MARATHON DE SENART : Il était une fois ....

Il était une fois un Papa, un gars qui après des années de sédentarité, avait décidé de courir pour son bien être.

De fil en aiguille, ce Papa a eu des envies de compétitions. Ça a commencé par des petites courses locales, puis l’envie de longues distances s’est fait sentir.
L’objectif final étant le Marathon, le saint Graal de tout coureur.

Mais avant d’y arriver, ce Papa a rencontré quelques embuches : blessures, problèmes de santé.

Puis, un jour ce papa a débarqué sur le site CCAP, et a découvert comment il devait vraiment courir. Et depuis il courut un Paris-Versailles, un semi de Paris et d’autre petites courses en suivant les préparations du Forum.


2015, une année particulière pour ce Papa devenu sportif. Plusieurs challenges s’ouvrent à lui :

- Présidence d’un club de Cyclo VTT/Route/Ecole Cyclo.
- Participer à un Marathon.

Et bien sur une activité professionnelle assez intense avec la prise en compte de nouvelles responsabilités.

Mais aujourd’hui, vous êtes là pour le Marathon de Sénart. Ce Papa, c’est moi : « Un p’tit gars simple », mais qui a toujours privilégié sa vie de famille avant tout. Ce qui m’a amené à courir le matin de bonne heure, et ainsi faire mes séances VMA à la frontale.

Pour ce marathon, j’avais décidé de mettre toutes les chances de mon côté, et j’avais suivi le programme d’une nutritionniste pour être à mon poids de forme. En moins de 4 mois, je suis passé de 74,3 kg à 69,5 kg.

Pour la préparation, afin d’éviter d’être trop fatigué, j’avais misé sur 16 semaines avec 3 séances par semaine, sachant que certains weekend j’aurais du VTT à faire avec l’école cyclo. Cette préparation s’est plutôt bien passée, sans encombre particulière, et la découverte des grosses SL m’ont donné énormément confiance en moi.

Tout ceci pour arriver au moment tant attendu : Le Marathon.

Cette dernière semaine, les vacances à la maison m’ont aidé à bien me reposer, et être en forme pour le jour J.

Jeudi 30 Avril : Le soleil nous a quitté et il pleut bien, il est 14h, et avec madame, nous allons récupérer le Dossard et le Package Marathon a Tigery : lieu de départ pour les deux courses. Et oui il y aura aussi un 10km, avec une guest star : Yohann Diniz.

Après découverte du contenu, je prépare mes affaires pour le lendemain, je vérifie à plusieurs reprises que je n’oublie rien. Tout est prêt, et ma femme est toute inquiète pour le lendemain. Elle veut venir m’encourager, avec les enfants, à plusieurs points sur le parcours, mais elle a peur de ne pouvoir venir à temps. Car pour elle ça sera aussi une course de folie, avec toutes les routes fermées.

Vendredi 1er Mai : ça y est on y est, c’est le jour J, il est 5h du mat, et je suis réveillé. Pas possible de me rendormir un peu, je vais donc prendre mon petit dej, et j’en profite pour me détendre. Un petit coucou sur le forum. Le temps passe, et ça y est la famille au complet est sur le départ.

8h30 : nous sommes sur le site, on a réussit à garer la voiture. Il pleut, il y a du vent. Le monde est là, on fait vite fait le tour, et je cherche les toilettes, ouaouh y a du monde je repasserais.

8h55 : finalement je suis dans la file d’attente pour les toilettes. Y a des 10kms qui veulent passer, ils partent dans moins de 5 minutes. Ouah le stress. D’ailleurs le départ est donné, ceux qui sont en retard sortent des toilettes en courant, et filent vers le départ.

9h05 : J’ai retrouvé madame et les enfants, un bisou et je décide de trottiner pour me mettre sur la ligne de départ.
Je suis sur la ligne des 4h30. Je cherche deux dossards, mais je ne les vois pas. Tant pis, de toute façon, je sais par expérience, qu’il ne faut pas que je suive quelqu’un.

9h30 : C’est le départ, les premiers avancent, et nous arrivons peu de temps sur la ligne de départ, mise en route du Cardio-GPS.

Km 0-5 : 31’06
Cette partie de circuit n’est franchement pas terrible, nous sortons de la ville de Tigery pour se retrouver sur une route au milieu des champs. Il y a du vent et de la pluie, nous passons ensuite sur un chemin qui nous amène à passer au dessus de la Francilienne. En décor on peut faire mieux. Mais l’allure est bonne, je suis content de moi.

Km 6-10 : 30’40
Tout va bien, le parcours n’est pas forcément plaisant, nous passons dans des zones industrielles et des villes nouvelles.

Km 11-15 : 30’56
Parcours assez sympa, vers le 13ème kilomètre j’ai droit à une surprise, j’entends : « Allez Papa ! » et je vois ma fille qui m’encourage, un monsieur fait comme elle : « Ben oui allez vas-y papa », puis ma femme et mon fils qui m’encourage.

Je me sens des ailes me pousser, nous descendons vers Nandy, et on croise ceux qui remontent. J’y vais prudemment, et je me fais doubler par « Jojo et ses drôles de dames » : un gars qui coach deux petites nénettes. Je les laisses passer, et arrivé à Nandy je reviens sur eux, sans forcer.

Km 16-20 : 29’37
Sans m’en rendre compte j’ai légèrement accéléré. Mais voilà que commence les ennuis. Au 17ème kilomètre, je ressens comme une douleur au dessus du pied gauche, je me dis que ce n’est rien, ça va passer. D’ailleurs, Spiderman est là pour nous encourager, et nous annonce bientôt le semi.

Km 21-25 : 32’11

Passage du semi, je suis dans mes temps, comme à Rambouillet : 2h10. D’ailleurs ma femme et les enfants sont là, ça fait du bien de les entendre encourager. Madame a d’ailleurs pris la photo du chrono à mon passage.

Mais vers le 23 je commence à avoir mal aux deux pieds. Mais pourquoi ?

Km 26-30 : 35’56
Ça devient compliqué de bien courir, mes deux pieds me font affreusement mal, je ne sais plus quoi faire pour calmer la douleur, mais je ne veux pas m’arrêter, ça commence à monter dans les jambes.

Km 31-35 : 35’58
Je cours encore, mais ça devient dur. J’arrive au Km 33, et je recroise ma femme et les enfants. Elle voit que je ne suis pas bien, j’ai mal et je lui dis : « Non ça va pas, j’ai super mal aux pieds », elle me répond : « qu’est ce que tu fais ? », Je lui réponds « Pas question de m’arrêter, je vais jusqu’au bout, même si je dois marcher. » Et elle me lance un encouragement : « Vas-y mon cœur, bats toi de toutes tes forces », et ça sera la dernière fois que je les verrais avant l’arrivée. Après ce passage, nous sommes sur une route, au milieu des champs, le vent est fort, il pleut toujours et fort, je suis trempé jusqu’aux os, mais il faut avancer, mais je vois que je ne suis pas seul à galérer.

Km 36 -40 : 47’07
Ça devient horrible, en plus on passe par un parc pas terrible, je n’arrive plus à courir, je marche difficilement. Le revêtement est affreux et glissant, et un gars qui vient m’encourager : « Allez viens on finit à 7km/h » j’essaye de le suivre mais je n’y arrive plus, même marcher vite je ne peux pas. Puis sursaut d’orgueil, je me gueule dessus : « allez t’abandonne pas, tu es là pour le finir », j’ai pensé à ma femme, mes enfants qui m’attendent à l’arrivée, ma famille qui attend de mes nouvelles, à tous ceux qui m’ont encouragé tout au long de ma préparation, j’ai crié : « Putain, fais chié, bats toi et finis le »
Et on va alterner entre marche et course à pied déglinguée. L’entrée dans Lieusaint est horrible, obligé de passer par des pavés, puis ensuite un peu de route. J’essaye de redémarrer, et cette fois une crampe dans la cuisse droite. Je m’arrête, j’étire les cuisses, et je repars à petit pas, on est bientôt à la fin.

Km 40 à la fin : 17’49
On entre dans Combs la ville, les gens m’encouragent, c’est bientôt la fin, je puise dans mes dernières ressources, et j’arrive à courir. En plus on descend, j’entends les haut-parleurs de l’arrivée, j’aperçois le stade Alain Mimoun, puis ma femme et mes enfants, ma fille vient courir avec moi, je lui tiens la main, mais j’ai tellement envie de finir que je ne peux l’attendre. Je franchis enfin la ligne d’arrivée, et je suis heureux d’avoir fini. Peu importe le temps, j’y suis arrivé, je suis MARATHONIEN.

On est dans le village d’arrivée, je viens de récupérer ma médaille, ma fille me rattrape trop heureuse pour moi, elle vient me faire un calin, mon fils arrive et ma femme. Je vois dans ses yeux pleins de larmes qu’elle est fière de moi.

Je reçois un SMS de l’organisation :



Aujourd’hui, je me sens bien, malgré les courbatures, pas déçu du résultat, car je savais que ça serait dur, mais je ne m’attendais pas à avoir aussi mal au pied. J’essaye de comprendre ce qui a pu se passer, et la seule explication, c’est qu’avec les chaussures trempées, elles se sont resserrées sur mes pieds, même si à un moment j’ai défais les lacets.
Pour terminer, c’était mon premier marathon, et je ne pense pas le dernier, y en aura d’autres, mais on a d’autres courses avant.
Merci de m’avoir lu, un petit pavé, mais j’avais besoin d’exprimer ma douleur et mon désarroi.

Ah oui, pour finir voici la séance Garmin : connect.garmin.com/modern/activity/762155750

Merci beaucoup pour ce beau récit imagé et plein d'émotions
Tu m'as mis la chair de poule !
Un grand bravo à toi pour ce courage et cette détermination d'aller au bout du bout malgré tout !! Bravo et respect, tu es marathonien, et ce n'est pas rien !!

C'est aussi une histoire de famille que tu racontes là, et c'est vraiment chouette

Un marathon sous la pluie, le vent, dans la "brousse",.... tu n'as pas "choisi" les conditions les plus faciles pour un premier. Je suis sûre que pour le prochain, ce sera plus facile

Pour le coup du mal aux pieds, il me semble reconnaitre ce que tu dis. C'est une douleur au dessus du pied, à l'endroit des lacets, et oui je crois bien que la chaussure a dû être trop serrée dès le début. Cela m'est déjà arrivée plusieurs fois. En déserrant le lacet, il faut du temps pour que la douleur s'estompe. J'imagine que sur une si longue distance tes pieds ont crié grâce....

Récupère bien !
Et encore BRAVO !!

BRA VO Christophe !!
Très beau récit, j'étais avec toi !!
Tu peux être fier d'avoir rien lâché, de la prépa au km42,195
mais la récompense est belle !!
Bienvenue dans la grande famille des MARATHONIENS !!
Très heureux pour toi

Repose toi bien et savoure !!

A part les lacets trop serrés, je vois pas mais c'est pas le plus important aujourd'hui

Bravo pour avoir passé la ligne, quel beau récit et de l'émotion. Merci pour ton CR

Bravo pour ta course et pour avoir tenu le coup.

J'espère que tes pieds vont mieux et que tu trouveras d'où venait le problème.

Merci pour le CR et bravo aux supporters pour avoir tenu jusqu'à la fin sous la pluie.

Félicitations, c'est cool que ton parcours de marathonien, via Rambouillet si je ne m'abuse, soit arrivé à son terme, ou plutôt à son commencement : tu es marathonien ! Et d'autres vont suivre si j'ai bien compris... comme moi ! On y a touché, on s'est fait avoir !

Tu vas en sourire encore quelques temps !