 sur le chemin forestier pour les reprendre.
Dans la montée des nants, je mange de nouveau, je suis très bien et je me force à rester derrière le groupe, je retombe à 155 et me donne ainsi un peu de sécurité. L'un des 4 explose littéralement à la montée.
J'ai froid aux doigts, je souffle dessus pour récupérer la circulation sanguine. On est à l'ombre depuis ce matin 5h15.
Il est bientôt 8h30 et les premiers rayons de soleil nous touchent juste en arrivant sur les balcons de la vanoise, très beau mais trop court sentier dominant le vallon de peclet. Déjà l'on redescend sur le roc de la pêche. Je perds et gagne des places selon les arrêts de chacun mais grosso modo, je suis toujours 25-26 ème.
Je négocie la longue montée à Peclet en marchant beaucoup à 156-158 de FC. Je double 2 ou 3 gars et me fais doubler par l'un des 4 de la montée des Nants. Il monte tout en courant , j'apprendrai beaucoup en le suivant aujourd'hui ; il prend du champ. C'est normal il est meilleur (il finira 10ème avec une énorme remontée à la fin où il avait gardé beaucoup de jus) mais c'est aussi parce que je ne suis pas assez dans la course. J'ai l'habitude de marcher vite en montagne mais pas de faire la course.
- Allez , bordel, relance. ça s’aplatit, fais comme lui, cours !
Et me voilà à courir dès que je peux pour rejoindre Peclet. Je perds finalement peu de terrain par rapport à lui et j'en gagne sur mes suivants. Merci Bruno
On croise les premiers. Gros gros trou entre les 5 premiers et le reste. les 5 premiers sont intouchables, les autres, je les croise beaucoup plus près du refuge. Certains qui finiront dans les 10 premiers, je les croise à 100m du refuge. Je suis pas mal, ça me donne un bon moral.
Arrivé au refuge, je me nourris, je reprépare ma boisson énergétique et je m'inquiète d'une gêne dans la chaussure droite. Une ampoule se prépare sous la voute plantaire. Je prends le temps d'enlever ma chaussure, jauger les dégâts (ça va), je sèche le pied, remets la chaussette bien en place et redécolle. les autres sont repartis depuis longtemps malgré mes 2 petites minutes de pause .
Mais voilà, je suis un perdreau de l'année en trail mais pas en montagne. je sais que le temps perdu à vérifier mes pieds me permettra éventuellement de finir. Des névés, j'en ai descendu plus d'un en courant. Jeune, de retour de course, c'était le sport national, trouver les langues de neige les plus longues possibles pour les descendre tout droit en glissade contrôlée et ainsi s'économiser les chocs de 200m de D-
Il n'y a pas beaucoup de névés sous Peclet mais j'en ai repéré un grand où les premiers ont fait comme moi : droit dedans. Je récupère un gars comme ça. De retour dans la caillasse, je commence doucement à avoiner (cf ma stratégie à la noix) et à me rendre compte qu'en réalité la descente ne semble pas être un point si faible que cela, je reprends même plutôt du monde et commence sérieusement à croire au top30. je suis 25ème et les suivants sont maintenant relativement loin.
je viens de croiser jérome qui m'encourage.
Plus bas, j'entends un "allez Robine" (avec le e s'il vous plaît ) ... ça ne peut être que Yann (Yméguira sur le forum). je sais qu'il doit être au TGV mais on ne se connaît que par nos avatars respectifs sur le site et le gars me reconnaît alors que je descends comme un calu à 14-15 à l'heure. Il est fort le bougre ! . On fera un peu connaissance sur la ligne d'arrivée.
Je croise Béné aussi pour qui tout à l'air de bien se passer. Son objectif est de finir et je constate à son visage qu'elle a bien su s'économiser jusque là. Impecc, elle va se faire plaisir sur la suite.
Moi je suis déjà dans la remontée de 200 m de D+ sur les flans du petit mont blanc.
Je fais le trou derrière et je reprends quelques centaines de mètres sur 2 concurrents.
Là aussi, je comprends ce qu'est une COURSE. je suis plutôt sur le devant et personne ne se ballade. Je vois mes 2 gugusses visiblement un peu plus fatigués que moi (je finirai 15 à 20 min avant eux) relancer à chaque vague replat.
- Allez Diablo, t'es pas en ballade, relance aussi Dur.
Longue descente jusqu'à Pralo.
Petit check up : aucune douleur de genou, je suis musculairement bien, la gêne est de plus en plus prononcée sous la voûte du pied droit, j'ai une petite inflammation à l'avant de la cheville droite.
Pralo. km 56. J'ai repris les 2 gars devant moi et je discute avec eux jusqu'au ravito.
C'est dingue l'effet du long : je suis déjà à pralo, il est 11h20, je n'ai "plus que" une montée à faire et ce sera bouclé et j'ai l'impression d'être parti il y a si peu de temps. Subtile sensation de présence au monde et à son corps. J'adore
Je fais le plein au ravito, je mange ce qui passe , je choisis parmi mes multiples barres maison ce qui me fait envie.
J'ai mal au pied droit. Je laisse partir les 2 gars du ravitos et je change mes chaussettes. Je me sèche les pieds avec du sopalin, je m’assoies... Je me presse doucement. L'un des 2 gars est reparti du stand avec un sandwich énorme avec 2tranches de pain. "toi mon gaillard, t'es cuit et recuit" . L'autre sera plus dur à rattraper.
3 min, 3min30" en tout ?
C'est reparti, y'a plus qu'à tout donner !
Je reprends vite l'homme sanwich . Je n'ai plus mal au pied droit mais me découvre un méchant pincement au talon gauche : ampoule. j'applique le traitement habituel dans pareilles circonstances : le mépris . Plus rien à f.... Maintenant, faut y aller, faut finir. je suis 24 ème et c'est pas dit que je ne peux pas regratter des places.
Je suis reparti à 155 dans la très raide montée du Bochor. je reprends doucement le 23ème dans les premiers lacets, sous un soleil de plomb . Je compte me reposer un peu derrière lui mais il me cède la place tout de suite. Cela m'oblige à continuer sur ma lancée et à veiller à lui prendre du champ lacet après lacet. Et ça marche !
Je débouche sur les pistes de ski du Bochor et j'aperçois le 22ème devant . Toi mon gaillard...
je le reprends avant de basculer dans la longue traversée vers les barmettes. Je rlance encore quand ça s'applatit, plus pour casser mon faux rythme finissant que pour gagner du temps. J'essaye de rester dans la course.
Honnêtemet, à ce stade, c'est un peu long; batailler, batailler et batailler encore alors qu'on pourrait faire la sieste dans les alpages, le dilemne est de taille. Ma première expérience de trail me plaît mais pas tous les we ni tous les mois. S'entrainer en courant en montagne, bonheur absolu. faire la course tous les dimanche en montagne, très peu pour moi; je n'ai pas vu une marmotte ou un chamois de la journée... ça ne m'était encore jamais arrivé en montagne...
Aux barmettes, il me reste encore 500m de D+, je sais que je finirai mais un bon coup de bambou me saisit. Une bonne vieille hypo des familles et une fatigue cardiaque après 6h40 de course.
Vous savez qu'elle fut la durée de ma plus longue sortie à l'entrainement ? 6h40 !
Alors, hasard ?
Je croise les 2 premiers. Je les encourage; dans 30 min ils sont arrivés . L'un des deux au moins me remercie. Je trouve ça sport. Quelques rares parmi les premiers (que j'ai toujours encouragé) sont restés muets du début à la fin de la course, pas un mot, pas un pouce levé, rien. Attends que je récupère un demi km/h de vma tiens... ...Mais dans l'ensemble, l'ambiance est cool et très sport.
Je galère et que je vois bien mon rythme chuté méchamment; je double encore les randonneurs mais juste... 500m comme ça et je peux vite tomber dans le classement. je maintiens l'effort et reste lucide : je me force à manger ce qui passe bien. je passe à une barre salée; j'en avale la moitié avec plaisir; ça change de goût. mais l'autre moitié ne passe pas. j'essaye avec un gâteau sport à la figue ("maison" toujours... ). Super, ça passe. Je bois. Je m'accroche à mes bâtons et oublie un peu ce qui reste à faire.
Un concurrent jamais vu jusque là me double comme une balle. Il a dû faire un début de course très prudent. Chapeau ! Il a un beau rythme. 23ème donc !
Celui que j'ai doublé au bochor me redouble.
24 ème !
Je ne m'accroche pas, je gère maintenant mon effort en solitaire.
Le lac des vaches arrive. Je suis encouragé à tout rompre par un groupe de randonneurs. Il me reste 250m, je vais un peu mieux, je limite les écarts et reprends un concurrent
23ème ! .
Le moral est de toute façon excellent , je sais que dans 15' le plus dur sera fait, je suis maintenant confiant sur mes capacités à tenir en descente. Je cours sur la neige.
Ravito !
Il fait beau, les gens sont sympas, je me nourris bien, je bois un peu et je ne traine pas. Je repars en laissant du monde au ravito mais là je ne compte plus, je fais de mon mieux pour terminer vite.
Je redescends la neige à fond et récupère un concurrent encore. J'ai une gniak d'enfer , il n'a aucune chance. Il va s'accrocher mais je vais descendre les pentes raides tout droit sur les cuisses et vers l'Arcellin, sur un long chemin carrossable je vais faire un gros km tout au train, façon fin de marathon et vais gagner sur lui 3' à l'arrivée.
Sous le lac des vaches, j'étais déjà euphorique et j'ai croisé Jérôme en l'encourageant pour sa dernière montée...
Je reste vigilant dans cette fin de descente menée à 13 à l'heure. La cheville vrille doucement dans un virage. je dois rester vigilant. Je profite. je suis quand même un peu ému, bien d'être en montagne, bien dans mon corps, heureux d'avoir bouclé ce sacré beau parcours que les 3 premiers jugeront difficile en interview sur le podium (en particulier la dernière montée. Tu m'étonnes ). Je suis satisfait enfin de faire un bon classement qui n'était pas gagné au départ.
Je songe aussi que les temps ont changé. On court en montagne, le monde se rétrécit et les espaces sauvegardés aussi.
je ne critique pas là la pratique du trail dont l'impact sur le moyen terme est inexistant (surtout si on limite le nombre de participats).Non, je dis que le parc de la vanoise, les parcs nationaux sont minuscules et de plus en plus cernés par les espaces de ski aménagés. Une économie en perte de vitesse depuis les années 90 mais qui continue à bétonner et bulldozériser tout ce qu'elle peut : piste large et lisse pour éviter tout accident, réserve artificielle d'eau, liaison de cols par route carrossable, complexes hôtelier ou résidentiel tout confort à 4000 euros le m2.
Je songe à mes 20 ans quand je traversais le gr5 du léman à la méditérranée et où, du lac des vaches, on ne voyait que murets de pierre et forêts jusqu'à pralo que l'on rejoignait par un sentier magnifique en lacet dans la forêt.
Je songe à mes 30 ans quand traversant cette fois tout l'arc alpin, j'avais voulu repasser à pralo, juste pour cette belle descente. J'y avais trouvé un télésiège en pérparation et une forêt ouverte en 2 au bulldozer.
Je constate qu'aujourd'hui, juste après le replat du lac des vaches, dès 2200 m d'altitude, j'aperçois la station terminale de ce fameux télésiège. La nature sauvage et préservée a réculé encore.
Jusqu'à quand ?
Hop là, je sors de mes songes, je déboule dans les rues de pralo.
Juste pour le plaisir, j'allonge la foulée et je profite de ce beau moment.
C'est sympa, les gens dans la rues applaudissent, félicitent.
Je passe la ligne en 8h33 et en 19ème position.
Contrat rempli ! Trailer heureux.
5h15 du matin, dans les rues plates et goudronnées de pralognan on se croirait parti pour un marathon à du bon 13-14 km/h.
Il a plu cette nuit, les bancs de brouillards s'élèvent des forêts, il fait encore nuit mais on commence à y voir clair.
Courir est (re)devenu un plaisir à part entière ces derniers mois et années.
Partir en courant, la nuit, dans les bois, avec un sac à dos pour 5 à 10h est relativement naturel et surtout source d'un grand bien-être. J'ai passé beaucoup de temps ces dernières semaines sur les sentiers du beaujolais ou des montagnes proches pour préparer ce trail. Les sorties de 4 à 7h ont été nombreuses et j'ai avalé des km et du D+. Je suis content de prendre le départ de ce TGV 2013 d'une part parce que l'an dernier une entorse à la cheville m'avait empêché de le courir et d'autre part parce que j'ai le sentiment d'être prêt. je n'ai pas trop mal négocié la transition marathon - trail en avril. Après un marathon difficile et mal géré, je me suis moins pris la tête et ai géré au feeling : garder de la vitesse sur plat et en côte et faire du volume (en km et en D+). rien de plus, rien de moins.
On aborde déjà le chemin qui va nous mener d'ici 1h au rocher de Villeneuve, sympathique sommet au dessus d'alpages bien raides. Le rythme est soutenu, tout le monde court. Je suis dans un gros peloton de tête qui s'étire quand même méchamment vers l'avant où c'est parti très vite. Cela dit, les allures des premiers ne sont pas supersoniques, ils sont suivables sur la première montée par exemple. Pour l'heure, fidèle à ma stratégie à la noix pré-établie (cf mon suivi), je monte un peu sur la réserve et je marche déjà assez souvent. Je suis bien mais le cardio est déjà trop haut : 165-166. J'avais dit 153 max en montée, 155 à la rigueur et 160 devait donner l'alerte.
- Bon bin ralentis alors...
- Nan !
La semaine dernière en reco sur ces mêmes pentes du rocher de Villeneuve, je maintenais ma FC facile à 153 tout en avançant très bien. Quel plaisir ce fut cette montée solitaire dimanche dernier. J'étais arrivé en haut du rocher en me disant que le TGV devait bien se passer. L'objectif affiché était un top30. L'objectif moins avouable : aller chercher sous le top 20 et voir où se situait le top10 .
Il y a eu des hauts et des bas dans cet entrainement de 11 semaines (dont 2 de récup post marathon). Cette belle montée sèche la semaine dernière mais aussi cette longue sortie de 7h avec Béné où j'ai eu terriblement mal à un panari et à un métatarse enflammé; je me trainais avec douleur à 6 km/h en espérant que ça finisse.
Je pense à ça en montant, rien n'est jamais acquis, surtout pas sur du long.
Pour l'heure, le coeur trop haut, je me situe dans le top 30 ou 40 et mesure bien que mon objectif du jour n'est pas gagné du tout. Je décide de rester sur mes puls FCentrainement + 10 donc j'essaye de me modérer à 163 en montée.
ça y est, on sort de la forêt, c'est le petit jour; des bénévoles sont là, une petite bougie posée sur un rocher.
Le terrain est très gras. La vue sur la vallée embuée splendide.
La montée au col dans l'alpage est très raide, je me cale dans le rythme de 3 autres coureurs avec lesquels je vais plus ou moins rester jusqu'à Peclet. Je parviens à garder une FC de 158-159 un peu plus rassurante que lors de la montée en forêt.
On passe le col, il reste encore 4 grands lacets. Seulement 3.
ça y est les premiers redscendent. Tout le monde a l'air de les connaître. "mais si, c'est Pommeret, c'est machin, ceux qu'on voit dans les magazines". Bon bin désolé, je ne suis pas physionomiste et puis surtout, la vache, ils vont vite : va reconnaître un gars que tu connais pas et qui descend à fond
Allez, c'est parti : descente !
A notre tour de croiser du monde. Très vite ce sera Jérôme de ccap (papadje). Rencontre furtive sur la ligne de départ il y a de ça 1h et déjà il est mon meilleur supporter.
- "Allez Robin, c'est bien".
Dans l'alpage raide et gras on va croiser 400 personnes, l'horreur. C'est hyper casse gueule, on est obligé de couper des lacets dans les herbes hautes de 50 à 60cm, pompes mouillées intégralement et instantanément . Les chevilles vrillent un peu, ça glisse, ça se rattrape, tout ça est du dérapage contrôlé.
Au passage, j'entends un gars me dire que je suis 27ème. OK, top 30 mais derrière ça avoine sec, je comprends que rester à cette place sera déjà pas mal. je me fixe ça comme objectif du jour.
Levée du jour sur le col à l'ouest au dessus de nous.
Je retrouve ces lumières que j'ai tant admiré plus jeune en montagne. Cette lumière un peu rosée du matin qui, sur les tons froids de la pierre et de la neige, crée un contraste un peu irréel. Je n'ai jamais couru de trail mais je ne découvre pas la montagne aujourd'hui. Je m'y sens bien depuis mes 3 ou 4 ans pour autant que j'ai des souvenirs... J'y ai passé tout mon temps de jeune adulte-étudiant durant des étés sans le sou mais parfaitement heureux à rêver de courses en montagne et à en réaliser un certain nombre. Levé du jour sur le col et j'ai 20 ans !
Une longue descente de 8-9 km commence sur une piste forestière caillouteuse essentiellement. Je perds un peu de terrain mais rien de dramatique. Je garde les gars à vue. je n'en fais pas des tonnes car je vois que mon coeur ne redescend pas; je reste à 155-156 soit plus de 80% de FCM, c'est pas la situation rêvée pour 8-9h d'effort. Je gère mon alimentation : gorgées de boissons énergétiques et une barre "maison" à la descente. Très bonne à l'entrainement mais là j'ai déjà du mal à la finir. je me force, c'est important; surtout à cette vitesse.
OK, on est déjà à pralo, 1km de goudron, je prépare mon ravito. J'ai récupéré 2 gars à la descente . Mais je reperds 3 ou 4 places au ravito.Je m'arrête 1min30 je pense (remplissage du camel back en prévision de la longue montée à peclet, 17-18km, grignotage...). Les autres sont restés 30" . Je mesure à cet instant seulement que je suis en COURSE, je suis pas en ballade rapide en montagne. Tu te laisses un peu aller et tu perds 10 places.
Je repars en trottinant, je reprends doucement les 3 places perdues. Je parle à chaque personne que je double, lui demandant si ça va (à la fois une politesse élémentaire en montagne et une info précieuse pour le compétiteur ).
Les rythmes et les groupes se font. Au parking avant la montée des Nants, On est un groupe de 4. Je suis resté à 160 sur le chemin forestier pour les reprendre.
Dans la montée des nants, je mange de nouveau, je suis très bien et je me force à rester derrière le groupe, je retombe à 155 et me donne ainsi un peu de sécurité. L'un des 4 explose littéralement à la montée.
J'ai froid aux doigts, je souffle dessus pour récupérer la circulation sanguine. On est à l'ombre depuis ce matin 5h15.
Il est bientôt 8h30 et les premiers rayons de soleil nous touchent juste en arrivant sur les balcons de la vanoise, très beau mais trop court sentier dominant le vallon de peclet. Déjà l'on redescend sur le roc de la pêche. Je perds et gagne des places selon les arrêts de chacun mais grosso modo, je suis toujours 25-26 ème.
Je négocie la longue montée à Peclet en marchant beaucoup à 156-158 de FC. Je double 2 ou 3 gars et me fais doubler par l'un des 4 de la montée des Nants. Il monte tout en courant , j'apprendrai beaucoup en le suivant aujourd'hui ; il prend du champ. C'est normal il est meilleur (il finira 10ème avec une énorme remontée à la fin où il avait gardé beaucoup de jus) mais c'est aussi parce que je ne suis pas assez dans la course. J'ai l'habitude de marcher vite en montagne mais pas de faire la course.
- Allez , bordel, relance. ça s’aplatit, fais comme lui, cours !
Et me voilà à courir dès que je peux pour rejoindre Peclet. Je perds finalement peu de terrain par rapport à lui et j'en gagne sur mes suivants. Merci Bruno
On croise les premiers. Gros gros trou entre les 5 premiers et le reste. les 5 premiers sont intouchables, les autres, je les croise beaucoup plus près du refuge. Certains qui finiront dans les 10 premiers, je les croise à 100m du refuge. Je suis pas mal, ça me donne un bon moral.
Arrivé au refuge, je me nourris, je reprépare ma boisson énergétique et je m'inquiète d'une gêne dans la chaussure droite. Une ampoule se prépare sous la voute plantaire. Je prends le temps d'enlever ma chaussure, jauger les dégâts (ça va), je sèche le pied, remets la chaussette bien en place et redécolle. les autres sont repartis depuis longtemps malgré mes 2 petites minutes de pause .
Mais voilà, je suis un perdreau de l'année en trail mais pas en montagne. je sais que le temps perdu à vérifier mes pieds me permettra éventuellement de finir. Des névés, j'en ai descendu plus d'un en courant. Jeune, de retour de course, c'était le sport national, trouver les langues de neige les plus longues possibles pour les descendre tout droit en glissade contrôlée et ainsi s'économiser les chocs de 200m de D-
Il n'y a pas beaucoup de névés sous Peclet mais j'en ai repéré un grand où les premiers ont fait comme moi : droit dedans. Je récupère un gars comme ça. De retour dans la caillasse, je commence doucement à avoiner (cf ma stratégie à la noix) et à me rendre compte qu'en réalité la descente ne semble pas être un point si faible que cela, je reprends même plutôt du monde et commence sérieusement à croire au top30. je suis 25ème et les suivants sont maintenant relativement loin.
je viens de croiser jérome qui m'encourage.
Plus bas, j'entends un "allez Robine" (avec le e s'il vous plaît ) ... ça ne peut être que Yann (Yméguira sur le forum). je sais qu'il doit être au TGV mais on ne se connaît que par nos avatars respectifs sur le site et le gars me reconnaît alors que je descends comme un calu à 14-15 à l'heure. Il est fort le bougre ! . On fera un peu connaissance sur la ligne d'arrivée.
Je croise Béné aussi pour qui tout à l'air de bien se passer. Son objectif est de finir et je constate à son visage qu'elle a bien su s'économiser jusque là. Impecc, elle va se faire plaisir sur la suite.
Moi je suis déjà dans la remontée de 200 m de D+ sur les flans du petit mont blanc.
Je fais le trou derrière et je reprends quelques centaines de mètres sur 2 concurrents.
Là aussi, je comprends ce qu'est une COURSE. je suis plutôt sur le devant et personne ne se ballade. Je vois mes 2 gugusses visiblement un peu plus fatigués que moi (je finirai 15 à 20 min avant eux) relancer à chaque vague replat.
- Allez Diablo, t'es pas en ballade, relance aussi Dur.
Longue descente jusqu'à Pralo.
Petit check up : aucune douleur de genou, je suis musculairement bien, la gêne est de plus en plus prononcée sous la voûte du pied droit, j'ai une petite inflammation à l'avant de la cheville droite.
Pralo. km 56. J'ai repris les 2 gars devant moi et je discute avec eux jusqu'au ravito.
C'est dingue l'effet du long : je suis déjà à pralo, il est 11h20, je n'ai "plus que" une montée à faire et ce sera bouclé et j'ai l'impression d'être parti il y a si peu de temps. Subtile sensation de présence au monde et à son corps. J'adore
Je fais le plein au ravito, je mange ce qui passe , je choisis parmi mes multiples barres maison ce qui me fait envie.
J'ai mal au pied droit. Je laisse partir les 2 gars du ravitos et je change mes chaussettes. Je me sèche les pieds avec du sopalin, je m’assoies... Je me presse doucement. L'un des 2 gars est reparti du stand avec un sandwich énorme avec 2tranches de pain. "toi mon gaillard, t'es cuit et recuit" . L'autre sera plus dur à rattraper.
3 min, 3min30" en tout ?
C'est reparti, y'a plus qu'à tout donner !
Je reprends vite l'homme sanwich . Je n'ai plus mal au pied droit mais me découvre un méchant pincement au talon gauche : ampoule. j'applique le traitement habituel dans pareilles circonstances : le mépris . Plus rien à f.... Maintenant, faut y aller, faut finir. je suis 24 ème et c'est pas dit que je ne peux pas regratter des places.
Je suis reparti à 155 dans la très raide montée du Bochor. je reprends doucement le 23ème dans les premiers lacets, sous un soleil de plomb . Je compte me reposer un peu derrière lui mais il me cède la place tout de suite. Cela m'oblige à continuer sur ma lancée et à veiller à lui prendre du champ lacet après lacet. Et ça marche !
Je débouche sur les pistes de ski du Bochor et j'aperçois le 22ème devant . Toi mon gaillard...
je le reprends avant de basculer dans la longue traversée vers les barmettes. Je rlance encore quand ça s'applatit, plus pour casser mon faux rythme finissant que pour gagner du temps. J'essaye de rester dans la course.
Honnêtemet, à ce stade, c'est un peu long; batailler, batailler et batailler encore alors qu'on pourrait faire la sieste dans les alpages, le dilemne est de taille. Ma première expérience de trail me plaît mais pas tous les we ni tous les mois. S'entrainer en courant en montagne, bonheur absolu. faire la course tous les dimanche en montagne, très peu pour moi; je n'ai pas vu une marmotte ou un chamois de la journée... ça ne m'était encore jamais arrivé en montagne...
Aux barmettes, il me reste encore 500m de D+, je sais que je finirai mais un bon coup de bambou me saisit. Une bonne vieille hypo des familles et une fatigue cardiaque après 6h40 de course.
Vous savez qu'elle fut la durée de ma plus longue sortie à l'entrainement ? 6h40 !
Alors, hasard ?
Je croise les 2 premiers. Je les encourage; dans 30 min ils sont arrivés . L'un des deux au moins me remercie. Je trouve ça sport. Quelques rares parmi les premiers (que j'ai toujours encouragé) sont restés muets du début à la fin de la course, pas un mot, pas un pouce levé, rien. Attends que je récupère un demi km/h de vma tiens... ...Mais dans l'ensemble, l'ambiance est cool et très sport.
Je galère et que je vois bien mon rythme chuté méchamment; je double encore les randonneurs mais juste... 500m comme ça et je peux vite tomber dans le classement. je maintiens l'effort et reste lucide : je me force à manger ce qui passe bien. je passe à une barre salée; j'en avale la moitié avec plaisir; ça change de goût. mais l'autre moitié ne passe pas. j'essaye avec un gâteau sport à la figue ("maison" toujours... ). Super, ça passe. Je bois. Je m'accroche à mes bâtons et oublie un peu ce qui reste à faire.
Un concurrent jamais vu jusque là me double comme une balle. Il a dû faire un début de course très prudent. Chapeau ! Il a un beau rythme. 23ème donc !
Celui que j'ai doublé au bochor me redouble.
24 ème !
Je ne m'accroche pas, je gère maintenant mon effort en solitaire.
Le lac des vaches arrive. Je suis encouragé à tout rompre par un groupe de randonneurs. Il me reste 250m, je vais un peu mieux, je limite les écarts et reprends un concurrent
23ème ! .
Le moral est de toute façon excellent , je sais que dans 15' le plus dur sera fait, je suis maintenant confiant sur mes capacités à tenir en descente. Je cours sur la neige.
Ravito !
Il fait beau, les gens sont sympas, je me nourris bien, je bois un peu et je ne traine pas. Je repars en laissant du monde au ravito mais là je ne compte plus, je fais de mon mieux pour terminer vite.
Je redescends la neige à fond et récupère un concurrent encore. J'ai une gniak d'enfer , il n'a aucune chance. Il va s'accrocher mais je vais descendre les pentes raides tout droit sur les cuisses et vers l'Arcellin, sur un long chemin carrossable je vais faire un gros km tout au train, façon fin de marathon et vais gagner sur lui 3' à l'arrivée.
Sous le lac des vaches, j'étais déjà euphorique et j'ai croisé Jérôme en l'encourageant pour sa dernière montée...
Je reste vigilant dans cette fin de descente menée à 13 à l'heure. La cheville vrille doucement dans un virage. je dois rester vigilant. Je profite. je suis quand même un peu ému, bien d'être en montagne, bien dans mon corps, heureux d'avoir bouclé ce sacré beau parcours que les 3 premiers jugeront difficile en interview sur le podium (en particulier la dernière montée. Tu m'étonnes ). Je suis satisfait enfin de faire un bon classement qui n'était pas gagné au départ.
Je songe aussi que les temps ont changé. On court en montagne, le monde se rétrécit et les espaces sauvegardés aussi.
je ne critique pas là la pratique du trail dont l'impact sur le moyen terme est inexistant (surtout si on limite le nombre de participats).Non, je dis que le parc de la vanoise, les parcs nationaux sont minuscules et de plus en plus cernés par les espaces de ski aménagés. Une économie en perte de vitesse depuis les années 90 mais qui continue à bétonner et bulldozériser tout ce qu'elle peut : piste large et lisse pour éviter tout accident, réserve artificielle d'eau, liaison de cols par route carrossable, complexes hôtelier ou résidentiel tout confort à 4000 euros le m2.
Je songe à mes 20 ans quand je traversais le gr5 du léman à la méditérranée et où, du lac des vaches, on ne voyait que murets de pierre et forêts jusqu'à pralo que l'on rejoignait par un sentier magnifique en lacet dans la forêt.
Je songe à mes 30 ans quand traversant cette fois tout l'arc alpin, j'avais voulu repasser à pralo, juste pour cette belle descente. J'y avais trouvé un télésiège en pérparation et une forêt ouverte en 2 au bulldozer.
Je constate qu'aujourd'hui, juste après le replat du lac des vaches, dès 2200 m d'altitude, j'aperçois la station terminale de ce fameux télésiège. La nature sauvage et préservée a réculé encore.
Jusqu'à quand ?
Hop là, je sors de mes songes, je déboule dans les rues de pralo.
Juste pour le plaisir, j'allonge la foulée et je profite de ce beau moment.
C'est sympa, les gens dans la rues applaudissent, félicitent.
Je passe la ligne en 8h33 et en 19ème position.
Contrat rempli ! Trailer heureux.
Last Edit:il y a 11 ans 4 mois
par robin
Dernière édition: il y a 11 ans 4 mois par robin.
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- papadje
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Réponse de papadje sur le sujet Re: TGV 2013 - retour à la montagne...
Posted il y a 11 ans 4 mois #248070J'adore
par papadje
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- Aquila
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Réponse de Aquila sur le sujet Re: TGV 2013 - retour à la montagne...
Posted il y a 11 ans 4 mois #248073
Très beau CR! Pour le reste, les mots me manquent. Alors juste un grand bravo!
par Aquila
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- Xav
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Réponse de Xav sur le sujet Re: TGV 2013 - retour à la montagne...
Posted il y a 11 ans 4 mois #248082
Superbe course et excellent CR !
Bravo Robin !!
Bravo Robin !!
par Xav
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- zet
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Réponse de zet sur le sujet Re: TGV 2013 - retour à la montagne...
Posted il y a 11 ans 4 mois #248092
super CR on se croit avec toi
et super perf !!
bravo
et super perf !!
bravo
par zet
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- leoxav
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Réponse de leoxav sur le sujet Re: TGV 2013 - retour à la montagne...
Posted il y a 11 ans 4 mois #248104
ENORMISSIME !!!! Ta performance et ton CR sont top du top, en plus tu écris super bien etje me vois à ta place (enfin avec pas mal de km/h en moins) !
bravo et merci pour ce très beau CR, il ne manque que les photos !
bravo et merci pour ce très beau CR, il ne manque que les photos !
par leoxav
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