L'art d'aimer souffrir " Vol II "

Bonjour à tous et à toutes. Les trailers de Bretagne et d'ailleurs étaient réunis ce dimanche pour ce 9ème trail du bout du monde. 3 épreuves : 15km, 35km et 55km ( solo ou duo ).

Pour ma part c'était le 35 ( et c'est déjà pas mal ! ) qui m'attendait. Départ donc sur un vélodrome à 09h15 avec le pote qui ma parle de la course. Rappel de sécu, on nous informe que les coureurs surpris à laisser des déchets sur le parcours seront disqualifiés et bannis des courses futures. Autre bon point pas de gobelets plastiques aux ravitos ! Sinon la météo est juste parfaite ( normal en Bretagne il pleut que sur les **** ).

Allez c'est parti ! 1 tour et demi du vélodrome et la machine est lancée direction la pointe saint Matthieu et son phare.les 5 premiers kilos se font tranquillou, très roulants et sans difficultés pour rejoindre la vallée de sainte Anne. La traversée de ce bois aura juste été énorme car grâce à la pluie des jours précédents et au passage des coureurs du 55 les chemins sont outrageusement gras et c'est que du bonheur. L'obscurité du bois laisse place ensuite à un superbe soleil qui ne nous quittera plus jusqu'à l'arrivée.

On attaque le sentier côtier sereinement mais prudemment car pas il n'est pas tres large et vu la hauteur ça serait ballot de se prendre les pieds dans une caillasse. Ayant appris de mes erreurs sur le dernier trail, je marche à chaque escalier, chaque côte trop pentue, bref on s'économise. En terme de paysage c'est juste magnifique, la côte finistérienne est embellie par le soleil, le vent marin nous rafraîchit le visage, on est vraiment bien...

Bien jusqu'au 18eme kilo... La ou le genou recommence à faire des siennes. Même douleur qu'à la fin du trail dangers....sauf que là c'est pas 5 bornes qu'il reste mais 17...

Prendre une décision... Arrêter ou continuer...et puis merde ! c'est pas tous les jours qu'on peut se faire mal comme ça et puis je l' attendais depuis trop longtemps ce trail pour abandonner.

Marche dans toutes les cotes, marche des que ça descend un peu trop, je metire toutes les 10mn pas vraiment certain que ça soit bénéfique . Un participant me lance un " bienvenue au club " lui aussi souffrant de crampes.

Il y'a un gros ravito au 28eme juste magique : bananes, chocolat raisins secs , quatre quarts, coca. On y resterait presque. Les coureurs repartent tous doucement voir très doucement pour certains. Une pensée égoïste de me dire que je ne suis pas le seul à déguster me fait repartir de plus belle avec ma patte folle.Courir en boitant y'a que ca de vrai !

On était sur la plage, maintenant va falloir remonter sur le sentier côtier . Les passants et bénévoles s'enquièrent de mon état sur le parcours me demandant si ça va aller jusquau bout. J'ai envie leur dire non, que je douille grave mais je garde le sourire et lance des " ça va aller " sûrement pas très convaincants. La grosse difficulté sera à la fin car le phare de la pointe est visible bien avant l'arrivée .

Un gars sûrement pas du coin : " mais quand est ce qu'on y arrive à ce pu**** de phare ? "J'approuve de la tête cette question rhétorique pleine de bon sens. Tant bien que mal me voilà presque arrivé, j'entends le speaker et je vois les spectateurs qui nous encouragent au loin. Je me vois déja passant la ligne d'arrivée, enfin ! Sauf que non, c'est pas pour tout de suite : le pied droit vient heurter une pierre au sol, direction le plancher des vaches sans passer par la case départ. La chute entraîne naturellement la contraction du corps entier et bing ! une crampe au mollet gauche et une au mollet droit ( faudrait pas faire de jaloux non plus ). Au sol, crispé de douleurs, je laisse les crampes passer en métirant comme je peux, puis avec les encouragements des autres trailers, je me relève et finit la course.

Merci à tous les bénévoles et à tous les participants et à l'année prochaine ! Kenavo !

salut

j'ai participé aussi au 35k du trail du bout du monde sur ce magnifique parcours de montagne russe.qui en réalité en fait environ 36.5k...
J'avais reconnu le parcours en footing par tranche de 8/10k et je le voyais bien plus roulant que ça mais c'est réellement exigeant avec
très peu de partie relativement plate.
Mais le plus dur mentalement c'est le passage sur la plage où si je m'étais écouté je finissais tranquille sur une serviette.
et comme tu le soulignes une course très bien organisée, des ravitos en conséquence et même des ravitos sauvages de particuliers...
Une belle course à faire tant pour les paysages que pour l'effort.

Quelle lutte ! Félicitations à toi d'être arrivé au bout !

Bravo d'être allé jusqu'au bout (du monde et de la course...).
Merci pour le CR.

Félicitations d'être venu à bout de cette course dans la douleur! T'as quand même du bien souffrir.