C’est l’histoire d’un mec … 10Km Balma 2013
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C’est l’histoire d’un mec … 10Km Balma 2013 a été créé par Snarf31
Posted il y a 11 ans 6 mois #235539
C’est l’histoire d’un mec … 10Km Blagnac 2013
Ce mercredi 1er mai avait lieu les 10Km de Blagnac qui fêtèrent au passage leurs 10 ans. Une course très relevée comme en témoigne la présence de nombreux athlètes pro. comme le kényan Issac Mwangi, vainqueur des Championnats de France de cross court 2013 ou encore Nicolas Fernandez ; Sophie Duarte et bien d’autres.
Bien entendu, je n’ai jamais eu la prétention d’aller chercher leurs performances. J’étais juste en admiration devant un tel niveau.
Mon objectif était tout autre, bien plus modeste comparé au temps stratosphérique de28’35 d’Issac … pour moi le gars anonyme du peloton qui voulait passer sous les 40 minutes sous 10 km.
Il faut dire que j’ai commencé la course à pied il y a environs 11 mois avec trois mois chaotiques due à un problème de syndrome rotulien qui m’a empêché de m’entrainer d’octobre à fin décembre. Cette période de doute m’a certainement permis de mieux préparer 2013 en ayant réalisé un très gros travail de fond.
J’ai donc suivi un plan d’entrainement du forum « conseils courseapied » de 10 semaines et trois séances par semaine.
Voici la synthèse de mes stats pour cette période :
Séances effectuées : 33 sur 35
Séances abandonnées : 2
Nombre total de km : 390.54 km
Volume de travail : 32:19:12
Allure moyenne : 4'57" - 12.08 km/h
Dénivelé total : + 3138 m
Vous noterez que j’ai réalisé pas mal de sorties longues de type trail qui justifient le dénivelé assez important de mon programme. Ce choix est délibérément dû à ma « passion » pour la montagne. De plus je ne suis pas fan du bitume auquel je préfère largement les sentiers et la terre. D’autre part, j’ai renforcé mes muscles ce qui m’a permis de me rétablir définitivement de mon syndrome rotulien.
Durant cette période le programme m’a également permis de passer d’une VMA de 16 Km/h (septembre 2012) environs à 17.7Km/h (avril 2013). Autant dire que j’avais les cartes en main pour réaliser le chrono que je m’étais fixé, soit 40 minutes pour 10km.
C’est d’ailleurs ce que je voulais vérifier en m’inscrivant à cette course.
Étais-je capable de maintenir une allure de 4 minutes au Km sur 10 km?
C’est avec cette question principale que j’ai pris le départ et avec des milliers de questions qui me venaient au fur et a mesure, auxquelles je savais que je devais trouver les réponses par moi-même. Comment m’échauffer ? Où me placer pour le départ ? Comment aborder les premiers Km ? Comment gérer les ravitaillements ? Quand lâcher les chevaux ? Comment gérer la course, tout simplement … ?
Vous l’aurez compris, c’était une grande première pour moi car je ne m’étais jamais aligné sur ce type d’épreuve. Les différents conseils trouvés sur le forum m’ont permis, tout de même, de partir assez serin.
J’ai tout d’abord commencé l’épreuve en essayant de me placer le plus prêt de la ligne de départ. J’ai réussi à me faufiler à environs 10 mètres de l’arche. Devant moi il y avait des coureurs de club mais également des coureurs du mercredi (puisqu’on était mercredi) et tout devant les champions, les vrai athlètes.
Après quelques minutes de recherche, je finis par repérer le gars qui porte le ballon 40 min. Il sera ma cible pendant toute la course. J’ai eu du mal à le repérer car le ballon, il le portait à la main et non au dessus de sa tête (point à améliorer pour les prochaines courses, chers organisateurs).
PAN!
Le départ est donné et je vais mettre 20 bonnes secondes pour franchir l’arche et commencer à courir. Bien entendu j’ai perdu le meneur d’allure 40 min … je slalome j’essai de rester calme mais je veux absolument me placer le plus vite possible avec des coureurs qui ont ma vitesse.
Ce départ à été une véritable épreuve pour moi.
Après le passage de l’arche, je m’interroge sur le nombre de personnes devant moi :
Mais comment peut-il y avoir autant de coureurs devant moi alors que j’étais juste à côté de l’arche … ?
Mais pourquoi les gens qui sont parti pour 50minutes ou plus de course cherchent t’il a se placer aussi prêt de l’arche?
Alors vous l’aurez compris, mon premier kilomètre s’apparente plus à un slalom géant qu’a un départ tranquille. Je double par la droite, la gauche, j’accélère, je ralentis pour trouver une ouverture. J’essai de trouver des coureurs qui courent à mon allure.
Je tombe souvent sur des coureurs en sur vitesse qui cherchaient à se placer puis ralentissent. Je double, je double encore et toujours à la recherche du meneur d’allure … mais où se trouve-t’il, pourquoi se cache-t-il ?
Le premier Km se passe ainsi, je suis en 03:56 (FC Moy 151, Max 157).
Je poursuis toujours la recherche du meneur d’allure. Où peut-il bien être ?
Je double toujours les coureurs qui étaient surement parti devant moi ou tout simplement trop vite et ce n’est qu’au bout de 500m supplémentaires que fini par rejoindre le meneur d’allure.
Cette fois c’est décidé, je ne le lâche plus jusqu’à l’arrivée. Je boucle ainsi le second Km en 03:56 (FC Moy 161, Max 165).
J’essai de me calmer, je suis bien. Un petit groupe c’est formé autour du meneur. Je regarde ma montre et je me rends compte que nous sommes un peu trop rapides par rapport à l’objectif. C’est alors que j’aperçoit le premier qui reviens déjà sur ces pas … il semble super bien et a bien laissé tous les autres 200m derrière lui ….
Je me demande si le meneur d’allure ne cherche pas à faire de même avec nous car on passe le troisième Km en 03:54 (FC Moy 164, Max 166).
Pour l’instant tout se passe bien j’ai réussi à passer les trois premiers ronds point et relancer sans trop de difficulté.
Je m’accroche au train et j’observe les coureurs du groupe.
Certains ont l’air facile d’autres commencent à souffrir sérieusement. L’un d’entre eux respire très vite il n’est pas loin de l’asphyxie.
Combien de temps va-t-il encore tenir ?
J’ai à mes côtés deux militaires, une jeune femme qui me surprend vraiment par son calme car je trouve que l’on court vite. Mais dans ce groupe un coureur, maillot bleu chaussures et chaussettes bleu, attire particulièrement mon attention, non pas en raison de sa tenue vestimentaire bien accordée mais plutôt en raison de sa foulée que je qualifierai des plus étranges.
C’est à ce moment que je pense au forum et à mon avatar. La grenouille ! Je me dis alors que si une grenouille savait courir, elle courrait surement comme lui. Cette foulée étrange me semble très consommatrice en énergie mais chacun son style, le mien n’est pas mieux de toute façon !
A tiens, on vient de passer le 4eme Km 04:00 (FC Moy 166, Max 169)
Mais que vois-je juste après le panneau?
Le ravitaillement !
Je prends un verre d’eau sans réduire ma vitesse, je le porte à ma bouche et là, c’est le drame.
Mon bras a déplacé le verre trop vite vers mon visage et l’eau m’a aspergé le visage. Une partie du contenue est bien arrivé dans ma bouche comme c’était prévu mais une autre partie a pénétré par le nez. A ce moment là je m’étouffe mais bizarrement je ne baisse pas mon allure. J’ai pourtant les plus grosses difficultés à respirer.
La seule chose qui me vient à l’esprit à ce moment là c’est pourquoi avoir cherché à boire alors que j’étais bien ? Ces quelques gouttes d’eau valaient elles la débauche d’énergie qu’elles m’ont coûté ?
Me voila au 5eme Km 03:55 (FC Moy 167, Max 169) et j’ai survécu au piège du ravitaillement.
A partir d’ici c’est l’inconnu, le vide sidéral car je n’ai jamais couru aussi loin aussi vite.
Que va-t-il se passer ?
Je ne change rien, je suis dedans j’ai encore toute ma « tête » j’arrive à courir tout en restant décontracté. Aucune douleur ne vient troubler ma foulée.
Finalement ce premier Kilomètre dans l’inconnu se passe très bien 03:59 (FC Moy 167, Max 169).
Nous arrivons maintenant dans une succession de virages de ronds points où il faut relancer à chaque fois.
Je commence à apercevoir les premiers signes de faiblesses dans le groupe de coureurs que j’accompagne. « Mr Grenouille bleu » commence à se faire décrocher quelques mètres plus loin c’est la jeune fille qui craque.
Il faut dire que le meneur d’allure nous met 20 mètres a chaque virages et que nous avons du mal à revenir sur lui.
Certains en profitent pour passer à l’attaque. Je reste prudent, j’ai un plan et je compte bien m’y tenir.
J’arrive au panneau du septième Km pratiquement tout seul en 04:00 (FC Moy 166, Max 168).
Le meneur d’allure est 40 mètres devant moi avec trois autres coureurs et je ne me sens pas encore prêt pour aller les chercher. Autour de moi je n’ai plus personne a qui me raccrocher. A si, j’ai un coureur qui me suit. Il reste caché derrière moi.
Cette partie de la course est vraiment la partie que j’ai le plus détesté. Je n’avais plus de repère, plus de cible à ma portée. Je lutais dans mon fond intérieur pour ne pas marcher et reprendre mon souffle. Alors, tout y est passé, j’ai essayé de repenser aux 10 semaines de préparation, aux derniers jours difficiles que j’ai passé avec mon fils aîné à l’hôpital, à ma femme qui n’a pas pue venir avec mes enfants car elle devait s’occuper du petit qui a la varicelle … c’est à ce moment que j’ai aussi repensé au CR très émouvant de RZ pour son MDP. J’ai décidé de ne rien lâcher.
Je réussi à enfin franchir cette borne des 8 Km en 03:58 (FC Moy 166, Max 168). Je suis dans un état second, j’ai la tête embrumée, je ne sais plus se que je fais.
Je cours.
Je cours mais je ne sens plus riens, je suis en train de me relâcher, je le sens venir petit à petit, mon corps dit c’est assez tu ne peux plus m’en demander autant, arrête. Je suis tellement dans le brouillard que je reprends un gobelet d’eau lors du second passage devant le ravitaillement.
Mais quel idiot !
Pourquoi ?
Vous l’aurez compris, je m’étouffe comme lors du premier passage, je cherche de l’air, je suis au bord de l’asphyxie mais comme une machine je continue de courir. Une force étrange me pousse vers l’avant.
A ce moment de la course j’ai perdu ma lucidité. Je ne suis plus capable d’avoir un raisonnement rationnel. Je ne sais pas si certains d’entre vous ont déjà vécu cette sensation mais c’est assez particulier. Si vous avez lue « the long walk » de Stephen King vous trouverez certains passages où il décrit ce que j’ai vécu ce 1er mai.
Arrive alors le 9eme Km que je passe en 04:03 (FC Moy 164, Max 166).
C’est alors que le coureur qui me suivait depuis deux Km prend le relais et me dit de le suivre. Il vient de me sortir du brouillard. J’ai de nouveau un objectif, il faut que je le suive, il faut que je reste avec lui.
On accélère légèrement, on commence à se rapprocher du meneur d’allure, je suis de nouveau dans la course, je reprends le relais et je vais chercher le meneur qui nous encourage.
Avant la dernière ligne droite on s’encourage encore et on se motive pour le sprint final. Il finira devant moi et c’est tant mieux car il m’a sorti de ma léthargie et rien que pour ça il mérite cette place devant moi.
Je passe enfin la ligne, 03:46 (FC Moy 163, Max 166) au dernier Km.
Je suis a bout, j’oublie d’arrêter mon chrono, je ne sais pas combien j’ai réalisé mais je suis confiant car je suis certain d’être arrivé avant le meneur d’allure.
Au final ce sera 39’52 au général.
Je suis content de moi, l’objectif est atteint. Je sais que cette course ne sera pas la dernière même si je me souviens m’être demandé pourquoi tant d’efforts, à quoi bon ?
Retour à la maison, les enfants et mon épouse m’attendent sur le pas de la porte, ils m’acclament. Ne cherchez plus, je sais maintenant pourquoi je fais tant d’efforts. Au risque d’en surprendre plus d’un, c’est pour moi et moi seul !
Leur joie m’a rendu heureux, ils sont fier de moi, je suis fier de moi. Mon fils ainé me glisse gentiment « mais papa, pourquoi tu n’es pas allé chercher le premier ?
Pour conclure, je dirais que si vous m’avez lue jusque ici, votre délivrance est proche car j’en ai presque fini avec ce compte rendu.
En quelques mois, j’ai beaucoup appris grâce au contenu de ce forum. Je tiens à vous remercier, tous, pour le partage dont vous faites preuve et plus particulièrement son ou ses hauteurs qui mettent une partie de leur savoir à la portée de tous.
Mon aventure CAP continue !
Place au TRAIL maintenant !!!
Cordialement
Fabien
Ce mercredi 1er mai avait lieu les 10Km de Blagnac qui fêtèrent au passage leurs 10 ans. Une course très relevée comme en témoigne la présence de nombreux athlètes pro. comme le kényan Issac Mwangi, vainqueur des Championnats de France de cross court 2013 ou encore Nicolas Fernandez ; Sophie Duarte et bien d’autres.
Bien entendu, je n’ai jamais eu la prétention d’aller chercher leurs performances. J’étais juste en admiration devant un tel niveau.
Mon objectif était tout autre, bien plus modeste comparé au temps stratosphérique de28’35 d’Issac … pour moi le gars anonyme du peloton qui voulait passer sous les 40 minutes sous 10 km.
Il faut dire que j’ai commencé la course à pied il y a environs 11 mois avec trois mois chaotiques due à un problème de syndrome rotulien qui m’a empêché de m’entrainer d’octobre à fin décembre. Cette période de doute m’a certainement permis de mieux préparer 2013 en ayant réalisé un très gros travail de fond.
J’ai donc suivi un plan d’entrainement du forum « conseils courseapied » de 10 semaines et trois séances par semaine.
Voici la synthèse de mes stats pour cette période :
Séances effectuées : 33 sur 35
Séances abandonnées : 2
Nombre total de km : 390.54 km
Volume de travail : 32:19:12
Allure moyenne : 4'57" - 12.08 km/h
Dénivelé total : + 3138 m
Vous noterez que j’ai réalisé pas mal de sorties longues de type trail qui justifient le dénivelé assez important de mon programme. Ce choix est délibérément dû à ma « passion » pour la montagne. De plus je ne suis pas fan du bitume auquel je préfère largement les sentiers et la terre. D’autre part, j’ai renforcé mes muscles ce qui m’a permis de me rétablir définitivement de mon syndrome rotulien.
Durant cette période le programme m’a également permis de passer d’une VMA de 16 Km/h (septembre 2012) environs à 17.7Km/h (avril 2013). Autant dire que j’avais les cartes en main pour réaliser le chrono que je m’étais fixé, soit 40 minutes pour 10km.
C’est d’ailleurs ce que je voulais vérifier en m’inscrivant à cette course.
Étais-je capable de maintenir une allure de 4 minutes au Km sur 10 km?
C’est avec cette question principale que j’ai pris le départ et avec des milliers de questions qui me venaient au fur et a mesure, auxquelles je savais que je devais trouver les réponses par moi-même. Comment m’échauffer ? Où me placer pour le départ ? Comment aborder les premiers Km ? Comment gérer les ravitaillements ? Quand lâcher les chevaux ? Comment gérer la course, tout simplement … ?
Vous l’aurez compris, c’était une grande première pour moi car je ne m’étais jamais aligné sur ce type d’épreuve. Les différents conseils trouvés sur le forum m’ont permis, tout de même, de partir assez serin.
J’ai tout d’abord commencé l’épreuve en essayant de me placer le plus prêt de la ligne de départ. J’ai réussi à me faufiler à environs 10 mètres de l’arche. Devant moi il y avait des coureurs de club mais également des coureurs du mercredi (puisqu’on était mercredi) et tout devant les champions, les vrai athlètes.
Après quelques minutes de recherche, je finis par repérer le gars qui porte le ballon 40 min. Il sera ma cible pendant toute la course. J’ai eu du mal à le repérer car le ballon, il le portait à la main et non au dessus de sa tête (point à améliorer pour les prochaines courses, chers organisateurs).
PAN!
Le départ est donné et je vais mettre 20 bonnes secondes pour franchir l’arche et commencer à courir. Bien entendu j’ai perdu le meneur d’allure 40 min … je slalome j’essai de rester calme mais je veux absolument me placer le plus vite possible avec des coureurs qui ont ma vitesse.
Ce départ à été une véritable épreuve pour moi.
Après le passage de l’arche, je m’interroge sur le nombre de personnes devant moi :
Mais comment peut-il y avoir autant de coureurs devant moi alors que j’étais juste à côté de l’arche … ?
Mais pourquoi les gens qui sont parti pour 50minutes ou plus de course cherchent t’il a se placer aussi prêt de l’arche?
Alors vous l’aurez compris, mon premier kilomètre s’apparente plus à un slalom géant qu’a un départ tranquille. Je double par la droite, la gauche, j’accélère, je ralentis pour trouver une ouverture. J’essai de trouver des coureurs qui courent à mon allure.
Je tombe souvent sur des coureurs en sur vitesse qui cherchaient à se placer puis ralentissent. Je double, je double encore et toujours à la recherche du meneur d’allure … mais où se trouve-t’il, pourquoi se cache-t-il ?
Le premier Km se passe ainsi, je suis en 03:56 (FC Moy 151, Max 157).
Je poursuis toujours la recherche du meneur d’allure. Où peut-il bien être ?
Je double toujours les coureurs qui étaient surement parti devant moi ou tout simplement trop vite et ce n’est qu’au bout de 500m supplémentaires que fini par rejoindre le meneur d’allure.
Cette fois c’est décidé, je ne le lâche plus jusqu’à l’arrivée. Je boucle ainsi le second Km en 03:56 (FC Moy 161, Max 165).
J’essai de me calmer, je suis bien. Un petit groupe c’est formé autour du meneur. Je regarde ma montre et je me rends compte que nous sommes un peu trop rapides par rapport à l’objectif. C’est alors que j’aperçoit le premier qui reviens déjà sur ces pas … il semble super bien et a bien laissé tous les autres 200m derrière lui ….
Je me demande si le meneur d’allure ne cherche pas à faire de même avec nous car on passe le troisième Km en 03:54 (FC Moy 164, Max 166).
Pour l’instant tout se passe bien j’ai réussi à passer les trois premiers ronds point et relancer sans trop de difficulté.
Je m’accroche au train et j’observe les coureurs du groupe.
Certains ont l’air facile d’autres commencent à souffrir sérieusement. L’un d’entre eux respire très vite il n’est pas loin de l’asphyxie.
Combien de temps va-t-il encore tenir ?
J’ai à mes côtés deux militaires, une jeune femme qui me surprend vraiment par son calme car je trouve que l’on court vite. Mais dans ce groupe un coureur, maillot bleu chaussures et chaussettes bleu, attire particulièrement mon attention, non pas en raison de sa tenue vestimentaire bien accordée mais plutôt en raison de sa foulée que je qualifierai des plus étranges.
C’est à ce moment que je pense au forum et à mon avatar. La grenouille ! Je me dis alors que si une grenouille savait courir, elle courrait surement comme lui. Cette foulée étrange me semble très consommatrice en énergie mais chacun son style, le mien n’est pas mieux de toute façon !
A tiens, on vient de passer le 4eme Km 04:00 (FC Moy 166, Max 169)
Mais que vois-je juste après le panneau?
Le ravitaillement !
Je prends un verre d’eau sans réduire ma vitesse, je le porte à ma bouche et là, c’est le drame.
Mon bras a déplacé le verre trop vite vers mon visage et l’eau m’a aspergé le visage. Une partie du contenue est bien arrivé dans ma bouche comme c’était prévu mais une autre partie a pénétré par le nez. A ce moment là je m’étouffe mais bizarrement je ne baisse pas mon allure. J’ai pourtant les plus grosses difficultés à respirer.
La seule chose qui me vient à l’esprit à ce moment là c’est pourquoi avoir cherché à boire alors que j’étais bien ? Ces quelques gouttes d’eau valaient elles la débauche d’énergie qu’elles m’ont coûté ?
Me voila au 5eme Km 03:55 (FC Moy 167, Max 169) et j’ai survécu au piège du ravitaillement.
A partir d’ici c’est l’inconnu, le vide sidéral car je n’ai jamais couru aussi loin aussi vite.
Que va-t-il se passer ?
Je ne change rien, je suis dedans j’ai encore toute ma « tête » j’arrive à courir tout en restant décontracté. Aucune douleur ne vient troubler ma foulée.
Finalement ce premier Kilomètre dans l’inconnu se passe très bien 03:59 (FC Moy 167, Max 169).
Nous arrivons maintenant dans une succession de virages de ronds points où il faut relancer à chaque fois.
Je commence à apercevoir les premiers signes de faiblesses dans le groupe de coureurs que j’accompagne. « Mr Grenouille bleu » commence à se faire décrocher quelques mètres plus loin c’est la jeune fille qui craque.
Il faut dire que le meneur d’allure nous met 20 mètres a chaque virages et que nous avons du mal à revenir sur lui.
Certains en profitent pour passer à l’attaque. Je reste prudent, j’ai un plan et je compte bien m’y tenir.
J’arrive au panneau du septième Km pratiquement tout seul en 04:00 (FC Moy 166, Max 168).
Le meneur d’allure est 40 mètres devant moi avec trois autres coureurs et je ne me sens pas encore prêt pour aller les chercher. Autour de moi je n’ai plus personne a qui me raccrocher. A si, j’ai un coureur qui me suit. Il reste caché derrière moi.
Cette partie de la course est vraiment la partie que j’ai le plus détesté. Je n’avais plus de repère, plus de cible à ma portée. Je lutais dans mon fond intérieur pour ne pas marcher et reprendre mon souffle. Alors, tout y est passé, j’ai essayé de repenser aux 10 semaines de préparation, aux derniers jours difficiles que j’ai passé avec mon fils aîné à l’hôpital, à ma femme qui n’a pas pue venir avec mes enfants car elle devait s’occuper du petit qui a la varicelle … c’est à ce moment que j’ai aussi repensé au CR très émouvant de RZ pour son MDP. J’ai décidé de ne rien lâcher.
Je réussi à enfin franchir cette borne des 8 Km en 03:58 (FC Moy 166, Max 168). Je suis dans un état second, j’ai la tête embrumée, je ne sais plus se que je fais.
Je cours.
Je cours mais je ne sens plus riens, je suis en train de me relâcher, je le sens venir petit à petit, mon corps dit c’est assez tu ne peux plus m’en demander autant, arrête. Je suis tellement dans le brouillard que je reprends un gobelet d’eau lors du second passage devant le ravitaillement.
Mais quel idiot !
Pourquoi ?
Vous l’aurez compris, je m’étouffe comme lors du premier passage, je cherche de l’air, je suis au bord de l’asphyxie mais comme une machine je continue de courir. Une force étrange me pousse vers l’avant.
A ce moment de la course j’ai perdu ma lucidité. Je ne suis plus capable d’avoir un raisonnement rationnel. Je ne sais pas si certains d’entre vous ont déjà vécu cette sensation mais c’est assez particulier. Si vous avez lue « the long walk » de Stephen King vous trouverez certains passages où il décrit ce que j’ai vécu ce 1er mai.
Arrive alors le 9eme Km que je passe en 04:03 (FC Moy 164, Max 166).
C’est alors que le coureur qui me suivait depuis deux Km prend le relais et me dit de le suivre. Il vient de me sortir du brouillard. J’ai de nouveau un objectif, il faut que je le suive, il faut que je reste avec lui.
On accélère légèrement, on commence à se rapprocher du meneur d’allure, je suis de nouveau dans la course, je reprends le relais et je vais chercher le meneur qui nous encourage.
Avant la dernière ligne droite on s’encourage encore et on se motive pour le sprint final. Il finira devant moi et c’est tant mieux car il m’a sorti de ma léthargie et rien que pour ça il mérite cette place devant moi.
Je passe enfin la ligne, 03:46 (FC Moy 163, Max 166) au dernier Km.
Je suis a bout, j’oublie d’arrêter mon chrono, je ne sais pas combien j’ai réalisé mais je suis confiant car je suis certain d’être arrivé avant le meneur d’allure.
Au final ce sera 39’52 au général.
Je suis content de moi, l’objectif est atteint. Je sais que cette course ne sera pas la dernière même si je me souviens m’être demandé pourquoi tant d’efforts, à quoi bon ?
Retour à la maison, les enfants et mon épouse m’attendent sur le pas de la porte, ils m’acclament. Ne cherchez plus, je sais maintenant pourquoi je fais tant d’efforts. Au risque d’en surprendre plus d’un, c’est pour moi et moi seul !
Leur joie m’a rendu heureux, ils sont fier de moi, je suis fier de moi. Mon fils ainé me glisse gentiment « mais papa, pourquoi tu n’es pas allé chercher le premier ?
Pour conclure, je dirais que si vous m’avez lue jusque ici, votre délivrance est proche car j’en ai presque fini avec ce compte rendu.
En quelques mois, j’ai beaucoup appris grâce au contenu de ce forum. Je tiens à vous remercier, tous, pour le partage dont vous faites preuve et plus particulièrement son ou ses hauteurs qui mettent une partie de leur savoir à la portée de tous.
Mon aventure CAP continue !
Place au TRAIL maintenant !!!
Cordialement
Fabien
Last Edit:il y a 11 ans 6 mois
par Snarf31
Dernière édition: il y a 11 ans 6 mois par Snarf31.
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- Maclad
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Réponse de Maclad sur le sujet Re: C’est l’histoire d’un mec … 10Km Blagnac 2013
Posted il y a 11 ans 6 mois #235541
Bravo Fabien !!
tu as été au bout de toi même et ça se sent bien dans ton récit.
Pour ton chrono je te renouvelle mes félicitations et mon admiration.
Bonne prépa trail !
tu as été au bout de toi même et ça se sent bien dans ton récit.
Pour ton chrono je te renouvelle mes félicitations et mon admiration.
Bonne prépa trail !
par Maclad
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- Seb35
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Réponse de Seb35 sur le sujet Re: C’est l’histoire d’un mec … 10Km Blagnac 2013
Posted il y a 11 ans 6 mois #235543
Merci pour ce CR.
Si je comprends bien, c'était ton 1er 10 km. Direct sub 40', c'est impressionnant ! BRAVO !
Bonne continuation !
Si je comprends bien, c'était ton 1er 10 km. Direct sub 40', c'est impressionnant ! BRAVO !
Bonne continuation !
par Seb35
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- taek78run
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Réponse de taek78run sur le sujet Re: C’est l’histoire d’un mec … 10Km Blagnac 2013
Posted il y a 11 ans 6 mois #235588
Bravo et merci pour ton CR.
Ta vitesse est une qualité pour les trails, tu souffriras moins longtemps
Ta vitesse est une qualité pour les trails, tu souffriras moins longtemps
par taek78run
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- sté
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Réponse de sté sur le sujet Re: C’est l’histoire d’un mec … 10Km Blagnac 2013
Posted il y a 11 ans 6 mois #235592
Moins de 40 au 10km il faut avoir non seulement les qualités mais aussi le sérieux et la discipline
Bravo
amuse toi bien dans la cambrousse
Bravo
amuse toi bien dans la cambrousse
par sté
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- Gregpat
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Réponse de Gregpat sur le sujet Re: C’est l’histoire d’un mec … 10Km Blagnac 2013
Posted il y a 11 ans 6 mois #235654
Salut Fabien!
Tout d'abord félicitations pour ce super temps sur 10 kms!
Sub 40', c'est tout à fait magistral...par contre tu as du te tromper sur le lieux de la course, car a priori c'était à Balma et non à Blagnac, mais qu'importe l'essentiel est bien le super temps réalisé!
Tu prépares un trail dans la région, lequel exactement?
J'habite dans le 82 alors je suis un peu les courses de la région.
Bonne continuation à toi!
Tout d'abord félicitations pour ce super temps sur 10 kms!
Sub 40', c'est tout à fait magistral...par contre tu as du te tromper sur le lieux de la course, car a priori c'était à Balma et non à Blagnac, mais qu'importe l'essentiel est bien le super temps réalisé!
Tu prépares un trail dans la région, lequel exactement?
J'habite dans le 82 alors je suis un peu les courses de la région.
Bonne continuation à toi!
par Gregpat
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