D.......comme Doussard ou Déluge???

Après quelques semaines à vous faire des infidélités, je reviens vous donner des news (et surtout récupérer un peu en vous lisant )

Après quelques courses (10km, relais nocturne, triathlon par équipe, triathlon CD) pour me mettre dans l'ambiance, une première échéance avait lieu dimanche dernier au bout du lac d'Annecy.
Un triathlon format Half IM (1.9/90/21).

La météo n'annonce rien de bien folichon mais au retrait des dossards, les rayons de soleil sont présents et on échange même
Un peu de crème solaire entre concurrents. On revoit des têtes connues, on plaisante, on fait des pronostiques....bref la bonne humeur est de mise.


Apres l'installation classique des affaires, dans le parc à vélo, les contorsions pour rentrer dans la combinaison, on va dans l'eau....et là bonne surprise, elle n'est pas si fraiche que ça. Quelques coups de bras pour s'échauffer et le départ est donné.

Un peu plus de 500 athlètes s'élance de bon cœur pour 1.9km de nat.
Tout se passe bien, les efforts fournis cet hiver s'avèrent payant et je sors au bout de 30'.

Je vire la combi, mets le dossard, le casque et c'est parti pour les 90km de vélo et 1100 de d+.

Je connais le parcours j'ai sorti le vélo de chrono qui va vite : P mais au bout d'une heure, le ciel devient tout noir et il commence à pleuvoir. 20' plus tard c'est de pire en pire, et les descentes sont rendues vraiment 'délicates' (les roues carbones sous la pluie ça ne freine pas ....). On a droit à un véritable déluge.
Dommage les jambes tournaient bien et j'avais l'impression de forcer moins que d'habitude.
Après une dernière descente ou je fais un tout droit dans le virage, on revient au bord du lac et je me prépare mentalement pour la course à pied. Le parc à vélo est en vue et j'ai déjà enlevé les chaussures, près à sauter du vélo.
Je pose le vélo, coup d'œil sur le chrono 88km/2h44.

Et la forcement, mauvaise surprise. Les chaussettes ressemblent à des éponges et les chaussures sont remplies de flotte.
J’essore mes chaussettes, puis je les enfile. C’est vraiment pas une sensation agréable mais je ne vois pas courir pied nus.
Même opération avec les runnings, que je vide et j'ai tellement froid aux mains que j'ai du mal à serrer les lacets!!!!
J'avais prévu un coupe vent que je retrouve dans une flaque d'eau et de boue......je décide de le mettre quand même.
Je pars derrière la deuxième féminine qui est connue pour être une sacrée coureuse.

Me voila parti pour les 19km (promis j'ai pas coupé le parcours mais le garmin n'a pas trouvé les 21km).
Je sors du parc, et avant de m’élancer, je fais une pause bisous à mes 2 supportrices du jour : ma femme et ma fille qui m'ont attendu dans le froid et sous la pluie!!!!
Je me sens un peu coupable sur le coup. Je leur dis de rentrer à la maison et que ça ira pour moi.

Les jambes sont forcement un peu dures au début mais de toute façon au bout d'un km je dois m'arrêter pour une arrêt 'technique'......derrière un arbre.
Les 2 bidons bu en vélo m'alourdissaient un peu
Un copain en profitera pour me passer (s****laud!!!!!!!!) et je ne forcerai pas pour le rattraper.

Les 2 premiers km se font sur un chemin de terre puis on rejoint la route. On arrive au croisement et j'aperçois les premiers qui vont attaquer la deuxième boucle.
Coup d'œil au garmin qui m'annonce 12km/h de moyenne avec la pause. On traverse un petit village et la je sais que ça va grimper donc j'en garde sous le pied. Là je me fais doubler (enfin déposer serait plutôt approprié comme terme) par les 3 premiers qui en sont déjà à leur deuxième boucle.

Ca va vite, et on ne joue pas du tout dans la même catégorie.

Au bout du 4ème km, ça monte et je sais que ça va durée 3km. A l'approche du ravitos je prends un gel coup de fouet, un vert d'eau et c'est parti.
Virage en épingle, une montée assez régulière puis du plat, on redescend un peu et on remonte (remarque du moment : quand ça monte, c'est que ça redescend derrière.....donc on va forcement redescendre......).
Je suis tjrs à 12km/h et j'ai l'impression d'être scotché au bitume. Dans un long faux plat montant, j'aperçois un copain et comme je reviens sur lui, ça me redonne le moral.
Je le double, on échange 2/3 mots, des encouragements et j'accélère un peu de peur qu'il me redouble.

Là on attaque une grande descente, et les quadris comment à piquer. Vélo + descente en course à pied ne font pas bon ménage en général. Je ne sais pas si je dois laisser aller ou faire des petites foulées pour me retenir.
Deux gars 'sans chouchous' au poignet (donc dans leur premier tour aussi) me doublent et je décide de ne pas me laisser faire.

Tiens, j'ai encore un peu d'orgueil
Petit pause coca au ravitos et je repars. Mes deux loustics viennent de me lâcher. On attaque alors une grande ligne droite, et entre le vent, la pluie, les flaques d'eau, j'ai froid.

J'essaye de me concentrer sur autre chose et je me dis que les bénévoles au prochain carrefour sont plus à plaindre que moi.
Je vois des coureurs devant moi et je me dis : aller celui la, tu peux le doubler, puis allez lui aussi il n'a pas l'air bien.

Fin de la ligne droite. On attrape un chouchou qu'on met au poignet et c'est parti pour le deuxième tour.
Ravito, coup d'œil au garmin, 12.3km/h et à peine 10km.
Je me dis que j'aurais forcement moins de 21km donc ça me rassure.

Entame du 2ème tour, un peu plus vite. Repassage dans le village, et c'est repartie pour la grimpette. Je double une femme hyper affutée que je connais de nom. Vu ses classements sur les courses de la région, c'est bon signe.

Je double des concurrents qui sont dans leur premières boucles et je garde un œil sur les poignets pour voir qui est dans le deuxième tour.

Avant d'attaquer la montée les jambes sont bien, le moral aussi et je commence à doubler. Approche du virage en épingle, je prends mon deuxième gel, verre d'eau au ravito et un gars que je venais de doubler me repasse.
Il a pas l'air bien, alors je le redouble et il se met dans ma foulée. Son cardio n'arrête pas de bipper.

Je décide d'accélérer pour le lâcher mais j'attends toujours les bippppppppppp bipppppppppp.
Forcement, on rattrape pas mal de monde. Dans la dernière montée du parcours j'accélère franchement et 100m plus loin, j'entends toujours les bippppppppppp.
Pas de bol, je suis tombé sur un coriace. On attaque la grande descente et après une mini pause coca au ravito, je me retourne et
Mon loulou est toujours là.
Je lui propose de passer mais il me dit qu'il est à fond et on décide de courir côte à côte les 5/6 derniers km.

J’apprendrais qu'il est en pleine préparation pour l'ironman de Nice. On échange quelques impression sur le parcours vélo et les descentes rendues dangereuses et glissantes. On parle aussi des 4/5 athlètes vus étalés dans des ronds point, des ambulances qu'on a vu passer.......

Ca fait du bien de discuter mais sans s'en rendre compte, on rattrape pas mal de monde.
On se dit qu'on va finir ensemble. Les 2 derniers km, le chemin de l'aller rendu boueux par le déluge et le passage des coureurs....et nous voila proche de l'arrivée.
A 500m, deux gars nous dépassent et je lance à mon camarade :' on va peu être pas les laisser finir devant quand même'.
Et le voila partie, je me mets dans sa foulée et en à peine 100m on repasse. On continue d'accélérer et on reprend encore quelques coureurs.
A 20m de la ligne, je laisse filer mon camarade de course pour récupérer ma fille qui m'attend pour le sprint final.
Je suis tellement content qu'elle soit encore là, qu'on se fait un décompte avec départ dans les starting blocks : 3 2 1 ....partezzzzzzz et on finit main dans la main.
Bilan : 19km, 1h30 (et 1h32'50 avec la transition). 4' de moins qu'en 2011

Et au final, 4h48.....10' de mieux que l'année dernière.

Il pleut toujours autant et ma femme récupère ma championne et je leurs dit de vite rentrer à la maison.
Ravito, récupération des affaires, on échange rapidement avec les copains mais j'ai trop froid et après avoir tout rangé en vrac dans le coffre, m'être changé, je préfère partir et pour une fois, je ne referais pas la course avec les copains du club.

Et une fois au sec, je croise des athlètes en train de courir dans le froid et sous la pluie battante.
Et je me dis qu'en plus j’ai payé pour faire ça!!!!

Bravo. J'ai pris beaucoup de plaisr à te lire. Surtout que dimanche je cours sour la pluie donc je penserai à ton récit heureusement je n'ai que la partie course de ton Half Ironman

BRAVO!!! Déjà qu'un 1/12 IM c'est pas facile, mais en plus dans ces conditions....
Mais quel chrono à l'arrivée!!!!

Quelle performance ! Bravo ! Je suis décidément fasciné par le triathlon et ton compte-rendu ne fait que renforcer mon envie de m'y mettre moi aussi... Du sprint, pour commencer, ça devrait suffire.

Toutes mes félicitations... Un half IM, c'est une belle épreuve de bravoure.

Je plussoie

Déjà en nat à 30' ça laisse pantoi, mais le vélo à plus de 32km de moyenne avec 1100 de D+, ben là j'arrive même plus trop à voir de quoi on parle.

Et 12.7 km/h de trail dans la boue pour finir, c'est sans doute la seule partie où j'aurais pu t'accompagner (sans avoir fait la nat et le vélo avant bien sûr )

Chapeau