Marathon Paris 2013, on a cliqué, c'est pour en ch

Alors voilà, on a cliqué, c'est pour en ch... ! L'inscription est validée. Retour vers mon site favori, et j'ausculte les plans marathon de Gilles the Boss. 12 semaines, 4 séances que j'adapterai au fil de la préparation.

Le nouveau défi sera de boucler la distance mythique en 3h30 cette année. Ambition ou prétention? Les progrès réalisés cette années et le "calculateur" du site me rangent plutôt dans la catégorie des ambitieux... mais "l'élastique sera tendu"!!! En clair, les 3h30 devraient être accessible, mais aucune marge possible.

Je démarre mon plan le 14 janvier 2013. Comme pratiquement tout le monde, la préparation sera des plus difficile, compte tenu des aléas climatiques de cet hiver interminable et des virus qui se délectent de ces conditions... mais le bilan est bon et la forme est là, à une semaine de l'épreuve.
Je suis plutôt serein, en comparaison de l'année dernière... la semaine se déroule tranquillement et le sommeil est bon. Petit clin d'œil au passage à tous les forummers, qui encouragent et rassurent, galvanisent et apaisent tout à la fois. Benoit (Garth) et Steff ont d'ailleurs bien compris que je cherchais plutôt à détourner les conversations sur l'après marathon! Le petit stress qui fait les grandes émotions n'arrivera que Vendredi soir, lorsque mes parents viendront "récupérer" mes 2 princesses (5 ans et 3 ans) pour le week-end. Séquence émotion au moment des câlins et bisous. Sinon, sur le plan physique, le plus difficile aura finalement été d'ingurgiter les kilos de glucides et les litres de malto durant les 3 derniers jours !!

Samedi matin, cette fois je suis dans mon marathon... préparer le sac, tout vérifier et tout valider. Je prends une tenue légère et une tenue pour le froid, je déciderai sur place... Le gatosport est cuit, et le dernière dose de malto (enfin!) mélangée. Dernier repas à la maison (polenta et poisson). Après avoir récupérer mes 2 amis, Steph et Isa, avec lesquels j'avais partagé l'émotion du 1er marathon, ainsi que Arnaud, un coureur du club dont nous faisons parti, en route vers Paris, il est 13h30. Durant le trajet, le sujet de conversation est ....?
Voilà, nous y sommes... Running expo, il est 17h30... du monde, sans plus. Nous avisons un petit bosquet aux abords pour laisser déborder le trop plein de malto... évidemment, c'est un peu plus compliqué pour Isa! Nous retrouvons Caro et Jeff, la sœur d'Isa et son mari. Jusqu'au dernier moment, Jeff n'était pas sur de pouvoir s'aligner au départ. Il a contracté une périostite dont il n'arrive pas à se débarrasser. Malgré tout, il est là! C'est son premier marathon, et il tente l'aventure. Courageux ou un peu dingue? Un peu des deux... Ensuite, très peu d'attente pour récupérer nos dossards, mais déception quand nous apprenons que nous n'aurons pas droit au petit sac bleu remis à chaque participant. Il n'y en a plus!!! C'est un peu mesquin de la part des organisateurs, sachant qu'ils connaissent parfaitement le nombre d'inscrits, plusieurs mois à l'avance... et quand on connait la marge de bénéfice que génère l'événement pour A.S.O. Enfin bref, passons! Nous ne trainons pas trop et reprenons la route vers notre hôtel, où d' autres coureurs du club, inscrits au marathon, ont déjà pris leurs quartiers. On se retrouve ensuite dans une pizzeria, deux belles tablées, 32 personnes dont 20 coureurs... Pâtes et vin de Jésus (de l'eau quoi) sont au menu. L'ambiance est très sympa et permet d'oublier le rendez vous du lendemain. A 23h00, après avoir un peu errés dans le métro (ah les provinciaux!!) nous retrouvons l'hôtel. Je trouve assez vite le sommeil... ce qui me change de la nuit blanche de l'année dernière! Réveil à 5h45...

Dimanche, c'est l'heure, je ne tarde pas à me lever. Je laisse Emilie dormir et rejoins Steph et Isa dans leur chambre. Bonne humeur pour tous les trois... Gatosport, cake énergétique, kiwis et bananes, et thé vert pour accompagner le tout. Notre préoccupation principale concerne la météo. Le ciel est dégagé, mais la température encore très froide. Autant le cuissard court est une évidence pour chacun, autant le haut pose question. Je décide d'enfiler mes 4 vieux T-Shirts au dessus de mon maillot, une veste légère, en plus d'un combinaison intégrale de peintre. Jeff nous rejoins, il a choisit une tenue plus chaude!
7h15, départ vers le R.E.R., 0°C, ça va, je n'ai pas froid, et le ciel bien dégagé laisse présager d'une belle journée. Le spectacle des rames emplies d'une foule bigarrée, revêtue de tenues bizarres à base de poncho taillés dans des sacs poubelle, est toujours aussi surprenant et amusant. Tous échangent des regards entre réserve et gaieté, stress et envie, mais surtout, surtout, convivialité! Arrivées place de l'étoile, les bouches de métro débitent un flot continu de coureurs. Il est là, je lui avais donné rendez-vous en 2012, l'arc de Triomphe, comme irradié par le soleil et les Champs Elysées au loin, bien vide pour le moment.
Une impression de grand bazar règne... ça court et s'agite dans tous les sens. Certains s'échauffent (!?), d'autres partent dans des directions opposées à la recherche des consignes, beaucoup s'interpellent, en français, mais aussi dans une foultitude d'autres langues qui viennent nous rappeler que Paris est une ville cosmopolite, et que son marathon en est l'un des reflet.
Vers 8h00, je suis au rendez vous fixé par Gilles. Ravi d'échanger quelques mots et de recevoir les encouragement de notre gourou, je suis aussi bien content de mettre quelques visages sur les pseudos du site... Leoxav, Padawan, Astro et Nocnoc...j'aurai aimé rencontré RunningFabrice, ce sera pour une autre fois. Gilles immortalise l'instant (On attend la photo !!) Moment assez court mais très sympa, je suis avec mes potes, et il est temps de gagner notre sas.
Il est 8h15 quand nous entrons dans le sas 3h30... il faut soulager la vessie... très simple pour les gars, des urinoirs sont prévus et il n'y a pas encore foule. Pour Isa, c'est une attente de plus de 20mn, avec des tas de demoiselles qui grugent et piquent les places... très agacée, elle finira par laisser tomber et se soulager avec un minimum de pudeur dans le caniveau à "l'abri" derrière les "sanisettes" . Pendant ce temps, la musique déferle des haut parleurs... Bruno Mars et Téléphone réchauffent l'atmosphère et quelques coachs et personnalités diverses se succèdent au micro. Nous n'écoutons pas vraiment, nous sommes là, entre nous, comme coupés du monde. Jeff, qui découvre le marathon, stresse un peu, normal... sa préparation a été coupée nette par la blessure, il ne sait pas si il ira au bout. Nous l'encourageons tous... Je commence à enlever mes différentes couches de vêtements, tel un oignon, les T-Shirts tombent les uns après les autres. Encore une fois, je me pose la question du nombre de vêtements qui jonchent le sol autour de moi. Impressionnant.
8h44. Le speaker a égrené les dernières minutes. Des milliers de coureurs sont désormais tournés vers leur objectif... 20 minutes plus tard (9h04), nous franchissons tous les 4 la ligne! Derniers encouragements à Isa et Jeff, c'est parti... avec pour chacun d'entre nous l'espoir de tenir et surtout d'aller au bout une nouvelle fois.
Nous sommes sur les Champs Elysées, et la "balade" débute... je regarde au loin devant, et avec détermination, je règle mon allure. Je suis tout de suite rassuré, dans le bon tempo avec mon Steph.

KM 1 : 04:51 (FC Moy 131, Max 135)
Je me retourne... quelle foule! et quelle perspective, grandiose! ça ferait presque peur...
KM 2 : 04:51 (FC Moy 142, Max 145)
KM 3 : 04:52 (FC Moy 142, Max 144)
KM 4 : 04:54 (FC Moy 141, Max 144)

Nous avons passés la Concorde, les Tuileries, Le Louvre à une allure de métronome. Mes sensations sont très bonnes. Le seul bémol, c'est le nombre important de coureurs qui ne sont absolument pas dans le rythme des 3h30 et qui nous obligent à anticiper et slalomer un peu. Ce n'est pas toujours simple compte tenu de la densité ... je n'avais pas souvenir de cela l'année dernière! Je suis d'ailleurs surpris d'entendre un nombre important de concurrents s'encourager pour leur objectif de... moins de 4h00... pourquoi se sont-ils alors inscrit en 3h30??? Quelques coureurs bousculent sans s'excuser et invectivent assez méchamment... dommage, ils se gâchent la fête et donne une image bof, et surtout beauf, de notre joli sport!
J'aperçois Emilie, puis Caro, mais un peu tard, et elles ne me voient pas... Quand même, je suis content! Toujours surprenant ce plaisir que l'on a à se sentir soutenu. Alors voilà, pour elles aussi la course a commencé. Car suivre le marathon est aussi une poursuite entre métro et chrono...
Grosse bousculade au ravitaillement, ça je l'avais prévu et anticipé... je me cale à gauche, avale mon gel et attends d'atteindre le bout de la table (au moins 150m) pour prendre une bouteille d'eau. Même stratégie pour Steph.

KM 5 : 04:59 (FC Moy 143, Max 146) -- Temps 24 minutes 37 secondes
13 secondes d'avance sur le programme!

KM 6 : 04:58 (FC Moy 144, Max 147)
KM 7 : 05:00 (FC Moy 145, Max 150)
KM 8 : 05:06 (FC Moy 144, Max 149)
J'ai une belle envie d'uriner qui me taraude depuis 2 kilomètres, et j'en avise Steph. Il est dans le même cas... nous sommes dans une descente, et quelques arbres nous invitent à la pause! arrêt 15s et relance facile (descente!) Parfait!
On double un monsieur tour Eiffel qui coure à un bon rythme!!! C'est pas un petit bibelot touristique qu'il porte, mais une maquette qui dois bien faire 1m80 ou 2m. Impressionnant, faut être costaud... je ne sais pas quel temps il fera !?
KM 9 : 05:00 (FC Moy 145, Max 153)
2ème ravitaillement en vue. Je suis serein. Je me sens vraiment bien, et mon cardio me le confirme. Mes temps sont réguliers, compte tenu des irrégularités, slaloms pour doubler et autres petites "tracasseries"...

KM 10 : 05:03 (FC Moy 149, Max 154) -- Temps 49 minutes 44 secondes
4 secondes de... retard... mais nous sommes plus léger !!!

KM 11 : 04:52 (FC Moy 149, Max 153)
Tout va vraiment bien, je me dis que ma préparation a été bonne! Je pose la question à Steph, il est OK... j'apprendrai par la suite qu'il était en plein doute, mais il ne voulait pas que je commence à gamberger. Bien plus qu'un ami, je reconnais bien là sa générosité... Je profite du cadre offert: Paris ! Toujours impressionné par la foule de spectateurs qui encourage tout le monde en lisant les prénoms sur nos dossards. Je tape dans les mains des enfants qui se pressent le longs des trottoirs. Les différents groupes de musique qui se succèdent mettent une bonne ambiance. Les percussions me donne une super pêche, c'est génial! J'aperçois la fausse montagne du bois de Vincennes, et comme l'année dernière, je repense à la chanson de Bénabar avec un petit sourire.
KM 12 : 04:50 (FC Moy 147, Max 150)
Nous rejoignons des coureurs de notre club, dont le président, partis plus tôt (devant) dans le sas 3h30... quelques encouragements, et nous voilà repartis!
KM 13 : 04:54 (FC Moy 146, Max 150)
KM 14 : 05:00 (FC Moy 147, Max 150)
Je commence à m'apercevoir que Steph n'est pas au mieux, son visage est un peu fermé, ce n'est pas son genre du tout... je me charge de prendre 2 bouteille d'eau pendant qu'il prend son gel, et je lui demande si tout est OK. Il me réponds d'une manière évasive... je me dis qu'il va se refaire la cerise, c'est un costaud!

KM 15 : 05:01 (FC Moy 147, Max 151) -- Temps 1 heure 14 minutes 15 secondes
15 secondes d'avance

Un coup d'œil sur le bracelet d'allure, tout va bien je suis dans les temps, et même un peu en avance. Je cogite un petit peu, rapport à l'état de forme de Steph... je ne voudrai pas qu'il se mette dans le rouge, et je ne veux pas non plus "l'emmerder" en lui demandant à tout bout de champs comment il va... je ne sais pas trop et je ne veux pas qu'il doute. On bavarde un peu, il a l'air d'être pas mal quand même!
KM 16 : 04:56 (FC Moy 148, Max 153)
KM 17 : 04:48 (FC Moy 145, Max 146)
On rattrape la famille Duvin... des amis, qui nous ont amenés au club, et qui courent en famille: Philippe, le père, le métronome tranquille, il fait son 11ème marathon, Juliette, la fille, sereine, qui a trainé là Cédric, son compagnon, qui découvre et qui a le visage un peu plus tendu. Nous ne les avions pas trouvés au départ, ils étaient devant dans le sas. 1h27 à mon chrono, 1h32 au leur, ils ont franchi la ligne 5 minutes avant nous. Nous échangeons quelques mots et quelques vannes, ce qui semble rebooster Steph.
KM 18 : 04:48 (FC Moy 145, Max 148)
KM 19 : 04:55 (FC Moy 146, Max 149)
KM 20 : 04:54 (FC Moy 146, Max 148)
KM 21 : 05:12 (FC Moy 146, Max 151)

Le SEMI 21,1 kilomètres -- Temps 1 heure 44 minutes 22 secondes :
4 secondes de retard

Je suis dans les temps pour les 3h30 et je suis vraiment facile. Mais je sens maintenant nettement que ce n'est pas le cas de Steph. Il ne semble pas décidé à réduire la voilure pour autant... que dois je faire? Ralentir, pour être sur de finir ensemble? Je n'ose pas vraiment lui poser la question, je sais que c'est un battant, et qu'il ne renoncera pas comme ça... c'est d'ailleurs lui qui relance un peu après le ravitaillement...
KM 22 : 04:58 (FC Moy 148, Max 149)
On double plusieurs groupes de coureurs mal-voyants accompagnés. On ne se prive pas de les encourager.
KM 23 : 05:00 (FC Moy 149, Max 151)
La cathédrale Notre-Dame au loin se détache sur un beau ciel bleu. La température est idéale. Nous avons un point de rendez-vous avec Emilie et Caro, je pourrai laisser mon dernier T-shirt et larguer ma ceinture porte gourde. Elles sont là, et agitent leurs boas jaune et bleu! Un petit bisou, ça fait toujours du bien, des encouragements et nous voilà repartis...
KM 24 : 05:03 (FC Moy 152, Max 154)
Pour la 1ère fois, je pose clairement la question à Steph et il me répond tout aussi clairement... il n'est pas du tout certain de maintenir l'allure. Nous prenons un peu plus de temps au ravitaillement, à partir de maintenant, c'est la grande inconnue. Au delà de 2 heures commence une nouvelle course. Je suis encore bien frais, mais j'ai décidé que j'accompagnerai Steph et que je passerai la ligne avec lui. La photo, c'est à deux!

KM 25 : 05:09 (FC Moy 150, Max 150) -- Temps 2 heures 03 minutes 54 secondes
Une dizaine de secondes d'avance sur l'objectif... mais Steph est vraiment dans le dur, tant pis pour les 3h30!

KM 26 m : 05:20 (FC Moy 148, Max 150)
C'est le point de rupture... les tunnels sur les quais de Seine. Steph ne veux pas que je l'attende, et me répète plusieurs fois de faire ma course. J'hésite encore... Ces tunnels ne sont pas la meilleure partie de ce marathon... les odeurs sont franchement désagréables, et les montées descentes pénibles. Un coureur un peu âgé est tombé et s'est ouvert l'arcade. Une personne de la Croix Rouge veut le soigner mais lui veut reprendre la course! Peu après, une "moto ambulance" sirène hurlante dans le plus long tunnel fend la foule compacte, je ne sais pas ce qui se passe, mais c'est stressant. (J'apprendrai plus tard par Isa et Jeff qu'un coureur a été victime d'un malaise cardiaque, ils ont assisté à la scène...)
Vite retrouver de l'air,... la Seine et sa Majesté métallique!
A la sortie du dernier tunnel, on discute un peu et il m'enjoins à continuer sur mon tempo... j'abandonne Steph...j'ai les boules, je culpabilise, mais voilà, c'est fait il faut que je me reconcentre sur ma course. La meilleure façon de le remercier, c'est d'atteindre l'objectif! Les 3h30 sont encore à portée!
KM 27 km : 05:00 (FC Moy 149, Max 153)
Je ne dois plus penser à Steph, il va faire sa course! Peut être même va t'il se refaire la cerise et me récupérer quand ce sera à mon tour d'être dans le dur... c'est un peu égoïste, mais je me focalise maintenant sur mon chrono, et mon cardio. Tous les paramètres sont OK.
KM 28 : 04:59 (FC Moy 148, Max 151)
Un papa qui coure avec la poussette... il me dit viser moins de 4h00. La petite dort! évidemment, je pense à mes filles...
KM 29 : 04:59 (FC Moy 150, Max 152)
Arrive le 30eme km tant redouté, le fameux mur... Je vois le point Croix Rouge, mais cette année, je ne regarde pas! Je suis encore très bien, mais je sais qu'une nouvelle course commence et que j'aurai bientôt mal aux jambes. Cette fois je suis prêt, la douleur ne me prendra pas par surprise, je l'attends... le ravitaillement est proche, j'avale mon gel et... pour la 1ère fois je cafouille! La bouteille que j'avais prise m'échappe! Je m'arrête, je me fais un peu bousculer... normal, c'est de ma faute... je ramasse ma bouteille. 1er accroc, dommage! Mais bon, je m'hydrate bien, je relance, ça va!

KM 30 : 05:18 (5'03", FC Moy 150, Max 152) -- Temps 2 heures 29 minutes 30 secondes
30 secondes de retard... ça peut encore le faire si je n'ai pas de coup de mou!

KM 31 km : 05:01 (FC Moy 151, Max 155)
KM 32 : 05:08 (FC Moy 152, Max 154)
ça y est, les cuisses se durcissent... elle est là la douleur... je fais le bilan, niveau cardio, je suis tranquille! Donc, je ne suis pas dans le rouge, pas de mur à l'horizon. C'est le moment de m'appliquer à penser aux images positives, oublier les jambes... mes pensées vont directement à mes 2 princesses, je revois Suzon qui me demande de "gagner la grande course de la télé" et Alice m'assurant que "de toute façon, s'est Papa le plus fort!". Ma reine de cœur que je devrait bientôt voir, elle m'attend entre les kilomètres 34 et 35 si tout va bien... bip... mmh, j'ai quand même ralenti, mais le parcours est aussi plus difficile (ou est ce psychologique?)
KM 33 : 05:07 (FC Moy 153, Max 156)
Les cuisses font mal, certes, mais c'est tout à fait supportable, je relance sans trop de difficultés quand j'aperçois Emilie! Elle m'a vu et m'encourage...Me revoilà gonflé à bloc... les 3h30 sont peut être encore à ma portée, une grosse quarantaine de secondes à regagner sur 9 bornes!
KM 34 : 05:03 (FC Moy 153, Max 155)
Je me prépare au ravitaillement, j'absorbe mon gel , espérant que les vertus annoncées par la formule "coup de fouet" soit effectives, et je prend bien le temps d'attraper ma bouteille d'eau. Ok, pas de soucis cette fois.

KM 35 : 05:20 (FC Moy 156, Max 159) -- Temps 2 heures 55 minutes 09 secondes
1 minute 19 secondes de retard

Juste après le ravito, une petite côte bien casse pattes... la vache, ça fait mal! Je relance, je regagne ma bulle, et retrouve les sourires encourageants de mes proches, qui, je le sais, suivent ma course via les réseaux sociaux. Le retour à la réalité est violent! Crampe au mollet droit! Bord..., je ne l'avais pas vu venir celle là! Je me mets sur le côté et m'étire un peu, je repars... ça va aller. Non, ça se contracte à nouveau! Merde, j'ai pas arrêté de boire, c'est pas possible... Mal aux jambes d'accord, mais pas une crampe! j'arrive en clopinant sous l'arche du km36...
KM 36 : 05:18 (FC Moy 157, Max 160)
Je suis agacé, je me sens bien, le cardio a à peine dérivé... j'avais "apprivoisé" mes douleurs musculaires, mais là, je suis sur une jambe. Si je cherche à relancer, je sens cette foutue crampe prête à me saisir le mollet à nouveau. Je m'arrête, bois le reste de ma bouteille et je prends quelques secondes à bien m'étirer.
KM 37 : 05:17 (FC Moy 157, Max 159)
C'est bon, cette fois j'arrive à retrouver une foulée à peu près normale... je jette un œil sur le chrono, un œil sur mon bracelet, pour les 3h30 c'est mort! Presque 2 minutes de retard et je continue de perdre du temps. L'objectif se déplace, garder l'allure la plus régulière possible sans trop forcer sur la relance côté droit... remarque, je ne pense plus à mes cuisses!
KM 38 : 05:09 (FC Moy 157, Max 159)
Je double Joaquim, un copain du club, bien plus performant que moi, dont c'est le premier marathon. Il est un peu à la dérive... je l'encourage et l'exhorte à me suivre, mais il n'a plus d'essence... Puis c'est au tour de Jérôme, lui aussi primo marathonien! Là encore, je suis surpris, tant ces deux là m'impressionnent et me laissent loin derrière eux sur les 10km et les semis... bizarrement, au lieu de m'inquiéter, ça me rebooste.
KM 39 : 05:12 (FC Moy 158, Max 161)
Là, ça y est, j'ai mal partout... mais je me construis 2 étapes: arriver au kilomètre 40, m'arrêter, boire et m'étirer de nouveau. Ensuite, état des lieux et temps envisageable... de toute façon, je suis maintenant certain de 2 choses: (1.) le 3h30 est impossible (2.) je vais améliorer mon temps, reste à savoir de combien!

KM 40 : 05:09 (FC Moy 158, Max 160) -- Temps 3 heures 21 minutes 14 secondes
2 minutes 34 secondes de retard

Arrêt buffet... je prends de tout, mais surtout des encouragements... merci à tous! Bien étirer le mollet droit... le chrono... 2,2km en 14 mn... 3h35 ça me semble jouable, alors banco, je mets tout sur le tapis! Je sais que le trajet dans le bois de Boulogne est long, et que l'arrivée ne se dévoile qu'à la toute fin... mais cette année, il y a encore beaucoup de spectateurs pour nous soutenir... le beau soleil qui nous a accompagné a du y contribuer!
KM 41 : 05:43 (FC Moy 159, Max 164)
C'est dur, mais tout le monde crie, hurle, encourage... je double, je double... pourtant je n'avance pas si vite, mais la sensation est là. Beaucoup de mes compagnons de galère courent et marchent, puis recourent... j'arrive à maintenir une allure correcte.
KM 42 : 05:15 (FC Moy 156, Max 164)
+ 195 m : 01:05 (FC Moy 161, Max 166)
Je donne encore pour ces 200 derniers mètres, je passe cette ligne pour la seconde fois et je lève les bras... pas longtemps, car cette fois la crampe n'a pas lâchée... je m'assied très vite sur le sol, la jambe tendue. Un finisher se retourne, me prends le pied, m'étire et me crie : "we are marathonian guy!" avec un accent que je reconnais pas. Je le remercie, et le félicite aussi, il m'aide à me relever et m'embrasse... il s'éloigne avec ses potes, je ne saurai pas qui c'est!

Temps 3 heures 33 minutes 17 secondes

L'émotion est très différente de l'année dernière. Bien sur je suis fier de ce que je viens d'accomplir, mais maintenant, je veux voir Steph... je m'étais tellement imaginé devoir m'accrocher à sa foulée pour franchir la ligne avec lui! Pour moi, c'était lui le roc... mais voilà, un marathon n'est jamais écrit d'avance! L'année dernière, il s'inquiétait pour moi et ma santé.
J'attends à proximité de la ligne d'arrivée. Je n'ai pas du tout pensé à lui depuis le km30, mais là, j'imagine sa galère et espère qu'il aura réussit à se relancer. Peut être même n'est il pas loin... je vois arriver les copains du club, fatigués et marchant avec difficultés, comme tout le monde d'ailleurs... certains sont contents, d'autres déçus, mais tous sont marathoniens, et je le répète surtout à ceux dont c'était le 1er marathon. Et puis, enfin arrive Steph... la famille Duvin l'a rattrapé et il a su s'accrocher... Cédric était aussi dans le dur. 3h44... je reconnais bien là le guerrier! Je lui tape dans la main et le serre dans mes bras. Ses premiers mots :"alors, combien?". Il me raconte sa galère... il a laissé sa trace sur ce marathon, au pas propre comme au pas figuré! Les suivants auront pu connaitre par le menu ce qu'il avait avalé depuis la veille. Dans ces conditions, il n'a pas pu prendre ses gels, et s'est contenté de boire. Il a souffert comme jamais, ça se voit, tant ses traits sont tirés. Je suis contrarié à nouveau de n'avoir pu l'aider, mais un peu soulagé qu'il n'ait pas vécu ça tout seul... on récupère notre médaille ensemble. Voilà, maintenant le marathon est fait!
On sort pour retrouver Emilie et Caro, et on attends Isa et Jeff... qui ne tarderont pas à arriver, 3h48, ils ont fait la course ensemble en se soutenant mutuellement, mais ça s'est évidemment une autre histoire.
Après quelques photos médailles au cou devant l'arc de triomphe, nous nous engouffrons dans le métro, la démarche un peu raide, comme des milliers d'autres "finishers" qui nous entourent. Tout le monde raconte SON marathon... pour nous la fête se prolongera autour d'une (euh non deux) bières après la douche!

« On ne vit en fait que pour quelques instants, intenses et privilégiés, le reste du temps on attend ces moments-là. »
Edgar Faure

Félicitations à toi Patrick. Tu es un grand bonhomme, toujours à te soucier des autres, avant de considérer ton propre chrono.
Les 3h30 y étaient presque. Si seulement cette maudite crampe ne s'en était pas mêlée.
Tu tapes tout de même un super chrono. Bonne récupération. Des idées sur ton prochain objectif ?

garth0 écrit:

Félicitations à toi Patrick. Tu es un grand bonhomme, toujours à te soucier des autres, avant de considérer ton propre chrono.
Les 3h30 y étaient presque. Si seulement cette maudite crampe ne s'en était pas mêlée.
Tu tapes tout de même un super chrono. Bonne récupération. Des idées sur ton prochain objectif ?

Merci Benoit, mais mon prochain objectif tu le connais... t'emmener explorer la zone sous les 45' aux 10 kms

Bravo,
3h33...une perf qui ne se banalise pas

PS: heureusement qu'il ne fallait pas faire un double clic

sté écrit:

Bravo,
3h33...une perf qui ne se banalise pas

PS: heureusement qu'il ne fallait pas faire un double clic

Nom de nom, 84.4 kms !!! paraitrait même que certains quadruple clic en appuyant sur D+ au clavier... mais ils n'habitent pas sur cette planète

Bravo , une bien belle course dans tous les domaines