Beaujolais 2014 : un bon cru !

6ème participation...déjà ? Le temps passe si vite...je me rappelle encore mon arrivée perclu de crampes en 2009, complètement défoncé après avoir dit 1 mois avant, après mes 30 ans (trop) arrosé, je vais le faire le marathon Mossieur !!
Le virus de la compétition venait de me rattrapper, après des années à écumer les courses cyclistes de la région, souvent en dilettantes, mais toujours avec l'envie de ma faire mal !

Nous voici samedi 22 novembre 2014, la saison arrive à son terme et je veux clore une saison qui m'a apporté beaucoup de satisfaction ! un joli temps à Annecy, deux belles victoires automnales en trail, et beaucoup de beaux et bons moments souvent partagés entre amis...
Pour ce marathon, j'ai fait pas mal d'efforts à l'entrainement, et en dehors pour perdre 1 ou 2 kg superflus. Je me présente donc le jour de l'épreuve avec une bonne dose de confiance ! Cela peut des fois se retourner contre moi d'être trop confiant , alors je dis rien, mais dans la tête, je sais que je serai là aujourd'hui !

5.4.3.2.1.0 le départ est donné d'un coup, et tout le monde est surpris, alors hop, on bouscule un peu et c'est parti !!!
Les 2 1er km sont avalés à grande enjambées, pas loin de 3'15'' !!! de la folie pure ! pourtant je suis env 20ème et je freine des deux pieds pour ne pas me laisser entrainer pas l'avant...

Très vite je me retrouve avec un coureur qui a fait pas mal de km à mes côtés à annecy, on décide très vite de faire cause commune, et de ne pas se lâcher sauf défaillance

On passe très au km10 en 15ème position en 38min, ça va vite, mais je suis vraiment facile, les jambes tournent bien, même si je trouve le cardio un peu plus haut que d'habitude

Les km s'enchaînent, je prends le temps de bien boire, de m'alimenter, je suis dans ma course, et j'aime ces moments où on est bien, où on attend le moment où il faudra faire l'effort...pour l'instant j'en profite

Le semi se profile, on reprend qques coureurs partis trop vite, on est maintenant 11ème . L'objectif annoncé était un top 10, après qques km, ça m'a fait peur, mais maintenant, ça commence à être envisageable . On verra, pour l'instant, faut rester concentré sur l'effort, relâché les épaules, courir à l'économie...

Voilà le semi et mon village ! On passe en 1h22 tout pile, comme pour Annecy, mais le final est beaucoup plus rude , je sais que je n'irai pas chercher mes 2h45 ...
En tout cas, la traversée du village est formidable, tout le monde m'encourage, c'est vraiment le top ! quelle motivation de voir des personnes que je croise dans le village crier mon nom, c'est grisant !

A partir du semi, le parcours se complique, on attaque les côtes et les longs faux plats...on est toujours deux, mais je sens mon compagnon un peu en retrait dans les bosses, je l'attend, je ne veux pas faire des km tout seul, à deux on est plus fort, et les sec perdu maintenant ne le seront pas tout à l'heure, pas d'affolement ! De plsu, on tourne toujours sous les 4'/km, aucun intérêt à faire cavalier seul !

Au km 28, il décroche un peu lus, là j'accélère, ça va bientôt être l'enfer, faut y aller . Sur les faux plats, on est remontés dans le classement, des gars ont craqué, je suis alors 9ème ! Et je vois des gars devant...je les reprends juste avant l'escale, lieu du départ du semi et de la 12 ! Il y a du monde, c'est la folie ! Chaque, j'ai l'impression de rentrer dans une arène, je me ferme, je rentre dans une bulle, ça devient dur ! Mon compagnon de route est revenu de nulle part, il est pluu costaud que prévu celui-là !!
Dans l'escale, je croise le regard de pas mal de monde que je connais, (jean michel, Laurent et bien d'autres...). A la sortie, il y Robin qui m'encourage, il a toujours des mots qui me poussent à aller chercher encore plus loin...il a raison, faut se faire mal...je relance pour maintenir une cadence de 3'55'', mais ça commence à vraiment tirer...

Au km 34, on attaque "le dur", mon compagnon des 2 dernières passe devant, je ne peux plus le suivre , il en avait sous le pied , il finira pas loin du podium, chapeau ! Moi je dois me battre, la côte fait toujours aussi mal, je regarde la montre le cardio est en train d'exploser , l'allure est à 4'45' dans cette côte, c'est trop dur là !
Le sommet est plat, mais on dirait que ça monte encor et encore...ça y est, on vire à gauche et ça descend ... enfin...mais même dans cette portion, l'allure n'est pas sous les 3'50'', je crains le faux qui va arriver...je fais bien, car au km 38, un grand mur se dresse devant moi
A partir de là, c'est black out...c'est ça le marathon, tu te ballades, tu fais le malin pendant plus de 30 bornes et d'un coup tu ne ressembles plus à rien, t'as qu'une envie, c'est que ça cesse !!!!!!!
Bizarrement, tout le monde doit souffrir, car le 5 et le 6ème sont à une poignées de sec...allez Philippe, vas-y ! Ces deux gars ne sont vraiment pas des rigolos, je suis presque fier de les dépasser

Au km 39 on traverse un lycée, ça zigzague, je marche trois pas...aïe, j'ai plus rien là...allez repars, je suis en marche forcée, ça fait maaalllllllll.....
La pancarte du km me parait lointaine, je ferme les yeux, et je cours. Devant la pancarte, je m'autorise trois pas, plaisir de marathonien à la dérive, je repars...Je suis 5ème put.....faut pas lâcher maintenant, j'ai pas le droit....si.....non......
Toutes ces questions qui s'entrechoquent et voilà la flamme rouge ! une arrivée du Tour, belle idée ! Mais je vais pas à 60km/h là, y a plus de risque de chute, enfin si, mais à l'arrêt !
Je marche encore qques pas sous l'arche de la flamme rouge, les spectateurs de la rue nationale doivent halluciner de voir le 5ème finir à la dérive comme ça...
Je me retourne, je vois que je ne serai plus rejoint, encore deux virages, c'est deux de trop !!!!!!!

Ouf, dernier virage, je débouche sur la dernière ligne droite.....ma famille savait que j'étais remonté 7ème mais est surprise et émue de me voir 5ème, c'est énorme, je vais finir 5ème du marathon, ça y est je suis heureux !!! mon garçon me tend la main, et on fait le tapis rouge tous les deux !
Je franchis la ligne en 2h49'40'', je m'accoude à une barrière, c'est dur, j'ai pioché, j'ai du mal à retrouver mes esprits. Il me faut encore de longues minutes avant de dire un mot au micro du speaker...
Avec les sensations durant la course, jamais j'aurais pensé arriver dans un tel état et surtout si brutalement. Le marathon est une épreuve à part, c'est un rouleau compresseur qui est toujours plus que nous...mais moi, j'aime bien affronter les plus forts que moi

Waouh

Excitation, émotion Pfiou
J'ai adoré

Quelle folie sur ce parcours, tu as dû bien kiffer à l'escale, c'était énorme. Quelle foule à Villefranche
Pas près d'oublier ça

Un énorme bravo : quelle perf !
Remets toi bien maintenant, une course comme ça, ça laisse des traces !

Un grand bravo, le récit est haletant et la performance superbe !
Et pour l'avoir également fait pour la seconde fois, je comprends bien ton malheur sur ces fameuses côtes et faux-plats de fin de course, sans mon partenaire d'entrainement habituel à mes côtés je m'écroulais...

Ouah la claque, quelle course, quelle envie, putain une 5eme place c énorme
Chapeau l artiste

Bravo Bambi sacré perf et sacré endurance En tout cas t'aime te faire mal