T'es un champion papa!! mon mdp 2013

Bonjour cheres amies et chers amis coureurs à pied!!

Tout d'abord je tiens à prévenir le lecteur que s'il cherchait des informations détaillées pouvant le mener à des performances de haut vol à cause de mon titre, je tiens tout de suite à lui conseiller de passer son chemin, il ne sera point de performances chronométriques dans ce post. Comme dirait coluche, c'est l'histoire d'un mec....

Et oui j'ai cherché différents titres pouvant correspondre à ce que j'ai pu vivre ce dimanche 7 avril 2013 à Paris, comme par exemple: Je me suis fais attaquer par deux pitbulls, la déscente aux enfers de "WalkingZap", la grande vadrouille, RunningZap à la découverte de lui même, un kilomètre à pied ça use les souliers, etc... Enfin bon pleins de titres droles, négatifs ou émotionnels, non j'ai choisi celui là car vous le comprendrez après avoir lu le troisieme volet de la saga RZ, j'ai voulu rester positif et surtout rendre hommage à ceux qui m'entourent dans ma vie de tous les jours....

La préparation:

Je ne vais pas refaire un résumé du deuxieme volet de la saga RZ, mais cela a été cahotique avec le RZ tout content un jour puis 2 jours après patatra, dans l'épisode n°897464331 de Dallas, RZ est au bord du suicide, se tapant des verres de Whisky en companie de la grande Suelene. Mon suivi a été le théatre, à plusieurs reprises, de rebondissements de dernières minutes

La dernière étant une possible tendinite mais non, c'était à priori une contracture, j'ai du arrêter mon plan 10 jours avant la course.

Pour rappel j'étais sur un plan 12 semaines à 4 séances par semaine, une erreur à mon avis... enfin bon en parlera après de ce que j'aurais du faire afin de changer le nom de tata ginette en tonton Henri, avec des si.... on connait la musique

Niveau alimentation, pendant la prépa, j'ai essayé différents produits de chez Aptonia et Overstims, au final je suis parti avec le fameux pack marathon et l'isotonic d'Aptonia....

Avant le marathon, j'ai bien fais attention à mon alimenation et hydratation, et comme de nombreux coureurs, j'ai pris du malto 3 jours avant et le fameux gatosport le matin de la course avec du thé.

Pareil pour le sommeil, je me suis forcé à me coucher avant 23h sauf un ou deux soirs, j'ai essayé de mettre toutes les chances de mon coté...

Mon passé de coureur:

Casier vierge, rien à signaler, éliminait du gras il y a un an jour pour jour et ne pouvait pas faire plus de 800m en courant à moins de 8Km/h, commencé à courir fin Juillet 2012 après plusieurs années, j'ose pas dire décennie, à maintenir son stock de gras à niveau très elevé (IMC >32...)

Un semi de Paris pendant le plan, je n'avais jamais dépassé 17.5Km avant le 3 mars 2013...

Certains doivent déjà se dire: c'était couru d'avance, si puis-je dire faut être inconscient pour se lancer dans un marathon comme ça à l'arrache Enfin bon, juste pour l'anectode, je devais le faire avec le collègue qui m'a donné envie de me mettre à la CaP, pour 2014 c'était moins sur de le faire ensemble....

Objectif chronométrique:

Finir la course, et si possible être très proche des sub 4h... un doux rêve pour bien des débutants, naifs de l'effort à accomplir.... enfin moi je suis naïf

La veille de la course:

Comme vous avez pu le lire, j'ai été chercher mon dossard le samedi matin, trainé un peu sur le salon et rencontré notre Gilles et le fameux Chauchau!! Un très bon moment que je ne regrette pas!! avec en plus un massage gratuit avec un diasgnostic d'une contracture mal soignée Je vous renvoie au petit CR si vous l'avez raté, il y a des photos de l'expo

J'ai préparé mon sac et ma ceinture pour le périble du lendemain: bah c'était déjà une épreuve: comment faire rentrer 9 tubes de gels, un téléphone dans un si petit volume... du coup j'ai du prendre 3 tubes overstims non liquide, que je prévois de prendre en début de course et laisse le liquide pour la fin en prévision de la fatigue de la course.

On aurait dit que j'avais eu une ordonnance du fameux Dr Fouentes, j'étais bien chargé.... au tour du bide pour une fois , pas de dedans

Le jour de la course:

Réveil à 5h15, j'entends mon coeur battre vite... la vache, j'ai du rever de course pour avoir le palpitant qui bat si vite, je ne verifie pas pour éviter d'empirer la chose avec du stress supplémentaire, je pars manger le fameux gatosport, une bonne moitié du plat.... avec du thé, voila rien d'autre

Je suis pret, je pars à 6h25 prendre le train 6h39, la vache, il fait super noir dans la rue, aucune lumiere, heureusement que je suis pas une fille et j'ai le look d'un méchant habillé tout en noir, j'ai plus peur de me faire controler par la police que de me faire attaquer Je monte dans le train et je regle ma montre pour la course (oui toujours tout au dernier moment): allure instantanée, fc moy %fcm et distance, je me dis que je vais courir au feeling en dépassant pas les 5'20" au kilo et je vérifierai la fc moy après quelques kilomètres pour éviter de stresser avec une fc qui fait le yoyo...

Une fois dans les couloirs du métro pour rejoindre la ligne 1, je retrouve un petit groupe de concurrents, il y avait 2 Nordistes de Lille, très sympa avec qui j'ai discutés (pour changer, diront les mauvaises langues ), on avait un numéro de dossard très proche (sas 4h), on se quitta au moment de la consigne....

Maintenant me voila en jolie tenue avec mes deux sacs poubelle pour me tenir chaud, je pars donc faire la vidange nécessaire...

Il arriva un évenement assez coquace: les CaPistes pressés, ne pouvant attendre que les fils d'attente se réduisent, partent faire sangloter leur dinosaure le long des grilles du SAS d'arrivée sauf que, et oui, il y a un sauf , une mamie se pointe tout droit vers les grilles avec son petit fils d'une douzaine d'années, sur le coup je me demande ce qu'ils viennent faire... impossible de rentrer dans le sas... non! ils viennent marcher le long des grilles et la haie juste derriere, un passage de 50cm a peine, et je ne vous raconte pas l'état du passage après les pleurs des dinosaures!! et en plus la mamie, elle se rince l'oeil, je l'a comprends un peu, ce n'est pas tous les jours que l'on voit autant de dinosaures au garde à vous sur son passage

Puis je me dépeche de partir au point de rdv avec Gilles et tous les membres du forum, j'arrive en retard et ne retrouverais que Gilles avec Mila et ses chaussures porte bonheurs. J'apprends que la pluparts sont déjà partis dans leur sas, dommage sauf un: matmat , yes!! il a laissé sa pancarte mais devrait revenir tres vite...

En attendant, on fait connaissance, mila est très sympa et très charmante! comme vous tous! Sinon les gars je vous préviens tout de suite, je vous conseille d'éviter les blags déplacées car j'ai vu son mari à mila et moi à coté, je fais petit garçon, alors si vous voulez péter des Chronos pour 2013, restez correct .

Voila Matthieu, dit matmat sur le forum! on se sert la main et nous partons vers les sas, nous ferons connaissance sur le chemin. Avant de rentrer dans le sas, je demande à matmat ce qu'il compte faire avec sa pancarte?? "bah je vais la lancer juste après le départ", et moi de répondre "bah tu me rappelleras de bien rester derriere toi, je voudrais pas que tu me la plantes dans le dos ", j'avais pas envie de faire meneur d'allure

Le speaker chauffe l'ambiance, car il fait bien froid, j'ai les mains gelées pour le reste ça va, j'essaye de me réchauffer les mains comme je peux.. je finis ma boisson d'attente, le départ va être donné!

9h08 - La course...

Voila ça y est, le départ de notre sas est lancé, je regarde ma montre pour lancer le chrono, la vache la fc est à plus de 100 bpm et je suis sur place sans marcher... pas grave, on va attendre de voir la mise en place sur 5Km....

Je cours avec matmat les deux premiers kilomètres, on tourne à 5'20", calé avec le meneur d'allure du sas... après je laisse mathieu partir car il a pour objectif de courir en 5'10"/5'15" trop rapide pour moi... après le troisieme kilomètre, tout va bien, je respire, etc... ma jambe gauche me laisse tranquile... enfin de compte non, le point commence à apparaitre après le 4 éme kilomètre, je ne fais pas plus attention que ça, arrive le premier ravitallo, gel anti-oxydant gobé, je prends de l'eau: la vache!! elle est congelée la flote!! j'ai du mal à la boire, j'en prends par toutes petites gorgées....

On arrive dans la portion où ça va monter vers Reuilly, et mon point avec en plus le talon d'achile sont toujours là, et je sens que ça tire de plus en plus, j'essaye de compenser pour éviter de tirer de trop sur le point et tendon... en gros je change ma foulée, je fonctionne plus avec les cuisses... n'étant pas fou, je sais que dans les montées je dois baisser d'allure...je redescends à 5'40" et repars à 5'20" dans les descentes et pas plus... je dois gérer au mieux le passage du bois de Vincennes pour garder un maximum de fraicheur sauf que le cardio est haut... je dépasse les 84%

Je rattrape matmat juste avant le 10éme kilometre, au niveau du ravitaillo, il me parait moins bien que le début?? je me dis ne va pas le chercher, laisse couler, tu iras au fil du temps...

sauf qu'après le douzieme kilomètre, je sens comme des courbatures au niveau de mes cuisses!! les ischios et fessiers, si eux!! non!! si!! et merde!! oui des courbatures comme celles que l'on a le lendemain d'une séance de sport quand ça fait des mois que l'on fait du gras... bah voila je suis bien parti pour faire les 30Kms qui restent!! et pourtant je ne sens plus rien au niveau de ma contracture et de mon talon d'achile, c'est la poisse!!

Ce matin, mon pote Patrick, celui qui fait 1h37 à un semi en mode promenade sans entrainement à 50ans, me dit: tes courbatures viennent de ta contracture!!! hein quoi??? tu dis?? "bah oui, tu as du compenser ta foulée inconsciement pour moins tirer la contracture!!, du coup tu as fais fonctionner les muscles de tes jambes autrements"

Et bah oui il avait raison, car comme je l'ai écris juste avant, j'ai adapté ma foulée pour soulager la contracture et tandon d'achille. Et je l'avais oublié, je pense qu'il a en parti raison car je ne comprends pas comment je peux avoir des courbatures en courant apres seulement 12Km de course alors que j'ai déjà couru plus de 25km en entrainement!!

Le mur se rapproche.... déjà??? oui

Ok, ok ok, restons calme, reprenons l'episode précedent avec le pilote et copilote du vieux bi-moteurs à hélice, etc, restons calme, zen, on respire, on va demander à la tour de controle de l'aide: allo, monsieur?? allo, il y a quelqu'un?? et là je tombe sur le répondeur de la tour de controle de Vincennes: nos services sont ouverts du lundi au samedi de 8h à 22h, veuillez rappeler ultérieurement.... ah ba c'est bien ma veine...

pas grave, meme pas peur, allez fais ce que tu as déjà fais précédement: baisse ton allure!! ah oui quelle nouille, j'y aurais pas pensé... Tu vas te refaire, calme, reprend une gorgée d'isitonic, allez santé les gars!! me voila en 5'40"

je sens la fatigue pointer son nez, bah oui normal, courbature = fatigue je n'arrive plus à savoir si la route est plate, faux plat montant ou descendant, je ne sais plus de repère... j'utilise ma mémoire et le semi de Paris, normalement c'est montant...

continue et croise les doigts!! depuis 10 jours, ça commence à faire de faire des prières...

Jésus est apparu....

Ca va toujours pas, après 2Km, je commence à entammer le 14éme kilomètre et là un bon dieu quelque part à du entendre mes incantations et me fait apparaitre Jean-Renaud sur le borde de la route!! je reve ou quoi?? je suis dans mon lit??? ah non c'est bien réel!!

Je lui dis bonjour bien chaleureusement, et lui dis que je suis super content qu'il vienne faire un bout de chemin avec moi et surtout que je suis dans une mauvaise passe!! arrrffff ça fait du bien au moral de courir avec lui...

Le moral va mieux, mais pas les jambes et mon estomac, apres le 3éme ravitaillo, le mélange eau gelée avec le gel, bah c'est pas ça!! j'ai faillit tout revomir sur le coté, c'etait moins une!!

bon normalement on va arriver dans la partie faux plat descendant...allez tu vas te refaire, courage, Jean-renaud fait tout pour m'emmener avec lui, mais non rien n'y fait, malgré le faux plat descendant, j'ai du mal à tenir les 5'40", je passe la barre des 6', en 6'15" je suis cuit!! confirmation au km 18, puis 6'17", puis 6'13", c'est la mort du petit cheval, 6'40" au 21 moment ou Jean-Renaud doit me laisser pour retourner vers l'arriere de la course pour soutenir un autre copain à lui.

Et là depuis 3Km, j'ai l'impression d'être un petit bateau au milieu d'une tempete, ça passe dans tous les sens, je ne cours plus du tout dans l'allure des autres coureurs

La capitulation: le mur est là avec sa fauscille, pret à prendre ta médaille....

Je passe la flamme du semi en 2h tout rond, avec de grosses courbatures aux fessiers et ischios et une bonne fatigue, bien présente.... et là, la petite voix de la sirene qui te dit: runningzap, runningzap, marche, marche, tu vas voir, ça sera bon, ça va te faire du bien... arrrrrrhhhhhh et mince, zute, flute et ù*ù*$^$!! je suis rincé, j'ai mal au cul avec ces deux pitbulls qui me font mal à chaque foulée et en alternance!! j'ai l'impression que l'on m'enfonce des aiguilles à chaque pas, c'est la catastrophe!!

Dans ma tête, tu ne peux pas t'arreter!! pas si tôt!! en plus personne ne marche!!ah non la honte!!

je continue quelques mètres et non, j'en peux plus mon corps dit non et ma tête a perdu le controle me voila sur le bas coté à gauche, marchant la tete basse, allez tu marches un peu et tu reparts que je me dis.... ouais bah ça c'est dans les films.... je repars.... non! plus d'essence!... je remarche.... et là un coureur me dit t'inquiete pas, tu va repartir marche en attendant....

Et non, je suis cuit, du km 22 au 23 j'essaye de relancer la machine, impossible, après coup, ma fc est 143bpm au Km 23!! et pourtant je marche

Et là on aurait bien voulu que la tour de controle soit ouverte le dimanche, car dans la tête il y a plein de choses qui se passent:

- un sentiment d'échec: tomber si loin du but, comment as tu pu en arriver là!
- un senitment de honte: on se sent inferieur, moins qu'une sous-merde, un moins que rien, on n'ose pas affronter le regard des spectateurs
- une tristesse énorme: tout ça pour ça, je ne vais pas voir l'arrivée, il y avait tant de monde qui croyait en moi, mes enfants les premiers et vous autres chers amis du forum.
- un sentiment de rejet, revolte envers la cap: je vais tout balancer, et arrêter ces conneries, et faire que du velo, arrêter le forum, etc...


Allo Jean-Pierre... c'est votre dernier mot

Je marche, je m'arrête plus au ravitaillo, et là j'aimerai bien entendre: "allez RunningZap!!!!" et non rien, personne m'encourage, je marche seul avec toujours cette honte, je fais mes calculs pour savoir combien de temps je dois marcher jusqu'au bout...arrfff punaise c'est un deuxieme marathon qui s'annonce: pas loin de 4h....... j'arrete?? je continue?? ça vaut le coup de marcher?? et ces pitbulls qui me lachent pas les fesses!! mes jambes sont completement rouillées, meme marcher est un calvaire, je ne peux pas dépasser les 5Km/h ou tres peniblement... alors mort pour mort pourquoi forcer???

Et là je passe en mode Jean-Pierre Foucault, et decide de prendre deux Jokers: le premier le miraculeux gel coup de fouet!! il me faudrait un sacré coup de pied au cul en fait!! dans ma tête je me dis qu'apres la porte des 25eme kilomètres, je remets ça....

Mon deuxieme joker: j'appelle un ami, en la personne de Maclad, j'ai 8Km pour le rejoindre, arf ça fait loin...

J'appelle: ahhhhhhhhh merde!!, encore le répondeur!!! j'ai pas de bol, elle est où la seine que je saute!! allez deconne pas, "Bon William, je suis très mal, je suis cuit, je suis mort, plus de Jambes...." va falloir sortir la brouette

Dans la tete je me dis, oh punaise, j'espere qu'il n'est pas parti.... et pourtant je recoit des sms... mais je ne regarde pas...

La porte du 25eme est franchie, je recours, enfin je leve plus rapidement les jambes.... et hop j'arrete apres 500 ou 600m, le gel coup de pied au cul a été épuisé très rapidement, pas besoin d'avoir fait Math Sup pour calculer le nombre de gels jusqu'à l'arrivée: il me reste un coup de pied au cul et un RAIDE TU NIQUES, bah je vais pas aller loin avec ça...

Je suis sur le point d'abandonner, jeter l'éponge, rappeler mon jocker pour le libérer.... la sous-merde va arrêter le masacre et va proceder à la mise à mort du taurau et aussi de ces deux sales glébarts qui lui bouffent le cul depuis un moment déjà...

je reçois un SMS, encore un, je me décide de regarder, c'est la maison... "Allez papa, continue!! c'est super ce que tu fais!!", ils ont vu mon temps de passage sur l'appli du Km25 et regardent le marathon à la télé avec leur pancarte "Allez Papa, tu es le meilleur", pour inof ils auraient du être sur la course et pas si loin. Ils ne savent pas encore que je suis mort car les temps restent corrects...

Et là je m'éffondre en larmes, comme à l'instant où j'écris ces lignes en y repensant, je revois mon fils m'encourager les jours avant la course, me parlant de cette médaille!! quel symbole pour lui, petit garçon de 6 ans, voyant son père comme un héro...

Mais là le héro est très mal, il a encore plus honte, plus de marcher, plus honte d'avoir échoué.... ah putain merde alors, on doit prendre du plaisir!! et là je suis anéanti moralement pour quelque chose de festifs, qu'est-ce que je suis con!!
Je marche encore et toujours, avec les yeux pleins de larmes, pensant à mes enfants à la maison, hurlant devant la télé, vas y papa, va y papa, etc...

Tout pret de l'abandon, je releve un genou, me redresse, reprends espoir!! je vais aller la chercher cette putain de medaille et je veux mon maillot!! (taille L s'il vous plait madame )

28eme Kilomètre Maclad n'est plus très loin, maintenant je regarde les gens droit dans les yeux, je vois plein de concurrent tomber comme des mouches, je me sens moins seul dans mon challenge...

La grande vadrouille...

Et là un groupe d'américains crie: "Come on RunningZap, Come On!! RunningZap!!" il avait raison Acera!! enfin quelqu'un m'a encouragé moi, oui moi et pas un autre!! car plusieurs fois j'ai entendu "allez fabrice" et à chaque fois, naivement, j'esperais que ce soit une connaissance... mais non c'était pour mon voisin!!

Là je commence à encourager les gars qui marchent, en leur disant qu'ils vont repartir, oui je sais, je mentais un peu sur ce coup là...

avant le kilomètre 30, je passe devant une sono, c'est Jacques Dutronc qui passe, il est 5h Paris s'éveille... et là un sentiment de bonheur arrive, apres la tempete, je chante et siffle, je profite du spectacle, je suis heureux, maclad n'est plus loin... j'essaye même de repartir en courant, non, pas possible, les deux mollos gardent bien mes fesses, je ne peux pas bouger, je suis cerné

pas grave, je continue pour retrouver Maclad au Km 31, sur le coup grosse flip, je n'ai pas vu son SMS me disant qu'il est au milieu de la route, je l'attends sur ma droite, pas au milieu: l'espace d'une seconde, il est 5h de jacques s'arrête net!!

D'un coup je vois un grand fluo se diriger vers moi, ouf c'est maclad!! Il me motive pour repartir, mais non, c'est fini mon cher William, je suis cuit, sors la brouette.

Nous voila partis pour 11Km200 en balade dans le bois de Boulogne, où là l'hécatombe chez les coureurs est de plus en plus palpable: nous rencontrons un gars de Strasbourg, il est cuit, c'est son premier marathon également.

Je lui remonte le moral, lui dit de laisser son orgeuille de coté et d'analyser sa course pour en tirer les points potifs et à améliorer pour la prochaine fois.

Je ne vais pas trop rentrer dans les détails des 10 derniers kilomètres, mais grace à William et à l'ami Strasbourgois, ces 2 heures sont passés très vite comme la course William me remontant également le moral quand l'emotion était trop forte.

A chaque passage de porte, on racontait des bétises, du genre: ils vont voir que je suis encore en vie ou que mon corps a franchi telle porte, maclad doit pousser la brouette, etc... Ma femme s'est inquietée comme vous ne voyant plus rien apres le km 35 et moi je ne decrochais pas mon telephone car je voulais rester dans l'ambiance de la grande vadrouille



La médaille

Enfin nous voila arrivé, la ligne d'arrivée est juste devant, nous savourons ce moment là avec william avec plusieurs poses devant les photographes, tel des stars puis on fait la revue des troupes des pompom-girls, maintenant on n'est plus à 2 minutes, elles sont bien jolies, alors pourquoi se priver!

Je franchie la ligne apres 5h41 de course: 3h41 pour faire 21Km100 !! je ne me suis jamais arrêté pendant ces 42Km500 à ma montre, pas une fois... Je sais maintenant que je peux marcher 21Km avec des potaux et deux pitbulls accrochés à mes fesses.

Je remercie chaleureusement William pour son aide, m'excuse auprès de sa femme et je parts enfin chercher mon maillot de finisher et surtout LA MEDAILLE!! qu'est ce qu'elle est belle!! je me rappelerai pendant des années de ce 7 avril 2013!!

Le retour à la maison

Une fois ma médaille en main, je pars rechercher mon sac à la consigne, je passe à travers la foule, seul, un peu comme une âme en peine, les nerfs lachent, je pense à beaucoup de choses, mes enfants, ma course, ma vie, les larmes envahissent encore mes yeux.

J'appelle enfin ma femme pour la rassurer, je parle à peine car je ne peux plus, il y a trop d'émotions, j'écoute ses mots réconfortant, elle est fier de moi comme mes enfants, je suis fatigué mais heureux, exténué, je rachroche et pars rechercher le métro...

je suis complétement vidé, je n'arrive pas à me remettre de la rencontre avec moi même et ces chiens qui m'ont laché un peu la grappe, mes pieds chauffent, je veux trouver au plus vite le métro et surtout marcher le moins possible: je demande à un passant, il doit penser que je suis complétement shooté, je ne sais plus me repérer, là il me dit que je dois traverser toute la place de l'étoile: ça me parait une montagne, non? vous êtes sur? je demanderais à plusieurs personnes, car je suis à bout.

J'arrive enfin à ma gare, il est 16h30, je vois la voiture, mes enfants sortent et m'appellent, je leur fais signe, montrent timidement mon trophée, et encore des larmes coulent, je me tourne pour pas qu'ils me voyent et je seche mes larmes.
difficilement, je descends les dernières marches, parcours les derniers mètres avant de les rejoindre, mon fils m'arrache la médaille du cou, tout le monde me saute dessus, me serre dans les bras.

Mon fils me demande alors: "Papa, tu as fini premier?", moi, "non, dernier!", lui "bah tu es une poule mouillée!!" gros blanc.... et il reprend "non c'est une blague!! t'es un champion papa!!"

Le lendemain

je suis encore bien retourné, je ne pensais que l'on puisse vivre autant d'émotions pendant une course à pied! il faut avoir le coeur bien accroché!!

au niveau physique, aucune douleur, aucune cloque, juste des courbatures mais je marche presque normalement!

Maintenant je tenais vraiment à vous remercier, je ne sais pas pourquoi ou ce que j'ai fais pour mériter autant votre sympathie et empathie, mais CCAP est une grande famille, toujours là dans les bons et mauvais moments. Mille mercis!! je ne sais pas comment j'aurais fais sans vous. Car pendant mes 5h41, j'ai pas mal pensé à vous

Voila c'était RZ chez Mireille Dumas, qui livre ses emotions juste pour témoigner ce qu'un marathon peut provoquer comme émotions. Sachez que je ne suis pas ecoeuré de la CaP et ne compte pas lacher d'aussitot, déçu sur le moment, mais heureux d'avoir accompli une telle course en émotions, à défaut de la performance.

Demain rdv chez le toubib pour me faire prescrire des séances de kiné pour ma contracture, repos jusqu'à la fin du mois et après je reprendrai les runnings!

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, je me demande si je n'ai pas mis aussi longtemps à écrire ce CR que de faire ma course


Édit: ne pleurez pas, regardez comment je suis heureux

Je reprends les paroles de ton fils "Tu es un champion"!!!

Quelle détermination, bravo!!!

Super le CR

C'est ça le marathon.....des émotions - des rencontres - des larmes.
Avant - pendant - après.

Bravo Champion !

Mon fils me demande alors: "Papa, tu as fini premier?", moi, "non, dernier!", lui "bah tu es une poule mouillée!!" gros blanc.... et il reprend "non c'est une blague!! t'es un champion papa!!"

Toute la beauté du marathon est résumée ici


Bravo pour ta course et ce CR riche en émotions !

Ton CR m'a mis la chair de poule !
J'ai souffert avec toi, presque pleuré avec toi...!
Sont masos ces gens qui courrent
Merci d'avoir partagé tout cela
Bravo Champion !
Repose toi bien !