Marathon de La Rochelle 2012
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Bonjour à tous,
Peut-être que quelques-uns s'en souviennent, j'avais raconté en juin dernier mon premier 10 km : www.conseils-courseapied.com/forum/25-re...m-l-equipe-2012.html
Alors je me dis que je pourrais raconter mon second marathon... celui de La Rochelle.
Pour quoi faire ? Eh bien si j'aime lire des récits de course, il est possible que celui-ci intéresse, n'est-ce pas ?... Histoire de partager ses impressions, ça peut nous aider à y voir "plus clair" et rompre aussi avec la "solitude du coureur de fond"...
Pour faire rapide : je suis un coureur de 41 ans, qui s'entraîne sérieusement depuis 1 an et 1/2 (première course Paris-Saint-Germain-en-Laye en juin 2011), avec aujourd'hui 4 entraînements/semaine.
Bref, La Rochelle 2012...
D'abord, petit récap' depuis juin dernier. Un été studieux à courir deux fois par semaine des footings tranquilles avec des passages plus rapides, selon l'inspiration (sorte de fartlek ?). Et puis début septembre, début d'un plan sur 12 semaines en vue de La Rochelle. À mi-parcours, les 20 km de Paris, courus cette année en 1h27 (- 2 mn / 2011).
Bref, La Rochelle 2012...
Eh bien… ç'a été pour moi une course fantastique, au-delà de mes espérances… Je n'avais qu'une seule référence, mon premier marathon - celui de Paris - couru en avril dernier, avec un temps de 3h34'05". C'était mon premier, je voulais le finir, juste le finir, donc je l'avais couru sans trop forcer, en accélérant juste sur le dernier km (ah oui, j'ai eu peur jusqu'au bout du mur, de la défaillance, de la crampe, etc.) Je l'avais couru assez fatigué (j'avais mal digéré les dernières sorties du plan, avec 4 sorties/semaine, j'avais mal dormi les jours précédents, j'avais "stressé", j'étais en petite forme). Moralité : j'étais content de le finir, et j'étais content de mon chrono, somme toute pas si mal pour un premier.
Bref, La Rochelle 2012…
Cette fois, j'étais en meilleure forme. Après la grosse sortie longue de 2h25 il y a trois semaines, j'avais eu la sagesse de supprimer deux sorties et de repartir d'un meilleur pied la semaine suivante. Puis la dernière semaine, juste un petit footing le mardi et hop… ensuite, plus rien. Juste des pâtes, des patates, du pain, et de l'eau… et aussi du Malto les 3 jours précédents la course ! Un peu lassant ce Malto. Si bien que le dernier jour (samedi), je n'ai pas pu finir… écœuré, la nausée, mal au ventre. Beurk, le glycogène, ça va 5 minutes !
Bref, La Rochelle 2012…
Arrivée le samedi soir en train, retrait du dossard dès la sortie de la gare, puis direction l'hôtel (un petit truc pas cher, à 5 mn du départ, impeccable). Le soir, je cherche un resto près du marché (j'avais le souvenir d'une très bonne petite gargote, mais je ne la retrouve pas), donc je sors le iPhone : "pizzeria La Rochelle", et hop je tombe sur "Rigoletto, rue du Chef de Ville". J'avais envie d'une pizza ! surtout pas de pâtes ! Résultat, très bonne pizza, ambiance très agréable, service ultra-rapide… Manquait juste le feu de bois… mais bon, ne faisons pas le difficile (en tout cas, je recommande l'endroit - ils avaient d'ailleurs une menu "marathonien" à base de pâtes… si certains ne peuvent s'en passer la veille).
Bref, La Rochelle 2012…
Retour hôtel, grosse migraine, grosse fatigue, envie de me coucher tôt (mes nuits d'avant n'ont pas été terribles). Je prépare mes petites affaires pour le lendemain, méticuleusement, comme un grand maniaque (que nous sommes tous, j'en suis sûr). Je consulte la météo, j'évalue, soupèse, me décide : ce sera un petit sous-maillot sans manches sous un maillot Gore manches courtes. Il ne devrait pas pleuvoir, et en tout cas faire assez doux (±12°C). 22h45, j'éteins (après une grosse déprime devant le spécial Céline Dion présenté par Drucker…). Je m'endors en courant dans ma tête, normal… Premier réveil 2h, j'ouvre un œil, je me rendors. Deuxième réveil 3h, j'ouvre deux yeux, me rendors difficilement. Troisième réveil à 4h, je suis bel et bien réveillé, petit pipi, c'est fini, ma nuit est terminée… J'écoute la radio en podcast dans le noir. J'attends. 6h30, je me lève, pour m'occuper et je commence à me préparer. Tranquillement, méthodiquement, comme si j'allais sur la lune…
Bref, La Rochelle 2012…
Petite clope à la fenêtre en regardant le jour se lever (oui, une petite clope avant la course pour aller aux toilettes, chez moi c'est radical et systématiquement efficace… chacun sa méthode). 8h, je décolle. Le jour apparaît (que les nuits sont longues), je trottine jusqu'au départ. Les coureurs, souvent en groupe, en famille, convergent. Moi, pauvre Calimero, je suis tout seul… Mon "partner" Philippe avec qui je devais partager ce week-end n'a pas pu venir à cause de son job, snif - et gros snif pour lui, je le sais bien. Il est au Maroc, sur un tournage, il bosse dur, on a échangé quelques textos. Il m'encourage.
Bref, La Rochelle 2012.
8h55, je vire mon superbe sac poubelle bleu ciel (qui ne m'a servi à rien, vu qu'il fait une température très agréable). Je me prends en photo avec mon iPhone, avec le port en arrière-plan. J'ai une sale tête - l'air pas réveillé - bref, concentrons-nous sur la course…
9h, c'est parti. Cette conne de Garmin (il n'y a pas d'autre mot) ne m'affiche pas le cardio, la pile doit être morte… Un peu capricieuse, cette montre (pas la championne du monde de la fiabilité, je m'en suis souvent aperçu), mais bon… on fera sans, tant pis.
Premiers hectomètres au milieu de la foule, ça n'avance pas, ça bouchonne, bref, ça tient plutôt du footing de décrassage que de la compèt'. Je vise comme allure 4'51"/km pour un chrono de 3h24 (ah oui, c'est précis, ça rigole pas). Moralité, au bout de 2 km, je suis à 5'/km. Pas un drame, mais ça m'énerve. Il faut que j'accélère un peu pour rattraper ce foutu km de m… Je n'aime pas beaucoup ça. Peu à peu, le rythme s'installe. Je tiens gentiment les 4'50", je suis même un peu en-dessous. Je me fais doubler par tout le monde. Je me dis qu'il vaut mieux être prudent, qu'un marathon, c'est long… et qu'il sera toujours temps de changer d'allure dans la deuxième partie. Pour l'instant, on s'échauffe, on ne prend aucun risque, on se tient à son objectif.
On sort de la ville, on longe la mer, le temps est couvert. Les "faubourgs" de La Rochelle sont un peu moches… On m'avait dit : La Rochelle, c'est plat, c'est roulant… Mouais, quelques bons faux plats sont là pour démentir la chose. J'aurais aimé du vrai, vrai plat. Du coup, sur ces petites "côtes", je laisse l'allure remonter - toujours ma crainte de forcer. Et puis, tous ces panneaux "km 26", "km 30"… Oh la déprime, dire qu'on va repasser là dans 1h30 ou 2… Ah oui, ça va être long.
Au bout de 10 km, je me dis que je me sens bien. Je me souviens qu'à Paris, à cet endroit du parcours, j'avais déjà très mal aux jambes (mais je n'étais pas… en jambes). Mais je gamberge, je n'arrête pas de me dire : ça va être long, ça va être long… Tiens, la Garmin donne finalement ma fréquence cardiaque… N'importe quoi, cette montre. Je vois en tout cas que je ronronne autour de 155-157, ce qui est nettement mieux qu'il y a 6 mois, où j'étais déjà autour de 162 dès le premier semi.
Et puis, c'est quoi, ce meneur d'allure 3h30 devant moi depuis le départ ??? Je vise 3h25 et je ne le rattrape pas depuis 15 km ??? Vu que je respecte mon plan de course, c'est lui qui se plante ! Il n'est pas du tout autour de 4'55"-5'/km, mais alors pas du tout, vu que je suis en dessous des 4'50"/km depuis le début. Ceux qui le suivent pour faire 3h30 vont être contents de se mettre dans le rouge à cause de ce gugusse…
Du coup, au 16ème km, alors qu'il est à 50 m devant moi et que l'écart ne se ressert pas, je m'énerve… J'accélère, j'en ai marre de le voir ! Du coup, ça me coûte un peu, je descends autour de 4'40"/km, et ça dure un moment, il y a tout un troupeau derrière lui, peu de place pour passer… Bref, après 1 ou 2 mn de lutte, je le passe. Et là, tout d'un coup, plus personne sur la route. Le silence. Ouf. Ça fait du bien. Je ne me retournerai jamais pour voir où est ce fichu meneur. Débarrassé.
On revient dans le centre-ville, sur le port. Du monde. Beaucoup de monde. J'ai 'impression de passer un col de montage en vélo… Jamais connu une telle sensation. On nous acclame, on est des héros ! Pfff, on n'est pas encore des héros, on vient juste de faire la moitié à une petite allure… on en reparlera plus tard. A nouveau, un peu d'embouteillage, ça m'énerve, ça ralentit un peu. Et puis là, coup de fil (bah oui, je cours avec mon téléphone au bras pour avoir Mme Runkeeper dans les oreilles et qu'elle me dise mon allure tous les km - et puis ma femme va m'appeler, j'aime bien pouvoir être joint en course… - je sais, c'est débile). Bref, je décroche (juste besoin d'appuyer sur le petit bouton du fil de l'oreillette, je vous rassure). C'est le père d'un copain de mon fils à Paris… "Je suis sur le marathon de La Rochelle, j'arrive à la moitié, il m'en reste 21 ! — Ah d'accord, je te laisse !" À mon ton de voix, je sens que ça va, que je suis bien, pas essoufflé, tranquille. Ça me rassure, en un sens. Le cardio est toujours bon, c'est-à-dire juste sous les 160.
Mais à partir de là, il va se passer un truc ! Dans ma tête, ça bascule. Parce qu'en passant la flamme des 21 km, je regarde mon temps à ma montre et je vois 1h43 et quelques… Or, je regarde mon petit bracelet où j'ai écrit mes temps de passage pour 3h24 et je vois que j'ai… près d'une minute de retard ! Ouh que ça m'énerve. J'avais respecté mon plan, résultat, j'ai une minute de retard ! Et pourquoi donc ? Eh bien parce que tout bêtement, je n'avais pas fait gaffe que si on suit Runkeeper ou la Garmin, on fait plus de kilomètres ! Eh oui. En restant à 4'50 ou 51"/km, eh bien ça ne suffit pas pour le kilométrage officiel. Et voilà, tout simplement (quand j'y pense, j'aurais pu comprendre ça avant).
Du coup, je me dis : bon, là, t'as couru tranquille, t'as fait ton petit peinard, sauf que tu es à la bourre. Et maintenant, il faut la rattraper cette p… de minute ! Donc je décide que je vais la reprendre sans forcer sur quelques kilomètres, en augmentant l'allure d'environ 10 secondes par km. Et au bout de 6 km, je l'aurai reprise ma minute. Et puis après, je continuerai à courir un peu plus vite que sur le premier semi pour ne pas reprendre une minute ! C'est tout simple, c'est mathématique, il n'y a plus qu'à courir.
Et là, c'est l'emballement. Je descends donc autour de 4'40-45"/km. Et je me sens bien. C'est mon allure. C'est cette allure-là que, systématiquement à l'entraînement, je rejoignais, malgré moi. Je n'arrivais jamais à tenir les 4'50"/km. J'étais toujours au-dessus, et surtout en-dessous. Et bien j'y suis. J'y suis, j'y reste. Les jambes sont dures, commencent à fatiguer. Mais la foulée est bonne. Le plaisir est là. Je cavale. Je double du monde.
Inévitablement, la seule question qu'on se pose dans ces cas-là, c'est : est-ce que je ne suis en train de faire la plus grosse "connerie" de ce marathon ? Est-ce que je vais tenir ? Est-ce que dans 5 km je ne vais pas ralentir brutalement pour cause de plus de jus du tout ? Est-ce que je ne suis pas un rigolo - comme tous ceux qui m'ont doublé sur le premier semi ?
Et là, il faut bien le dire, il n'y a qu'une seule vérité : les sensations. C'est quoi, cette histoire de "sensations". C'est quoi, ces mystérieuses "sensation", propres à chacun, impossibles à définir, à décrire, à communiquer, à expliquer ? Eh bien, c'est ce truc vague, intime, profond, ce petit signe envoyé par toutes les parties du corps pour nous dire où on en est. La tête s'en mêle, comme n'importe quelle autre partie du corps, et si elle a la gnaque elle aussi, elle dit : OK, feu vert, vas-y, tu peux, ça va passer, t'as de quoi tenir jusqu'au bout.
Et ça, au 25ème km, c'est déjà du sûr : je vais tenir, je le sens.
Au 30ème km, petit coup de fil de ma femme (oui, je vous avais dit qu'elle m'appellerait) : "Ecoute, si tout se passe bien, c'est dans la poche, je me sens bien !" Je dis ça avec conviction, sûr de mon coup. Elle me dit (ma femme, je suis toujours au bout du fil) : fais attention, hein, n'en fais pas trop. (Qu'est-ce qu'elle peut dire d'autre ?)
Mais oui, je fais attention, je sens bien qu'au 30ème km, j'ai la pêche pour finir fort les 12 derniers km. Et puis si je me plante, je ralentirai et puis ça ira quand même. Pas de panique.
Donc j'accélère encore. Le 30ème km, je le fais en 4'36"/km, le 31ème à 4'40"/km. Le 35ème, 4'34"/km. Il paraît qu'il y a un mur entre le 30ème et le 35ème km… pouah ! rien à foutre, j'ai les jambes, il est pas pour moi, ce mur ! Je cavale, les jambes tournent toutes seules. Et le pire ? Le pire, dans tout ça ? C'est le plaisir… cet extraordinaire plaisir à courir - se sentir aller vite… Oh, bien sûr, je connais mon niveau, je suis un rigolo, je ne suis pas sous les 3 h… mais, à mon niveau, voilà, je vais vite, je sens que je vais vite, et c'est tout ce qui compte…
Avec cette fabuleuse sensation de doubler tout le monde, de laisser à l'arrêt tous ceux que je croise (sûrement les mêmes qui m'ont dépassé au km 4…). Et j'en vois des âmes en perdition, il n'y a même que ça. Arrivé au 37ème km, je commence quand même à en avoir marre de cavaler comme ça… L'arrivée est encore loin, je sais qu'il n'y a plus que 5 km, qu'en théorie, ce n'est rien. Mais ça va être long, long, long. Bien sûr, je pourrais ralentir, me mettre au chaud dans les 4'50"/km, parce que de toute façon j'ai repris tout le temps que je devais reprendre, je les ai mes 3h24, je les ai… Mais non. Je ne me suis pas mis dans cet état depuis le 21ème km pour me reposer à la fin… je continue !
39ème km, 4'28"/km. 40ème km, 4'30"/km. Je vole ! Les jambes font mal quand même, je ne comprends même pas comment, avec autant de fatigue dans les jambes, je peux courir encore à cette allure. Ça doit être dans ma tête, je veux tout donner, je veux un chrono qui ait de la gueule ! Et puis zut, je suis si près du but, il suffit juste de garder l'allure, laisser les jambes filer, comme elles font depuis 20 km, comme en vélo quand on est lancé et qu'il n'y a qu'à tourner tranquillement les pédales pour garder sa vitesse…
On arrive dans l'espèce de port très moche au sud de la ville (qu'est-ce que c'est moche, ce coin), les coureurs que je croise sont à la ramasse, mais du coup, c'est cruel, c'est con, mais qu'est-ce que ça motive de passer à côté à fond !
Enfin, la flamme du dernier kilomètre ! C'est simple, c'est écrit dessus : "Dernier kilomètre"… On ne peut être plus clair… Mais, là, tout de même, je ne suis plus en grande, grande forme, et ce dernier kilomètre va être long, long, long…
Résultat, je suis à 4'24"/km autour du 41-42ème km… J'en ai tellement marre que j'ai encore accéléré (sans m'en rendre compte). Et les 700 derniers mètres : 4'11"/km… Ouh la… Je suis au milieu de la foule, je me faufile entre les spectateurs et les autres coureurs pour passer, j'essaie de courir comme si je venais de démarrer, en m'appliquant sur la foulée, sans m'effondrer à chaque pas, je garde la tête haute, je balance les bras, j'ai encore un peu de jus pour finir.
Et puis le tapis bleu (après quelques dizaines de mètres sur des pavés très, très casse-gueule quand on n'a plus de jambes - un truc à y laisser une cheville), 30 mètres, 20 mètres, 10 mètres… Bip la Garmin, bip Runkeeper. Et là, mes cuisses me disent : t'as bien fait d'arrêter, on n'aurait pas continué longtemps comme ça…
Je suis en vrac, tout le monde a l'air de zombies autour de moi… certains sont assis par terre, ou sur des chaises, le regard perdu. Je n'arrive pas à lever la jambe de 20 cm pour qu'on me retire ma puce sur la chaussure, tellement j'ai mal… J'avance, on me donne des huîtres !!! Il y a une minute, j'étais au championnat du monde à côté de Zatopek et là, un gars joufflu, aux joues bien rouges, le sourire magnifique, me donne une bourriche d'huîtres… Je ne comprends pas bien, peut-être que les huîtres sont bonnes pour la récupération ? Ah non, c'est pas pour manger tout de suite ? C'est pour emporter ?
Mon regard croise un autre coureur, on se parle, on se tutoie, on a l'air tout aussi à la ramasse… on discute, on est contents. On reste 10 mn à papoter comme ça, on boit, on est bien, on se remet, on se congratule. C'est nous les Zatopek.
Je repars à mon hôtel, seul comme Calimero, avec mon super chrono dont je suis si fier, je dois bien l'avouer. Ah oui, mais au fait, il est de combien, ce chrono ?… Ah bah désolé, je n'ai pas fait 2h40, malgré mes grandes envolées lyriques…
Mon temps est de 3h21'37". Voilà. Il y a 6 mois, je faisais 3h34'05", et là, boom. Ce n'étais pas prévu, pas du tout prévu, c'est venu comme ça.
S'il y a 6 mois j'avais fini au sprint avec pas mal de réserves, j'avoue que cette fois, je suis allé vraiment au bout, je n'aurais jamais pu faire mieux, pas cette fois. J'ai touché ma limite. Ce temps, c'est ce que je vaux, un point c'est tout. Rien à triturer pour dire que j'aurais pu faire moins de 3h20 ou je ne sais quoi de ce genre. Non, non, c'est bien ça. Et peut-être même que j'étais dans un bon jour et que je n'arriverai pas à la refaire la prochaine fois, il faut que je me le dise.
Bilan : le premier semi s'est fait en 1h43'44" (4'56"/km), et le second en 1h37'53" (4'37"/km). Ce sont vraiment deux courses très différentes, c'est très marrant. Cela dit, à la réflexion, ma stratégie de course n'a sans doute pas été optimale, l'écart étant trop grand. J'aurais dû partir un peu plus vite et être plus constant. Mais est-ce que je pouvais savoir, moi, ce que j'avais exactement dans les jambes ? Si je l'avais su… Je ne veux pas partir trop vite, je ne veux pas finir un marathon en souffrant. Je préfère donc "assurer", et c'est ce que j'ai fait. Mon prochain objectif sera peut-être de refaire à peu près le même temps, mais en courant à une vitesse plus constante sur tout le parcours. Maintenant que je me connais un peu mieux…
Merci à tous les lecteurs,
Bravo à tous ceux qui étaient là sur ce parcours, ce dimanche à La Rochelle.
Bonne récupération à tous ceux qui s'étaient lancés à l'assaut d'une course ce week-end !
Pour ma part, 10-15 jours totalement off avant de reprendre des petits footings tranquilles en décembre, et puis objectif Semi et Marathon de Paris au printemps.
A bientôt pour de nouvelles aventures !
--
Ludo
Peut-être que quelques-uns s'en souviennent, j'avais raconté en juin dernier mon premier 10 km : www.conseils-courseapied.com/forum/25-re...m-l-equipe-2012.html
Alors je me dis que je pourrais raconter mon second marathon... celui de La Rochelle.
Pour quoi faire ? Eh bien si j'aime lire des récits de course, il est possible que celui-ci intéresse, n'est-ce pas ?... Histoire de partager ses impressions, ça peut nous aider à y voir "plus clair" et rompre aussi avec la "solitude du coureur de fond"...
Pour faire rapide : je suis un coureur de 41 ans, qui s'entraîne sérieusement depuis 1 an et 1/2 (première course Paris-Saint-Germain-en-Laye en juin 2011), avec aujourd'hui 4 entraînements/semaine.
Bref, La Rochelle 2012...
D'abord, petit récap' depuis juin dernier. Un été studieux à courir deux fois par semaine des footings tranquilles avec des passages plus rapides, selon l'inspiration (sorte de fartlek ?). Et puis début septembre, début d'un plan sur 12 semaines en vue de La Rochelle. À mi-parcours, les 20 km de Paris, courus cette année en 1h27 (- 2 mn / 2011).
Bref, La Rochelle 2012...
Eh bien… ç'a été pour moi une course fantastique, au-delà de mes espérances… Je n'avais qu'une seule référence, mon premier marathon - celui de Paris - couru en avril dernier, avec un temps de 3h34'05". C'était mon premier, je voulais le finir, juste le finir, donc je l'avais couru sans trop forcer, en accélérant juste sur le dernier km (ah oui, j'ai eu peur jusqu'au bout du mur, de la défaillance, de la crampe, etc.) Je l'avais couru assez fatigué (j'avais mal digéré les dernières sorties du plan, avec 4 sorties/semaine, j'avais mal dormi les jours précédents, j'avais "stressé", j'étais en petite forme). Moralité : j'étais content de le finir, et j'étais content de mon chrono, somme toute pas si mal pour un premier.
Bref, La Rochelle 2012…
Cette fois, j'étais en meilleure forme. Après la grosse sortie longue de 2h25 il y a trois semaines, j'avais eu la sagesse de supprimer deux sorties et de repartir d'un meilleur pied la semaine suivante. Puis la dernière semaine, juste un petit footing le mardi et hop… ensuite, plus rien. Juste des pâtes, des patates, du pain, et de l'eau… et aussi du Malto les 3 jours précédents la course ! Un peu lassant ce Malto. Si bien que le dernier jour (samedi), je n'ai pas pu finir… écœuré, la nausée, mal au ventre. Beurk, le glycogène, ça va 5 minutes !
Bref, La Rochelle 2012…
Arrivée le samedi soir en train, retrait du dossard dès la sortie de la gare, puis direction l'hôtel (un petit truc pas cher, à 5 mn du départ, impeccable). Le soir, je cherche un resto près du marché (j'avais le souvenir d'une très bonne petite gargote, mais je ne la retrouve pas), donc je sors le iPhone : "pizzeria La Rochelle", et hop je tombe sur "Rigoletto, rue du Chef de Ville". J'avais envie d'une pizza ! surtout pas de pâtes ! Résultat, très bonne pizza, ambiance très agréable, service ultra-rapide… Manquait juste le feu de bois… mais bon, ne faisons pas le difficile (en tout cas, je recommande l'endroit - ils avaient d'ailleurs une menu "marathonien" à base de pâtes… si certains ne peuvent s'en passer la veille).
Bref, La Rochelle 2012…
Retour hôtel, grosse migraine, grosse fatigue, envie de me coucher tôt (mes nuits d'avant n'ont pas été terribles). Je prépare mes petites affaires pour le lendemain, méticuleusement, comme un grand maniaque (que nous sommes tous, j'en suis sûr). Je consulte la météo, j'évalue, soupèse, me décide : ce sera un petit sous-maillot sans manches sous un maillot Gore manches courtes. Il ne devrait pas pleuvoir, et en tout cas faire assez doux (±12°C). 22h45, j'éteins (après une grosse déprime devant le spécial Céline Dion présenté par Drucker…). Je m'endors en courant dans ma tête, normal… Premier réveil 2h, j'ouvre un œil, je me rendors. Deuxième réveil 3h, j'ouvre deux yeux, me rendors difficilement. Troisième réveil à 4h, je suis bel et bien réveillé, petit pipi, c'est fini, ma nuit est terminée… J'écoute la radio en podcast dans le noir. J'attends. 6h30, je me lève, pour m'occuper et je commence à me préparer. Tranquillement, méthodiquement, comme si j'allais sur la lune…
Bref, La Rochelle 2012…
Petite clope à la fenêtre en regardant le jour se lever (oui, une petite clope avant la course pour aller aux toilettes, chez moi c'est radical et systématiquement efficace… chacun sa méthode). 8h, je décolle. Le jour apparaît (que les nuits sont longues), je trottine jusqu'au départ. Les coureurs, souvent en groupe, en famille, convergent. Moi, pauvre Calimero, je suis tout seul… Mon "partner" Philippe avec qui je devais partager ce week-end n'a pas pu venir à cause de son job, snif - et gros snif pour lui, je le sais bien. Il est au Maroc, sur un tournage, il bosse dur, on a échangé quelques textos. Il m'encourage.
Bref, La Rochelle 2012.
8h55, je vire mon superbe sac poubelle bleu ciel (qui ne m'a servi à rien, vu qu'il fait une température très agréable). Je me prends en photo avec mon iPhone, avec le port en arrière-plan. J'ai une sale tête - l'air pas réveillé - bref, concentrons-nous sur la course…
9h, c'est parti. Cette conne de Garmin (il n'y a pas d'autre mot) ne m'affiche pas le cardio, la pile doit être morte… Un peu capricieuse, cette montre (pas la championne du monde de la fiabilité, je m'en suis souvent aperçu), mais bon… on fera sans, tant pis.
Premiers hectomètres au milieu de la foule, ça n'avance pas, ça bouchonne, bref, ça tient plutôt du footing de décrassage que de la compèt'. Je vise comme allure 4'51"/km pour un chrono de 3h24 (ah oui, c'est précis, ça rigole pas). Moralité, au bout de 2 km, je suis à 5'/km. Pas un drame, mais ça m'énerve. Il faut que j'accélère un peu pour rattraper ce foutu km de m… Je n'aime pas beaucoup ça. Peu à peu, le rythme s'installe. Je tiens gentiment les 4'50", je suis même un peu en-dessous. Je me fais doubler par tout le monde. Je me dis qu'il vaut mieux être prudent, qu'un marathon, c'est long… et qu'il sera toujours temps de changer d'allure dans la deuxième partie. Pour l'instant, on s'échauffe, on ne prend aucun risque, on se tient à son objectif.
On sort de la ville, on longe la mer, le temps est couvert. Les "faubourgs" de La Rochelle sont un peu moches… On m'avait dit : La Rochelle, c'est plat, c'est roulant… Mouais, quelques bons faux plats sont là pour démentir la chose. J'aurais aimé du vrai, vrai plat. Du coup, sur ces petites "côtes", je laisse l'allure remonter - toujours ma crainte de forcer. Et puis, tous ces panneaux "km 26", "km 30"… Oh la déprime, dire qu'on va repasser là dans 1h30 ou 2… Ah oui, ça va être long.
Au bout de 10 km, je me dis que je me sens bien. Je me souviens qu'à Paris, à cet endroit du parcours, j'avais déjà très mal aux jambes (mais je n'étais pas… en jambes). Mais je gamberge, je n'arrête pas de me dire : ça va être long, ça va être long… Tiens, la Garmin donne finalement ma fréquence cardiaque… N'importe quoi, cette montre. Je vois en tout cas que je ronronne autour de 155-157, ce qui est nettement mieux qu'il y a 6 mois, où j'étais déjà autour de 162 dès le premier semi.
Et puis, c'est quoi, ce meneur d'allure 3h30 devant moi depuis le départ ??? Je vise 3h25 et je ne le rattrape pas depuis 15 km ??? Vu que je respecte mon plan de course, c'est lui qui se plante ! Il n'est pas du tout autour de 4'55"-5'/km, mais alors pas du tout, vu que je suis en dessous des 4'50"/km depuis le début. Ceux qui le suivent pour faire 3h30 vont être contents de se mettre dans le rouge à cause de ce gugusse…
Du coup, au 16ème km, alors qu'il est à 50 m devant moi et que l'écart ne se ressert pas, je m'énerve… J'accélère, j'en ai marre de le voir ! Du coup, ça me coûte un peu, je descends autour de 4'40"/km, et ça dure un moment, il y a tout un troupeau derrière lui, peu de place pour passer… Bref, après 1 ou 2 mn de lutte, je le passe. Et là, tout d'un coup, plus personne sur la route. Le silence. Ouf. Ça fait du bien. Je ne me retournerai jamais pour voir où est ce fichu meneur. Débarrassé.
On revient dans le centre-ville, sur le port. Du monde. Beaucoup de monde. J'ai 'impression de passer un col de montage en vélo… Jamais connu une telle sensation. On nous acclame, on est des héros ! Pfff, on n'est pas encore des héros, on vient juste de faire la moitié à une petite allure… on en reparlera plus tard. A nouveau, un peu d'embouteillage, ça m'énerve, ça ralentit un peu. Et puis là, coup de fil (bah oui, je cours avec mon téléphone au bras pour avoir Mme Runkeeper dans les oreilles et qu'elle me dise mon allure tous les km - et puis ma femme va m'appeler, j'aime bien pouvoir être joint en course… - je sais, c'est débile). Bref, je décroche (juste besoin d'appuyer sur le petit bouton du fil de l'oreillette, je vous rassure). C'est le père d'un copain de mon fils à Paris… "Je suis sur le marathon de La Rochelle, j'arrive à la moitié, il m'en reste 21 ! — Ah d'accord, je te laisse !" À mon ton de voix, je sens que ça va, que je suis bien, pas essoufflé, tranquille. Ça me rassure, en un sens. Le cardio est toujours bon, c'est-à-dire juste sous les 160.
Mais à partir de là, il va se passer un truc ! Dans ma tête, ça bascule. Parce qu'en passant la flamme des 21 km, je regarde mon temps à ma montre et je vois 1h43 et quelques… Or, je regarde mon petit bracelet où j'ai écrit mes temps de passage pour 3h24 et je vois que j'ai… près d'une minute de retard ! Ouh que ça m'énerve. J'avais respecté mon plan, résultat, j'ai une minute de retard ! Et pourquoi donc ? Eh bien parce que tout bêtement, je n'avais pas fait gaffe que si on suit Runkeeper ou la Garmin, on fait plus de kilomètres ! Eh oui. En restant à 4'50 ou 51"/km, eh bien ça ne suffit pas pour le kilométrage officiel. Et voilà, tout simplement (quand j'y pense, j'aurais pu comprendre ça avant).
Du coup, je me dis : bon, là, t'as couru tranquille, t'as fait ton petit peinard, sauf que tu es à la bourre. Et maintenant, il faut la rattraper cette p… de minute ! Donc je décide que je vais la reprendre sans forcer sur quelques kilomètres, en augmentant l'allure d'environ 10 secondes par km. Et au bout de 6 km, je l'aurai reprise ma minute. Et puis après, je continuerai à courir un peu plus vite que sur le premier semi pour ne pas reprendre une minute ! C'est tout simple, c'est mathématique, il n'y a plus qu'à courir.
Et là, c'est l'emballement. Je descends donc autour de 4'40-45"/km. Et je me sens bien. C'est mon allure. C'est cette allure-là que, systématiquement à l'entraînement, je rejoignais, malgré moi. Je n'arrivais jamais à tenir les 4'50"/km. J'étais toujours au-dessus, et surtout en-dessous. Et bien j'y suis. J'y suis, j'y reste. Les jambes sont dures, commencent à fatiguer. Mais la foulée est bonne. Le plaisir est là. Je cavale. Je double du monde.
Inévitablement, la seule question qu'on se pose dans ces cas-là, c'est : est-ce que je ne suis en train de faire la plus grosse "connerie" de ce marathon ? Est-ce que je vais tenir ? Est-ce que dans 5 km je ne vais pas ralentir brutalement pour cause de plus de jus du tout ? Est-ce que je ne suis pas un rigolo - comme tous ceux qui m'ont doublé sur le premier semi ?
Et là, il faut bien le dire, il n'y a qu'une seule vérité : les sensations. C'est quoi, cette histoire de "sensations". C'est quoi, ces mystérieuses "sensation", propres à chacun, impossibles à définir, à décrire, à communiquer, à expliquer ? Eh bien, c'est ce truc vague, intime, profond, ce petit signe envoyé par toutes les parties du corps pour nous dire où on en est. La tête s'en mêle, comme n'importe quelle autre partie du corps, et si elle a la gnaque elle aussi, elle dit : OK, feu vert, vas-y, tu peux, ça va passer, t'as de quoi tenir jusqu'au bout.
Et ça, au 25ème km, c'est déjà du sûr : je vais tenir, je le sens.
Au 30ème km, petit coup de fil de ma femme (oui, je vous avais dit qu'elle m'appellerait) : "Ecoute, si tout se passe bien, c'est dans la poche, je me sens bien !" Je dis ça avec conviction, sûr de mon coup. Elle me dit (ma femme, je suis toujours au bout du fil) : fais attention, hein, n'en fais pas trop. (Qu'est-ce qu'elle peut dire d'autre ?)
Mais oui, je fais attention, je sens bien qu'au 30ème km, j'ai la pêche pour finir fort les 12 derniers km. Et puis si je me plante, je ralentirai et puis ça ira quand même. Pas de panique.
Donc j'accélère encore. Le 30ème km, je le fais en 4'36"/km, le 31ème à 4'40"/km. Le 35ème, 4'34"/km. Il paraît qu'il y a un mur entre le 30ème et le 35ème km… pouah ! rien à foutre, j'ai les jambes, il est pas pour moi, ce mur ! Je cavale, les jambes tournent toutes seules. Et le pire ? Le pire, dans tout ça ? C'est le plaisir… cet extraordinaire plaisir à courir - se sentir aller vite… Oh, bien sûr, je connais mon niveau, je suis un rigolo, je ne suis pas sous les 3 h… mais, à mon niveau, voilà, je vais vite, je sens que je vais vite, et c'est tout ce qui compte…
Avec cette fabuleuse sensation de doubler tout le monde, de laisser à l'arrêt tous ceux que je croise (sûrement les mêmes qui m'ont dépassé au km 4…). Et j'en vois des âmes en perdition, il n'y a même que ça. Arrivé au 37ème km, je commence quand même à en avoir marre de cavaler comme ça… L'arrivée est encore loin, je sais qu'il n'y a plus que 5 km, qu'en théorie, ce n'est rien. Mais ça va être long, long, long. Bien sûr, je pourrais ralentir, me mettre au chaud dans les 4'50"/km, parce que de toute façon j'ai repris tout le temps que je devais reprendre, je les ai mes 3h24, je les ai… Mais non. Je ne me suis pas mis dans cet état depuis le 21ème km pour me reposer à la fin… je continue !
39ème km, 4'28"/km. 40ème km, 4'30"/km. Je vole ! Les jambes font mal quand même, je ne comprends même pas comment, avec autant de fatigue dans les jambes, je peux courir encore à cette allure. Ça doit être dans ma tête, je veux tout donner, je veux un chrono qui ait de la gueule ! Et puis zut, je suis si près du but, il suffit juste de garder l'allure, laisser les jambes filer, comme elles font depuis 20 km, comme en vélo quand on est lancé et qu'il n'y a qu'à tourner tranquillement les pédales pour garder sa vitesse…
On arrive dans l'espèce de port très moche au sud de la ville (qu'est-ce que c'est moche, ce coin), les coureurs que je croise sont à la ramasse, mais du coup, c'est cruel, c'est con, mais qu'est-ce que ça motive de passer à côté à fond !
Enfin, la flamme du dernier kilomètre ! C'est simple, c'est écrit dessus : "Dernier kilomètre"… On ne peut être plus clair… Mais, là, tout de même, je ne suis plus en grande, grande forme, et ce dernier kilomètre va être long, long, long…
Résultat, je suis à 4'24"/km autour du 41-42ème km… J'en ai tellement marre que j'ai encore accéléré (sans m'en rendre compte). Et les 700 derniers mètres : 4'11"/km… Ouh la… Je suis au milieu de la foule, je me faufile entre les spectateurs et les autres coureurs pour passer, j'essaie de courir comme si je venais de démarrer, en m'appliquant sur la foulée, sans m'effondrer à chaque pas, je garde la tête haute, je balance les bras, j'ai encore un peu de jus pour finir.
Et puis le tapis bleu (après quelques dizaines de mètres sur des pavés très, très casse-gueule quand on n'a plus de jambes - un truc à y laisser une cheville), 30 mètres, 20 mètres, 10 mètres… Bip la Garmin, bip Runkeeper. Et là, mes cuisses me disent : t'as bien fait d'arrêter, on n'aurait pas continué longtemps comme ça…
Je suis en vrac, tout le monde a l'air de zombies autour de moi… certains sont assis par terre, ou sur des chaises, le regard perdu. Je n'arrive pas à lever la jambe de 20 cm pour qu'on me retire ma puce sur la chaussure, tellement j'ai mal… J'avance, on me donne des huîtres !!! Il y a une minute, j'étais au championnat du monde à côté de Zatopek et là, un gars joufflu, aux joues bien rouges, le sourire magnifique, me donne une bourriche d'huîtres… Je ne comprends pas bien, peut-être que les huîtres sont bonnes pour la récupération ? Ah non, c'est pas pour manger tout de suite ? C'est pour emporter ?
Mon regard croise un autre coureur, on se parle, on se tutoie, on a l'air tout aussi à la ramasse… on discute, on est contents. On reste 10 mn à papoter comme ça, on boit, on est bien, on se remet, on se congratule. C'est nous les Zatopek.
Je repars à mon hôtel, seul comme Calimero, avec mon super chrono dont je suis si fier, je dois bien l'avouer. Ah oui, mais au fait, il est de combien, ce chrono ?… Ah bah désolé, je n'ai pas fait 2h40, malgré mes grandes envolées lyriques…
Mon temps est de 3h21'37". Voilà. Il y a 6 mois, je faisais 3h34'05", et là, boom. Ce n'étais pas prévu, pas du tout prévu, c'est venu comme ça.
S'il y a 6 mois j'avais fini au sprint avec pas mal de réserves, j'avoue que cette fois, je suis allé vraiment au bout, je n'aurais jamais pu faire mieux, pas cette fois. J'ai touché ma limite. Ce temps, c'est ce que je vaux, un point c'est tout. Rien à triturer pour dire que j'aurais pu faire moins de 3h20 ou je ne sais quoi de ce genre. Non, non, c'est bien ça. Et peut-être même que j'étais dans un bon jour et que je n'arriverai pas à la refaire la prochaine fois, il faut que je me le dise.
Bilan : le premier semi s'est fait en 1h43'44" (4'56"/km), et le second en 1h37'53" (4'37"/km). Ce sont vraiment deux courses très différentes, c'est très marrant. Cela dit, à la réflexion, ma stratégie de course n'a sans doute pas été optimale, l'écart étant trop grand. J'aurais dû partir un peu plus vite et être plus constant. Mais est-ce que je pouvais savoir, moi, ce que j'avais exactement dans les jambes ? Si je l'avais su… Je ne veux pas partir trop vite, je ne veux pas finir un marathon en souffrant. Je préfère donc "assurer", et c'est ce que j'ai fait. Mon prochain objectif sera peut-être de refaire à peu près le même temps, mais en courant à une vitesse plus constante sur tout le parcours. Maintenant que je me connais un peu mieux…
Merci à tous les lecteurs,
Bravo à tous ceux qui étaient là sur ce parcours, ce dimanche à La Rochelle.
Bonne récupération à tous ceux qui s'étaient lancés à l'assaut d'une course ce week-end !
Pour ma part, 10-15 jours totalement off avant de reprendre des petits footings tranquilles en décembre, et puis objectif Semi et Marathon de Paris au printemps.
A bientôt pour de nouvelles aventures !
--
Ludo
par jag
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- FredX
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Superbe course et superbe CR !
Tu as vraiment optimisé ta forme du jour ! Avec un super négative split quasi 6 minutes de moins au deuxième semi, il n'y a sans doute pas beaucoup de coureurs qui peuvent en dire autant !!
Bonne récup et encore bravo !
Tu as vraiment optimisé ta forme du jour ! Avec un super négative split quasi 6 minutes de moins au deuxième semi, il n'y a sans doute pas beaucoup de coureurs qui peuvent en dire autant !!
Bonne récup et encore bravo !
par FredX
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- rycker
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Réponse de rycker sur le sujet Re: Marathon de La Rochelle 2012
Posted il y a 11 ans 11 mois #202204
Bravo et félicitations pour ton chrono avec une course gérée parfaitement !
Bref, La Rochelle 2012 , une course que toi non plus tu n'oublieras pas
Bref, La Rochelle 2012 , une course que toi non plus tu n'oublieras pas
Last Edit:il y a 11 ans 11 mois
par rycker
Dernière édition: il y a 11 ans 11 mois par rycker.
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- deru84
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Réponse de deru84 sur le sujet Re: Marathon de La Rochelle 2012
Posted il y a 11 ans 11 mois #202209
En effet, une belle course bien gérée
Et super ton CR !
Et super ton CR !
par deru84
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- jag
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@Rycker : Bref, oui !
Last Edit:il y a 11 ans 11 mois
par jag
Dernière édition: il y a 11 ans 11 mois par jag.
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- trickouze
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Réponse de trickouze sur le sujet Re: Marathon de La Rochelle 2012
Posted il y a 11 ans 11 mois #202220
Belle course, bon CR,... et ce qui m'a scotché... "la clope !" alors celle là, c'est du jamais vu !! Je connaissais le malto, les gels, le Gatosport et plein d'autres trucs que les gars prennent avant le départ, mais la clope.... je ne pense pas essayer malgré tout, même si ton chrono me fait bien envie!
Last Edit:il y a 11 ans 11 mois
par trickouze
Dernière édition: il y a 11 ans 11 mois par trickouze.
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