Mon premier ultra : que de plaisir !!!

Chose promise….voici mon petit compte rendu de l’Ardennes méga trail, mon premier ultra.

Depuis le début de saison, tout mon programme d’entrainement est axé pour terminer cet événement, c’est désormais atteint !!!

Coté course, la dernière semaine a été très particulière, on ne pense vraiment plus qu’à ça ! Ca commence le jeudi, ou on annonce des orages et pluies diluviennes sur le massif, ce que me confirment mes parents…la course est même remise en question à un moment. Je comprends que les ruisseaux normalement facilement franchissables et les fonds de vallée seront boueux à souhait, et vous verrez que cela aura son importante dans la course.
Bref, vendredi après midi, j’arrive chez mes parents qui habitent à 10 km du départ, c’est bien pratique ! En soirée je passe prendre mon dossard et faire vérifier mon matériel obligatoire au bureau de l’organisation. J’en profite pour discuter avec quelques connaissances de notre journée du lendemain.
Je rentre chez moi et peaufine le sac. C’est délicat de prévoir son autonomie alimentaire complète, car oui, les ravitos sur la course ne se feront qu’à l’eau plate.
J’opte pour 2 contenants, ma poche de 2L ne contiendra que de l’eau, tandis qu’ une bouteille de 600ml accrochée à ma bretelle contiendra la boisson énergisante (j’ai acheté des pastilles, c’est tip top, effervescentes, c’est surprenant au départ, et pas super agréable, mais peu sucrée et sur le long, c’est très agréable !).

Pour le reste du sac je détaille avec précision :
Alimentaire : 4 barres salées, 6-7 pâtes de fruit, 5 barres fruitées, une banane, des tranches de cake au fruit, 6 saucissons secs en petits sticks et un mélange de raisins secs/noix de cajou/cacahuètes. (je mangerais quasi tout mais sans me restreindre et sans aucun souci stomacal.
Matos : ma lampe frontale, pot de Nok, matos obligatoire : bande élasto et couverture de survie, chaussettes de rechange (heureusement !) , tee shirt de rechange (inutile), kit de survie de l’orga (2 barres énergisantes, non ouvert) , un gillet sans manche avec les manchettes (que j’avais au départ mais qui s’avéraient inutile), des pansements seconde peau (inutile) et du pq (inutile) et mon téléphone.
Mon sac pèse donc 6 kg +2 kg de flotte : je vais devoir travailler sur le poids pour les prochains car c’est trop lourd !


Enfin, ca y est le grand jour. Réveil à 3h du mat, autant dire que la nuit ne fut pas bonne et bien trop courte. J’arrive sur place à 4h pour le petit dej du traileur, je prends un café et un jus d’orange. S’en suit le briefing d’avant course, et la , première déconvenue : l’orga nous annonce qu’une boucle d’1.5 km est prévue avant le départ officiel pour étendre le peloton avant le premier single….soit . Puis seconde déconvenue ! l’arrivée devait se faire apres une traversée à pied de la semois, cours d’eau qu’on va suivre toute la journée mais dont le niveau à monté avec les dernières pluies : obligation de récupérer un pont et hop, 2.5 km qui seront à faire en plus !! On passe donc avant même le départ, de 88 bornes à 92 !!!.

Bref, départ pris à la frontale pour vraiment pas longtemps puisque le jour se lève bien vite.

Le levé de soleil sur les hauteurs embrumées des Ardennes est tout simplement superbe, et j’en profite, nous sommes encore suffisamment frais pour apprécier. Je pars sur un rythme tranquille, je marche dans les montées, je trottine dans les descentes et sur le plat. J’arrive à tenir les 6km/h et suis dans la moyenne haute de mon objectif, c’est rassurant mais ca ne va pas durer à ce rythme. Le cardio oscille et fait quelques grimpettes à des 85-90% dans les montées, et je le paierai certainement plus loin
.Je ne sais absolument pas me situer dans la course, je double , on me double, je discute , je profite. Je tiens ce rythme et avale les premiers kilomètres, ravito du 15 et du 25 ss souci, c’est d’ailleurs a celui-ci que l’orga nous réserve une belle surprise. La vallée de la meuse était pendant les 30 glorieuses un territoire sidérurgique français des plus actifs, avec les plus grosses forges. Quel surprise de traverser une usine ou 2 personnes travaillaient l’acier rouge vif au marteau pilon !

s’en suis 2 terribles montées qui commencent doucement à me ramener à la réalité, je suis parti un peu rapidement et je ralenti l’allure bien malgré moi. Autre souci, tous les fonds de vallée et ruisseaux sont traversés à guai , et mes pieds sont bien vite trempés et boueux , et vont macérer de longues heures (ca aura son importance plus tard).
35eme kilomètre, j’arrive à la bifurcation entre le 55km et le 92 km, je réfléchis quelques secondes mais devant mes supporters (parents et mon amie ) présents à cet endroit, je n’hésites pas longtemps et hop, à gauche toute !!! sur la grande boucle . Mentalement, on se dit qu’on n’est pas à la moitié, alors que les muscles commencent à tirer un peu ! Mais pas le choix, il faut avancer !

j’arrive au ravito de la mi-course vers 12h20, soit le chrono que je m’étais fixé. Je prends une pause assez longue car je sais que le plus dur nous attends ensuite !
ca commence de suite, après 500metres de chemin de halage , la coté la plus raide du parcours, la cote de madagascar (pourquoi ce nom ?), 500 m de montée a 50% ! les bâtons sont plus un handicap qu’autre chose sur ce terrain qu’on monte tantot a 4 pattes, tantôt en s’accrochant aux arbres. Autant dire qu’après 45 bornes, mieux vaut en avoir gardé sous les pieds… la moyenne sur ce genre de terrain chute également lol
la descente qui s’en suit est une pure folie également. Heureusement je l’avais déjà reconnue et j’avais donc prévu les mitaines en conséquence. Il s’agit d’une partie sécurisée par des cordes à nœud tellement c’est raide. Impossible d’avancer sans s’accrocher, on glisse, de la boue et des pierres dans les chaussures, vraiment dur ! mais on y arrive.

C’est en arrivant vers le 55 eme kilomètre que les choses se gâtent pour moi . Milieu d’après-midi et le soleil sur le plateau avoisine les 30 degrés !! c’est vraiment dur de courir dans ces conditions, le ravito est dans 15 bornes et je dois gérer comme je peux ma flotte. Au ravito du 65eme, j’ai le moral en berne et je manque de chialer en y retrouvant ma copine, me demander pas pourquoi, une accumulation de tout sans doute .
J’en profite pour changer de chaussette et c’est une véritable libération. Je ne m’y attendais pas , mais avec la transpiration due à la chaleur, et l’humidité des fonds de vallée, ce ne sont pas à cause d’ampoules que je vais souffrir mais de crevasses. Et que faire ??? Faudra vraiment que je me penche sur ce pb pour de futures longues courses. Bref, le changement de chaussette et l’application copieuse de NOK me permettra de rallier la fin sans trop souffrir davantage. (Attention donc à ceux qui transpirent facilement, je n’y aurais pas pensé avant !)

Passage au 70eme kilomètre, je vais pas trop mal , mais plus trop de jus, je ne profite plus du paysage et regarde mes pieds ou ceux de celui de devant…résultat, on se plante !!! une quinzaine de coureurs dont je fais partie feront un petit détour de 800 m , en montée…tant pis, ça nous apprendra .

Là je rencontre 2 types avec qui je tape la discut, je suis assez fier car ils me disent en chier à mort et moi, ce n’est pas facile mais musculairement, RAS ! Je suis d’autant plus content lorsque l’un d’entre eux me dit valoir 37 mn au 10 et 3h00 sur marathon, très loin devant mes perfs lol….
Mais le gros souci, et ce sera le second vrai enseignement à en tirer, est qu’à force de discuter pensées négatives, on s’auto flagelle et on se plombe le reste de la course ! je resterai avec mes 2 compères jusqu’au ravito du 80eme à discuter et me faire doubler par au moins 25 personnes
.
C’est au ravito ou je suis piqué au vif. Ma copine qui m’a suivi sur l’ensemble du parcours m’engueule car ne me voyant pas arrivé et reconnaissant toutes les personnes qui étaient derrière moi a cru a l’abandon…j’y crois pas, elle me gueule dessus et me dit que le petit jeune qui a débuté la course il y a 5 mois est également devant
. C’est le déclic qu’il me fallait.
Le soleil se couchant, et la fraicheur revenant, et surtout le fait d’être à 12 bornes de l’arrivée me fait pousser les ailes et je retrouve une fraicheur insoupçonnée !
J’allume la frontale est en avant ! J’abandonne mes 2 compères, et je repars pied au plancher, je cours !! je n’y aurais jamais cru. La dernière difficulté, une montée de 3 km et 300 md+ est avalée ss problème, je redouble tous les concurrents qui m’avaient devancé entre les 2 ravitos. ça donne un moral énorme !!!!. Au sommet, j’entends le speakeur de l’arrivée. Il reste encore 4 km à parcourir, de la descente technique que je fais pied au plancher à la lueur de la lampe. A 500 m de l’arrivée, ma copine qui ne croit pas me voir arriver si vite a failli me louper, elle fera les derniers mètres avec moi (j’ai fait les derniers 10 km en 1h20, soit 2km/h plus vite que ma moyenne !).


Et c’est la délivrance !, je boucle mon premier ultra de 92 bornes en 17h58, soit du 5,1 km/h. Je suis classé 199eme sur 500 au départ, 80 auront abandonnés et le reste ayant opté pour les 50km à la bifurcation.


Maintenant place à la récup ! Hormis mon genou douloureux avant le départ dont une genouillère, reliquat de mes années de basket, fut salutaire sur l’ensemble du parcours, je vais super bien. Musculairement, quasi aucune douleur, et ce n’a pas été le facteur limitant !! par contre, cardiaquement, c’est la que j’ai péché. Jusqu’à la mi-course, je montais facilement dans les tours , mais ensuite que ce fut dur ! avec une fcm a 185, j’ai plafonné a 150 max tout le reste du parcours. A quoi est ce du ? je vais devoir me pencher la dessus^^


Quelques enseignements à en tirer :
-attention à la transpiration quand les pompes sont humides
- ne jamais discuter avec des personnes qui ont des pensées négatives car vous les aurez également
- ma préparation physique fut bonne car pas de douleurs musculaires particulières
- accepter les moments durs pour repartir ensuite.
-ne pas partir trop vite lol
-mieux vaut prévoir trop de matos que pas assez !


ps : ce qui m'a fait le plus halluciner : j'ai bu plus de 10 litres sur le parcours et seulement 2 pipis sur le trajet, lol


coucou du 30eme

Clap clap clap !!
Quelle belle course tu as faite là, dans des conditions pas évidentes du tout ! Magnifique exploit, surtout vu tout le matériel que tu as dû te trimballer
Quel est ton prochain objectif ?

que dire à part un ULTRA BRAVO !!

92 bornes ?!?!!

Superbe course, superbe perf et superbe CR !

Merci à toi et encore bravo !

Merci pour ce CR!
92km!
Je me serais arrêté à la première boucle de 1500m...

C'est vraiment impressionnant, bravo!
J'ai peut être raté l'information mais il y avait combien de D+ sur l'ensemble des 92km?
Et ça donne des points ultra comme course? (je ne m'y connais pas trop en trail, déjà qu'en 10km ce n'est pas gagné... )

Bonne continuation!

Ps : Alors comme ça tu fais parti de ceux qui doivent se faire cravacher par leur amie pour retrouver la forme...

T'es trop fort Néo pour un 1er ULTRA

Et comment va ce dos avec tous ces kilos portés
Merci pour ton retour et le CR.

Récupère bien et à bientôt.

Bravo pour ton premier ultra.

Beau compte-rendu plein d'enseignement