75 km ?? Mais toi t'es ouf !!!
- deru84
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PREAMBULE
La plupart des gens à qui l'on dit que l'on va faire (ou que l'on a fait) une course de 75 km ont tous la même réaction : MAIS T'ES MALADE ?!?!?!??? 75 KM ???? T'ES FOU ?!?!?!?!?!
Et bien non. Je ne suis pas fou, et encore moins malade. L'envie de participer à cette course est le fruit, d'une part, d'une longue réflexion et, d'autre part, d'une certaine logique qui m'a tout d'abord amené à faire une course de 7,5 km (notez ici l'importance de la virgule) en 2008 pour ensuite passer d'un palier à l'autre en suivant une progression linéaire, course après course, année après année (semi-marathon, 32 km, marathon, 50 km, 61 km).
Le fou est celui qui, sur un coup de tête ou à la suite d'un pari stupide, s'aligne au départ d'un tel défi avec trois entraînements dans les jambes et qui croit connaître son corps parce qu'il sait qu'il a deux bras, deux jambes, un tronc et une tête. Le fou est celui qui se lance dans une telle aventure sans expérience de la course à pied ou en étant blessé. Le fou est celui qui participe à ce type de course sans avoir la conviction absolue qu'il peut y arriver.
Le samedi 15 juin 2013, à 7h20, au moment où je franchis la ligne de départ du Trail de l'Absinthe, je suis bien entraîné et ultra motivé. Je suis pleinement conscient de ce qui m'attend, des difficultés que je vais rencontrer et des souffrances que je risque d'endurer. C'est aussi pour ça que je suis là, pour satisfaire un besoin qui me pousse à aller chercher mes limites, à savoir jusqu'où je peux aller. Il n'y a donc chez moi aucun trace de folie.
AVANT LA COURSE
Les festivités commencent pour nous le vendredi soir déjà. Nous arrivons à Couvet peu avant 18h00, juste à temps pour assister à la très belle course de mon neveu qui, au prix d'un effort rondement mené (normal, la course a lieu sur l'anneau d'athlétisme), se classera finalement 5e de sa catégorie. Mon aîné peut aussi y participer, mais ce sont les châteaux gonflables qui trouvent finalement grâce à ses yeux. Après tout, il a encore toute la vie pour souffrir sur une piste cendrée. Nous passons le reste de la soirée avec mon beau-frère, ma belle-soeur et leurs enfants, profitons de la pasta party (si les choses jaunes et molles dans notre assiette peuvent être appelées "pâtes") et quittons les lieux vers 20h30. Mais beaux-parents nous logent dans leur chalet et vers 22h00, il est temps d'aller dormir.
Le samedi matin, je me lève à 5h30, déjeune légèrement, vérifie 12 fois mes affaires et à 6h15, ma femme et moi partons pour Couvet. Le ciel est couvert mais aucune pluie n'est annoncée. L'après-midi s'annonce même chaud et ensoleillé. A Couvet, je suis le premier à passer au contrôle matériel et à entrer dans le sas de départ. Ma femme m'accompagne, m'encourage, me mitraille et essaie de me détendre. Le sas se remplit et à 7h20, nous sommes près de 300 à partir à l'assaut du Val-de-Travers (130 inscrits au trail et env. 170 au marathon + relais).
LA COURSE
1ère partie : Couvet – La Baronne : 14,7 km, 863m D+Les 9 premiers kilomètres de ce trail nous emmènent jusqu'à Noiraigue. Nous longeons l'Areuse sur une jolie route plate tout d'abord goudronnée, puis forestière. Ce début de course permet à chacun de trouver son rythme. Le peloton s'étire naturellement, ressemblant dans certaines lignes droites à un long serpent profitant des premiers rayons de soleil de la journée. Je suis parti en queue de peloton et rattrape pas mal de coureurs sur cette première portion.
Après ces 9 premiers kilomètres arrive le premier ravitaillement. J'engloutis en vitesse un verre de coca, un morceau de banane et c'est parti pour la première ascension de la journée. Celle-ci doit nous emmener au sommet du Creux-du-Van, un magnifique cirque naturel de 1400m de large et 200m de haut. Les deux premiers km sont raides, mais je monte à un bon rythme et rattrape encore quelques coureurs. Aux Oeillons (km 10,7), je passe le check-point. Je suis 76e. Depuis les Oeillons jusqu'au sommet du Creux-du-Van, nous empruntons le Sentier des 14 Contours. Je reste scotché aux basques d'un marathonien qui monte à un rythme idéal pour moi. Nous dépassons régulièrement d'autres coureurs. Après un arrêt rapide au 2e ravitaillement (km 12,, nous atteignons le sommet du Creux-du-Van et commençons une longue descente. Celle-ci passe tout d'abord par La Baronne, lieu du 2e check-point. J'y arrive après 1h53 de course. Je suis classé 73e et jusqu'ici, je prends mon pied .
2e partie : La Baronne - Môtiers : 11,8 km, 44m D+
La 2e partie de ce trail se fait principalement en descente et à plat, sur des chemins traversant les pâturages ou sur des routes forestières. J'avance à un bon rythme et les kilomètres défilent vite. Je m'arrête rapidement aux deux prochains ravitaillements et préviens ma moitié que j'aurai finalement de l'avance par rapport à l'horaire prévu. J'arrive à Môtiers tout guilleret après 3h17 de course. Mes beaux-parents et ma famille sont bien au rendez-vous. Bien que je sois descendu à un bon rythme, j'ai perdu 18 places depuis la Baronne. Mais peu importe. Je suis encore très frais et me réjouis d'entamer la montée jusqu'au sommet du Chasseron.
3e partie : Môtiers - Le Chasseron : 11,3 km, 905m D+
Après 10 minutes de pause à Môtiers où je profite de mon fan club du jour, il est déjà temps de repartir. La première partie de l'ascension vers le Chasseron passe par les gorges de la Pouetta Raisse. Après une montée tranquille sur une route forestière, je pénètre dans les gorges à proprement parler. C'est très impressionnant et parfois même un peu dangereux (sentier étroit, escaliers glissants). Mais le cadre est magnifique et je me sens toujours aussi à l'aise quand il s'agit de grimper. Je rattrape d'ailleurs 4 ou 5 coureurs dans les gorges, puis encore quelques autres sur la longue route forestière qui suit et qui nous amène au prochain ravitaillement, au Petit Beauregard. Je m'y arrête à nouveau. La suite du parcours se fait d'abord en descente, sur une route goudronnée. C'est là que je ressens mes premières douleurs, une sous le pied droite et l'autre à la hanche, côté gauche. Je continue toutefois mon bonhomme de chemin et après quelques hectomètres, je reprends l'ascension en direction du Chasseron. Les montées constituent définitivement mon point fort car je ne ressens pas de douleur et je continue de rattraper du monde. Mon classement à Chasseron le confirme : je suis 70e, soit 21 coureurs rattrapés depuis Môtiers. J'y arrive après 5h20 d'effort.
4e partie : Le Chasseron - La Côte-aux-Fées : 8 km, 223m D+
Après une bonne pause au sommet du Chasseron à admirer le Plateau sous mes pieds et les Alpes en arrière-plan, j'entame la descente vers la Côte-aux-Fées, où je dois à nouveau retrouver mon fan club. Cette descente n'a cependant rien à voir avec la précédente, puisqu'elle débute par un chemin très raide parsemé de cailloux de toutes les tailles. J'avance doucement, tombe même sur les fesses un peu plus bas dans la forêt (heureusement sans mal) et rejoins tant bien que mal une route qui permet de retrouver du rythme. Les douleurs sont toujours là mais elles restent supportables. La descente jusqu'à Noirvaux sera aussi assez « casse-gueule » mais je m'en sors sans bobo. S'ensuit alors une brève montée qui me fait du bien puis, après être passé près de quelques fermes, j'aperçois le village de la Côte-aux-Fées. Ma femme et beau-papa viennent à ma rencontre, rapidement suivis par mon beau-frère, lui qui était il y a quelques heures au départ du semi-marathon ! (course où il a d'ailleurs bien cartonné !) Ils sont surpris par mon état de fraîcheur. Quant à belle-maman, elle garde un oeil sur les enfants, qui dorment dans la voiture Je m'arrête un bon moment au ravitaillement pour recharger au maximum les batteries en prévision du dernier tiers du parcours. La descente a dû être difficile pour tout le monde car je suis alors 71e, après 6h37 de course.
5e partie : La Côte-aux-Fées - Chapeau de Napoléon : 9,8 km, 294m D+
Cette partie commence par une belle grimpée en direction des pâturages. Très vite, je rattrape un coureur puis en aperçoit trois autres plus loin devant. Comme je me sens encore en forme, j'arrive à relancer sur les parties plates et les faux-plats, sans que mon cardio ne s'affole trop, et je rattrape bientôt ces trois coureurs. J'ai toujours mal sous le pied, à la hanche et même au genou gauche, mais c'est supportable et je continue à un bon rythme, malgré les 50 km déjà avalés. Cette partie ressemble à un toboggan avec des montées et des descentes qui se succèdent. Le panneau des 55 km, placé au mauvais endroit (en réalité vers le 57e km), me mettra un coup au moral mais après une dernière descente plutôt pénible en forêt (cailloux, racine), j'arrive au Chapeau de Napoléon, au km 58. Il s'agit d'un point de vue nous offrant un panorama sur tout le Val-de-Travers. Superbe ! Je suis toujours bien, mais la fatigue est là et les douleurs de plus en plus présentes. Je suis cependant toujours aussi motivé, même après 8h20 de course. Je passe ce check-point en 73e position. Je suis donc stable depuis le Chasseron.
6e partie : Chapeau de Napoléon - Couvet : 16,5 km, 593m D+
La dernière partie du parcours commence par une petite descente sur une route goudronnée. Je dépasse un coureur qui boite bien bas et qui a du mal à avancer. Pourvu que je ne sois pas bientôt comme lui...Puis je bifurque rapidement sur une route forestière qui monte d'abord, puis redescend, avant de remonter sur les hauteurs de St-Sulpice. Cette longue montée me permet de rattraper deux coureurs. Je me mets à courir dès que je peux relancer et l'un d'eux m'emboîte le pas. Nous nous relayons ainsi sur les portions plus plates et en profitons pour discuter un peu. Puis arrive le km 65, qui va constituer une sorte de « tournant » dans ma course. Arrive en effet à ce moment-là une descente pas bien longue, mais très raide et, surtout, jonchée de cailloux et de racines, comme le début de la descente depuis le Chasseron. Bien que bref, ce raidillon va me casser. Mon compagnon ne rencontre pas ce genre de problème et en quelques secondes, le voilà déjà en bas Je ne le reverrai plus. Arrivé au bas de cette descente, je m'arrête quelques minutes pour récupérer, mais je viens de rentrer dans le rouge (un rouge encore assez clair, mais rouge quand même) et je sais désormais que les derniers kilomètres vont être longs. Heureusement, la suite du parcours consiste en une montée pas très raide sur une route forestière, qui m'emmène jusqu'au Haut de la Vy. Je peux donc marcher à un bon rythme. Depuis le Haut de la Vy, le parcours emprunte une route goudronnée plutôt plate. Je devrais être en mesure de courir, mais j'en suis incapable. J'ai beau trottiner sur quelques dizaines de mètres, je ressens tout de suite une grande lassitude qui m'oblige à marcher. J'alterne ainsi marche-course, avançant plus lentement que prévu. Je préviens ma femme que la fin risque d'être longue, d'autant plus que je ne sais pas exactement s'il reste 6, 7 ou 8 km. Elle m'avertit que tout le monde est déjà sur place et m'attend. J'espère que l'attente ne sera pas trop longue pour eux.
Certes, je suis dans le dur, mais à aucun moment l'idée d'abandonner ne m'a traversé l'esprit. L'arrivée n'est plus très loin, et je la rejoindrai quoi qu'il arrive, même s'il me faut 1h30 pour effectuer les derniers kilomètres.
Alors que je viens de passer près d'une ferme, j'aperçois le panneau tant attendu : -5km. Petit message rapide à mes supporters. Je continue à mon rythme de tortue, arrive à courir légèrement dans une descente traversant une forêt où je me fais dépasser par un coureur qui a dû changer de paire de jambes au ravitaillement précédent Nouveau panneau : -4km. J'arrive péniblement au dernier ravitaillement. Les encouragements de quelques spectateurs font beaucoup de bien. Après un dernier arrêt, il est temps d'attaquer la descente finale, que je redoute beaucoup. Celle-ci commence par quelques escaliers puis un étroit sentier en forêt. -3 km et nouveau message à ma chère et tendre. Je dépasse deux coureurs, dont l'un boite méchamment mais dont l'humeur ne semble pas pour autant affectée. Au moment où je quitte le sentier forestier pour rejoindre la route goudronnée qui mène à Couvet, nouveau panneau : -2km. Et là, le miracle se produit : les douleurs, la lassitude, la fatigue mentale disparaissent. Plus aucun signe qui indiquerait que je viens de faire 73 km. Je me sens pousser des ailes et parviens même à taper des pointes à 12 km/h (ce qui n'est pas rapide dans l'absolu, mais à ce moment-là de la course, on a l'impression de voler ; une sensation extraordinaire ). Je pense aux enfants avec qui je vais vivre une nouvelle arrivée, et beaucoup d'émotions m'envahissent à ce moment-là. -1km. J'entre dans Couvet et après quelques détours dans les quartiers résidentiels, j'aperçois le centre sportif. Je traverse la route, descends la dernière pente et entrevois l'arche d'arrivée. Je vois aussi deux petits bonhommes fous de joie qui courent vers moi. Je les étreins, les prends par la main et nous franchissons ensemble la ligne d'arrivée, sous les applaudissements et les félicitations des spectateurs encore présents et du speaker. Je m'écroule derrière la ligne et suis rapidement pris d'assaut par mes fistons, qui trouvent que c'est drôle de me sauter dessus
Après un bref moment de récupération, nous rejoignons les voitures et rentrons au chalet, où un super souper nous attend, qui me permettra de vite récupérer les 3-4 kilos perdus depuis le matin !
CONCLUSION
Et voilà ! Mon objectif principal de l'année a été atteint Je ne sais pas encore quel sera le prochain, mais il y a de grandes chances pour que je m'aligne à nouveau au départ de cette course l'année prochaine : le parcours est splendide, l'organisation est au top, les enfants ne sont pas oubliés avec les courses du vendredi soir et surtout, je ne me sens pas encore prêt à franchir un palier supplémentaire et préfère m'aguerrir encore sur des courses de cette distance. Mais n'oubliez pas : ne me traitez pas de fou si je vous annonce un jour que je veux faire un 100km
par deru84
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- rycker
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Réponse de rycker sur le sujet Re: 75 km ?? Mais toi t'es ouf !!!
Posted il y a 11 ans 5 mois #245918
Merci pour ton récit et félicitations pour ta course , d'ailleurs j'ai du mal à appeller ça une course car pour la plupart d'entres nous l'objectif est le plaisir et le franchissement de la ligne d'arrivée , le temps n'a en fait que tres peu d'importance !
Bonne recup et bonne continuation
Bonne recup et bonne continuation
par rycker
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- chris55
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Réponse de chris55 sur le sujet Re: 75 km ?? Mais toi t'es ouf !!!
Posted il y a 11 ans 5 mois #245922
FÉLICITATION pour ta course , 75 kms c'est énorme , mais comme tu l'as dit cela fait un petit moment que tu cours et tu y vas crescendo , tu aimes les grandes distances donc fait toi plaisir
MERCI pour ce CR , tres plaisant a lire repose toi bien
MERCI pour ce CR , tres plaisant a lire repose toi bien
Last Edit:il y a 11 ans 5 mois
par chris55
Dernière édition: il y a 11 ans 5 mois par chris55.
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- Olrik
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Réponse de Olrik sur le sujet Re: 75 km ?? Mais toi t'es ouf !!!
Posted il y a 11 ans 5 mois #245933
Ah enfin le récit !!!! une semaine à nous faire languir.
Mais le résultat en valait la peine.
Je ne pense pas que tu es fou mais il faut tout de même avoir un petit quelquechose que les autres non pas pour faire ce que l'on fait..
Je suis éberlué par les détails de ton récit. Tu l'écris au fur et à mesure de ta course ????
Dans tous les cas ces détails sont fort appréciables, d'autant plus si on connaît un peu la région. Ah le sentier des 14 contours !!!
Pis 12 kms/heure après 73 kms, c'est rapide.
Bravo !!!
Tu as tout mon respect Monsieur Deru84.
Mais le résultat en valait la peine.
Je ne pense pas que tu es fou mais il faut tout de même avoir un petit quelquechose que les autres non pas pour faire ce que l'on fait..
Je suis éberlué par les détails de ton récit. Tu l'écris au fur et à mesure de ta course ????
Dans tous les cas ces détails sont fort appréciables, d'autant plus si on connaît un peu la région. Ah le sentier des 14 contours !!!
Pis 12 kms/heure après 73 kms, c'est rapide.
Bravo !!!
Tu as tout mon respect Monsieur Deru84.
Last Edit:il y a 11 ans 5 mois
par Olrik
Dernière édition: il y a 11 ans 5 mois par Olrik.
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- Jerome59263
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Réponse de Jerome59263 sur le sujet Re: 75 km ?? Mais toi t'es ouf !!!
Posted il y a 11 ans 5 mois #245945
Bravissimo ! Félicitations pour ta performance et merci pour ce CR joliment écrit !
Bonne récup' à toi !
Bonne récup' à toi !
par Jerome59263
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- PHB
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Félicitations pour cette course de ouf ! C'est clair que le monde de la CAP n'est pas toujours bien compris par ceux qui ne courent pas.
Merci pour ce CR trés lucide, détaillé et très plaisant à lire.
Une semaine après, encore des traces de la course ?
Merci pour ce CR trés lucide, détaillé et très plaisant à lire.
Une semaine après, encore des traces de la course ?
par PHB
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