Récits des courses du mois de juin 2009
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Réponse de mariecess sur le sujet Re:Récits des courses du mois de juin 2009
Posted il y a 15 ans 4 mois #24533
Ma première: course de montagne/trail de 13 km, le 28 juin 2009.
Lever à 6h30 après une bonne nuit de sommeil. J’ai essayé de manger mais l’estomac noué je n’ai pas avalé grand-chose. De toute façon j’ai l’habitude de courir à jeun.
Arrivée sur le lieu de départ vers 7h30, accompagnée de ma famille. Je retire mon dossard et le maillot offert, heureusement les épingles à nourrice sont fournies parce que jamais je n’y aurais pensé
Il y a une vraie ambiance de fête, musique à plein volume, certains coureurs qui s’échauffent déjà. Quelques uns ont des corps monstrueux, tout en muscles des pieds à la tête, pas un gramme de graisse, j’en ai même vu un ou deux avec les jambes épilées. Les femmes sont plus sobres heureusement pour mon moral. Par contre, ma copine qui devait faire la course en marchant a renoncé.
Vers 8h15 je commence à trottiner pour m’échauffer et surtout évacuer le stress. Horreur, fréquence cardiaque à 145 ! A cette allure normalement je suis à 125. Le stress ? La chaleur ? Le soleil tape déjà très fort. J’envoie mon mari m’acheter de l’écran total, produit que je n’utilise jamais mais aujourd’hui je n’ai pas le choix. Je m’échauffe une dizaine de minutes, impossible de faire descendre cette fréquence mais je passe un moment agréable au son de la musique techno et au milieu des autres coureurs qui tournent en rond.
A 9h le départ est donné, les 250 coureurs partent à ce qui me paraît une très grande vitesse, d’autant plus que nous démarrons par une côte raide en plein cagnard. J’essaie de me coller aux filles qui me précèdent mais ma FC est déjà à 165 alors que je ne voulais pas dépasser 155 et que je cours depuis même pas une minute. Les filles me distancent, au bout de 200m de course je me retrouve déjà seule derrière. Là j’ai un moment de doute : qu’est-ce que je fais ? Est-ce que ça vaut le coup de continuer ? Je me souviens des paroles de Gilles : « fais la course comme si c’était un entraînement » et je décide de continuer à mon rythme. Je vois toujours les filles, mais l’écart se creuse. Je suis seule avec l’ambulance et la police qui me collent aux talons, non seulement je suis la dernière mais en plus tout le monde le sait.
La deuxième montée, la plus longue et redoutée, arrive. Les enfants, mon mari et son frère m’attendent avec de l’eau et j’en profite pour récupérer l’iPod que je leur avais confié et qui finalement va me distraire pendant ces deux heures et quelques de parcours. Enfin c’est ce que je croyais… En fait je n’ai jamais réussi à écouter plus d’une chanson complète, entre les remerciements aux supporters sur le chemin, quelques échanges avec les ambulanciers toujours à côté de moi, quelques amis aperçus parmi les spectateurs, le temps est passé vite.
Fréquence cardiaque bloquée à 165 minimum malgré mon petit rythme, ce qui m’inquiète un peu, et je croise déjà les premiers qui redescendent à fond. La plupart sont très concentrés, d’autres me saluent et me félicitent au passage, je trouve ça super sympa. Les rencontrer ne m’affecte pas le moins du monde, ils courent dans une autre dimension ceux là et je savais que j’allais les croiser à cet endroit.
J’arrive à l’entrée du chemin qui entre dans la forêt. Je me réjouis d’avance parce que je sais que j’ai fait le plus dur, qu’arrive le moment de récupérer en marchant un peu, et que je vais me régaler dans ce sentier qui est mon préféré. Je suis débarrassée de l’ambulance. Enfin seule ? Et non, un coureur me rejoint et m’annonce qu’il a pour mission de m’accompagner sur le chemin de la forêt. Mince, moi qui voulais être tranquille à écouter le chant des oiseaux me voilà à faire la conversation. Au moins je constate que je suis capable de parler et mon compagnon est agréable. Le chemin est très glissant et escarpé, nous alternons marche et course prudente. C’est la plus belle portion de la course, la plus dure aussi mais moi je la préfère aux 5 km de montée asphaltée que je viens de parcourir (je saurai après que ce chemin en a démoralisé et cassé plus d’un). Je me ressource dans cette magnifique forêt, la fréquence cardiaque redescend enfin.
A la sortie du chemin quelques membres de l’organisation nous attendent avec des bouteilles d’eau pour nous asperger, ils sont morts de rire et moi aussi. Je me retrouve sur la route de terre que je connais bien, encore une petite montée et demie et j’amorcerai la longue descente de 5 km. Mon compagnon-escorte me laisse, je le remercie. Je regarde ma montre et n’en crois pas mes yeux : j’ai gagné vingt bonnes minutes sur la semaine dernière. Et je sais qu’arrivée là, même si le chemin est encore long je vais terminer la course sans difficulté.
Je retrouve l’ambulance et la police, ou plutôt ce sont eux qui me retrouvent… Je me mets enfin l’émission de radio que je voulais écouter et je ris toute seule en courant, entre les interventions des ambulanciers qui me demandent tous les 100m comment je me sens. « Pura vida », je leur dis. Mes jambes commencent à être bien lourdes, mais je suis en confiance et je cours enfin à une fréquence de 155. Ma famille et des amis m’attendent un peu plus loin, un bisou au chéri au passage sous les applaudissements des spectateurs, mon grand fils qui me tend un énorme sac d’eau (je n’en peux plus de boire ! arrêtez !! lol mais je prends quand même pour lui faire plaisir) et le petit qui tient un fanion, trop mignon, le beau-frère qui filme tout. J’ai un sourire jusqu’aux oreilles, en fait sur les photos je souris du début à la fin de la course. Ma prof de yoga dit toujours : « il faut être capable de sourire, sinon c’est que c’est trop dur », je ne sais pas si cela s’applique à la cap vu les mines des autres coureurs mais moi j’aime bien cette approche.
Un moment je dois faire signe à l’ambulance que je suis gênée par les gaz d’échappements du gros pick-up de la police qui me précède de quelques mètres. Les ambulanciers appellent les policiers par radio mais ces derniers ne me lâchent pas. Super l’air de la montagne…
L’émission est intéressante mais là un peu de musique me ferait du bien, je mets un album de Moby. Je n’arriverai jamais à la deuxième chanson. Un peu plus loin un cameraman m’attend et se met à m’interviewer en me filmant, zut je suis vannée là et aucune envie de parler mais bon je suis filmée alors… Une descente très raide dans le centre ville qui me casse les cuisses, suivie de la dernière montée avant l’arrivée. Je vous jure, dans cette ultime montée 50m avant l’arrivée j’ai failli lâcher.
J’arrive enfin, il y a plein de monde qui m’attend et m’applaudit, je fais une belle accélération sur les derniers mètres et franchis la ligne les larmes aux yeux en attrapant la médaille que quelqu’un me tend.
(Après mon fils m’a raconté que les organisateurs avaient annoncé mon arrivée, c’est pour cela que j’avais autant de supporters sur la ligne).
Arrivée dernière mais pas aussi loin des autres que je le croyais, les avant dernières sont arrivées depuis une dizaine de minutes.
Je croyais que j’aurais honte mais en fait pas du tout, je suis juste heureuse, et en plus j’ai battu mon propre record. J’avais calculé sur la base de mon entraînement de la semaine dernière que je mettrais 2h40, je n’ai mis « que » 2h15 et pour moi c’est une prouesse (FC moyenne 166, max 179). Et puis ma famille et mes amis sont tellement fiers de moi que ça fait chaud au cœur.
Massage bienvenu, par une physiothérapeute du village que j’aime bien. C’est la fête, musique, fruits, café, repas léger pour moi parce qu’il n’y a pas grand chose de végétarien. Je n’ai aucune douleur, je suis un peu fatiguée mais pas épuisée.
Ensuite suit une loterie, les prix sont sympas mais je ne gagne rien et là j’ai un coup au moral, arriver dernière et en plus ne pas gagner au tir au sort ça fait beaucoup, après autant d’efforts je suis un peu sensible.
Finalement, la remise des prix me réservera une belle surprise. Je suis appelée au podium : première dans ma catégorie !!! J’ai gagné 18$ et la bise de la maire.
Les premiers ont fait dans les 50 minutes et pour la petite histoire, les types aux corps monstrueux ne sont pas montés sur le podium. Ceux qui ont gagné étaient « normaux » je dirais même qu’ils ne payaient pas de mine, de même que les femmes.
Et moi je suis l’héroïne de ma famille, au moins pour quelques jours.
MERCI GILLES POUR TON DÉVOUEMENT !!! Sans ton super site je n’y serais jamais arrivée
Lever à 6h30 après une bonne nuit de sommeil. J’ai essayé de manger mais l’estomac noué je n’ai pas avalé grand-chose. De toute façon j’ai l’habitude de courir à jeun.
Arrivée sur le lieu de départ vers 7h30, accompagnée de ma famille. Je retire mon dossard et le maillot offert, heureusement les épingles à nourrice sont fournies parce que jamais je n’y aurais pensé
Il y a une vraie ambiance de fête, musique à plein volume, certains coureurs qui s’échauffent déjà. Quelques uns ont des corps monstrueux, tout en muscles des pieds à la tête, pas un gramme de graisse, j’en ai même vu un ou deux avec les jambes épilées. Les femmes sont plus sobres heureusement pour mon moral. Par contre, ma copine qui devait faire la course en marchant a renoncé.
Vers 8h15 je commence à trottiner pour m’échauffer et surtout évacuer le stress. Horreur, fréquence cardiaque à 145 ! A cette allure normalement je suis à 125. Le stress ? La chaleur ? Le soleil tape déjà très fort. J’envoie mon mari m’acheter de l’écran total, produit que je n’utilise jamais mais aujourd’hui je n’ai pas le choix. Je m’échauffe une dizaine de minutes, impossible de faire descendre cette fréquence mais je passe un moment agréable au son de la musique techno et au milieu des autres coureurs qui tournent en rond.
A 9h le départ est donné, les 250 coureurs partent à ce qui me paraît une très grande vitesse, d’autant plus que nous démarrons par une côte raide en plein cagnard. J’essaie de me coller aux filles qui me précèdent mais ma FC est déjà à 165 alors que je ne voulais pas dépasser 155 et que je cours depuis même pas une minute. Les filles me distancent, au bout de 200m de course je me retrouve déjà seule derrière. Là j’ai un moment de doute : qu’est-ce que je fais ? Est-ce que ça vaut le coup de continuer ? Je me souviens des paroles de Gilles : « fais la course comme si c’était un entraînement » et je décide de continuer à mon rythme. Je vois toujours les filles, mais l’écart se creuse. Je suis seule avec l’ambulance et la police qui me collent aux talons, non seulement je suis la dernière mais en plus tout le monde le sait.
La deuxième montée, la plus longue et redoutée, arrive. Les enfants, mon mari et son frère m’attendent avec de l’eau et j’en profite pour récupérer l’iPod que je leur avais confié et qui finalement va me distraire pendant ces deux heures et quelques de parcours. Enfin c’est ce que je croyais… En fait je n’ai jamais réussi à écouter plus d’une chanson complète, entre les remerciements aux supporters sur le chemin, quelques échanges avec les ambulanciers toujours à côté de moi, quelques amis aperçus parmi les spectateurs, le temps est passé vite.
Fréquence cardiaque bloquée à 165 minimum malgré mon petit rythme, ce qui m’inquiète un peu, et je croise déjà les premiers qui redescendent à fond. La plupart sont très concentrés, d’autres me saluent et me félicitent au passage, je trouve ça super sympa. Les rencontrer ne m’affecte pas le moins du monde, ils courent dans une autre dimension ceux là et je savais que j’allais les croiser à cet endroit.
J’arrive à l’entrée du chemin qui entre dans la forêt. Je me réjouis d’avance parce que je sais que j’ai fait le plus dur, qu’arrive le moment de récupérer en marchant un peu, et que je vais me régaler dans ce sentier qui est mon préféré. Je suis débarrassée de l’ambulance. Enfin seule ? Et non, un coureur me rejoint et m’annonce qu’il a pour mission de m’accompagner sur le chemin de la forêt. Mince, moi qui voulais être tranquille à écouter le chant des oiseaux me voilà à faire la conversation. Au moins je constate que je suis capable de parler et mon compagnon est agréable. Le chemin est très glissant et escarpé, nous alternons marche et course prudente. C’est la plus belle portion de la course, la plus dure aussi mais moi je la préfère aux 5 km de montée asphaltée que je viens de parcourir (je saurai après que ce chemin en a démoralisé et cassé plus d’un). Je me ressource dans cette magnifique forêt, la fréquence cardiaque redescend enfin.
A la sortie du chemin quelques membres de l’organisation nous attendent avec des bouteilles d’eau pour nous asperger, ils sont morts de rire et moi aussi. Je me retrouve sur la route de terre que je connais bien, encore une petite montée et demie et j’amorcerai la longue descente de 5 km. Mon compagnon-escorte me laisse, je le remercie. Je regarde ma montre et n’en crois pas mes yeux : j’ai gagné vingt bonnes minutes sur la semaine dernière. Et je sais qu’arrivée là, même si le chemin est encore long je vais terminer la course sans difficulté.
Je retrouve l’ambulance et la police, ou plutôt ce sont eux qui me retrouvent… Je me mets enfin l’émission de radio que je voulais écouter et je ris toute seule en courant, entre les interventions des ambulanciers qui me demandent tous les 100m comment je me sens. « Pura vida », je leur dis. Mes jambes commencent à être bien lourdes, mais je suis en confiance et je cours enfin à une fréquence de 155. Ma famille et des amis m’attendent un peu plus loin, un bisou au chéri au passage sous les applaudissements des spectateurs, mon grand fils qui me tend un énorme sac d’eau (je n’en peux plus de boire ! arrêtez !! lol mais je prends quand même pour lui faire plaisir) et le petit qui tient un fanion, trop mignon, le beau-frère qui filme tout. J’ai un sourire jusqu’aux oreilles, en fait sur les photos je souris du début à la fin de la course. Ma prof de yoga dit toujours : « il faut être capable de sourire, sinon c’est que c’est trop dur », je ne sais pas si cela s’applique à la cap vu les mines des autres coureurs mais moi j’aime bien cette approche.
Un moment je dois faire signe à l’ambulance que je suis gênée par les gaz d’échappements du gros pick-up de la police qui me précède de quelques mètres. Les ambulanciers appellent les policiers par radio mais ces derniers ne me lâchent pas. Super l’air de la montagne…
L’émission est intéressante mais là un peu de musique me ferait du bien, je mets un album de Moby. Je n’arriverai jamais à la deuxième chanson. Un peu plus loin un cameraman m’attend et se met à m’interviewer en me filmant, zut je suis vannée là et aucune envie de parler mais bon je suis filmée alors… Une descente très raide dans le centre ville qui me casse les cuisses, suivie de la dernière montée avant l’arrivée. Je vous jure, dans cette ultime montée 50m avant l’arrivée j’ai failli lâcher.
J’arrive enfin, il y a plein de monde qui m’attend et m’applaudit, je fais une belle accélération sur les derniers mètres et franchis la ligne les larmes aux yeux en attrapant la médaille que quelqu’un me tend.
(Après mon fils m’a raconté que les organisateurs avaient annoncé mon arrivée, c’est pour cela que j’avais autant de supporters sur la ligne).
Arrivée dernière mais pas aussi loin des autres que je le croyais, les avant dernières sont arrivées depuis une dizaine de minutes.
Je croyais que j’aurais honte mais en fait pas du tout, je suis juste heureuse, et en plus j’ai battu mon propre record. J’avais calculé sur la base de mon entraînement de la semaine dernière que je mettrais 2h40, je n’ai mis « que » 2h15 et pour moi c’est une prouesse (FC moyenne 166, max 179). Et puis ma famille et mes amis sont tellement fiers de moi que ça fait chaud au cœur.
Massage bienvenu, par une physiothérapeute du village que j’aime bien. C’est la fête, musique, fruits, café, repas léger pour moi parce qu’il n’y a pas grand chose de végétarien. Je n’ai aucune douleur, je suis un peu fatiguée mais pas épuisée.
Ensuite suit une loterie, les prix sont sympas mais je ne gagne rien et là j’ai un coup au moral, arriver dernière et en plus ne pas gagner au tir au sort ça fait beaucoup, après autant d’efforts je suis un peu sensible.
Finalement, la remise des prix me réservera une belle surprise. Je suis appelée au podium : première dans ma catégorie !!! J’ai gagné 18$ et la bise de la maire.
Les premiers ont fait dans les 50 minutes et pour la petite histoire, les types aux corps monstrueux ne sont pas montés sur le podium. Ceux qui ont gagné étaient « normaux » je dirais même qu’ils ne payaient pas de mine, de même que les femmes.
Et moi je suis l’héroïne de ma famille, au moins pour quelques jours.
MERCI GILLES POUR TON DÉVOUEMENT !!! Sans ton super site je n’y serais jamais arrivée
par mariecess
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Réponse de guillaume072 sur le sujet Re:Récits des courses du mois de juin 2009
Posted il y a 15 ans 4 mois #24581
marathon du mont blanc, trail de 42 kms 2511 m de D+
2ème gros objectif de l'année, me voici reparti sur le marathon du mont blanc avec un gout de revanche suite à mon abandon sur blessure l'année passée (entorse grave de la cheville )
arrivés à 4 le samedi (trop tard pour voir le cross, désolé éric !! ) on prend nos quartier dans un gite à 5mn de chamonix . après une soirée resto , dodo au gite et réveil 5 h00.
pas (peu ) de pression pour moi étant donné que la préparation n'a pas été optimale, seule apréhension, ne pas se blesser. je prend donc la décision de me faire un strap préventif à la cheville.
7h00 départ sous un soleil radieux, dans un paysage toujours aussi magnifique. après une remontée de vallée roulante, on attaque le col des montets que je passe tout à l'économie, remontant progressivement les traileurs partis devant moi. il fait déja très chaud mais les sensations ne sont pas mauvaises, j'alterne les phases de marche quand la pente s'éleve mais les portions courus se font à belle allure sans difficulté. au ravito de vallorcine je me trouve dans un petit groupe , je suis 550 ème (sur 1500). je monte la grosse difficulté du jour, le col des posettes à bonne allure mais toujours en en gardant sous le pied car la descente me fait peur !!
arrivée à l'aiguillette des posettes, après 3h15 de course, j'ai remonté pas mal de coureur dont certains déja vraiment à la dérive (517ème) !!! ça va etre long pour eux!!!!
je fais la descente dans la crainte de me blesser, mais je ne me bloque pas trop. cependant je suis sur un faux rythme un peu cassant qui m'oblige à freiner. j'arrive au 3ème kms en bonne forme, la bonne nouvelle est que j'arrive à courir la ou mes compagnons marchent, ce qui est très rassurant sur mon état de forme!!
la chaleur est vraiment difficile à supporter et la montée vers la flégere s'avère etre un vrai calvaire:( je suis en hypoglicémie et séshydraté, mon GPS ne ment pas !! les kms sont interminables!! autour de moi, c'est la débacle pour pas mal d'entre nous !! je souffre comma rarement j'ai souffert pour atteindre le ravitaillemnt du 37ème kms ou je fais une pause alimentation . l'arrivée est visible à l'autre bout de la combe, en haut d'un mur à gravir de 1500 m, je "débranche" le cerveau et retrouve un 2ème souffle salvateur pour atteindre l'arrivée en 6h14 et 437ème.
bilan de la course très positif car malgré un gros coup de bambou, j'ai continué à remonté au classement , de plus je finis en bonne santé !!!
le site est toujours merveilleux, l'ambiance unique, dans tous les villages traversés, c'est une véritable liesse populaire, et l'organisation au top niveau pour un trail que je conseille vraiment à tout le monde !!!
@+
2ème gros objectif de l'année, me voici reparti sur le marathon du mont blanc avec un gout de revanche suite à mon abandon sur blessure l'année passée (entorse grave de la cheville )
arrivés à 4 le samedi (trop tard pour voir le cross, désolé éric !! ) on prend nos quartier dans un gite à 5mn de chamonix . après une soirée resto , dodo au gite et réveil 5 h00.
pas (peu ) de pression pour moi étant donné que la préparation n'a pas été optimale, seule apréhension, ne pas se blesser. je prend donc la décision de me faire un strap préventif à la cheville.
7h00 départ sous un soleil radieux, dans un paysage toujours aussi magnifique. après une remontée de vallée roulante, on attaque le col des montets que je passe tout à l'économie, remontant progressivement les traileurs partis devant moi. il fait déja très chaud mais les sensations ne sont pas mauvaises, j'alterne les phases de marche quand la pente s'éleve mais les portions courus se font à belle allure sans difficulté. au ravito de vallorcine je me trouve dans un petit groupe , je suis 550 ème (sur 1500). je monte la grosse difficulté du jour, le col des posettes à bonne allure mais toujours en en gardant sous le pied car la descente me fait peur !!
arrivée à l'aiguillette des posettes, après 3h15 de course, j'ai remonté pas mal de coureur dont certains déja vraiment à la dérive (517ème) !!! ça va etre long pour eux!!!!
je fais la descente dans la crainte de me blesser, mais je ne me bloque pas trop. cependant je suis sur un faux rythme un peu cassant qui m'oblige à freiner. j'arrive au 3ème kms en bonne forme, la bonne nouvelle est que j'arrive à courir la ou mes compagnons marchent, ce qui est très rassurant sur mon état de forme!!
la chaleur est vraiment difficile à supporter et la montée vers la flégere s'avère etre un vrai calvaire:( je suis en hypoglicémie et séshydraté, mon GPS ne ment pas !! les kms sont interminables!! autour de moi, c'est la débacle pour pas mal d'entre nous !! je souffre comma rarement j'ai souffert pour atteindre le ravitaillemnt du 37ème kms ou je fais une pause alimentation . l'arrivée est visible à l'autre bout de la combe, en haut d'un mur à gravir de 1500 m, je "débranche" le cerveau et retrouve un 2ème souffle salvateur pour atteindre l'arrivée en 6h14 et 437ème.
bilan de la course très positif car malgré un gros coup de bambou, j'ai continué à remonté au classement , de plus je finis en bonne santé !!!
le site est toujours merveilleux, l'ambiance unique, dans tous les villages traversés, c'est une véritable liesse populaire, et l'organisation au top niveau pour un trail que je conseille vraiment à tout le monde !!!
@+
par guillaume072
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Réponse de Icare sur le sujet Re:Récits des courses du mois de juin 2009
Posted il y a 15 ans 4 mois #24620
"Triathlon"
Dans la voiture qui nous emmène à B. je me demande encore quelle mouche m’a piqué de m’inscrire à ce « triathlon » si éloigné de mes pratiques sportives habituelles.
Ce qui m’a pris de NOUS inscrire car je suis accompagné d’une amie : nous participerons à la compétition par équipes de 2. Nous y avons encore moins de chances. D’une part parce qu’elle est quasi débutante et d’autre part, c’est là que sont engagés les meilleurs de chaque discipline. Mais nous venons pour nous amuser, découvrir des sensations inconnues.
Non, ce qui m’inquiète, c’est le canoë : 3km sur un plan d’eau : à priori ça parait faisable mais j’ai entendu des avis très différents : c’est difficile, ça démolit le dos, etc. De plus je n’en ai jamais pratiqué et il vaudrait mieux que je ne tombe pas à l’eau vu que je nage à peu près aussi bien qu’un fer à repasser.
Il était possible de louer le matériel sur place, ce que nous avons fait par téléphone et, par sécurité, j’ai décidé d’arriver largement en avance pour nous familiariser avec l’engin. Nous arrivons donc à 13h15 : pour un départ à 15h, ça me parait satisfaisant.
« Dis-donc, tu as vu le monde qui est déjà là ? » Cette remarque de mon amie m’inquiète soudain. Nous trouvons difficilement une place de parking, à un bon kilomètre du départ et nous nous dirigeons vers les inscriptions
Là, première mauvaise surprise : une queue d’au moins 20 personnes. Rapidement, la deuxième mauvaise surprise, nous l’entendons au micro : « Départ à 14h ! 14h ! Nous n’aurons jamais le temps ! En tout cas, impossible de s’entraîner au maniement de la rame
Après, tout s’est passé comme dans un rêve ou plutôt comme dans un cauchemar.
20minutes d’attente ! Je bous d’impatience je finis par carrément arracher les dossards aux préposés aux inscriptions. Je suis en tenue de ville ; je fonce à la voiture me changer ; je reviens : j’ai couru comme un dératé, sous un soleil de plomb : je suis déjà épuisé ! Pendant ce temps, ma copine a placé son VTT dans la zone réservée à cet effet ; elle est allée chercher le canoë. Je ne la vois plus : 5 minutes avant le départ ! Là voila, elle me fait signe. Je me retrouve affublé d’un gilet de sauvetage qui doit être une taille 10 ans et qui m’étouffe. Je suis en baskets : mes Nike de compétition si légères, amoureusement nettoyées après chaque course : je suis obligé de rentrer dans l’eau jusqu’aux genoux pour pousser cet engin monstrueux, d’un horrible jaune criard, qu’on appelle canoë deux places : je ressors avec aux pieds deux sabots de 2 tonnes, couverts de boue ! Jamais je ne retrouverai la couleur ! Et soudain, je me prends d’une haine farouche pour cette grotesque embarcation : elle me le rend bien : je me coupe les doigts sur les bords de l’ouverture dans laquelle je dois m’enfiler, je me prends un coup de pagaie derrière les oreilles, d’autant plus cuisant que c’est moi, dans ma maladresse, qui me le suis envoyé ! Mais je n’ai pas le temps de râler que nous nous élançons déjà et là, tout de suite : l’Apocalypse : j’ai une vision fugitive mais nette de ce qu’a du être Trafalgar ! Imaginez 100, 120 bateaux qui s’élancent en même temps. Certes la plupart filent droit, comme des flèches, vers la bouée, au loin, qu’il faudra contourner tout à l’heure pour revenir, mais nous sommes une bonne trentaine à désespérément progresser en travers, ou alors de droite à gauche. Au bout d’un moment, nous réussissons cependant à stabiliser l’ensemble. Le plan d’eau est vierge de tout obstacle : si ! Un seul, là-bas, en plein milieu : une espèce de ruine qui dépasse de l’eau, avec un arbre enroulé autour. Et bien sur, malgré nos efforts nous ne pouvons éviter d’y aborder, que dis-je, de l’éperonner violemment ! Une fois dégagés, nous continuons. La lucidité me revient, avec une certaine aisance qui s’installe et je peux admirer le spectacle qui est à son comble : canoës en tous genres, en travers ; certains qui viennent buter le notre au ralenti, tels des auto-tamponneuses de foire. Chaque fois, nous repartons cahin-caha. Je vois des monoplaces se retourner subitement et leur pilote disparaître sous l’eau, puis réapparaître de l’autre côté et disparaître à nouveau comme des culbutos : vous savez, ces jouets lestés d’une masse de plomb….
Finalement, nous acquérons un certain coup de main et nous réussissons à rallier l’arrivée malgré une dernière erreur de coordination qui a bien failli nous faire aborder sur la rive opposée. Nous y perdons encore quelques places… Enfin, nous accostons. Pendant que ma coéquipière se précipite vers son VTT, je range le canoë sans ménagement; il en profite pour glisser sournoisement et m’expédier dans l’eau sur les fesses. J’étais en tenue de course à pied ; il ne me reste plus qu’à aller me changer. Le reste n’est plus qu’une longue attente. E., fait ce qu’elle peut avec son VTT mais ce n’est pas une spécialiste ; elle tombe même dans le premier tour, heureusement sans gravité. Lorsqu’elle arrive enfin, épuisée, les premiers ont fini la course à pied depuis un quart d’heure ! Je prends donc le départ d’un 10 km étrange : en dernière position et alors qu’il ne reste que quelques concurrents en piste. Bien sur, je vais mettre un point d’honneur à en rattraper un certain nombre et pourtant les conditions sont pénibles : chaleur épouvantable, petits chemins poussiéreux, etc. Enfin, j’en termine. 43’ 57’’ même il y a 20 ans je n’ai jamais fait un temps aussi mauvais. Je suis sur que la distance était fausse et puis c’est vrai que le canoë a laissé des traces. Il y a près d’une heure que les premiers sont arrivés mais nous nous en moquons. On s’est bien amusés !
Dans la voiture qui nous emmène à B. je me demande encore quelle mouche m’a piqué de m’inscrire à ce « triathlon » si éloigné de mes pratiques sportives habituelles.
Ce qui m’a pris de NOUS inscrire car je suis accompagné d’une amie : nous participerons à la compétition par équipes de 2. Nous y avons encore moins de chances. D’une part parce qu’elle est quasi débutante et d’autre part, c’est là que sont engagés les meilleurs de chaque discipline. Mais nous venons pour nous amuser, découvrir des sensations inconnues.
Non, ce qui m’inquiète, c’est le canoë : 3km sur un plan d’eau : à priori ça parait faisable mais j’ai entendu des avis très différents : c’est difficile, ça démolit le dos, etc. De plus je n’en ai jamais pratiqué et il vaudrait mieux que je ne tombe pas à l’eau vu que je nage à peu près aussi bien qu’un fer à repasser.
Il était possible de louer le matériel sur place, ce que nous avons fait par téléphone et, par sécurité, j’ai décidé d’arriver largement en avance pour nous familiariser avec l’engin. Nous arrivons donc à 13h15 : pour un départ à 15h, ça me parait satisfaisant.
« Dis-donc, tu as vu le monde qui est déjà là ? » Cette remarque de mon amie m’inquiète soudain. Nous trouvons difficilement une place de parking, à un bon kilomètre du départ et nous nous dirigeons vers les inscriptions
Là, première mauvaise surprise : une queue d’au moins 20 personnes. Rapidement, la deuxième mauvaise surprise, nous l’entendons au micro : « Départ à 14h ! 14h ! Nous n’aurons jamais le temps ! En tout cas, impossible de s’entraîner au maniement de la rame
Après, tout s’est passé comme dans un rêve ou plutôt comme dans un cauchemar.
20minutes d’attente ! Je bous d’impatience je finis par carrément arracher les dossards aux préposés aux inscriptions. Je suis en tenue de ville ; je fonce à la voiture me changer ; je reviens : j’ai couru comme un dératé, sous un soleil de plomb : je suis déjà épuisé ! Pendant ce temps, ma copine a placé son VTT dans la zone réservée à cet effet ; elle est allée chercher le canoë. Je ne la vois plus : 5 minutes avant le départ ! Là voila, elle me fait signe. Je me retrouve affublé d’un gilet de sauvetage qui doit être une taille 10 ans et qui m’étouffe. Je suis en baskets : mes Nike de compétition si légères, amoureusement nettoyées après chaque course : je suis obligé de rentrer dans l’eau jusqu’aux genoux pour pousser cet engin monstrueux, d’un horrible jaune criard, qu’on appelle canoë deux places : je ressors avec aux pieds deux sabots de 2 tonnes, couverts de boue ! Jamais je ne retrouverai la couleur ! Et soudain, je me prends d’une haine farouche pour cette grotesque embarcation : elle me le rend bien : je me coupe les doigts sur les bords de l’ouverture dans laquelle je dois m’enfiler, je me prends un coup de pagaie derrière les oreilles, d’autant plus cuisant que c’est moi, dans ma maladresse, qui me le suis envoyé ! Mais je n’ai pas le temps de râler que nous nous élançons déjà et là, tout de suite : l’Apocalypse : j’ai une vision fugitive mais nette de ce qu’a du être Trafalgar ! Imaginez 100, 120 bateaux qui s’élancent en même temps. Certes la plupart filent droit, comme des flèches, vers la bouée, au loin, qu’il faudra contourner tout à l’heure pour revenir, mais nous sommes une bonne trentaine à désespérément progresser en travers, ou alors de droite à gauche. Au bout d’un moment, nous réussissons cependant à stabiliser l’ensemble. Le plan d’eau est vierge de tout obstacle : si ! Un seul, là-bas, en plein milieu : une espèce de ruine qui dépasse de l’eau, avec un arbre enroulé autour. Et bien sur, malgré nos efforts nous ne pouvons éviter d’y aborder, que dis-je, de l’éperonner violemment ! Une fois dégagés, nous continuons. La lucidité me revient, avec une certaine aisance qui s’installe et je peux admirer le spectacle qui est à son comble : canoës en tous genres, en travers ; certains qui viennent buter le notre au ralenti, tels des auto-tamponneuses de foire. Chaque fois, nous repartons cahin-caha. Je vois des monoplaces se retourner subitement et leur pilote disparaître sous l’eau, puis réapparaître de l’autre côté et disparaître à nouveau comme des culbutos : vous savez, ces jouets lestés d’une masse de plomb….
Finalement, nous acquérons un certain coup de main et nous réussissons à rallier l’arrivée malgré une dernière erreur de coordination qui a bien failli nous faire aborder sur la rive opposée. Nous y perdons encore quelques places… Enfin, nous accostons. Pendant que ma coéquipière se précipite vers son VTT, je range le canoë sans ménagement; il en profite pour glisser sournoisement et m’expédier dans l’eau sur les fesses. J’étais en tenue de course à pied ; il ne me reste plus qu’à aller me changer. Le reste n’est plus qu’une longue attente. E., fait ce qu’elle peut avec son VTT mais ce n’est pas une spécialiste ; elle tombe même dans le premier tour, heureusement sans gravité. Lorsqu’elle arrive enfin, épuisée, les premiers ont fini la course à pied depuis un quart d’heure ! Je prends donc le départ d’un 10 km étrange : en dernière position et alors qu’il ne reste que quelques concurrents en piste. Bien sur, je vais mettre un point d’honneur à en rattraper un certain nombre et pourtant les conditions sont pénibles : chaleur épouvantable, petits chemins poussiéreux, etc. Enfin, j’en termine. 43’ 57’’ même il y a 20 ans je n’ai jamais fait un temps aussi mauvais. Je suis sur que la distance était fausse et puis c’est vrai que le canoë a laissé des traces. Il y a près d’une heure que les premiers sont arrivés mais nous nous en moquons. On s’est bien amusés !
par Icare
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Réponse de lowelace sur le sujet Re:Récits des courses du mois de juin 2009
Posted il y a 15 ans 4 mois #24679
27/06/09 : Chamonix - Cross du Mont Blanc (D+ 1454m, D- 474m)
Je ne me suis pas précipité pour vous décrire ma course. Je voulais attendre quelques jours pour prendre du recul et essayer d'analyser ce qui c'est passé. Je ne vous demande pas de comprendre ce qui va suivre, je vous livre sans fard peut-être avec brutalité mes états d'âme.
Je ne vais pas vous parler de l'avant, ni de l'après, de l'organisation, de l'ambiance ou des paysages. Juste de ce trou noir de trois heures vingt-six minutes et dix secondes. De ce qui aurait dû être l'accomplissement de 6 mois d'entraînement, l'effort ultime de ce début d'année, un feu d'artifice, mon 14 juillet, il ne reste pour l'instant qu'un goût d'inachevé, une grande frustration, une profonde meurtrissure. Je cours pour vivre des moments uniques où l'effort et le dépassement de soi valent toutes les récompenses, où le sentiment d'être allé au fonds de soi vaut sur le meilleur des temps et la plus belle des places. Samedi, j'ai abandonné, non pas que je n'ai pas franchi la ligne, j'ai balayé des heures d'entrainements, j'ai craché sur ces heures volées à mes proches, j'ai renoncé à me battre. J'ai été spectateur de ma propre course.
Faire une contre-performance à cause d'un jour sans, je l'accepte. Mais ne pas avoir donné tout ce que j'avais, ne pas avoir tenté le tout pour le tout, ne pas avoir essayé d'aller au-delà de cet inconfort, je ne le digère pas.
Dès les premiers mètres, j'ai senti que les jambes n'étaient pas bonnes. Je me suis dit : "T'es un diesel, t'es pas bien échauffé, ça va passer ...". J'ai essayé de chasser les pensées négatives, fatalistes, tenté de m'accrocher à quelques basques, essayé de combattre cette espèce de léthargie qui m'envahissait. J'ai retrouvé un peu de peps vers l'heure de course quand j'ai vu ma famille qui m'encourageait. Quand je suis arrivé au premier ravitaillement, surpris d'être sur les bases de ce que j'avais prévu, malgré un souffle pénible et des douleurs aux cuisses inhabituelles.
J'ai continué à m'accrocher, mais petit à petit j'ai laché dans ma tête, d'abord la peur presque panique du "syndrome" des 2 heures, qui m'a fait croire qu'il suffisait de manger pour avancer et fait "oublié" de courir. Je nageais presque à contre courant du flot des coureurs, je faisais éveiller le rêve de celui qui attend un train dans lequel il n'arrive pas à monter, de celui qui courre à perdre haleine mais qui n'avance pas. Puis, j'ai pensé à m'économiser, garder des forces "au cas où", si bien que je n'ai jamais aussi bien récupéré d'une course (pas une seule courbature, pas la moindre sensation de fatigue ou de lassitude).
Je n'ai jamais passé la ligne d'une course aussi frais. Je veux bien être vaincu, mais pas sans avoir le sentiment que je n'ai pas tout donné. Je n'ai pas su trouver en moi la force nécessaire, j'ai subi. Après l'arrivée, je crois que j'ai compris que c'est d'abord la tête qui courre bien avant les jambes ...
Ma performance n'est pas objectivement catastrophique, mais j'ai un désagréable sentiment, l'impression non pas que je ne pouvais pas faire plus, mais que je ne voulais pas faire plus.
Je dois une revanche à cette course.
Merci de m'avoir lu.
Je ne me suis pas précipité pour vous décrire ma course. Je voulais attendre quelques jours pour prendre du recul et essayer d'analyser ce qui c'est passé. Je ne vous demande pas de comprendre ce qui va suivre, je vous livre sans fard peut-être avec brutalité mes états d'âme.
Je ne vais pas vous parler de l'avant, ni de l'après, de l'organisation, de l'ambiance ou des paysages. Juste de ce trou noir de trois heures vingt-six minutes et dix secondes. De ce qui aurait dû être l'accomplissement de 6 mois d'entraînement, l'effort ultime de ce début d'année, un feu d'artifice, mon 14 juillet, il ne reste pour l'instant qu'un goût d'inachevé, une grande frustration, une profonde meurtrissure. Je cours pour vivre des moments uniques où l'effort et le dépassement de soi valent toutes les récompenses, où le sentiment d'être allé au fonds de soi vaut sur le meilleur des temps et la plus belle des places. Samedi, j'ai abandonné, non pas que je n'ai pas franchi la ligne, j'ai balayé des heures d'entrainements, j'ai craché sur ces heures volées à mes proches, j'ai renoncé à me battre. J'ai été spectateur de ma propre course.
Faire une contre-performance à cause d'un jour sans, je l'accepte. Mais ne pas avoir donné tout ce que j'avais, ne pas avoir tenté le tout pour le tout, ne pas avoir essayé d'aller au-delà de cet inconfort, je ne le digère pas.
Dès les premiers mètres, j'ai senti que les jambes n'étaient pas bonnes. Je me suis dit : "T'es un diesel, t'es pas bien échauffé, ça va passer ...". J'ai essayé de chasser les pensées négatives, fatalistes, tenté de m'accrocher à quelques basques, essayé de combattre cette espèce de léthargie qui m'envahissait. J'ai retrouvé un peu de peps vers l'heure de course quand j'ai vu ma famille qui m'encourageait. Quand je suis arrivé au premier ravitaillement, surpris d'être sur les bases de ce que j'avais prévu, malgré un souffle pénible et des douleurs aux cuisses inhabituelles.
J'ai continué à m'accrocher, mais petit à petit j'ai laché dans ma tête, d'abord la peur presque panique du "syndrome" des 2 heures, qui m'a fait croire qu'il suffisait de manger pour avancer et fait "oublié" de courir. Je nageais presque à contre courant du flot des coureurs, je faisais éveiller le rêve de celui qui attend un train dans lequel il n'arrive pas à monter, de celui qui courre à perdre haleine mais qui n'avance pas. Puis, j'ai pensé à m'économiser, garder des forces "au cas où", si bien que je n'ai jamais aussi bien récupéré d'une course (pas une seule courbature, pas la moindre sensation de fatigue ou de lassitude).
Je n'ai jamais passé la ligne d'une course aussi frais. Je veux bien être vaincu, mais pas sans avoir le sentiment que je n'ai pas tout donné. Je n'ai pas su trouver en moi la force nécessaire, j'ai subi. Après l'arrivée, je crois que j'ai compris que c'est d'abord la tête qui courre bien avant les jambes ...
Ma performance n'est pas objectivement catastrophique, mais j'ai un désagréable sentiment, l'impression non pas que je ne pouvais pas faire plus, mais que je ne voulais pas faire plus.
Je dois une revanche à cette course.
Merci de m'avoir lu.
par lowelace
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Réponse de Graz71 sur le sujet Re:Récits des courses du mois de juin 2009
Posted il y a 15 ans 4 mois #24768
Récit postume... 28_06°2009 7 km Le Plaisir de Courir - parc Montreau - Montreuil-sous-Bois
Alors voilà, je récris mon récit à une semaine de distance, après le petit problème technique:
J'arrive en scooter sur les lieux et je m'aperçois que... uh oh... le parc est sur une côte et je me dis "mer....!!"
Je retire mon dossard, je trouve une place sur l'herbe et je commence mes étirements. J'ai déjà mis le cardio, ma fréquence dépasse déjà les 100
l'émotion!!
La course commence, j'ai du mal à ne pas me faire emporter par le peloton et l'enthousiasme... je sens tout de suite que le rythme n'est pas le mien, mais je ne peux que continuer, je ne peux par ralentir car la descente commence aussi.
La petite côte est devant nous, je l'attaque et je sens déjà les jambes qui protestent... mais la première est vraiment petite, donc pas trop de dégâts mais quand même c'est pas la forme!!
Premier tour, et là je commence vraiment à souffrir.. ma fréquence est sur les 93-94%, beaucoup trop, mais ni ralentir ni la descente y font rien.
Le deuxième tour est plus grand, on tourne autour de deux petits lacs, très ombragée et agréable... et là, la deuxième côte.... vraiment raide et infinie (pour moi enfin). Je marche deux ou trois pas de temps en temps, pas plus sinon je crois que je vais céder à l'envie de m'arrêter et je ne veux pas
donc je tiens mais c'est vraiment dur dur. La côte finie, il me faut un bon moment pour ralentir la respiration, jusqu'à la descente, qui n'aide pas trop non plus. Nous nous retrouvons à la même allure avec une fille, nous échangeons quelques mots d'encouragement et solidarité, et nous courons ensemble, vers le troisième tour, la côte une autre fois... ça commence, et encore, je marche quelques pas, même histoire de la fois précédente sauf que je suis à bout, essoufflée, je tiens parce que nous sommes deux et parce que j'ai trop d'orgueil
J'arrive en haut morte! Je continue, je me dis que bientôt ça doit être l'arrivée, que je dois au moins terminer cette course, mais parfois j'ai vraiment envie de m'arrêter... la fin est interminable, ça fait des chicanes, on vois l'arrivée mais on y tourne autour, c'est cruel Derniers virages et ça y est, j'arrive avec un temps de 45'54", ce que j'aurais voulu faire sur un terrain plat... donc je suis fière de moi, je suis 62ème sur 70
Je prends ma médaille, mon sac plein de cadeaux (casquette, t-shirt, stylos, porte clefs...). J'ai repris la course depuis 2 mois, je suis le programme depuis 1 mois donc je ne pouvais demander plus que ça.
Je vais sur l'herbe pour faire quelques étirements mes je suis vraiment crevée, beaucoup trop!! Je me dis que la prochaine fois je veillerai de choisir une course sur un terrain plat et que j'essayerai de partir plus lentement... comme je faisais à 12 ans pour mes compétitions de 800 m!
Je partais carrément la dernière, avec beaucoup d'écart et je laissais courir le premier tour de piste... le deuxième, j'accélérais et je doublais tout le monde, sauf une, toujours la même, la championne toscane, mais j'étais très contente parce que je ne faisais pas partie d'un club et je ne m'entraînais qu'un jour par semaine!!
Comme quoi des fois on doit retrouver la sagesse d'un enfant
Alors voilà, je récris mon récit à une semaine de distance, après le petit problème technique:
J'arrive en scooter sur les lieux et je m'aperçois que... uh oh... le parc est sur une côte et je me dis "mer....!!"
Je retire mon dossard, je trouve une place sur l'herbe et je commence mes étirements. J'ai déjà mis le cardio, ma fréquence dépasse déjà les 100
l'émotion!!
La course commence, j'ai du mal à ne pas me faire emporter par le peloton et l'enthousiasme... je sens tout de suite que le rythme n'est pas le mien, mais je ne peux que continuer, je ne peux par ralentir car la descente commence aussi.
La petite côte est devant nous, je l'attaque et je sens déjà les jambes qui protestent... mais la première est vraiment petite, donc pas trop de dégâts mais quand même c'est pas la forme!!
Premier tour, et là je commence vraiment à souffrir.. ma fréquence est sur les 93-94%, beaucoup trop, mais ni ralentir ni la descente y font rien.
Le deuxième tour est plus grand, on tourne autour de deux petits lacs, très ombragée et agréable... et là, la deuxième côte.... vraiment raide et infinie (pour moi enfin). Je marche deux ou trois pas de temps en temps, pas plus sinon je crois que je vais céder à l'envie de m'arrêter et je ne veux pas
donc je tiens mais c'est vraiment dur dur. La côte finie, il me faut un bon moment pour ralentir la respiration, jusqu'à la descente, qui n'aide pas trop non plus. Nous nous retrouvons à la même allure avec une fille, nous échangeons quelques mots d'encouragement et solidarité, et nous courons ensemble, vers le troisième tour, la côte une autre fois... ça commence, et encore, je marche quelques pas, même histoire de la fois précédente sauf que je suis à bout, essoufflée, je tiens parce que nous sommes deux et parce que j'ai trop d'orgueil
J'arrive en haut morte! Je continue, je me dis que bientôt ça doit être l'arrivée, que je dois au moins terminer cette course, mais parfois j'ai vraiment envie de m'arrêter... la fin est interminable, ça fait des chicanes, on vois l'arrivée mais on y tourne autour, c'est cruel Derniers virages et ça y est, j'arrive avec un temps de 45'54", ce que j'aurais voulu faire sur un terrain plat... donc je suis fière de moi, je suis 62ème sur 70
Je prends ma médaille, mon sac plein de cadeaux (casquette, t-shirt, stylos, porte clefs...). J'ai repris la course depuis 2 mois, je suis le programme depuis 1 mois donc je ne pouvais demander plus que ça.
Je vais sur l'herbe pour faire quelques étirements mes je suis vraiment crevée, beaucoup trop!! Je me dis que la prochaine fois je veillerai de choisir une course sur un terrain plat et que j'essayerai de partir plus lentement... comme je faisais à 12 ans pour mes compétitions de 800 m!
Je partais carrément la dernière, avec beaucoup d'écart et je laissais courir le premier tour de piste... le deuxième, j'accélérais et je doublais tout le monde, sauf une, toujours la même, la championne toscane, mais j'étais très contente parce que je ne faisais pas partie d'un club et je ne m'entraînais qu'un jour par semaine!!
Comme quoi des fois on doit retrouver la sagesse d'un enfant
Last Edit:il y a 15 ans 4 mois
par Graz71
Dernière édition: il y a 15 ans 4 mois par Graz71.
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Réponse de cegemil sur le sujet Re:Récits des courses du mois de juin 2009
Posted il y a 15 ans 4 mois #25950
27 juin 2009 -Trail de la baie de St-Brieuc
Normalement ce trail fait 13 km ce qui était jouable pour moi! Pour cause de Championnat de France de cyclisme, les organisateurs ont joué le jeu de la fête du sport et on rejoint les 2 parcours. Ainsi on passe de 13 à 20km afin de partir du circuit des cylcistes, on attend le dernier tour des amateurs et on démarre à 18H00! Organisation au top et horaire tenu!
Pour ma part, je partais dans l'inconnu, je sors de ma coupure annuelle mais l'occasion de traverser la baie de manière sécurisée était trop tentante donc j'y vais pour m'amuser et découvrir. Mon père m'accompagne malgré un manque de préparation flagrant(3 footings dans les pattes après une longue coupure) Gilles doit hurler en lisant ce genre d'inconscients que nous sommes! En effet mais pas fous alors on a décidé de partir cool et de gérer le parcours.
On fait 11 km ensemble en s'arrêtant plusieurs minutes à chaque ravito, on gère vraiment une allure cool, on est dans les derniers mais on est bien. on a fait que du plat le long de la baie, les 1ers envoient du gros sur ce parcours roulant.
Au bout d'1H10, mon pater me laisse partir, se sentant moins bien mais ok pour terminer. C'est la 1ère difficulté, on longe la côté dans un bois qui monte et descend sans arrêt, je m'en donne à coeur joie et je rejoins tous les gens qui nous ont doublé récemment.
Ensuite on déboule sur la baie, pour traverser 3km de mer, impressionnant de silence et la vue assez troublante, on traverse une filière de 8m de large sur 50cm d'eau (timing de marée bien calculé) à partir de là, je coince jusqu'à la falaise de l'autre côté. Comme un idiot, j'avais zappé qu'on prenait la falaise et une petite crampe à un doigt de pied en plus, je vais bien galérer à monter les marches et surtout à les descendre! Ensuite, il reste 3-4km de plat, là çà gère et je remonte du monde au train. Tiens donc, ma famille, mon p'tit gars me saute dans les bras et veut courir avec moi! pas possible mais je profite un bon moment avec eux en leur demandant de guetter mon pater, je suis censé les rejoindre après l'arrivée. Je termine en ne doublant pas un vétéran - mon père m'ayant dit sa frustration de se faire "sauter" sur la ligne par un jeunot - Arrivée, 2H06, rien de brillant mais c'était pas le but! Super ravito! puis Super besace : on est loin des courses parisiennes, le tout pour 6€!!! (3 terrines, une boisson, un mini 4/quart pour chaque coureur...)
Je repars chercher mon père et on fait le dernier km ensemble, il a tenu à l'orgueil mais je suis impressionné et surtout le but est atteint pour lui reprendre la cap avec de l'entrain et de la motivation.
Bilan : mon premier trail, loin d'être difficile comme d'autre déjà décrit mais belle course quand même à rééditer...
Maintenant j'attaque ma reprise pour le foot et j'essaierai de caser qqs trails pour des retours en Bretagne car la course en nature me va mieux et je suis moins axé sur la perf... et qqs semis pour le principe...
Normalement ce trail fait 13 km ce qui était jouable pour moi! Pour cause de Championnat de France de cyclisme, les organisateurs ont joué le jeu de la fête du sport et on rejoint les 2 parcours. Ainsi on passe de 13 à 20km afin de partir du circuit des cylcistes, on attend le dernier tour des amateurs et on démarre à 18H00! Organisation au top et horaire tenu!
Pour ma part, je partais dans l'inconnu, je sors de ma coupure annuelle mais l'occasion de traverser la baie de manière sécurisée était trop tentante donc j'y vais pour m'amuser et découvrir. Mon père m'accompagne malgré un manque de préparation flagrant(3 footings dans les pattes après une longue coupure) Gilles doit hurler en lisant ce genre d'inconscients que nous sommes! En effet mais pas fous alors on a décidé de partir cool et de gérer le parcours.
On fait 11 km ensemble en s'arrêtant plusieurs minutes à chaque ravito, on gère vraiment une allure cool, on est dans les derniers mais on est bien. on a fait que du plat le long de la baie, les 1ers envoient du gros sur ce parcours roulant.
Au bout d'1H10, mon pater me laisse partir, se sentant moins bien mais ok pour terminer. C'est la 1ère difficulté, on longe la côté dans un bois qui monte et descend sans arrêt, je m'en donne à coeur joie et je rejoins tous les gens qui nous ont doublé récemment.
Ensuite on déboule sur la baie, pour traverser 3km de mer, impressionnant de silence et la vue assez troublante, on traverse une filière de 8m de large sur 50cm d'eau (timing de marée bien calculé) à partir de là, je coince jusqu'à la falaise de l'autre côté. Comme un idiot, j'avais zappé qu'on prenait la falaise et une petite crampe à un doigt de pied en plus, je vais bien galérer à monter les marches et surtout à les descendre! Ensuite, il reste 3-4km de plat, là çà gère et je remonte du monde au train. Tiens donc, ma famille, mon p'tit gars me saute dans les bras et veut courir avec moi! pas possible mais je profite un bon moment avec eux en leur demandant de guetter mon pater, je suis censé les rejoindre après l'arrivée. Je termine en ne doublant pas un vétéran - mon père m'ayant dit sa frustration de se faire "sauter" sur la ligne par un jeunot - Arrivée, 2H06, rien de brillant mais c'était pas le but! Super ravito! puis Super besace : on est loin des courses parisiennes, le tout pour 6€!!! (3 terrines, une boisson, un mini 4/quart pour chaque coureur...)
Je repars chercher mon père et on fait le dernier km ensemble, il a tenu à l'orgueil mais je suis impressionné et surtout le but est atteint pour lui reprendre la cap avec de l'entrain et de la motivation.
Bilan : mon premier trail, loin d'être difficile comme d'autre déjà décrit mais belle course quand même à rééditer...
Maintenant j'attaque ma reprise pour le foot et j'essaierai de caser qqs trails pour des retours en Bretagne car la course en nature me va mieux et je suis moins axé sur la perf... et qqs semis pour le principe...
par cegemil
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