Humilité - Solidarité - Plaisir: Sierre-Zinal 2015

Bonsoir tout le monde!

Je me lance dans mon premier CR après en avoir lu beaucoup. J’espère que je serai à la hauteur des nombreux récits lus sur ce palpitant forum !

Petite remise en contexte

50 ans cette année et une méchante envie de revenir sur SZ après 20 ans d’absence et 6 participations (RP en 4h07) dans les années 1990. Avec mes vagues souvenirs du parcours, je me suis entraîné en conséquence…Du moins c’est que je pensais…on verra que la mémoire joue des tours…et pas toujours des bons

La veille

Retrait des dossards le samedi à Sierre et nuit en Valais avec ma nièce et une de ses amies dont l’objectif commun est de descendre sous les 6 heures. Perso, je vise 4h30 – 5h et le clame haut et fort…Grave erreur
Après une (en fait non…plusieurs) platées de pâtes…arrosées d’un (en fait non deux…peut être même trois verres de vin local…pseudo oblige) je me couche vers 21heures…
Petite nuit sur le balcon de l’appartement (matelas gonflable et sac de couchage) pour échapper aux petits gnomes qui mènent le bal dans l’appartement

Pré-départ

Réveil à 3h…si on peut parler de réveil, vu que j’ai pas dormi…mais étonnamment je me sens plutôt bien et j’arrive même à me taper 2 barres de céréales, moi qui d’habitude ne peut rien avaler avant midi. 45 minutes de route et nous voilà rendu sur l’aire de départ à H-20 minutes. Le temps de lacer les chaussures et de vérifier le cardio et on rejoint le bloc 2. Je suis super calme (étonnant ou alors c’est les effets secondaires du Pinot de la veille) et le stress ne monte qu’à H-2min. quand retentit l’hymne de la course dont on se demande qui à écrit un truc pareil (mais ça n’engage que moi)

Sierre- Beauregard

C’est parti…bon pas super vite vu que je mets bien 2 minutes avant de me mettre gentiment en mouvement. Première surprise, on n’attaque plus la route directement mais on passe par une espèce de rampe d’accès à la route où ça bouchonne d’entrée. Pas long, mais bon…on est venu pour courir non ?
Ca se décante vite et deuxième surprise, je ne me souvenais pas que la partie goudron était si longue avant d’attaquer la montée (la deuxième, pas celle qui passe par la chapelle de St-Antoine). Bon, on ne s’énerve pas et on suit le mouvement sans se faire exploser la cafetière. Tu me dépasses, je te dépasses…un début de course habituel quoi Dans mes souvenirs, on arrivait à Niouc super vite…Troisième erreur…c’est vite certes, mais pas super vite…où alors super moins vite qu’avant Bref…et là quatrième erreur… je me retrouve dans le mur de Niouc-Beauregard sans lampe (faut dire que j’en avais pas et que je comptais sur la générosité lumineuse des autres participants-es)…Un genre de trou noir quoi Je vois des lampes trop loin devant…et pas de lampes derrière. Dix minutes un peu hors du temps à me demander ce que je fous là J’attends vraiment Beauregard avec impatience et dans mes souvenirs les génératrices faisaient tellement de bruit que je me suis basé là-dessus pour guetter les signes avant-coureurs de ce premier stop…Eh bien les génératrices ont évolué en 20 ans et c’est dans un calme presque olympien que j’atteins ce morceau de plat bienvenu. Un verre d’eau, un morceau de banane et on repart.

Beauregard – Ponchette

Ça monte encore (évidemment) mais le premier choc de l’ « After-Niouc » est digéré et la grimpette se fait tranquillement. On voit le fond de la Vallée et les lumières de Sierre (un des moments les plus impressionnants) et le jour se lève enfin petit à petit. L’arrivée à Ponchette me sert de premier repère et ça sent déjà mauvais pour les 4h30 – 5h visés au départ. Bon, on se calme…on profite d’un nouveau verre d’eau et d’une barre de chocolat et on repart

Ponchette – Chandolin

Bon, je peux enfin courir un peu mais ça reste poussif. Les quelques faux-plats montants et descendants sont cependant bien agréables avant la descente (courte mais bonne) sur Chandolin. 2h31…c’est sûr que ça va être dur de rester sous les 5 heures…Y’a du monde au village, ça fait plaisir

Chandolin – Tignousa – Weisshorn

C’est le morceau où je pensais rattraper mon déficit enregistré à la montée…mais non…La course reste néanmoins très agréable, je me sens bien…trop bien ?...je me dis rétrospectivement que j’aurais pu faire monter les pulsations…mais bon…on est toujours plus malin après non ? Je cale ma course sur une participante qui avance à un rythme qui me convient et qui arbore un gros bandage au genou gauche. Un peu intrigué, je l’aborde au Weisshorn et lui demande si son genou va bien…Elle me répond que ça va, mais que bon ça pourrait aller mieux ! Elle a l’air toute jeune 17-18 ans et m’explique qu’elle a plein de problèmes à ce genou mais que bon ça devrait le faire. Elle vise 6h30 ou moins…quand je lui dis qu’on est dans les temps pour 5h30, elle repart de plus belle devant moi Ils sont fous ces jeunes

Weisshorn – Barneuza

La pluie tombe un peu plus drue… Moi qui porte de lunettes c’est pas la joie…et oui je ne suis toujours pas passé aux lentilles jetables (xème erreur…je vous laisse compléter…). Je garde mon « ouvreuse » en ligne de mire et on attaque enfin la partie descendante. Ça roule et les km défilent. Le tonnerre gronde, les éclairs sont là…la montagne ça vous gagne Barneuza…enfin et les 4 derniers km…Arrêt très rapide et je repars devant ma poissone-pilote, persuadé à ce moment-là que j’allais finir en moins de 5h30 et que comme ça je n’allais pas me ridiculiser devant ma nièce et sa copine Erreur

Barneuza - Zinal

Clac…1-2 km plus loin…Alerte crampe = 3-4 minutes d’arrêt en bordure de sentier. Rebelote…quelques minutes plus tard et nouvel arrêt de 1-2 minutes…et pendant ce temps je vois passer mon poisson rouge (et oui elle était en rouge )…Pas grave, son genou à l’air de tenir Bon, ben on va finir en roue libre que je me dis mais j’aurais plutôt du penser « glissade » libre…Encore un truc que j’avais oublié…la descente finale...Un peu sur les jambes, beaucoup sur les fesses ou presque Et là, je retombe sur ma « guide » arrêtée et se tenant le genou. Elle n’en peut visiblement plus et je m’arrête donc… « Allez, tu finis…sur une jambe si il faut mais on va au bout… » et là…elle s’inquiète pour MON temps À ce moment là, mon temps je m’en tape mais alors totalement …On repart cahin-caha pour les derniers 1500m. On se pousse mutuellement et on finit ensemble en 5h30 et des poussières.

Son « Merci » après la ligne valait toutes les médailles et tous les chronos !

Et ma nièce me direz-vous ? Elle m’a pris 2 minutes pour son plus grand plaisir et sa copine a fini en un peu plus de 6 heures.

Et dire que pendant 20 ans je m’étais privé de cette ambiance et de ces moments magiques de partage et d’émotions…

C’est pour ça qu’on court non ? J’avais aussi oublié ça

Merci de m’avoir lu et à tout bientôt 

Merci pour ce superbe récit !!

Bravo à toi, à ta nièce, sa copine et à ton poisson-pilote pour avoir été au bout de cette course !
Pas grave pour le temps, l'essentiel était ailleurs
Bravo aussi pour la solidarité dans le final !! ... j'espère qu'elle ne va pas le payer pour avoir fait cette course avec son genou pas au meilleur de sa forme

Le fait d'avoir une frontale n'était donc pas obligatoire sur ce genre de course qui part aux aurores ? (ou alors tu as échappé au contrôle )

Bonne récup et encore merci pour ton récit !

Merci pour ton CR et bravo pour ta course et l'entraide sur la fin, c'est vraiment un super état d'esprit la CaP parfois !
Même si c'est u e course difficile ça zone sacrement envie d'aller voir en vrai ce que ça donne !

Il faut que j'arrive à négocier des vacances en Suisse début août l'an prochain

Bravo pour la course et l'entraide !
Effectivement, j'ai bien ri de tes problèmes de mémoire
En tout cas, tu as l'air de t'y être beaucoup plu, tu retourneras prendre ta revanche l'année prochaine

Ça a l'air d'être une sacrée course.

Bravo à toi pour ta course et pour l'entraide entre coureur.

Merci pour le CR et bonne récup.

Merci pour ton récit palpitant. Et bravo pour ta sportivité. Ca vaut tous les RP du monde ça.