Bonjour tout le monde , après une certaine hésitation , je décide tout de même de revenir via ce cr sur l'épisode de ma première tentative de marathon , expérience dont je tire finalement une fierté assez mitigée .
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préambule
j'ai débuté la cap il y a tout juste un an , peu après avoir arrêté de fumer .
il y a 4 mois , après avoir réussi à courir mon première semi marathon , je prends un coup de mégalo et je décide de fêter ma première bougie de cap en prenant le départ du marathon de Cheverny le 07 Avril 2013, et tant qu'à faire je me fixe même un objectif chrono en moins de 4H00 : naïveté ? bêtise ? orgueil ? un peu tout cela à la fois en fait .
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début janvier , j'attaque un plan sur 14 semaines , le 20 janvier , je m'inscris au marathon ,le 21 janvier première séance de vma courte , douleur nette au mollet droit : diagnostique du médecin : déchirures multiples solaire et jumeaux .
<< késako docteur ? je ne dois plus courir jusqu'à la fin de la semaine ? >>
<< pour sûr , ainsi que les 12 semaines suivantes minimum >>
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Bon , là , au moins , les choses sont claires , ce n'est pas cette fois que je vais voir si je suis plus malin que les autres à vouloir tenter un marathon avec moins d'une année de cap dans les pattes !
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12 semaines se passent sans aucun entrainement , puis le toubib finit par m'autoriser à reprendre une activité physique , une semaine avant la date prévue du marathon .
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deux jours et deux petites sorties en EF plus tard , la décision est prise : j'irais à Cheverny , non pour y courir un marathon mais pour faire une SL sympas et voir à quoi ressemble un marathon .
L'avant course :
07 avril au petit matin , il fait très beau sur le château de Cheverny , mais vraiment très froid : -1°C , je décide d'enfiler deux couches pour le haut et un collant long pour le bas . le cadre est vraiment très sympas et visiblement l'organisation est bien rodée .un peu plus de 1200 coureurs attendent devant les grilles du château de pouvoir prendre place dans la grande allée du château pour le départ .
Curieusement , je suis très serein et détendu , en effet , je ne suis ici que pour faire une ballade , aucune pression de résultat puisqu'il est improbable que je puisse rallier l'arrivée .
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le départ :
09h00 , le départ est donné dans ce cadre somptueux , le cortège se met doucement en mouvement dans une ambiance assez agréable , le tout sous les encouragements du public venu braver le froid .
Ce départ du marathon de Cheverny restera pour moi vraiment un joli souvenir .
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mise en route : km 0 à 5
l'AS42 travaillée avant ma blessure pour un sub 4H00 était 5'35 /km , je me cale donc à cette allure comme un métronome .
les jambes sont raides et la foulée pas du tout économe , mais je m'en fout complètement en fait , je cours avec plaisir dans un bel endroit , 5'35 , droit devant et quand j'en aurais mare je mettrais le clignotant pour mettre fin à ma SL .
Tour 01 - 1.00 : 05:35 (FC Moy 141, Max 150) soit 76% de fcmax
Tour 02 - 1.00 : 05:35 (FC Moy 150, Max 154) soit 81% de fcmax
Tour 03 - 1.00 : 05:24 (FC Moy 147, Max 153) soit 79% de fcmax
Tour 04 - 1.00 : 05:37 (FC Moy 149, Max 153) soit 80% de fcmax
Tour 05 - 1.00 : 05:29 (FC Moy 151, Max 156) soit 81% de fcmax
pour le plaisir km 5 à 10
je tourne a une allure régulière avec un fc cohérente sans trop peiner , le cadre est agréable , il fait très beau , je déroule les jambes avec beaucoup de plaisir .
Tour 06 - 1.00 : 05:48 (FC Moy 153, Max 156) soit 82% de fcmax
Tour 07 - 1.00 : 05:44 (FC Moy 153, Max 159) soit 82% de fcmax
Tour 08 - 1.00 : 05:39 (FC Moy 153, Max 158) soit 82% de fcmax
Tour 09 - 1.00 : 05:38 (FC Moy 151, Max 157) soit 81% de fcmax
Tour 10 - 1.00 : 06:01 (FC Moy 152, Max 158) soit 81% de fcmax
en roue libre : km 10 à 15
le métronome fonctionne toujours bien à 5'35 /km , les fc sont toujours normales , je profite du cadre bucolique et varié proposé par le tracé , une petite pose vidange au 13 éme km , et je continue tranquillement ma promenade , je sens que d'une part les jambes commencent à devenir un peu lourdes mais que d'autre part j'ai retrouvé une foulée bien plus agréable et économe . l'un équilibrant l'autre , je trace la route en roue libre .
Tour 11 - 1.00 : 05:26 (FC Moy 154, Max 158) soit 83% de fcmax
Tour 12 - 1.00 : 05:35 (FC Moy 150, Max 155) soit 81% de fcmax
Tour 13 - 1.00 : 06:38 (FC Moy 145, Max 153) soit 78% de fcmax
Tour 14 - 1.00 : 05:25 (FC Moy 145, Max 153) soit 78% de fcmax
Tour 15 - 1.00 : 05:33 (FC Moy 150, Max 156) soit 81% de fcmax
le nirvana km 15 à 20
à mon grand étonnement , je tiens l'allure de 5'35 /km comme une pendule suisse et qui plus est à un fc très stable de 80 % , les jambes sont redevenues légères et j'ai retrouvé cette belle foulée que j'avais tant travaillée à l'entrainement ( les deux sont en fait certainement liés ) .
Tour 16 - 1.00 : 05:33 (FC Moy 152, Max 155) soit 81% de fcmax
Tour 17 - 1.00 : 05:36 (FC Moy 152, Max 157) soit 81% de fcmax
Tour 18 - 1.00 : 05:32 (FC Moy 149, Max 158) soit 79% de fcmax
Tour 19 - 1.00 : 05:35 (FC Moy 148, Max 150) soit 79% de fcmax
Tour 20 - 1.00 : 05:40 (FC Moy 151, Max 155) soit 81% de fcmax
le doute km 20 à 25
au km 23 , me revoilà dans cette belle allée du château , ici même ou il parait le plus judicieux de gentiment m'arrêter pour rejoindre la voiture , oui mais voila , d'une part je n'ai pas envie de m'arrêter puisque pour le moment je prends beaucoup de plaisir à courir dans ce cadre exceptionnel , et que d'autre part , je viens de passer le semi-marathon en 1H59'44 soit exactement 16 secondes d'avance sur l'allure prévue et ma FC reste stable , allure parfaite+bonne sensations+FC stable , tous les voyants sont au vert : je continue et le doute s'installe .. et si l'improbable était possible , ici et maintenant ?
Tour 21 - 1.00 : 05:31 (FC Moy 153, Max 157) soit 82% de fcmax
Tour 22 - 1.00 : 05:39 (FC Moy 153, Max 158) soit 82% de fcmax
Tour 23 - 1.00 : 05:31 (FC Moy 152, Max 157) soit 81% de fcmax
Tour 24 - 1.00 : 05:28 (FC Moy 155, Max 159) soit 83% de fcmax
Tour 25 - 1.00 : 06:01 (FC Moy 154, Max 158) soit 83% de fcmax
l'inconnu km 25 à 30
à partir de maintenant c'est le grand plongeon dans l'inconnu : jamais je n'ai autant couru de ma vie , je ne sais absolument pas à quoi m'attendre et encore moins comment mon corps sous-entrainé va réagir .
les difficultés arrivent au grand galop , le métronome est cassé , je n'arrive plus à être aussi régulier dans l'allure , les fc dérivent dangereusement , je commence a avoir mal aux jambes .
la course vient de prendre une nouvelle tournure et je fais un effort mental important pour me projeter sur des pensées positives et pour essayer de distraire mon esprit de la douleur qui s'installe franchement .
Tour 26 - 1.00 : 05:46 (FC Moy 155, Max 158) soit 83% de fcmax
Tour 27 - 1.00 : 05:42 (FC Moy 157, Max 160) soit 84% de fcmax
Tour 28 - 1.00 : 05:38 (FC Moy 155, Max 160) soit 83% de fcmax
Tour 29 - 1.00 : 06:14 (FC Moy 155, Max 159) soit 83% de fcmax
Tour 30 - 1.00 : 05:41 (FC Moy 157, Max 160) soit 84% de fcmax
le bad trip km 30 à 35
Bon ça y est , là , je suis dans le dur , dans le très dur , je n'arrive plus à tenir l'allure ou alors avec une débauche d'énergie considérable , mes jambes me font terriblement souffrir et mon esprit quitte régulièrement la course pour vagabonder vers des pensées positives et réconfortantes : je pense à de belles courses passée , certains bonheurs simples de la vie , mon lieu d'entrainement favori , certaines femmes , une plage au soleil , ect , tout ce qui m'extrait mentalement de ma condition actuelle est bon à prendre .à cet instant de la course j'ai compris deux choses :
1°) bien que novice en cap , j'ai bien compris que le fait de ne plus pouvoir tenir l'allure avec en plus les fc qui s'envolent : la suite est certaine : je vais prendre ce fameux mur en pleine face .
2°) arrivé à ce stade de la course , je ne suis plus sur une sympathique SL dominicale , je suis sur un marathon et je vais me battre comme un chien . Mais je ne vais pas me battre pour éviter le mur , c'est peine perdue ( que celui qui ne l'a jamais pris , me balance le premier parpaing ) , donc le mur , je vais me le prendre , c'est inéluctable , mais je me battrais , après , jusqu'au bout .
Tour 31 - 1.00 : 05:41 (FC Moy 155, Max 159) soit 83% de fcmax
Tour 32 - 1.00 : 05:34 (FC Moy 159, Max 164) soit 85% de fcmax
Tour 33 - 1.00 : 05:38 (FC Moy 158, Max 160) soit 85% de fcmax
Tour 34 - 1.00 : 05:55 (FC Moy 158, Max 161) soit 85% de fcmax
Tour 35 - 1.00 : 05:45 (FC Moy 159, Max 162) soit 85% de fcmax
le combat km 35 à 40
braoum ; km 36 avant même que je ne me pose la question de savoir si pour la première fois je vais devoir marcher sur ce marathon , je me retrouve tout simplement à l'arrêt , à l'arrêt total , je suis immobile au milieu de la route , avant que mon esprit ne puisse contester , mon corps à dit stop . je ne sais pas depuis combien de temps ( le tracé garmin indique une durée de 5 mn sans aucun déplacement à ce moment de la course ) .
mais je suis bien les deux pieds rivés au sol , à 7 km de l'arrivée et incapable de seulement marcher .
les minutes défilent , et j'arrive finalement à repartir sur une toute petite foulée , en échange d'une débauche d'énergie démesurée .
chaque mètre est une victoire , chaque pas est calculé pour minimiser l'effort , chaque contraction musculaire est une amorce de crampe .
<< la course est terminée , ou plutôt c'est le marathon qui débute >> , cette phrase que j'ai lue d'un récit d'un autre coureur me revient en tête avec cette fois ci une magnifique clarté .
je ne vais pas m'étendre sur cette partie de la course en superlatifs , mais c'est bien durant ces quelques km que j'ai gagné mon marathon , ces quelques km m'ont appris une nouvelle définition du mot courage .
j'ai vécu une expérience intérieure personnelle et intime , qui ne peut pas être retranscrite .
chaque km parcouru était une épreuve .
Tour 36 - 1.00 : 10:56 (FC Moy 142, Max 158) soit 76% de fcmax
Tour 37 - 1.00 : 06:15 (FC Moy 151, Max 154) soit 81% de fcmax
Tour 38 - 1.00 : 06:31 (FC Moy 149, Max 153) soit 80% de fcmax
Tour 39 - 1.00 : 07:12 (FC Moy 149, Max 154) soit 80% de fcmax
Tour 40 - 1.00 : 06:23 (FC Moy 150, Max 153) soit 80% de fcmax
la fin les deux derniers km
curieusement ,les deux derniers km n'auront pas été les plus durs car , à ce moment , quelque soit la douleur et la fatigue , on sait que plus rien ne nous arrêtera , on sait que le pari est gagné , le cerveau accepte même quelques concessions au corps et je me suis surpris à pouvoir accélérer franchement sur les 500 derniers mètres et finir au sprint sur le tapis .
Tour 41 - 1.00 : 06:35 (FC Moy 151, Max 154) soit 81% de fcmax
Tour 42 - 1.00 : 05:59 (FC Moy 154, Max 171) soit 83% de fcmax
Tour 43 - 200m : 00:39 (3'25", FC Moy 172, Max 176) soit 93% de fcmax
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Distance: 42.20 km
Temps: 4:09:47
Allure moy.: 5:56 min/km
Gain d'altitude: 171 m
Calories: 2,657 C
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l'apres course
une fois la ligne d'arrivée franchie , l'émotion n'est pas vraiment au rdv , je m'attendais à un peu craquer , mais en fait pas du tout , médaille autour du coup , je me ravitaille de suite correctement , je prends 10 minutes de calme pour reprendre des forces et je quitte sereinement le village marathon .
l'émotion arrivera plus tard , le soir et même le lendemain .
Avec le recul , et un peu d'analyse objective , je pense que l'on peut relever plusieurs choses :
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1°) le fait de me pointer sur la ligne de départ sous l'excuse d'avoir payé mon dossard et de ne venir que pour faire une SL n'était qu'une supercherie car il devait forcément y avoir une partie inconsciente de moi-même qui espérait l'improbable .
2°) si ma blessure m'a empêché de me préparer correctement , en revanche , je suis arrivé très frais , cela aura peut être été un avantage .
3°) Le travail mental aura été une clef indispensable pour finir la course
4°) citation de Marcel Pagnol qui illustre bien le titre du cr :
<<Tout le monde savait que c'était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait. >>
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l'esprit de Cheverny? 
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