Mon 2e Marathon en 03h29’41 !
PREPARATION: PLAN 16 SEMAINES
Une préparation ponctuée de 4 séances hebdomadaires sur 16 semaines dont les 2 «seules» limites à avancer sont:
1/ la durée - il faut tenir le rythme malgré tout (une période de 14 semaines apparaît probablement plus acceptable),
et 2/ la saison estivale (marathon de fin septembre) - les chaleurs limitent notamment la période élective d’entrainement au matin et il est ainsi difficile de caler les SL, à moins de se lever aux aurores (et encore...) !
Cette préparation a été peu aménagée, en y ajoutant essentiellement au plan concocté par le site conseilcourseapied.com, des séances de PPS avant les séances de qualité type VMA et des allures à la FC - celles de mon seuil aérobie (78-81% FMT), lors de mes sorties en EF.
Objectif: 03h30 - allure régulière de bout en bout.
La dernière semaine a été calquée sur celle de mon précédent marathon: hydratation (3l eau minérale/jour avec Malto anti-oxydant les 3 derniers jours), coucher au plus tard à 22h, pommade NOK appliquée tous les soirs et préparatifs minutieusement consignés sur papier pour ne rien oublier le jour J, lorsque l’on est loin de chez soi !
JOUR J-1
Départ avec ma chère et tendre de La Rochelle par le train avec un lever à 05h30 pour gagner Paris CDG. C’est tôt ! Un départ l’avant veille est à recommander mais encore faut-il que l’organisation familiale le permette...
Départ de l’avion pour Berlin à 12h55 en compagnie de nombreux coureurs français mais aussi étrangers.
A l’arrivée à Berlin, le guide accompagnateur du tour opérateur choisi décide de nous emmener directement au marathon expo. situé dans l’ex-aéroport de Berlin (Teigel), aujourd’hui reconverti pour servir pour de nombreux événements culturels ou sportifs de la ville... C’est immense, colossal; l’architecture est impressionnante et son histoire nous replonge dans les heures les plus dures de la Guerre froide (il a permis notamment à la population ouest-allemande d’être alimenté par les américains lors du blocus soviétique de Berlin...).
Le retrait du dossard et de la puce Championship est effectué sans encombre même s’il y a un monde spectaculaire; on rate pour autant le bus retour et nous voilà à haler un taxi Mercedes berlinois pour notre retour à l’hôtel. Le chauffeur est très ennuyé car se déroule ce samedi APM, le marathon en roller; tout est bloqué en ville ! La pression monte doucement mais sûrement... Il va donc falloir patienter dans les bouchons de cette mégalopole...
Arrivée au final à l’hôtel vers 18h - départ sur le conseil de mon épouse, pour la reconnaissance du trajet à effectuer demain matin, à pied et en métro (4 stations U-Bahn) vers la porte de Brendebourg. Dîner sur la postdamerPlatz sous le SonyCenter (des pâtes !), lieu historique de la frontière RFA/RDA. Retour à l’hôtel et préparation des affaires. Coucher (fatigué) vers 22h30...
Lever 06h00: la nuit a été courte mais j’ai néanmoins pu trouver facilement le sommeil. Le temps est idéal, le ciel est découvert et la température fraîche; cela me rassure - j’avais notamment choisi ce marathon pour gouter à un temps «idéal», le marathon de La Rochelle est définitivement trop tardif !
Je prends sans ennui mon petit-déjeuner GatoSport (1/2), biscottes-miel, café.
07h00: c’est l’heure du départ de l’hôtel après avoir vérifié tout mon matériel. Je prends 1h environ pour gagner sur la 17 Juni Stra?e mon sas «E» (03h15-03h30). Que de monde ! Mais quelle belle organisation... L’ambiance est extraordinaire; je ne ressens pas réellement de pression, les visages sont concentrés mais tous souriants. Certains s’échauffent dans leur sas. Je ne le ferai pas. Je fais la connaissance de 2 manceaux dont l’un m’annonce cibler 03h30 - on se décide alors à se suivre (petite appréhension néanmoins: il m’annonce courir sans cardio.). De la musique de Vangelis puis plus techno. vient ponctuer les dernières minutes de cet «avant»; on tape la mesure des mains pour baisser cette tension qui finit par monter, malgré tout.
39e BMW BERLIN MARATHON
Le départ est donné mais pour autant il n’y a pas eu de «PAN» ou alors je ne l’ai pas entendu dans l’excitation du départ !
J’enclenche mon cardio. au passage de la bannière après moins de 2’ de marche. Je cale mon allure sur 5’/km avec Christian, le coureur du Mans rencontré dans le sas E. Ce n’est pourtant pas simple car il y a foule; il faut doubler, se laisser doubler, zigzaguer en tentant de garder le cap sur la ligne bleue censée représentée la ligne de course idéale !
Le premier kilomètre est presque franchi et comme à l’habitude, le lap automatique de mon GPS se fait avant le 1000e premier mètre; il existe un décalage de 28-29m (erreur de 3% du GPS) dont il va falloir tenir compte... Au final j’accepte cet état; je ne lape pas pour autant automatiquement et me cale sur mon allure à 3% près et sur ma FC qui oscille entre 80 et 83%.
L’ambiance est extra-ordinaire: foule de supporters, musique de tout style sous un soleil généreux ! La foule de coureur est également compacte et ce n’est pas simple de garder son allure notamment lorsque les voies se rétrécissent et surtout lors du premier ravitaillement qui arrive déjà dès le 5e ! Incroyable ce nombre de marathoniens en puissance !!!
Les données de mon cardio-fréquencemètre sont les suivantes au terme des 5 premiers kilomètres:
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
1 5’06’’ 147 77
2 4’58’’ 155 81
3 5’02’’ 155 81
4 4’51’’ 158 82
5 4’38’’ 159 83
24’35’’ 155 81 25’13’’ +38’’
Tout se passe pour le mieux. Je me sens bien. Beau soleil, ciel bleu, ambiance extraordinaire sur les trottoirs. J’ai perdu Christian lors du 1er ravitaillement; c’est vraiment dommage car c’est quand même plus agréable de courir et de pouvoir se motiver ensemble mais la foule de coureur est si dense qu’il est réellement compliqué de se retrouver même après un bref moment d’arrêt pour le ravitaillement.
Les kilomètres passent, les sensations restent bonnes; je jette systématiquement un oeil sur ma FC et constate qu’elle a tendance à flirter avec les 85%FCM... Après 5km de course, me voilà à 85%FCM, c’est ennuyeux ! Je ne ralentis pas l’allure pour autant, en me calant à 5’/km. Je m’accrocherai quoiqu’il en soit, je me dis en mon fort intérieur.
L’on passe près de bâtiments berlinois dont je n’ai pas eu malheureusement le temps de découvrir en amont... ce n’est pas grave, je profite de ce «moment marathon», à bien se sentir courir au sein d’un événement sportif majeur dans une ambiance jamais connue jusqu’alors ! Le ravitaillement du 10e est pratiqué (eau) après avoir avalé un gel solide.
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
6 5’01’’ 161 84
7 4’50’’ 165 86
8 4’52’’ 163 85
9 4’53’’ 163 85
10 4’46’’ 164 85
24’18’’ 163 85 25’01 +17’’
Le ballon orange 03h30 est loin devant, je l’avais en ligne de mire durant les 5-6 premiers kilomètres puis l’ai vu disparaître progressivement loin devant... Je suis pour autant dans le tempo du temps que je me suis fixé au départ et vu ma FC qui reste accrochée à 85-86%, je décide d’en rester là, de ne pas accélérer pour le rejoindre. Ceci me rappelle le marathon de La Rochelle ou le ballon 04H00 m’avait dépassé dès les premiers kilomètres et que j’avais rejoins puis dépassé au cours de la première moitié de course... Donc pas de panique ! Ravitaillement du 15e dans la bousculade - chaud, chaud !!!
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
11 4’32’’ 165 86
12 4’46’’ 166 86
13 4’55’’ 163 85
14 4’45’’ 164 85
15 4’47’’ 166 86
23’45’’ 165 86 24’50’’ +1’05’’
Une petite contracture du mollet gauche vient à apparaître, elle ne me quittera pas en cours de parcours mais n’augmentera pas non plus en intensité... Elle vient me signaler qu’aucun ravitaillement ne devra être sauté sous peine de crampe !
Ma FC étonnamment vient à diminuer... Elle est passée sous la barre des 85%FCM, me voilà un peu plus serein pour envisager la fin de course.
Le ravitaillement du 20e approche, le temps d’absorber un gel solide, je m’y prépare et malgré tout, je n’arrive pas à identifier la filière «WASSER» qui en général se situe en début de ravitaillement. Me voilà à zigzaguer sur la route entre de multiples coureurs soit à l’arrêt, soit à marcher, soit à courir, bref c’est la cohue ! Je rate ainsi mon verre d’eau et rumine quelques secondes... Ce n’est pas grave, je me rattraperai au prochain, double ration ! Le goût du sucre dans la bouche n’est quand même pas très confortable...
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
16 5’01’’ 160 83
17 4’46’’ 163 85
18 4’45’’ 163 85
19 4’50’’ 163 85
20 4’50’’ 162 84
24’12’’ 162 84 24’50’’ +38’’
Le temps de passage au semi est affiché sur le panneau officiel: 1h45’16’’ !
Je suis dans les temps, je me sens bien... Je me sens gagner par l’euphorie surtout que l’ambiance au semi est tout bonnement ENORME: une foule compacte encourageant les coureurs avec de la musique, du bruit, des sourires... Les endorphines sont relarguées massivement et je savoure ce grand moment que j’ai pu gravé dans ma mémoire, à jamais ! Je crois qu’inconsciemment la foulée a été plus légère et le plaisir de courir à son comble... Les kilomètres qui suivent se passent sans encombre...
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
21 5’01’’ 159 83
22 4’53’’ 162 84
23 4’44’’ 164 85
24 4’50’’ 165 86
25 4’43’’ 165 86
24’11’’ 163 85 24’58’’ +47’’
La suite est différente sur les 5 kilomètres suivants. On passe par des zones ombragées et je ressens le besoin inconscient de me mettre à l’ombre ! Mauvais présage ?
Le ballon des 03h30 est rattrapé et je me cale à son allure. Pourtant mon allure tombe régulièrement au même rythme que mes sensations ! Je suis dans le dur... Je ressens le besoin de souffler un peu et de m’hydrater... Un ravitaillement intermédiaire au 27.5e km est le bienvenu. Je constate que le meneur d’allure fait pâle figure; il n’est pas en forme, je décide de repartir à mon allure antérieure et le double mais cette fois, en m’accrochant car c’est clairement plus difficile... Proche du 30e, un autre meneur d’allure ballon orange 03h30 me dépasse avec une foulée qui me cloue sur place; il a du prendre le relais de son collègue en perdition, me dis-je... Je n’arrive pas à tenir sa foulée et prends un coup au moral... Je sens que la fin va être difficile.
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
26 5’11’’ 162 84
27 4’43’’ 163 85
28 5’04’’ 165 86
29 5’18’’ 163 85
30 4’55’’ 162 84
25’11’’ 163 85 25’40’’ +29’’
Je me concentre sur ma foulée, mon allure reste bien tenue (je me cale sur 4’50/km sur mon cardio. connaissant l’écart de distance GPS/réel). Pour finir, même si ce n’est pas une partie de plaisir, je me sens mieux sur ces kilomètres. J’ai pris le temps d’absorber mes gels, de boire tranquillement en marchant au ravitos 30e et 35e, les sensations reviennent quelque peu. De meilleures sensations ponctuent ces 5 kilomètres, je sais que les 7 restant seront importants alors je reste concentré... et je positive ! La dérive cardiaque commence à apparaître, je l’accepte !
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
31 5’01’’ 160 83
32 4’40’’ 167 87
33 4’41’’ 167 87
34 4’39’’ 168 87
35 4’40’’ 169 88
23’41’’ 166 86 24’30’’ +49’’
Il reste ces 7 derniers kilomètres et je me concentre sur mon allure et ma foulée en tentant de ne pas me crisper. L’effort commence a être difficile, les muscles se tendent. Le mental est bien là pour me crier «ne lâche rien», c’est maintenant que tout va se jouer. Je n’attache plus d’importance à ma FC... Je cours. Je profite d’un ravitaillement au 37.5 km puis guette celui du 40e; je m’efforce à boire mon gobelet d’eau en marchant; la bousculade est à nouveau au RDV - la lucidité des coureurs disparaît. Allez on s’accroche...
Km Allure FCmoy %FCM Temps officiel delta
36 4’50’’ 166 86
37 4’52’’ 168 88
38 4’24’’ 172 90
39 4’39’’ 174 91
40 4’41’’ 175 91
23’26’’ 171 89 23’57’’ +21’’
Les deux derniers kilomètres (et 195m) sont difficiles. Je donne tout, en finissant sur cette imposante avenue «17 juni Strasse» avec en point de mire la porte de Brandebourg sous laquelle je passe pour mon plus grand bonheur, avec le sourire, sous le soleil et le ciel bleu... Mon épouse m’encourage sur la ligne d’arrivée; c’est bon d’en terminer dans ces conditions !
Je suis si heureux d’en finir, je lève les bras et les photographes me prennent en photo sous l’arche de l’arrivée et enveloppée de la casaque Adidas bleue qui sert à nous réchauffer...
Les 2195 derniers mètres auront été parcourus en 10’42’’.
Le 2e semi en 01h44’25’’ (negative split de 51’).
POST MARATHON
Je récupère ma médaille; je savoure... Je profite d’un stand massage malgré une attente de près de 30 minutes. Le massage est passif mais il me fait du bien. Il fait froid; je m’enveloppe de la casaque Adidas et retourne à l’hôtel... Heureux !
Je suis très satisfait de mon résultat et profite de la ville de Berlin les 24heures suivantes pour visiter le musée du Mur et le musée Dali... Alliance culturo-sportive qui fait du bien !
A bientôt pour de nouvelles aventures...
Merci pour vos encouragements !
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