Un an de prépa : Enfin mon premier trail!

Janvier 2013 : Réfléchir...
Ma collègue me propose de me lancer sur l’Ecotrail version 30km. Moi qui cours depuis tout juste un an à ce moment là, dans l’unique objectif de me lancer sur le trail un jour, je décline pourtant l’invitation. Pas encore assez de caisse à mon goût, je tentes tout de même sur le semi de Paris quelques semaines plus tard, avec 2h09 au chrono.


Novembre 2013 : Apprécier la difficulté...
Et voilà mes débuts en course nature! Direction le trail nocturne des flambeaux. Une sacré claque malgré les 18km et 376D+ “seulement”. Au kilomètre 14 sur 18, je me dis dans ma tête : plus jamais! Le lendemain j’ai envie d’y retourner prendre ma revanche!


Janvier 2014 : Se donner les moyens de réussir…
Début de la prépa, qui se passe comme attendu. Pas de blessures, pas de mauvaises surprises, des rencontres sympa à mon club, des sorties longues qui permetten de se vider la tête, bref, du plaisir!
Et même des nouveaux coins pour du D+ sympa pour mes prochaines sorties!

28 mars 2014 : Régler les derniers détails…

Je suis lucide et j’y vais vraiment pour le plaisir!
Je joue le jeu de partir avec tout sur le dos et de ne rien laisser dans les sacs coureurs, pour voir si mon matériel est OK pour de futurs trails un peu plus engagés.Mon sac est prêt à côté de la porte de mon appart :
T-shirt au profit de Aide et Action, manchettes pour l’attente, manchons bv sport sur les mollets, chaussettes techniques D4 faites depuis quelques mois, short et cuissard, buff pour le froid/soleil, wave ascends aux pieds, et playlist prête pour le coups de mou!
En guise de gobelet, une pompot' coupée car je peux dans ce cas la mettre dans ma poche ventrale, pas comme un gobelet rigide qui m’aurai gêné. C’est un peu bizarre certes, mais ça me va . J’avais pas envie de payer la fameuse éco-tasse
Je garde en tête (et inscrit sur ma main) mes temps de passage pour un chrono de 4h10 que je sais atteignable (et même plutôt large mais bon, mieux vaut être prudent).

29 mars 2014 : Chausser les crampons...
Direction le tramway donc jusqu’au pied de Meudon. Je descend le long de la Seine et monte tranquillement jusque les “hauteurs” de Meudon, un petit échauffement quoi!
Le point de RDV avec Indiablo et Kephset est fixé sous l’arche de départ. Je m’y dirige donc pour me changer et Jeremy/Indiablo me rejoins!
Le temps d’échanger un peu, difficilement car la sono dans les oreilles, de chercher Kephset (que nous ne trouverons pas, désolé Kephset) puis vient la photo pré-course! On est beaux non?

Direction la buvette pour un petit café avant le départ, puis chacun dans son sas. Indiablo part devant moi tandis que fidèle à mon habitude je me place dans l’avant dernier sas.

29 mars 2014 : Et s’élancer !
Top départ! Oula, ça part vite, et pas besoin de regarder ma montre pour le savoir!
Mes voisins sont sur un rythme de 12-13km/h (bin pourquoi ils sont dans mon sas ceux-là?) Je me force à ralentir mais ça tourne vite autour de moi, et mes jambes ne veulent pas ralentir…


Km 1 : TAYO !
Vraiment trop vite. Je me dis que je vais le payer! Nous passons à côté de l’observatoire et pour m’obliger à ralentir, je sors l’arme secrète… Direction la vidange sur une souche.
Je repars plus tranquillement mais tout de même sur un rythme supérieur à mon plan de course, en aisance tout de même.


Km 2 à 10 : Ouaaaaiiiiiiis, je gèèèèère !

De très bonne sensations sur ce début de parcours. Je suis en meilleures formes qu’aux flambeaux, et je sais donc que je pourrai continuer à courir au 14ème kilomètres alors que quelques mois plus tôt j’ai dû marcher.

Il y a énormément de monde sur le parcours, certains sont là pour le fun d’autres s’énervent de ralentir et parlent de “rythme” de “couper par les buissons” et de “putain mais avance…”. Ralala, ces parisiens…
Bon, ok, ça ralenti pas mal dans les côtes (ça se comprend) et dans les descentes (là ça se comprend un poil moins) mais bon, faut rester courtois quand même! Beaucoup passent par les buissons pour se fatiguer et gagner 10 places, je considère que ça ne vaut pas la peine!
Je savoure donc, en marchant avec le groupetto dans les montées, et en relançant en haut, content d’avoir bossé ce point spécifique qui m’avait fait défaut quelques mois plus tôt!

Le parcours est tout en relance, courtes montées, courtes descentes et sentiers peu techniques permettant un bon rythme. Je me force à boire toutes les 20mn car je sens qu’il fait chaud et que je tiens un bon rythme. Tiens, en haut d’une première bonne montée, un premier photographe! Coucou copain!

Km 10 : Premier check +/- 1h10

J’arrive à mon premier point de contrôle : la longue descente vers Chaville avec un point de passage estimé à 1h26 sur mon roadbook. Je suis bien, à l’aise et déroule dans la descente jusque la D910 (oui oui, mappy est mon ami).

Je retrouve la civilisation : des klaxons répétés des automobilistes car nous devons traverser. Pauvres bénévoles qui doivent avoir les tympans explosés après une matinée passée à arrêter les voitures. Le temps de leur lancer un grand merci et une petite pensée aux coureurs des 50 et 80 qui doivent être sur place ou même partis maintenant.
Je remonte en marchant de l'autre côté de la “vallée” (non je ne suis pas marseillais) par des escaliers puis un petit single.

Check-up des sensations : Tout va bien mais je sens que ça commence à tirer un peu. Je décide de réduire un peu l’allure pour pouvoir garder un minimum de peps pour les quais.


Km 10 à 20 : Profiter jusque Saint-Cloud !

Le parcours reste agréable en sous-bois, l’ambiance est globalement bonne et je bois toujours toutes les 20mn. J’avale une première pâte de fruit en 3 fois à 5-10 mn d’intervalle. Nous descendons jusqu’à une nouvelle route à traverser, pas de soucis je passe avec le feu vert pour les piétons

Nous passons les étangs de la ville d’Avray. Je vois devant moi un coureurs avec des bâtons! Je ne comprend pas trop l’étant d’esprit… Moi aussi j’aurai bien pris mes bâtons pour m’aider sur la fin, mais bon, ils sont interdits… (au passage, en plus, il les utilise mal et les plantes devant lui, ce qui au final le ralenti légèrement à chaque foulée…)

Par contre de l’autre côté, un bouchon du feu de dieu! 3-4mn sur place à attendre que tout le monde monte cette petite côte. Je plaisante avec mon voisin et fais le parallèle avec le périf parisien. Certains patientes, d’autres foncent comme ils peuvent à travers les arbres, et d’autres comme nous se disent que de toute façon il faut attendre, et le prendre comme une petite récup!

Je relance en haut sans me mettre dans le rouge et passe un bénévole au kilomètre 14, qui nous indique qu’il nous reste tout juste 17km, en descente maintenant. Je suis assez content de l’entendre d’ailleurs, je sens que mes jambes commencent à tirer. A ce moment là du parcours, je n’ai pas de doute sur la fin : je finirai mais pas dans la facilité!


Km 20 : La mi-temps !

J’arrive au ravito de Saint Cloud. Je passe sous l’arche et regarde un peu le chrono : 2h12 contre les 3h envisagés… Yes!
Comme prévu sur le plan, je prévoies une pause de 5 à 8mn max. Pas besoin de speeder à ce moment là, rester détendu et courtois, la Tour Eiffel au loin me tends les bras!

Par contre y’a du monde! Et le ravito est… léger en eau. Je tends ma fameuse pompot’ à la serveuse qui me la remplie gentiment. Ca fera marrer mes compagnons de course, certains dans un bon esprit d’autres moins. Donc je discutte un peu avec ceux qui gardent le sourire

Par contre mes gourdes sont presque vides et je ne trouve rien pour les remplir. Après 2mn à tourner j’ai enfin un fond de bouteille, met 20cl dans ma gourde et tend la fin à mon voisin.
J’ai une grosse pensée à ce moment là pour tous ceux du 50 et du 80. J’espère que le ravitaillement sera un peu moins bondé et un peu plus nourris car ils seront dans le dur à ce moment là.
Je m’adosse à une barrière pour reposer un peu mes jambes et sortir mon MP3. Je l’avais gardé pour ce moment là, préférant courir un peu plus “ouvert” lors des 20 premiers km, et un peu plus dans ma bulle pour les quais de Seine.
Quelques étirements, léger, et c’est reparti après une pause de 6mn30. Timing OK!

C'est la mi-temps, mais kilomètre 20 sur 30. Car je sais qu'à partir de maintenant commence une nouvelle course. 10km de plat où l'objectif sera simplement de tenir le rythme. Une course dans la course!


Km 20 à 30 (ou plutôt 29) : Serrer les dents et courir sur échasses !

Je lance ma playlist avec mon morceaux “boost” : Era - Ameno, synonyme pour moi des templiers, mon objectif d’ici quelques années mais il faudra se montrer patient! La musique fait son effet et je relance jusqu’au quais en tenant un bon rythme. Je remercie cet “élément déclencheur” éprouvé lors de mes SL. Mon coprs a gardé en mémoire qu’à l’écoute de cette musique il fallait relancer, donc JE RELANCE!
(bon faut pas rêver hein, il faut quand même un peu de jus!)

Me voici enfin sur les quais à dérouler comme je peux. Je rentre dans l’inconnu, avec une distance/durée de course où je ne sais pas comment mon corps se comportera. Bon, je m’en rends rapidement compte tout de même. J’ai tenu un bon rythme et je commence à le payer.

Je pioche comme je peux dans mes forces physiques et mentales, mais le paysage ne m’aide pas vraiment à me changer les idées. Une grosse chaleur à ce moment là, et bientôt plus d’eau alors qu’il me reste un bon 5km.

Je tiens mon allure d’EF- (7-7.5km/h) sur cette portions, marchant en grande partie, en plein soleil, et relançant quand mes jambes ont quelques moments de mieux!

Nous passons dans un parc et miracle, une fontaine! Je remplie ma gourde et mouille mon buff! Bonheur!
Je salue une énième fois un tri-athlète avec qui j'ai fait une grande partie de ma course, et qui comme moi manque d’eau. Lui aussi pioche comme il peut dans ce qu’il lui reste, on se gardera (ou plutôt je le garderai) en ligne de mire jusqu’à l’arrivée.

Vient le moment de traverser comme nous pouvons de grandes artères… Pas de bénévoles, certains courent malgré les feus rouges. Je reste prudent et ne suis pas à 30s, donc j’attend, sage
A côté de moi, les 2 premiers de la marche nordiques, partis 30mn après moi, se profilent. Ils me passeront dans les 5mn. A ce moment là j’envie leurs batons car mon rythme de marche n’est pas génial et une poussée des batons serait un vrai plus. Je plaisante avec mon voisin en échafaudant un plan pour leur piquer les leurs… Mais bon, ils nous distance rapidement.

Nous passons sous un pont pour remonter dessus ensuite, on nous annonce des photographes! Cool! Allez, pour ma maman, je vérifie que mon dossard est bien visible et fais un grand sourire à l’objectif!
Attention : touriste!!!!

Dernier kilomètre, la dame de fer est toute proche!

Un dernier coup de cul pour passer la ligne d’arrivée en courant et me voici enfin sous l’arche!
YES! Je stoppe le chrono, 3h38! 30mn d’avance sur mon petit roadbook!

Malgré les jambes de vois, le sourire est là!
Je repense à un reportage vu cette semaine sur des coureurs des templiers : Pendant la course on se dit toujours “plus jamais ça” mais la ligne d’arrivée franchie le bonheur est au rdv, et on pense déjà au prochain objectif

La troisième mi-temps !

Je savoure le quartier d’orange et le tuc offert par l’organisation (et oui, je finis dans les derniers 20%, il ne reste même plus à boire…)

Je m’achète donc un petit coca pour fêter ça (je sais qu’une bonne bière m'attend à l’appart) et savoure le petit paquet de mini-saucissons que ma chère et tendre avait glissé dans mon sac!

Sur la pelouse je discute avec mes voisins (enfin ceux qui peuvent parler, car le stand croix-rouge est juste à côté).

D'ailleurs je ne vous ai pas menti sur la bière

Le bilan :

Malgré le dernier tiers difficile physiquement et mentalement, je ne garde que de bons souvenirs de cette course.
Un premier trail pour moi qui en annonce d’autres j’espère.
Une prépa sympa, et le plaisir de vivre l’ecotrail par procuration pour les coureurs de 50 et du 80. Une petite pensée à Gyom lors du retour chez moi tout de même, mais je sais que ce sera pour une prochaine fois
Arrivé chez moi, j’essai de garder tout en tête pour vous pondre un CR assez complet, vous qui m’avez suivi et conseillé sur cette prépa, c’est le moins que je puisse faire! Un énorme merci à vous!

Bref du positif!

Et maintenant ?
- Et bien tout d’abord coupure une semaine et reprise semaine prochaine avec de l’EF courte uniquement.
- Je sais déjà ce qu’il faudra que je travaille : l’endurance par des séance d’EF longues et des SL rando-course.
- Mon prochain objectif?
J’ai répondu oui à une invitation d’un ami qui part pour un 80km en Andorre en juillet. Je suis donc inscrit sur un 42km-3000D+, en parlant de challenge et d’inconnu je ne fais pas dans la demi-mesure! Il va falloir faire une bonne prépa sérieuse et régler ce soucis de départ trop rapide d’ici là! Mais c’est un format que je préfère car plus axé rando, avec une barrière horaire de 14h, et la possibilité de s'arrêter / se faire ramener au km30. J’ai trouvé de nouveaux compagnons d’entrainements qui m’on montré un parcours de 15km/500D+ à tout juste 10km de chez moi, donc ce sera mon nouveau terrain de SL! Et puis ça reste un week-end entre potes, c’est aussi l’objectif

eh beh quelle aventure !!!

Magnifique ton récit

ça donne envie de le faire

Fabueleux récit, manque plus que la photo pour être parfait

Effectivement difficile de discuter avec la sono dans les oreilles, une prochaine fois

A bientôt et bravo pour ta performance par rapport à ton objectif

Super aventure et super CR! Merci!

Il y a énormément de monde sur le parcours, certains sont là pour le fun d’autres s’énervent de ralentir et parlent de “rythme” de “couper par les buissons” et de “putain mais avance…”. Ralala, ces parisiens…

Je peux comprendre qu'on angoisse pour le chrono quand on a un gros objectif. Mais qu'est-ce qu'ils faisaient dans l'avant-dernier sas, les pressés?

Merci beaucoup pour ton CR Hadrien

Ça fait vraiment plaisir de lire de tels récits... J'adore!!!

Profites bien de ta récup pour repartir à fond pour le Marato Andorre et ensuite la Saintéxpress

Ciao et encore Bravo pour ta course!

Bravo Adrien pour ta belle course et merci pour ton CR