10km de Macon, la barrière des 45' est tombée

La barrière psychologique des 45' est tombée

Il est l'heure de valider mes efforts en ce dimanche 16 septembre 2012 à l'occasion du 10km de Macon où j'ai bien l'intention de faire tomber cette barrière psychologique des 45' qui me résiste insidieusement depuis quelques courses.
En effet, depuis mon 45'14'' surprise aux 10km de Vaulx en Velin le 1er avril dernier, je n'ai jamais plus approché ce chrono réalisant un joli tir groupé en 46'32'', 46'20'' et 46'23'' mais bien loin de ma marque référence ce qui petit à petit m'amène à me poser des questions. Aurais-je déjà atteint mes limites ?
J'ai mis toutes les chances de mon côté avec notamment un très gros travail de VMA à des vitesses jamais atteinte (environ 16km/h) et c'est d'ailleurs peut-être la clé d'un succès futur dans la mesure où pour la préparation de mes dernières tentatives, j'avais négligé cet exercice privilégiant des plans courts dénués de travail en fractionné.
Dans tous les cas, je me sens dans une forme du tonerre et j'ai très envie d'en découdre.

Avec Béné et Robin, nous sommes arrivés tôt ce matin, à 8h15 exactement et il fait un petit 10°C même si le ciel bleu augure d'une journée très ensoleillée. Mon inscription est validée rapidement et il nous reste donc à attendre le départ. 5 minutes avant de s'élancer, nous apercevons Jean-Michel, qui comme promis, est venu nous encourager. C'est toujours un plaisir de le retrouver.
Sur la ligne de départ, à ma gauche se trouve Marion Muguet, une talentueuse espoir, vainqueur féminine de la précédente édition et à ses côtés, le futur vainqueur masculin, est dans ses starting blocks, déjà surmotivé. Je ne peux pas être mieux accompagné.

C'est parti ! Au premier coup d'oeil à ma montre, je m'aperçois que je suis trop rapide. J'ai même atteint la vitesse stupide de 19,4 km/h. Je freine donc des quatre fers et je laisse la meute me passer devant. C'est incroyable le nombre de fous furieux qui me dépassent à une allure bien trop élévée pour moi. Evidemment, je ne tente même pas de suivre ces concurrents intrépides car je n'ai pas l'intention de creuser ma propre tombe. Toutefois, j'ai un très grand mal à trouver ma vitesse de croisière. Je suis trop haut et je le paie rapidement avec un point de côté qui apparaît comme pour me punir de mon 1er km bouclé en 4'22''.
Déjà, je dois chercher mon second souffle et forcément il y a tout lieu d'être inquiet car la course ne fait que commencer. Première surprise, je vois Marion Muguet, qui était partie comme une fusée, revenir sur ses pas, tête basse. Elle a manifestement abandonné. Elle ne fera donc pas le doublé.
Le deuxième km est conclu en 4'35'' et je reconnais que ce sont des allures qui me sont plus familière car je retrouve des sensations qui me rassurent. A la borne des 2 km, Jean-Michel me lance des mots d'encouragements que j'apprécie énormément. Je bombe le torse et je repars au combat.
Les trois kilomètres suivants sont globalement maîtrisés et je cale ma course sur une jeune femme 50 mètres devant moi qui, à son corps défendant, me sert de lièvre. Je réalise ainsi 4'31'', 4'32'' et 4'31''. Je passe le 5e kilomètre et et je double mon lièvre qui semble faiblir. Peu après le ravitaillement, nous devons revenir sur nos pas dans une espèce d'épingle qui me contraint à ralentir brutalement. Je dois donc relancer la machine pour rattraper les secondes perdus mais je suporte difficilement cet effort trop violent. Il s'en suit une bataille de tous les instants contre moi même au 6e, 7e et 8e kilomètre pour maintenir ma vitesse avec une FCmoy qui flirte avec les 193. Je suis dans le rouge et je me demande dans quel état je vais finir. Néanmoins, je suis régulier avec des temps quasi identiques 4'32'', 4'31'' et 4'31''.

Au panneau du 8e kilomètre, Jean-Michel, toujours fidèle au poste, me prodigue de nouveaux encouragements qui me reboostent complètement. Ces quelques mots me font un bien fou et ils sont pour beaucoup dans ma fin de course débridée. Qu'il en soit remercié car grâce à lui, j'ai trouvé des ressources insoupçonnées pour augmenter mon allure de manière substantielle.
Alors que je croyais être à l'agonie, j'accélère pour boucler mon 9e km en 4'19''. Je serre les dents car l'arrivée est trop proche pour lâcher maintenant et ce malgré un dernier raidillon d'un trentaine de mètres qui ne saurait me décourager. Déjà arrivé, Robin, parmi les spectateurs, me motive également pour me pousser dans mes derniers retranchements. Il reste une centaine de mètre que j'effectue le pied au placher au maximum de mes capacités atteignant à ce moment une FCMax de 197 pour la première fois en compétition et je conclue en 4'23'' pour un temps final de 44'47'' à ma montre.

Je suis bien sûr satisfait par ma prestation puisque j'ai battu mon record de 27 secondes mais que cela a été dur. Je ne pensais que je souffrirai autant, persuadé que mon entraînement me mettrait à l'abri de ces sensations terribles.
Il n'en a rien été et l'enseignement que je peux tirer de ce 10km, c'est que quelque soit son niveau, sans souffrance aucun résultat n'est possible malgré des centaines d'heures passés sur le bitume à préparer cet événement.

AlanMcPil écrit:

La barrière psychologique des 45' est tombée
Il n'en a rien été et l'enseignement que je peux tirer de ce 10km, c'est que quelque soit son niveau, sans souffrance aucun résultats n'est possible malgré des centaines d'heures passés sur le bitume à préparer cet événement.

tout à fait d'accord !
félicitations !

Bravo pour cette course, sans conteste le 10km est l'épreuve la plus éprouvante pour le coeur !!!

Bravo ! Tu es allé le chercher avec tes tripes ce joli chrono ! Repose-toi bien !

Y'en a beaucoup qui aimeraient battre leur record sur 10km de 27 sec!!
je pense que tu vas passer un bon lundi

Bravo pour ta course et cette nouvelle référence.
Le 10 km ne laisse aucun répit, dans le rouge du début à la fin !