Marathon Lausanne 2012: Polaire...
- papadje
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- Messages : 2083
- Remerciements reçus 8
Prologue:
Samedi 14h: la neige commence à tomber à la maison
19h: la neige tombe toujours, il y en a maintenant entre 5 et 10cm dans la pelouse
Dimanche 2h: je suis réveillé en pleine nuit par le vent qui souffle en bourrasque et qui ne s'arrêtera pas.
6h: debout, le vent est toujours aussi fort, la neige a été soufflée toue la nuit et s'ammasse par endroits.
7h: j'arrive en voiture sur le bord du lac: spectacle de tempête. La route est jonchée de débris d'arbre, les eaux du lac sont déchainées, jamais vu des vagues de cette taille sur le Léman qui est blanc d'écume...
8h30: arrivée sous la neige à lausanne: la ville est toute blanche même au bord du lac: direction le parking souterrain attenant au retrait des dossards histoire de rester au chaud le plus longtemps possible.
9h20: Direction le départ, bien au chaud sous la veste et le pantalon coupe vent, la meige tombe toujours mais un peu moins fort.
la course :
10h10: C'est le départ, je me trouve environ au 10è rang d'une foule bigarrée: visiblement beaucoup de coureurs ont eu du mal à se décider quelle tenue adoptée et on trouve vraiment de tout, du short_t-shirt_débardeur classique au pantalon_3 couches_poncho/coupe-vent_bonnet en laine pour les plus frileux.
Mon plan de course est simple, même si j'ai eu besoin de beaucoup de conseils pour le finaliser: Je vais faire la course au cardio et j'a définis 5 plages. 3 plages de 10km du départ jusqu'au 30è, puis une autre jusqu'au 35è et ensuite libre jusqu'à l'arrivée.
Je m'efforce donc dès le départ à bien suivre ce rythme, et ca passe plutot bien dans les rues Lausannoises, on est encore à l'abri du vent et la neige n'est pas trop gênante. Grace au départ par vague, la mise en route est facile et je trouve rapidement mon rythme. Dès le 4ème km et la sortie de Lausanne je laisse filer le groupe des 3h pour rester dans ma zone, mais du coup je me retrouve directement exposé au vent qui souffle assez fort. Au premier passage dans les rues étroites de Lutry c'est du délire, on a l'impression de se trouver face à un énorme ventilateur, on rase les murs, mais pas évident de trouver un abri.
Mais le pire est à venir, aux alentours de Cully le vent devient vraiment fort en continu et certaines rafales sont violentes. La neige qui arrive à l'horizontal dans les yeux ne permet pas franchement non plus d'avoir une attitude de course vraiment relachée. Des petits groupes se forment et l'homme de tête se fait doubler environ tous les 500m. J'ai regardé ma montre à un moment ou je me suis fait doublé et ou j'ai bénéficié de l'abri (relatif) du coureur devant: j'ai perdu 4 puls... Les longs faux-plats s'enchainent et c'est de plus en plus difficile de maintenir l'allure sans faire exposer la limite cardio.
Heureusement on arrive vers Vevey et le parcours devient un poil plus roulant, mais surtout le temps s'est assèché, les nuages remontent et nous permettent enfin de profiter un peu plus du paysage. Je croise la tête course et j'ai la surprse de voir que mon collègue est en 6ème position, qulques mètres derrière la première féminine! Il me tarde d'arriver au demi-tour histoire de bénéficier enfin du vent favorable et d'avoir une foulée plus souple.
Je passe au semi en 1h33 ce qui est une excellente surprise vu que j'étais parti volontairement sur des bases "confortables" au niveau cardio et qu'on vient d'avoir 17km de vent défavorable. Je ne ressens encore aucune fatigue particulière, par contre j'ai les quadri déjà bien attaqués par cette lutte incessante contre le vent. Quelques mètres plus loin je croise le groupe 3h qui compte encore une 30aine d'unités. J'arrive au demi tour avec soulagement, il reste 20km à faire. Mais dès les premiers hectomètres je sens qu'un truc cloche, je n'a pas vraiment l'impression d'avoir le vent dans le dos... Et l'impression se confirme au fur et à mesure que j'avance. Les masses d'air ont changés et temps sec était annonciateur d'un changement de vent... Génial, en plus du froid et de la neige, on va avoir droit à un aller/retour avec le vent défavorable, du jamais vu.
Là je prends un bon coup au moral: plus question de foulée souple et régulière: il va falloir "bucheronner" jusqu'au bout. Au passage du 30ème mes cuisses sont déjà au supplice et mes adducteurs commencent à siffler. Autre mauvaise nouvelle: depuis le début les boissons des ravitaillements sont à température ambiante, ajouter à cela le vent de face qui tape sur l'esomac, celui-ci à donc décider de se mettre en "veille" et de verouiller. Au deuxième passage à Lutry j'ai la confirmation que le ventilateur a bien changé de sens, j'en ris tout seul: décidémment je suis abonné aux conditions pourries.
35è km: La course commence enfin les jambes n'en veulent plus et voudrait stopper un peu. C'est le moment que je préfère finalement, le moment ou la tête prends le relais. Là ou chaque pas est une petite victoire. Je m'enferme dans ma bulle et ne me concentre plus que sur mes sensations: surtout rester le plus décontracté possible pour reculer l'apparition des crampes. Je dépasse un des meneurs d'allure avec son drapeau 3h: il boite bas et à le visage terriblement marqué: maigre consolation, la course a visiblement été dure pour tout le monde. Même si mon rythme à du bine baissé, je double quand même régilèrement des concurrents qui ont abdiqué.
40è km: La meneuse d'allure 3h15 revient à ma hauteur: Mince j'ai vraiment du ralentir l'allure pour me faire reprendre...Je jette un coup d'oeil rapide et je vois qu'en fait le groupe est famélique et ne comporte quasiment que des coureurs partis dans le même rythme que moi. Les premiers signes de crampes apparaissent aussi à ce moment là au niveau des mollets: pas grave la fin de course est roulante et ne demande aucune relance. Au 41è elle coupe son effort histoire de bien arriver en 3h15. Les derniers mètres sont vraiment durs, signe que le plan de course était fait au plus juste et n'aurait pas pu être plus optimiste aujourd'hui.
Les chiffres:
--> 21km : 1:33.31,0 124è.
--> Finish : 3:12.50,4 84è.
Départ-10km 155-162 : 43'26 160 puls moy 166 max
10km-20km 163-165 : 44'49 165 puls moy 173 max
20km-30km 166-169 : 46'20 169 puls moy 174 max
30km-35km 170-173 : 23'44 172 puls moy 177 max
35km-arrivée 170- : 34'37 175 puls moy 180 max
Evaluation perso: 75% de vent défavorable, 10% de vent favorable, 15% de vent nul ou d'abri .
Epilogue:
vu sur le site de la course:
"Cette 20e édition, 12'882 inscrits, n’a pas ressemblé aux autres à cause de la neige qui s’est invitée dès dimanche matin. Les conditions étaient hivernales. Quelques statistiques: degré d’humidité moyen 70%, température -1° à +4°. Force du vent moyen: 36 km/h, rafales à 54 km/h (surtout entre Cully et La Tour-de-Peilz).
Chez les hommes, le marathon a été une affaire polonaise, les deux premières places du podium étant occupées par Bartosz Olszewski et Krzysztof Bartkiewicz. Ces deux athlètes ont rapidement pris les devants et n’ont quasi jamais été inquiétés tout au long du parcours. Ils sont restés très loin de leur meilleur temps personnel (entre 2h12’ et 2h15’). A noter qu’aucun Africain inscrit n’a pris le départ. En cause: les conditions météo."
Moins de 30 coureurs sont passés sous les 3h.
Lundi: grand beau sur toute la région Lémanique, températures en hausse ... légère
Samedi 14h: la neige commence à tomber à la maison
19h: la neige tombe toujours, il y en a maintenant entre 5 et 10cm dans la pelouse
Dimanche 2h: je suis réveillé en pleine nuit par le vent qui souffle en bourrasque et qui ne s'arrêtera pas.
6h: debout, le vent est toujours aussi fort, la neige a été soufflée toue la nuit et s'ammasse par endroits.
7h: j'arrive en voiture sur le bord du lac: spectacle de tempête. La route est jonchée de débris d'arbre, les eaux du lac sont déchainées, jamais vu des vagues de cette taille sur le Léman qui est blanc d'écume...
8h30: arrivée sous la neige à lausanne: la ville est toute blanche même au bord du lac: direction le parking souterrain attenant au retrait des dossards histoire de rester au chaud le plus longtemps possible.
9h20: Direction le départ, bien au chaud sous la veste et le pantalon coupe vent, la meige tombe toujours mais un peu moins fort.
la course :
10h10: C'est le départ, je me trouve environ au 10è rang d'une foule bigarrée: visiblement beaucoup de coureurs ont eu du mal à se décider quelle tenue adoptée et on trouve vraiment de tout, du short_t-shirt_débardeur classique au pantalon_3 couches_poncho/coupe-vent_bonnet en laine pour les plus frileux.
Mon plan de course est simple, même si j'ai eu besoin de beaucoup de conseils pour le finaliser: Je vais faire la course au cardio et j'a définis 5 plages. 3 plages de 10km du départ jusqu'au 30è, puis une autre jusqu'au 35è et ensuite libre jusqu'à l'arrivée.
Je m'efforce donc dès le départ à bien suivre ce rythme, et ca passe plutot bien dans les rues Lausannoises, on est encore à l'abri du vent et la neige n'est pas trop gênante. Grace au départ par vague, la mise en route est facile et je trouve rapidement mon rythme. Dès le 4ème km et la sortie de Lausanne je laisse filer le groupe des 3h pour rester dans ma zone, mais du coup je me retrouve directement exposé au vent qui souffle assez fort. Au premier passage dans les rues étroites de Lutry c'est du délire, on a l'impression de se trouver face à un énorme ventilateur, on rase les murs, mais pas évident de trouver un abri.
Mais le pire est à venir, aux alentours de Cully le vent devient vraiment fort en continu et certaines rafales sont violentes. La neige qui arrive à l'horizontal dans les yeux ne permet pas franchement non plus d'avoir une attitude de course vraiment relachée. Des petits groupes se forment et l'homme de tête se fait doubler environ tous les 500m. J'ai regardé ma montre à un moment ou je me suis fait doublé et ou j'ai bénéficié de l'abri (relatif) du coureur devant: j'ai perdu 4 puls... Les longs faux-plats s'enchainent et c'est de plus en plus difficile de maintenir l'allure sans faire exposer la limite cardio.
Heureusement on arrive vers Vevey et le parcours devient un poil plus roulant, mais surtout le temps s'est assèché, les nuages remontent et nous permettent enfin de profiter un peu plus du paysage. Je croise la tête course et j'ai la surprse de voir que mon collègue est en 6ème position, qulques mètres derrière la première féminine! Il me tarde d'arriver au demi-tour histoire de bénéficier enfin du vent favorable et d'avoir une foulée plus souple.
Je passe au semi en 1h33 ce qui est une excellente surprise vu que j'étais parti volontairement sur des bases "confortables" au niveau cardio et qu'on vient d'avoir 17km de vent défavorable. Je ne ressens encore aucune fatigue particulière, par contre j'ai les quadri déjà bien attaqués par cette lutte incessante contre le vent. Quelques mètres plus loin je croise le groupe 3h qui compte encore une 30aine d'unités. J'arrive au demi tour avec soulagement, il reste 20km à faire. Mais dès les premiers hectomètres je sens qu'un truc cloche, je n'a pas vraiment l'impression d'avoir le vent dans le dos... Et l'impression se confirme au fur et à mesure que j'avance. Les masses d'air ont changés et temps sec était annonciateur d'un changement de vent... Génial, en plus du froid et de la neige, on va avoir droit à un aller/retour avec le vent défavorable, du jamais vu.
Là je prends un bon coup au moral: plus question de foulée souple et régulière: il va falloir "bucheronner" jusqu'au bout. Au passage du 30ème mes cuisses sont déjà au supplice et mes adducteurs commencent à siffler. Autre mauvaise nouvelle: depuis le début les boissons des ravitaillements sont à température ambiante, ajouter à cela le vent de face qui tape sur l'esomac, celui-ci à donc décider de se mettre en "veille" et de verouiller. Au deuxième passage à Lutry j'ai la confirmation que le ventilateur a bien changé de sens, j'en ris tout seul: décidémment je suis abonné aux conditions pourries.
35è km: La course commence enfin les jambes n'en veulent plus et voudrait stopper un peu. C'est le moment que je préfère finalement, le moment ou la tête prends le relais. Là ou chaque pas est une petite victoire. Je m'enferme dans ma bulle et ne me concentre plus que sur mes sensations: surtout rester le plus décontracté possible pour reculer l'apparition des crampes. Je dépasse un des meneurs d'allure avec son drapeau 3h: il boite bas et à le visage terriblement marqué: maigre consolation, la course a visiblement été dure pour tout le monde. Même si mon rythme à du bine baissé, je double quand même régilèrement des concurrents qui ont abdiqué.
40è km: La meneuse d'allure 3h15 revient à ma hauteur: Mince j'ai vraiment du ralentir l'allure pour me faire reprendre...Je jette un coup d'oeil rapide et je vois qu'en fait le groupe est famélique et ne comporte quasiment que des coureurs partis dans le même rythme que moi. Les premiers signes de crampes apparaissent aussi à ce moment là au niveau des mollets: pas grave la fin de course est roulante et ne demande aucune relance. Au 41è elle coupe son effort histoire de bien arriver en 3h15. Les derniers mètres sont vraiment durs, signe que le plan de course était fait au plus juste et n'aurait pas pu être plus optimiste aujourd'hui.
Les chiffres:
--> 21km : 1:33.31,0 124è.
--> Finish : 3:12.50,4 84è.
Départ-10km 155-162 : 43'26 160 puls moy 166 max
10km-20km 163-165 : 44'49 165 puls moy 173 max
20km-30km 166-169 : 46'20 169 puls moy 174 max
30km-35km 170-173 : 23'44 172 puls moy 177 max
35km-arrivée 170- : 34'37 175 puls moy 180 max
Evaluation perso: 75% de vent défavorable, 10% de vent favorable, 15% de vent nul ou d'abri .
Epilogue:
vu sur le site de la course:
"Cette 20e édition, 12'882 inscrits, n’a pas ressemblé aux autres à cause de la neige qui s’est invitée dès dimanche matin. Les conditions étaient hivernales. Quelques statistiques: degré d’humidité moyen 70%, température -1° à +4°. Force du vent moyen: 36 km/h, rafales à 54 km/h (surtout entre Cully et La Tour-de-Peilz).
Chez les hommes, le marathon a été une affaire polonaise, les deux premières places du podium étant occupées par Bartosz Olszewski et Krzysztof Bartkiewicz. Ces deux athlètes ont rapidement pris les devants et n’ont quasi jamais été inquiétés tout au long du parcours. Ils sont restés très loin de leur meilleur temps personnel (entre 2h12’ et 2h15’). A noter qu’aucun Africain inscrit n’a pris le départ. En cause: les conditions météo."
Moins de 30 coureurs sont passés sous les 3h.
Lundi: grand beau sur toute la région Lémanique, températures en hausse ... légère
Last Edit:il y a 12 ans 3 semaines
par papadje
Dernière édition: il y a 12 ans 3 semaines par papadje.
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: Marathon Lausanne 2012: Polaire...
Posted il y a 12 ans 3 semaines #196719
Ah oui, seulement trente coureurs sous les 3h00, ça calme !!!
Bravo pour cette course dantesque ! Faut vraiment un mental hors du commun pour la finir celle là !!
Reposes toi bien au chaud devant la cheminée !!
(au final ton collègue a fini à quelle place ?)
Bravo pour cette course dantesque ! Faut vraiment un mental hors du commun pour la finir celle là !!
Reposes toi bien au chaud devant la cheminée !!
(au final ton collègue a fini à quelle place ?)
par FredX
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- papadje
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Réponse de papadje sur le sujet Re: Marathon Lausanne 2012: Polaire...
Posted il y a 12 ans 3 semaines #196721
FredX écrit:
6è en 2h43, 1h19 au premier semi, 1h24 sur le second...
(au final ton collègue a fini à quelle place ?)
6è en 2h43, 1h19 au premier semi, 1h24 sur le second...
par papadje
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- Seb35
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Réponse de Seb35 sur le sujet Re: Marathon Lausanne 2012: Polaire...
Posted il y a 12 ans 3 semaines #196723
Impressionnant !
Bravo pour ta gestion à la FC qui t'a permis de sauver les meubles malgré ces conditions météo extrêmes.
J'ai trouvé des photos "sympas" par ici :
Repose-toi bien !
Bravo pour ta gestion à la FC qui t'a permis de sauver les meubles malgré ces conditions météo extrêmes.
J'ai trouvé des photos "sympas" par ici :
Repose-toi bien !
par Seb35
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- leoxav
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Réponse de leoxav sur le sujet Re: Marathon Lausanne 2012: Polaire...
Posted il y a 12 ans 3 semaines #196733
c'est sympa la suisse en hiver !! bravo pour ce chrono, tu pensais viser quel temps sans ces conditions climatiques tendues ?
par leoxav
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- deru84
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Réponse de deru84 sur le sujet Re: Marathon Lausanne 2012: Polaire...
Posted il y a 12 ans 3 semaines #196738
Bravo pour ta course !
En plus si tu as pu voir Viktor Röthlin au départ ta journée est vraiment réussie
Bonne récupération
En plus si tu as pu voir Viktor Röthlin au départ ta journée est vraiment réussie
Bonne récupération
par deru84
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