Un dimanche à Fleurbaix dans le Nord-Pas-de-Calais

Bonjour à tous

Dimanche dernier, je participais aux 10 km de Fleurbaix, petite ville pittoresque de la région si chère à mon cœur (combien ta FCM ??), le Nord-Pas-de-Calais, hein (avec l’accent svp !!! ), qui gagne à être connue, je vous assure.

Donc, après une semaine allégée (à 5 % de matières grasses), quoique agrémentée d’une petite séance de VMA 30-30 mercredi, préconisée par le plan d’entrainement de ce site si bien fait, certainement pour que mes jambes n’oublient pas d’aller vite le jour de l’épreuve, au cas où elles ne voudraient plus, les vilaines , je suis allé dormir samedi soir le cœur léger (alors, combien ta FCM ??) mais pas l’estomac. Faut pas exagérer, tout de même !! Des macaronis en entrée, des spaghettis en plat puis quelques pâtes en dessert, accompagné de Maroilles comme convenu…………. Je rigole hein ? Quoique….
Je n’ai pas oublié de boire non plus cette journée là, on ne sait jamais, si la canicule commençait dimanche…

En guise, en guise, en guiiiiiiiiiiiiiiiise (hommage au regretté Marcel Amont.. ah…. on m’informe qu’il est encore de ce monde.. bonne nouvelle pour lui ) donc en guise de canicule, disais-je, ce fut le froid sibérien qui était revenu ce dimanche matin. Enfin, peut-être pas sibérien mais au moins hivernal car il faisait 2°c dehors et 19°c à l’intérieur.
Le contraste me paralysait d’effroi mais je me suis dit « Manu, t’es un homme, non d’un chien ! » Je mis tout mon cœur à l’ouvrage (combien la FCM ? bon, arrête un peu, c’est lassant) et je suis sorti prendre quelques affaires dans ma voiture (Waouh, quel courage !!).
Je me suis sustenté 2 heures avant la course qui débutait à 9h30 (à 10h10, c’était le semi). Vous allez rire mais j’ai mangé quelques pâtes qui restaient de la veille, avec ma tartine de Maroilles. Non, je plaisante, je voulais en garder pour mon 4 heures donc j’ai pris de la confiture d’abricot. J’allais mettre 2h15 pour digérer… 15 minutes de trop qui faillirent m’être fatales… Je vous raconterai.
Comme près de 1500 folles, grandes folles et fous étaient attendus pour le 10 km, je me suis mis en route assez tôt, à travers les bancs de brouillard du NOOOOOOOOOOORD et le flux dense des tacots. On eut dit que la braderie de Lille s’était déplacée à Fleurbaix tant il y avait foule !! Bien me prit de prendre de l’avance car je pus in extrémis trouver une place de parking pour ma 5 cv fiscaux.

Je me dirige vers la salle de sport, afin d’y retirer mon dossard, sans oublier mon certificat médical, sésame indispensable pour courir les filles. Euh, je voulais dire courir à côté des filles, je vous en prie.
Je me tâte (pas trop, ça pourrai me chatouiller à la longue) : je laisse ma veste ou je cours en maillot manches courtes ? Pour le bas, la question est réglée : je laisse mon short afin d’être libre de mes mouvements : move free your body, telle est ma devise. Pas d’entrave, assez de chaînes autour du cou. Yéééééééé.
Je fixe le dossard sur mon maillot (fichues épingle à nourrice, si peu pratiques. Dire que certains pensent qu’on n’arrête pas le progrès !!! je vous jure). Pour que ce soit plus aisé, je suis obligé de me mettre torse nu dans la salle. 2 ou 3 femmes s’arrêtent derrière moi. Je pensais que c’était pour m’admirer… non, là, je déconne . Elles attendaient simplement leur tour et me donnent gentiment quelques conseils vestimentaires.
Je vais garder ma veste pour l’échauffement, on verra si je l’enlève avant la course, en fonction de ma température corporelle. Je garde toujours un thermomètre sur moi, on n’est jamais trop prudent.
Je m’échauffe tout doucement d’abord (merci à AtomHeart pour ses conseils) puis j’accélère, j’accélère puis je décélère, je recommence mais je n’y suis pas : je n’ai pas fini ma digestion… Quelle erreur… Je m’en veux, je m’en veux, si vous saviez comme je m’en veux. Mais que faire ? Je bois pour oublier, mais pas trop. D’ailleurs, avant le départ, il n’y a pas de gobelet d’eau à disposition et c’est un peu dommage. J’aurais du prendre une bouteille sur moi, je l’admet publiquement.
Le temps d’aller ranger ma veste dans mon sac à la consigne (c’est fermement décidé : je courrai comme en été, ou presque. Le fou, alors qu’il fait 4 °c !!! Mais je suis un homme qui transpire beaucoup !), je me range au départ. Quel monde !!! Dingue !! On est réchauffé par la chaleur humaine des chtis

J’ai à cœur (bon, ma FCM est de 200-250 environ) de battre mon record établi lors de mon dernier 10, à savoir 44’10. Je vise, pour ne rien vous cacher, 43’30. C’est de la folie à l’état pur mais je suis téméraire et j’aime me lancer des défis !!! Je me suis préparé en conséquence avec le plan 8 semaines à 4 entrainements. (4x8=32. 32 séances…. on ne se rend pas compte. Enfin, ma femme si, qui râle parfois quand je m’absente !! )
Donc disais-je, je me sentais prêt la veille et j’ai l’impression de tout gâcher en ayant mangé trop tard ce matin. Je déprime environ10 secondes. Je me secoue le bas des reins, je crie dans ma tête pour m’encourager « BANZAI !!! » et dès le départ donné, je me mets à galoper tel un cheval… au pas les premiers 50 mètres, tant il y de monde qui se marche sur les pieds. Je dépasse, on me dépasse, tout cela me dépasse… mais je m’habitue bien vite et je tiens à peu prêt l’allure souhaitée.
J’ai pour compagne durant ces 10 000 mètres, une montre GPS avant-dernier cri, qui m’épaule bien. D’ailleurs, elle ne me quittera pas une seule fois, pas pu la lâcher. Elle m’indique la distance, ma vitesse, la fréquence des battements de cœur (pour être certain qu’il ne lâche pas !!) et le temps du dernier km. Entre autres. Elle peut même me donner l’heure, elle est bien généreuse.

Pour réussir 43’30, je dois tenir une cadence de 4’21 au km soit 13.8 km/h. 1er km : 4’22. Normal, on a piétiné au tout début et je ne veux pas griller toutes mes cartouches, caramba !. 2è et 3è km : 4’17 pile. Vindiou (expression du ch’nord !!), c’est bien régulier. Je crois que je trouve mon rythme. Et je termine même ma digestion . Mon petit cœur (qui deviendra grand avec l’entrainement, j’espère !!) était un peu en dessous de 90 % de la FCM.
Au 4è km, je suis (du verbe suivre hein ) un gars qui a eu le toupet de me dépasser ( il n’y a plus aucun respect des anciens de nos jours) et qui va un peu plus vite que moi. On restera ensemble une bonne partie du chemin, on aurait même pu devenir amis si ça avait été un marathon, qui sait. Résultat : 4’13. Ça va vite, un poil trop vite !!!
Les 3 km suivants, avec le vent et les aléas, je tourne à 4’21, 4’20 puis 4’21. Bref, ça ralentit Je ne vous cache pas qu’à mi-parcours,, c’est dur, j’ai envie d’arrêter pour faire un petit pipi (on trouve les excuses qu’on peut !!). Je n’ai plus couru aussi vite aussi longtemps depuis octobre dernier, malgré les AS 10.
Au ravitaillement, je prends un gobelet d’eau, je bois 2 petites gorgées et je redémarre sur les chapeaux de roue ! 4’17 au km 8. Où l’être humain puise-t-il toutes ses ressources ? Vaste question métaphysique à laquelle je répondrai une autre fois. Là, je n’ai pas le temps, je courre. Après quoi ? Je ne sais mais je courre le plus vite possible pour franchir une barrière invisible qui s’appelle le temps…

Un mari accompagné de sa tendre ( ?) épouse arrivent à ma hauteur. Le monsieur encourage sa dulcinée et lui dit tendrement « Dépêche toi un peu, il y du repassage qui t’attend. Et accessoirement, tu peux descendre en dessous des 43 ‘ ! » Quel macho me dis-je. Et puis ma fierté de mâle en prend un coup : je les suis, motivé également par le chrono, tel un assoiffé apercevant un oasis au milieu du désert.
L’épouse, quoique follement amoureuse de lui (ça se voyait dans son regard) ne peut suivre la cadence. Ayant retrouvé quelques forces, je maintiens l’allure, voire l’accélère, dépassant quelques participants.
4’13 au km 9. Le couple infernal réapparait. Décidément, elle l’aime beaucoup, son homme. Sans doute un peu jalouse, elle ne voulait pas le laisser seul à côté d’autres femmes !! Elle accélère de nouveau, encouragée par son chéri.
Alors je fis quelque chose que jamais je n’avais fait auparavant : j’oubliai la douleur, je puisai dans mes dernières ressources et lâchai mon groupe : 4’01 au dernier km. Mon petit cœur lui, ne m’a pas trahit: 97 % de ma FCM.

J’arrivai sur les pas d’un athlète devant moi, mais je ne pouvais le dépasser. La ligne d’arrivée était en vue mais que c’était dur pour mon corps perclus et mon cerveau privé d’oxygène…
Enfin, je la franchis sous les vivats ! Bon, j’exagère un peu. ; Pourtant, je ne suis pas natif du midi !!!
J’arrêtai mon chrono : 42’52’’ (officiellement 42’54’’). Je n’en revenais pas, alors que je visais moins de 44’. Comme j’ai du zigzaguer quelque peu durant l’épreuve, ma montre indique 10km et 60 m. Il faut donc ajouter 11 sec !
J’ai tout donné ! Au point que je n’arrive pas tout de suite à retirer ces fichues épingles à nourrice qui tiennent le dossard.
J’étais content. Le fait de n’être jamais seul durant la course aide beaucoup et le parcours assez plat (ah, quand j’écris ces mots, mes yeux s’humidifient, je pense à l’ami Jacques et son plat pays qui est le mien, aussi) malgré le petit vent, favorisent les bons chronos.
Je termine 463ème sur 1467 inscrits. Les 300 premiers ont un chrono inférieur aux 40’ !!
Je bois une bonne soupe, je mange pas mal pour me remettre !! Je suis un peu déçu : je ne vois pas de Maroilles dans le sac de ravitaillement Ce n’est pas grave : au midi, je vais aller manger quelques frites avec la petite famille Les pâtes, ce sera pour plus tard…

Voilà, c’est terminé mais de nouvelles aventures pédestres m’attendent !
Avant ça, je vais récupérer, faire un peu de natation en emmenant mes enfants à la piscine et faire un peu de vtt.
Ça me changera !!

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Merci pour tous vos conseils sur le site !!

A bientôt !

Bravo pour ce récit. Très sympa à lire...
Et un grand coup de chapeau pour la perf. Tu vas viser encore mieux maintenant ?

Merci pour ton super récit, j'ai vraiment bien rigolé... au point de m'en étouffer avec mes M&M's (oui, c'est mon régime draconien d'avant-course). Je pense vraiment que tu as eu un problème de digestion au départ parce que tu n'avais pas assez mis de Maroilles dans tes pâtes...

Bravo pour ta course, et ce magnifique record ! Tu peux vraiment être satisfait. Par contre, il y a quelque chose que je n'ai pas bien compris... C'est combien ta FCM ?

Récupère bien de tes efforts.
Au plaisir de lire avec autant de délectation tes prochains exploits.

PS: Notez greffier de faire figurer ce récit parmi les nominées du best of CR 2012 !

aussi

Chuis d'accord avec le collègue, à faire figurer au Best of des CR de l'année...

...

Mais bordel de merde, tu vas la cracher ta Valda? C'EST COMBIEN TA FCM?

AtomHeart écrit:

Merci pour ton super récit, j'ai vraiment bien rigolé... au point de m'en étouffer avec mes M&M's

Vilain ! Tu m'a mis l'eau à la bouche avec tes M&M's. Maintenant suis obligé d'aller faire un tour au distributeur

@james20 : Bravo pour ta course et ton récit

Merci James pour ce CR, jolie la plume

Tu réalises un bon chrono sur un bon parcours mais il fallait le sortir ce chrono. Tu as été assez régulier durant l'effort, l'entrainement paie.

Je pense peut être faire un 10km à Houplin le 11/03 mais malheureusement c'est le lendemain de mon birthday
A quand la prochaine échéance ?



PS: Pardon , j'ai oublié de te féliciter.