MDP 2012 ou la découverte du mur
- titi1177
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Bonjour à tous,
voici mon petit récit de course.
Les courses se suivent et ne se ressemblent pas
Levée à 5h30, je me prépare tranquillement, mais avec une sensation diffuse de peur et d'angoisse.
Je rejoins ma copine de course Caro et son copain. Nous préparons (crème anti-frottement, sparadrap, choix de la tenue). Caro me dit qu'elle ne sent pas la course et qu'elle ne sait pas comment elle va réagir. Je lui réponds que je suis dans le même état, que j'ai envie de pleurer depuis matin.
BREF : j'oscille entre l'envie de courir ou celle de m'enfuir en courant. D'autant que le froid (que je déteste) s'est invité cette année.
Nous installons dans le sas. Et bientôt le départ est donné.
Nous franchissons la ligne de départ et nous adoptons un bon rythme. Je m'attache à appliquer la technique découpage de la course en 4 palliers à franchir l'un après l'autre.
Les 10 premiers km se passent tranquillement. Nous courons entre 6'05 et 6'10 du km. Nous sommes bien malgré le froid qui pique un peu.
Nous franchissons les 20km à la même allure. Je réussis à sourire aux personnes qui m'encouragent.
Premier semi : 2H08. Je suis contente, je me dis que l'entrainement a servi. Pas de douleur... Mais dans la fraction de seconde suivante, je prends peur...
Nous continuons notre course et nous abordons les quais qui passent "relativement" facilement. Toujours le même rythme, mais avec une angoisse diffuse.
30e km : c'est le drame. Au passage de l'arche, sous les acclamations de la foule, je réalise qu'il reste 12KM à tenir. Et ma bulle de concentration explose. Je ressens toute la douleur corporelle et la lourdeur de mes jambes. Mon ryhtme se ralentit. Je découvre le MUR!!!
Je me dis que ce passage à vide ne va durer que quelques minutes. ERREUR!!!
A partir de ce moment, Caro a impulsé le rythme. Car je livrais un combat intérieur entre mon cerveau (mental et volonté) et mon corps. Je négociais chaque km à parcourir. Cette sensation d'abandon est HORRIBLE et le décompte des km restant l'est encore plus...
Nous passons devant le stand POWERADE sans nous arréter. Au ravitaillement suivant, je prend de l'eau et je marche quelques secondes. Caro pour me faire tenir, me souffle qu'il ne reste que l'équivalent d'une Parisienne à courir. Nous repartons. Je tiens environ deux km sans encombre. Une personne me hurle de redresser la tête. C'est comme un coup de fouet (je la remercie encore).
Mais finalement, la douleur remporte le combat contre le mental. J'ai failli plusieurs fois dire à Caro de continuer sans moi. Mais je ne sais si c'est l'orgeuil, mais à chaque qu'elle me regardait je me taisais et je continuais...
Au passage de l'arche du 41ekm, mon corps ne peux plus rien supporter, mon esprit est en déroute. Caro me dit " plus que 7mn!!!". Je prends conscience à ce moment de la chute énorme de notre rythme de course (et cela me fait très mal).
Je me dis que j'ai envie de marcher. Mais dans un dernier sursaut, je ravale ma fierté et j'ai tendu ma main vers Caro (limite en suppliant). Elle l'a attrapée au vol et m'a porté jusqu'à la ligne d'arrivée...
Temps réel : 4h26mn37s
Je remercie Caro du regard, car je ne pouvais plus parler. Elle a compris et m'a répondu " cette année, c'était à mon tour de d'aider à finir et tenir".
Nous récupérons T-Shirt et médaille et nous rejoignons son copain (qui a bouclé sa course en 3H25) et sa famille. Le temps de passer des vetements propres et de faire une photo souvenir, je les quitte pour rentrer chez moi.
Et là dans le métro du retour, j'ai éclaté en sanglots. Des larmes d'angoisse, de peur, de douleur.
Pour conclure, je suis assez mitigée. J'ai réussi à améliorer mon record de 3 min. Mais dans la douleur et la souffrance. C'est la première fois que je me mets à pleurer après une course. Je ne sais pas comment le prendre
En réalité, je crois que je préfère courir sans pression cela me réussit. Tout s'est joué au niveau du semi je pense. Quand j'ai vu le temps, je me suis dit que je pouvait viser le 4H16 au lieu du 4h20 prévu. Et du coup, mon corps s'est rebellé...
Enfin, pour l'instant, je ne veux plus entendre parler de marathon, car pour moi c'est synonyme de calvaire. Et la découverte du mur (au bout du 3ème marathon quand même) est une expérience vraiment désagréable.
Merci à tous.
voici mon petit récit de course.
Les courses se suivent et ne se ressemblent pas
Levée à 5h30, je me prépare tranquillement, mais avec une sensation diffuse de peur et d'angoisse.
Je rejoins ma copine de course Caro et son copain. Nous préparons (crème anti-frottement, sparadrap, choix de la tenue). Caro me dit qu'elle ne sent pas la course et qu'elle ne sait pas comment elle va réagir. Je lui réponds que je suis dans le même état, que j'ai envie de pleurer depuis matin.
BREF : j'oscille entre l'envie de courir ou celle de m'enfuir en courant. D'autant que le froid (que je déteste) s'est invité cette année.
Nous installons dans le sas. Et bientôt le départ est donné.
Nous franchissons la ligne de départ et nous adoptons un bon rythme. Je m'attache à appliquer la technique découpage de la course en 4 palliers à franchir l'un après l'autre.
Les 10 premiers km se passent tranquillement. Nous courons entre 6'05 et 6'10 du km. Nous sommes bien malgré le froid qui pique un peu.
Nous franchissons les 20km à la même allure. Je réussis à sourire aux personnes qui m'encouragent.
Premier semi : 2H08. Je suis contente, je me dis que l'entrainement a servi. Pas de douleur... Mais dans la fraction de seconde suivante, je prends peur...
Nous continuons notre course et nous abordons les quais qui passent "relativement" facilement. Toujours le même rythme, mais avec une angoisse diffuse.
30e km : c'est le drame. Au passage de l'arche, sous les acclamations de la foule, je réalise qu'il reste 12KM à tenir. Et ma bulle de concentration explose. Je ressens toute la douleur corporelle et la lourdeur de mes jambes. Mon ryhtme se ralentit. Je découvre le MUR!!!
Je me dis que ce passage à vide ne va durer que quelques minutes. ERREUR!!!
A partir de ce moment, Caro a impulsé le rythme. Car je livrais un combat intérieur entre mon cerveau (mental et volonté) et mon corps. Je négociais chaque km à parcourir. Cette sensation d'abandon est HORRIBLE et le décompte des km restant l'est encore plus...
Nous passons devant le stand POWERADE sans nous arréter. Au ravitaillement suivant, je prend de l'eau et je marche quelques secondes. Caro pour me faire tenir, me souffle qu'il ne reste que l'équivalent d'une Parisienne à courir. Nous repartons. Je tiens environ deux km sans encombre. Une personne me hurle de redresser la tête. C'est comme un coup de fouet (je la remercie encore).
Mais finalement, la douleur remporte le combat contre le mental. J'ai failli plusieurs fois dire à Caro de continuer sans moi. Mais je ne sais si c'est l'orgeuil, mais à chaque qu'elle me regardait je me taisais et je continuais...
Au passage de l'arche du 41ekm, mon corps ne peux plus rien supporter, mon esprit est en déroute. Caro me dit " plus que 7mn!!!". Je prends conscience à ce moment de la chute énorme de notre rythme de course (et cela me fait très mal).
Je me dis que j'ai envie de marcher. Mais dans un dernier sursaut, je ravale ma fierté et j'ai tendu ma main vers Caro (limite en suppliant). Elle l'a attrapée au vol et m'a porté jusqu'à la ligne d'arrivée...
Temps réel : 4h26mn37s
Je remercie Caro du regard, car je ne pouvais plus parler. Elle a compris et m'a répondu " cette année, c'était à mon tour de d'aider à finir et tenir".
Nous récupérons T-Shirt et médaille et nous rejoignons son copain (qui a bouclé sa course en 3H25) et sa famille. Le temps de passer des vetements propres et de faire une photo souvenir, je les quitte pour rentrer chez moi.
Et là dans le métro du retour, j'ai éclaté en sanglots. Des larmes d'angoisse, de peur, de douleur.
Pour conclure, je suis assez mitigée. J'ai réussi à améliorer mon record de 3 min. Mais dans la douleur et la souffrance. C'est la première fois que je me mets à pleurer après une course. Je ne sais pas comment le prendre
En réalité, je crois que je préfère courir sans pression cela me réussit. Tout s'est joué au niveau du semi je pense. Quand j'ai vu le temps, je me suis dit que je pouvait viser le 4H16 au lieu du 4h20 prévu. Et du coup, mon corps s'est rebellé...
Enfin, pour l'instant, je ne veux plus entendre parler de marathon, car pour moi c'est synonyme de calvaire. Et la découverte du mur (au bout du 3ème marathon quand même) est une expérience vraiment désagréable.
Merci à tous.
Last Edit:il y a 12 ans 7 mois
par titi1177
Dernière édition: il y a 12 ans 7 mois par titi1177.
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- rémilens
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Réponse de rémilens sur le sujet Re: MDP 2012 ou la découverte du mur
Posted il y a 12 ans 7 mois #163145
Tu as fait preuve d'un sacré courage malgré tout. Le stress a joué à plein on dirait malgré (ou à cause??) de ta connaissance de cette épreuve si particulière. En te lisant je me dis que tu pourrais prendre pas mal de plaisir sur des courses natures, des trails de durée moyenne. grace au marathon tu as déjà une belle base foncière qui pourra te servir dans ce genre de course où on a moins l'obsession du chrono. Bonne récupération!
par rémilens
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- jedeon
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Réponse de jedeon sur le sujet Re: MDP 2012 ou la découverte du mur
Posted il y a 12 ans 7 mois #163146
Courage, le lendemain personne n'a envie de refaire de marathon, on est dans son canapé a lire des recit de course. Mais tu as encore appris des choses sur toi et seul la souffrance ou les grand bonheur nous permette de nous connaitre.
Moi j'ai battu aussi moin record hier avec un mollet tetanisé sur 18km mais aujourd'hui je suis heureux courage
Moi j'ai battu aussi moin record hier avec un mollet tetanisé sur 18km mais aujourd'hui je suis heureux courage
par jedeon
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- astro
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Réponse de astro sur le sujet Re: MDP 2012 ou la découverte du mur
Posted il y a 12 ans 7 mois #163148
Bravo TITi ça a du etre vraiment dur la fin. De plus du 30 le parcours est bcp plus difficile que le début de la course. Tu n'as pas abandonné et même dans la souffrance tu réalise ton meilleur chrono c'est quand même génial!
Petite question pourquoi ne pas avoir s'arreté au powerade? Ca aurait été bénéfique à mon avis vu que tu étais mal... non?
Petite question pourquoi ne pas avoir s'arreté au powerade? Ca aurait été bénéfique à mon avis vu que tu étais mal... non?
par astro
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: MDP 2012 ou la découverte du mur
Posted il y a 12 ans 7 mois #163155
Tu améliores ton temps de 3mn en vivant une sacré galère, cela laisse supposer que sur un marathon réussi tu as encore pas mal de minutes à gagner !
C'est plutôt encourageant je trouve...
Remets toi bien et positives !
C'est plutôt encourageant je trouve...
Remets toi bien et positives !
par FredX
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- fifi17
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Réponse de fifi17 sur le sujet Re: MDP 2012 ou la découverte du mur
Posted il y a 12 ans 7 mois #163157
Félicitations ! Bravo pour ton courage et ta détermination !
par fifi17
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