SaintéLyon 2011 - Ma course
- camcam
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Samedi 3 décembre 2011
Ca y est c'est le grand jour, la Saintelyon part ce soir... 2 mois et demi de préparation approfondie, sorties au moins 3 fois par semaine le soir et le week-end aussi. Je l'ai attendu longtemps ce jour de départ, avec un peu de stress quand même! J'ai deux marathons derrière moi mais la c'est l'inconnu. Après 4h20 c'est l'inconnu total, je n'ai jamais couru aussi longtemps, je ne sais pas à comment mes cannes et la marmite vont supporter l'effort, bref on verra bien, mais je suis confiant, j'ai fait une préparation sérieuse, y'a pas de raison...
Je me force à faire une grosse grasse mat', une bonne sieste après le repas, un espèce de mal au crâne me gagne l'après midi mais l'aprem est sympa je la passe en famille, tout le monde pense que je suis quand même un peu taré! Quelle idée!!
17h20 départ pour saint Étienne, il fait un temps horrible à Lyon, il pleut, j'imagine la bonne gadoue qu'on va se payer... Arrivée au parc expo, j,arrive un peu timide, j'essaie de me trouver sur les panneaux d'affichage, c est bon je suis inscrit,et je récupère mon dossard, 2 min, bravo l'organisation. J'arrive dans le grand hall, des gens couches partout, on se croirait dans un camp de réfugiés, tout le monde dans des sacs de couchage, certains sont allés se,pieuter sous les gradins, d'autres sont en train de s'habiller... Plus aucune pudeur! Ça y est je suis vraiment dans l'aventure, à ma droite l'un se tartine les fesses avec de la crème, à ma gauche un athlète se colle des sparadraps sur les tétons... Je fais un tour aux toilettes, j'ai l'impression que c'est le dernier caca du sportif, celui de la peur parce que dites donc ça fouette dur, je fais mon troisième arrêt pipi et je commence à m'habiller moi aussi, strap sur les pieds, sur la poitrine, un petit coup de vaseline sur les arpions, une gorgée de volvic et zou!
23h approche, ça va vite finalement, ça s’agite, le hall est plein. Commence la procession vers le stade Geoffroy Guichard. Là je rencontre sur le chemin un coureur pour qui c'est une première également, on échange nos impressions, l'excitation monte... On s'encourage mutuellement et on se souhaite bonne course.
Je vois le départ des relais, ça approche. On est tous prêts. Tout le monde à l'air très heureux, on fait partie du mythe! C'est énorme! Minuit, top départ!
Saint Étienne saint christo 2h20
Il pleut, j'ai bien lu qu'il ne faut pas partir trop vite alors j'y vais cool, je me fait doubler par quasiment tout le peloton, j'ai chaud en fait. J'ai le rythme cardiaque déjà collé au plafond (> 155 / je m'étais juré de la garder au dessous de 145), ça doit être l'excitation... Ça y est première cote, et premier chemin dans le noir complet. J'y suis! 5 à 10 cm de bouillasse sur le chemin, ma lampe frontale éclaire que dalle, il faudra que,je change les piles au prochain stop. Ça fait déjà 40 min que je cours, ça passe déjà vite. J'essaie de ne pas penser à la ligne d'arrivée, je vois le cortège des frontales, la pluie cesse doucement, c'est magique.
Ça monte de plus en plus, je me dis que j'aurais mieux fait de prendre des chaussures avec plus de crampons, j'ai du mal à ne pas déraper, je patauge. J ai l'impression que le premier ravito est déjà perché alors que la grosse montée c'est pour après... Je m'attarde pas trop au ravitaillement, je suis impressionné par tout ce qu'il y a à manger, je m étais promis de ne pas manger de trucs que je n'avais jamais essayé en courrant... Mais les pâtes de fruit ont l'air trop bonnes alors je me laisse tenter... Je pars avec du chocolat, du pain d épice, une madeleine...
Saint christo - Sainte Catherine 4h12
Grosse montée en sortant du ravitaillement, ça ne plaisante plus. Je comprends pourquoi on m’avait dit qu il fallait marcher dans les montées. De toute façon je n'ai pas le choix;))! On voit des étoiles à travers les nuages, saint Étienne qui s’éloigne derrière, je m’arrête pour contempler les lampes frontales, ça grimpe de plus en plus. Rythme cardiaque toujours au-dessus de 160, tu vas le payer après ça tu le sais!! On passe sur des crêtes puis on suit des chemins qui descendent, je vois la ligne des frontales devant en haut de la colline d'en face!! Voilà ce qui m’attend, on descend pour remonter... C'est des sadiques qui ont fait le tracé! Je passe un col, et là il y a toute une bande de joyeux drills qui jouent du tam tam autour d’un feu et qui chantent pour nous encourager, c’est une autre planète, c’est énorme.
Je n'ai aucune idée de là où je me trouve, ça a d'ailleurs été le cas durant toute la course, d'autant plus que les panneaux d'indications tous les 5 km mettaient de plus en plus de temps à arriver!! J'arrive à Moreau je crois, il y a une table avec un bac en plastique avec des morceaux de chocolat, j'en pique deux ou trois que j'enfourne rapido, je ne traîne pas je prendrai de l'eau plus tard..
Toujours dans la boue, ça glisse. Il y a des grosses mares au milieu du chemin, à la moindre baisse d'attention (coup d'œil sur le portable, tripote ma montre) je finis dans la bouillasse et je donne à boire à mes orteils ;). En fait tout le monde dort, j'ai une pensée pour la famille, les amis et ma petite femme qui doivent tous être bien au chaud au fond de leur lit... Je me rends compte que c'est quand j'ai pensé à eux que le temps et le chemin sont passés plus vite.
Après encore des montées, le chemin finit par descendre à pic, je crois que c’est sainte Catherine en bas, bingo. Les tentes de ravitaillement sont comme de grosses soucoupes volantes ultra éclairées, rien que de les voir ça donne chaud au cœur.
Arrivée au ravitaillement, je suis content! J'ai l'impression d’avoir fait le plus dur... J'étais encore candide! Sous la tente du ravito, j'écoute les coureurs qui font le point.. on se croirait dans les tranchées, tout le monde avec de la terre partout. J'entends "on a fait 26 km, j'ai l'impression d'en avoir fait 40..." je fais le point, j'ai fait 26 bornes en 4heures... Oulah! C'est rien, il reste ... 40 bornes pour se refaire... Dans 20 min, j'arrive dans ma zone inconnue, je n’ai jamais couru autant. Mais bon, je suis fatigué mais les jambes tiennent, j'ai le moral, je ne doute pas, j'arriverai au bout.
Je me trouve une petite place sur,un banc sous la tente, je défais ma chaussure, je refais mon pansement au talon, désolé pour l'odeur (on a dit de toute façon plus de pudeur, on est des warriors), je prends un ptit thé chaud (bien bon) et je repars.
Sainte Catherine - Saint Genoux 5h51
Sortie de la tente, ça repart, j'ai un peu froid avec la transpiration, puis ça grimpe, ça grimpe. Je vois le cortège des lampes derrières moi qui descendent sur Ste Cath, ça me rassure il y en a qquns derrière moi! La sur le chemin, je demande à mon voisin "mais après Ste Catherine, ce n’est pas sensé descendre en fait?"" il me répond qu'il faut encore monter très haut pour atteindre Saint Pierre... J'sais plus s'il plaisante, si c'est un curé parce qu'il insiste sur son truc de saint Pierre, j'ai le coeur qui bat trop vite pour faire des blagues.. Merde, j'ai foutu le pied dans une flaque !.. pied droit bien mouillé... Je me rends à l'évidence (avant de me rendre à saint Genoux...), depuis un moment il n'est plus question d'économie d'énergie je tape dans les réserves depuis déjà un moment!
Des descentes arrivent, ah tout de même, je me rends compte que j'aime ça, je laisse dérouler et ça avance bien. Le bois d'Arfeuille, ça doit être celui dans lequel je suis, ça descend bien, je double plein de gens dans la descente ça fait du bien au moral, je m'éclate, c'est 5h du mat' je me dis que je dois avoir fait la moitié!
Je recueille quelques impression au coeur des bois, je demande "c'est le bois d'arfeuille non?!" "Non, c'est le bois de merde!" me répondent deux guerriers qui rajoutent "ce chemin ça doit être sympa en plein jour, en vélo, mais là c'est pourri!" je les laisse avec un sourire. La descente c'est cool..
Saint Genoux - Soucieu 7h05
Aahhhh! ça descend enfin, je retrouve la route... C'est la partie qui aura été la plus facile pour moi. Je sais pas pourquoi, dans ma tête je suis persuadé que Soucieu c'est le dernier ravito et qu'en gros après je peux tout donner le peu qu'il me reste... Arrivée 25 km... c'est long quand même. De toute façon j'irai au bout alors pas de chichi.. Je reçois un message de mon papa qui se réveille, c'est 6h20 "t'en es où? ça va??" ça fait plaisir, je réponds que je devrais être à Soucieu dans 30 minutes, mais en fait je fais des calculs et recalculs, et je sais pas du tout où je suis.. J'arrive 40 minutes plus tard à Soucieu... Dernier ravitaillement (j'avais vraiment mal lu le parcours!!). Sous la tente des morts vivants en collants et couvertures brillantes, ya eu de la casse quand même.. je prends un ptit thé, madeleine, pâte de fruit, cookie, je tente même un crackers (tient oui qu'est-ce que ça donne le salé??!), le fromage et le saucisson j'ose pas... peur d'être brassé sur le sprint final... Je félicite les bénévoles qui sont souriants, je fais point avec d'autres coureurs, alors il reste combien là? "20 km, tranquille". Je repars, pour un sprint final de 20km...
Soucieu - Beaunant 8h55
Le jour se lève, c'est beau. Bon faut être honnête j'en peux plus, dès que ça remonte un tout petit peu je marche.. Je tape sur mon fréquence truc parce que je crois qu'il est cassé, collé à 165.... mais non. Je souffre mais je m'éclate, je pense à l'arrivée, j'ai l'impression de me dépasser à fonds, je suis venu pour ça, c'est cool!! Je ne vois toujours pas Lyon. Soucieu à 6h du mat' c'est pas très glamour.. Je reçois des textos de mes proches, ça fait du bien, ma petite femme se réveille et me demande si je suis encore en vie.. Les parents viennent à ma rencontre sur le parcours. Tout passe plus vite.
Arrivée à Chaponost. On coupe dans un parc, ça descend bien. Dans ma tête, il ne reste que la montée des aqueducs... encore trompé, avant cette montée il y a deux grosses montées horribles, j'ai failli rendre mes pâtes de fruit, je me force à engloutir mon gel anti coup de barre (c'est le moment parce que j'en chie des ronds de chapeau...). Je demande où il sont ses ponts romains, on me répond qu'ils sont à 2,5 km.. ça calme. Après tout ça, ça redescend un peu, j'ai droit à une arrivée de star photographié par les parents qui se sont levées tôt au rond point après Chaponost, c'est bon. Quand je vois ma courge sur cette photo, je me marre parce que j'ai vraiment une tête fatiguée mais bien content. Ah bon? , il ya un ravitaillement en bas avant les aqueducs??! la prochaine fois je saurais! J'arrive au ravitaillement, il doit rester moins de 10 km maintenant facile.. Je fais la totale au ravito, fromage sauc' madeleine cookie pâte de fruit sirop de menthe, je remplis ma gourde et je repars...
Beaunant - Gerland 10h33
La montée des Aqueducs c'est violent, même en marchant..
C'est 8h30 On commence à voir des joggeurs du dimanche matin qui trottinent tranquille en short.. en me doublant.. non mais! moi je trottine plus, je traîne ma carcasse boueuse, je pense plus qu'à un truc c'est l'arrivée. Arrivée au milieu de Sainte Foy, Arrivée 10 km (j'avais vraiment mal lu le parcours...) c'est dur, mais je vais finir. Lyon approche, on voit la ville enfin, c'est des grands moments. Je fais la descente sur Lyon avec une rencontre, un novice aussi de la Sainté, qui à l'air aussi content et défoncé que moi... Là, quelqu'un m'a dit: "c'est ton premier trail? oui? alors profite des 2 derniers km, c'est les plus beaux, ceux qui resteront gravés. C'est ce que j'ai fait...
Les quais c'était horrible, interminable.. j'ai pas pu courir tout le long.. Je croise un autre coureur qui marche "j'arrive plus à courir, c'est pas les jambes, c'est juste que j'ai plus envie..." j'essaie de le remotiver je pars pour courir mes deux derniers kilomètres et en profiter!!
Gerland approche, je vole.. Je reçois plein de texto, ça fait chaud au coeur, ils m'ont aidé à terminer..
J'arrive au Palais des Sport, j'ai mon comité d'accueil, ma femme chérie , mes parents, ma belle soeurette, quel bonheur merci merci merci..
Je passe la ligne, c'est intense et je suis pas loin de couiner... 10h33min...
Conclusion:
Prochaine fois, emporter une image du parcours et des kilométrages!, des chaussures avec plus de crampons... une vrai lampe frontale.. des phares quoi.. s'économiser jusqu'à Soucieu ;), s'entraîner davantage avec de la dénivelé, faire une ou deux sorties à minuit..
Je retiens: les pâtes de fruit, le plaisir d'en chier, les 2 derniers km il avait raison..., le sourire et le soutien des bénévoles, mon odeur terrible à l'arrivée, deux jours après la course j'ai déjà plus mal..
Refaire l'année prochaine, j'sais pas encore, pas tout seul en tout cas. Est-ce que je ressentirai la même chose de terminer? On verra..
Ca y est c'est le grand jour, la Saintelyon part ce soir... 2 mois et demi de préparation approfondie, sorties au moins 3 fois par semaine le soir et le week-end aussi. Je l'ai attendu longtemps ce jour de départ, avec un peu de stress quand même! J'ai deux marathons derrière moi mais la c'est l'inconnu. Après 4h20 c'est l'inconnu total, je n'ai jamais couru aussi longtemps, je ne sais pas à comment mes cannes et la marmite vont supporter l'effort, bref on verra bien, mais je suis confiant, j'ai fait une préparation sérieuse, y'a pas de raison...
Je me force à faire une grosse grasse mat', une bonne sieste après le repas, un espèce de mal au crâne me gagne l'après midi mais l'aprem est sympa je la passe en famille, tout le monde pense que je suis quand même un peu taré! Quelle idée!!
17h20 départ pour saint Étienne, il fait un temps horrible à Lyon, il pleut, j'imagine la bonne gadoue qu'on va se payer... Arrivée au parc expo, j,arrive un peu timide, j'essaie de me trouver sur les panneaux d'affichage, c est bon je suis inscrit,et je récupère mon dossard, 2 min, bravo l'organisation. J'arrive dans le grand hall, des gens couches partout, on se croirait dans un camp de réfugiés, tout le monde dans des sacs de couchage, certains sont allés se,pieuter sous les gradins, d'autres sont en train de s'habiller... Plus aucune pudeur! Ça y est je suis vraiment dans l'aventure, à ma droite l'un se tartine les fesses avec de la crème, à ma gauche un athlète se colle des sparadraps sur les tétons... Je fais un tour aux toilettes, j'ai l'impression que c'est le dernier caca du sportif, celui de la peur parce que dites donc ça fouette dur, je fais mon troisième arrêt pipi et je commence à m'habiller moi aussi, strap sur les pieds, sur la poitrine, un petit coup de vaseline sur les arpions, une gorgée de volvic et zou!
23h approche, ça va vite finalement, ça s’agite, le hall est plein. Commence la procession vers le stade Geoffroy Guichard. Là je rencontre sur le chemin un coureur pour qui c'est une première également, on échange nos impressions, l'excitation monte... On s'encourage mutuellement et on se souhaite bonne course.
Je vois le départ des relais, ça approche. On est tous prêts. Tout le monde à l'air très heureux, on fait partie du mythe! C'est énorme! Minuit, top départ!
Saint Étienne saint christo 2h20
Il pleut, j'ai bien lu qu'il ne faut pas partir trop vite alors j'y vais cool, je me fait doubler par quasiment tout le peloton, j'ai chaud en fait. J'ai le rythme cardiaque déjà collé au plafond (> 155 / je m'étais juré de la garder au dessous de 145), ça doit être l'excitation... Ça y est première cote, et premier chemin dans le noir complet. J'y suis! 5 à 10 cm de bouillasse sur le chemin, ma lampe frontale éclaire que dalle, il faudra que,je change les piles au prochain stop. Ça fait déjà 40 min que je cours, ça passe déjà vite. J'essaie de ne pas penser à la ligne d'arrivée, je vois le cortège des frontales, la pluie cesse doucement, c'est magique.
Ça monte de plus en plus, je me dis que j'aurais mieux fait de prendre des chaussures avec plus de crampons, j'ai du mal à ne pas déraper, je patauge. J ai l'impression que le premier ravito est déjà perché alors que la grosse montée c'est pour après... Je m'attarde pas trop au ravitaillement, je suis impressionné par tout ce qu'il y a à manger, je m étais promis de ne pas manger de trucs que je n'avais jamais essayé en courrant... Mais les pâtes de fruit ont l'air trop bonnes alors je me laisse tenter... Je pars avec du chocolat, du pain d épice, une madeleine...
Saint christo - Sainte Catherine 4h12
Grosse montée en sortant du ravitaillement, ça ne plaisante plus. Je comprends pourquoi on m’avait dit qu il fallait marcher dans les montées. De toute façon je n'ai pas le choix;))! On voit des étoiles à travers les nuages, saint Étienne qui s’éloigne derrière, je m’arrête pour contempler les lampes frontales, ça grimpe de plus en plus. Rythme cardiaque toujours au-dessus de 160, tu vas le payer après ça tu le sais!! On passe sur des crêtes puis on suit des chemins qui descendent, je vois la ligne des frontales devant en haut de la colline d'en face!! Voilà ce qui m’attend, on descend pour remonter... C'est des sadiques qui ont fait le tracé! Je passe un col, et là il y a toute une bande de joyeux drills qui jouent du tam tam autour d’un feu et qui chantent pour nous encourager, c’est une autre planète, c’est énorme.
Je n'ai aucune idée de là où je me trouve, ça a d'ailleurs été le cas durant toute la course, d'autant plus que les panneaux d'indications tous les 5 km mettaient de plus en plus de temps à arriver!! J'arrive à Moreau je crois, il y a une table avec un bac en plastique avec des morceaux de chocolat, j'en pique deux ou trois que j'enfourne rapido, je ne traîne pas je prendrai de l'eau plus tard..
Toujours dans la boue, ça glisse. Il y a des grosses mares au milieu du chemin, à la moindre baisse d'attention (coup d'œil sur le portable, tripote ma montre) je finis dans la bouillasse et je donne à boire à mes orteils ;). En fait tout le monde dort, j'ai une pensée pour la famille, les amis et ma petite femme qui doivent tous être bien au chaud au fond de leur lit... Je me rends compte que c'est quand j'ai pensé à eux que le temps et le chemin sont passés plus vite.
Après encore des montées, le chemin finit par descendre à pic, je crois que c’est sainte Catherine en bas, bingo. Les tentes de ravitaillement sont comme de grosses soucoupes volantes ultra éclairées, rien que de les voir ça donne chaud au cœur.
Arrivée au ravitaillement, je suis content! J'ai l'impression d’avoir fait le plus dur... J'étais encore candide! Sous la tente du ravito, j'écoute les coureurs qui font le point.. on se croirait dans les tranchées, tout le monde avec de la terre partout. J'entends "on a fait 26 km, j'ai l'impression d'en avoir fait 40..." je fais le point, j'ai fait 26 bornes en 4heures... Oulah! C'est rien, il reste ... 40 bornes pour se refaire... Dans 20 min, j'arrive dans ma zone inconnue, je n’ai jamais couru autant. Mais bon, je suis fatigué mais les jambes tiennent, j'ai le moral, je ne doute pas, j'arriverai au bout.
Je me trouve une petite place sur,un banc sous la tente, je défais ma chaussure, je refais mon pansement au talon, désolé pour l'odeur (on a dit de toute façon plus de pudeur, on est des warriors), je prends un ptit thé chaud (bien bon) et je repars.
Sainte Catherine - Saint Genoux 5h51
Sortie de la tente, ça repart, j'ai un peu froid avec la transpiration, puis ça grimpe, ça grimpe. Je vois le cortège des lampes derrières moi qui descendent sur Ste Cath, ça me rassure il y en a qquns derrière moi! La sur le chemin, je demande à mon voisin "mais après Ste Catherine, ce n’est pas sensé descendre en fait?"" il me répond qu'il faut encore monter très haut pour atteindre Saint Pierre... J'sais plus s'il plaisante, si c'est un curé parce qu'il insiste sur son truc de saint Pierre, j'ai le coeur qui bat trop vite pour faire des blagues.. Merde, j'ai foutu le pied dans une flaque !.. pied droit bien mouillé... Je me rends à l'évidence (avant de me rendre à saint Genoux...), depuis un moment il n'est plus question d'économie d'énergie je tape dans les réserves depuis déjà un moment!
Des descentes arrivent, ah tout de même, je me rends compte que j'aime ça, je laisse dérouler et ça avance bien. Le bois d'Arfeuille, ça doit être celui dans lequel je suis, ça descend bien, je double plein de gens dans la descente ça fait du bien au moral, je m'éclate, c'est 5h du mat' je me dis que je dois avoir fait la moitié!
Je recueille quelques impression au coeur des bois, je demande "c'est le bois d'arfeuille non?!" "Non, c'est le bois de merde!" me répondent deux guerriers qui rajoutent "ce chemin ça doit être sympa en plein jour, en vélo, mais là c'est pourri!" je les laisse avec un sourire. La descente c'est cool..
Saint Genoux - Soucieu 7h05
Aahhhh! ça descend enfin, je retrouve la route... C'est la partie qui aura été la plus facile pour moi. Je sais pas pourquoi, dans ma tête je suis persuadé que Soucieu c'est le dernier ravito et qu'en gros après je peux tout donner le peu qu'il me reste... Arrivée 25 km... c'est long quand même. De toute façon j'irai au bout alors pas de chichi.. Je reçois un message de mon papa qui se réveille, c'est 6h20 "t'en es où? ça va??" ça fait plaisir, je réponds que je devrais être à Soucieu dans 30 minutes, mais en fait je fais des calculs et recalculs, et je sais pas du tout où je suis.. J'arrive 40 minutes plus tard à Soucieu... Dernier ravitaillement (j'avais vraiment mal lu le parcours!!). Sous la tente des morts vivants en collants et couvertures brillantes, ya eu de la casse quand même.. je prends un ptit thé, madeleine, pâte de fruit, cookie, je tente même un crackers (tient oui qu'est-ce que ça donne le salé??!), le fromage et le saucisson j'ose pas... peur d'être brassé sur le sprint final... Je félicite les bénévoles qui sont souriants, je fais point avec d'autres coureurs, alors il reste combien là? "20 km, tranquille". Je repars, pour un sprint final de 20km...
Soucieu - Beaunant 8h55
Le jour se lève, c'est beau. Bon faut être honnête j'en peux plus, dès que ça remonte un tout petit peu je marche.. Je tape sur mon fréquence truc parce que je crois qu'il est cassé, collé à 165.... mais non. Je souffre mais je m'éclate, je pense à l'arrivée, j'ai l'impression de me dépasser à fonds, je suis venu pour ça, c'est cool!! Je ne vois toujours pas Lyon. Soucieu à 6h du mat' c'est pas très glamour.. Je reçois des textos de mes proches, ça fait du bien, ma petite femme se réveille et me demande si je suis encore en vie.. Les parents viennent à ma rencontre sur le parcours. Tout passe plus vite.
Arrivée à Chaponost. On coupe dans un parc, ça descend bien. Dans ma tête, il ne reste que la montée des aqueducs... encore trompé, avant cette montée il y a deux grosses montées horribles, j'ai failli rendre mes pâtes de fruit, je me force à engloutir mon gel anti coup de barre (c'est le moment parce que j'en chie des ronds de chapeau...). Je demande où il sont ses ponts romains, on me répond qu'ils sont à 2,5 km.. ça calme. Après tout ça, ça redescend un peu, j'ai droit à une arrivée de star photographié par les parents qui se sont levées tôt au rond point après Chaponost, c'est bon. Quand je vois ma courge sur cette photo, je me marre parce que j'ai vraiment une tête fatiguée mais bien content. Ah bon? , il ya un ravitaillement en bas avant les aqueducs??! la prochaine fois je saurais! J'arrive au ravitaillement, il doit rester moins de 10 km maintenant facile.. Je fais la totale au ravito, fromage sauc' madeleine cookie pâte de fruit sirop de menthe, je remplis ma gourde et je repars...
Beaunant - Gerland 10h33
La montée des Aqueducs c'est violent, même en marchant..
C'est 8h30 On commence à voir des joggeurs du dimanche matin qui trottinent tranquille en short.. en me doublant.. non mais! moi je trottine plus, je traîne ma carcasse boueuse, je pense plus qu'à un truc c'est l'arrivée. Arrivée au milieu de Sainte Foy, Arrivée 10 km (j'avais vraiment mal lu le parcours...) c'est dur, mais je vais finir. Lyon approche, on voit la ville enfin, c'est des grands moments. Je fais la descente sur Lyon avec une rencontre, un novice aussi de la Sainté, qui à l'air aussi content et défoncé que moi... Là, quelqu'un m'a dit: "c'est ton premier trail? oui? alors profite des 2 derniers km, c'est les plus beaux, ceux qui resteront gravés. C'est ce que j'ai fait...
Les quais c'était horrible, interminable.. j'ai pas pu courir tout le long.. Je croise un autre coureur qui marche "j'arrive plus à courir, c'est pas les jambes, c'est juste que j'ai plus envie..." j'essaie de le remotiver je pars pour courir mes deux derniers kilomètres et en profiter!!
Gerland approche, je vole.. Je reçois plein de texto, ça fait chaud au coeur, ils m'ont aidé à terminer..
J'arrive au Palais des Sport, j'ai mon comité d'accueil, ma femme chérie , mes parents, ma belle soeurette, quel bonheur merci merci merci..
Je passe la ligne, c'est intense et je suis pas loin de couiner... 10h33min...
Conclusion:
Prochaine fois, emporter une image du parcours et des kilométrages!, des chaussures avec plus de crampons... une vrai lampe frontale.. des phares quoi.. s'économiser jusqu'à Soucieu ;), s'entraîner davantage avec de la dénivelé, faire une ou deux sorties à minuit..
Je retiens: les pâtes de fruit, le plaisir d'en chier, les 2 derniers km il avait raison..., le sourire et le soutien des bénévoles, mon odeur terrible à l'arrivée, deux jours après la course j'ai déjà plus mal..
Refaire l'année prochaine, j'sais pas encore, pas tout seul en tout cas. Est-ce que je ressentirai la même chose de terminer? On verra..
par camcam
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- deru84
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On peut la voir, la photo prise par tes parents ?
Bravo pour avoir fini cette magnifique course, super exploit !
Comme toi, c'est quand je pensais à ma famille que j'en ai le moins chié pendant mon marathon...C'est fou ce que ça aide.
Et bienvenue sur le forum
Bravo pour avoir fini cette magnifique course, super exploit !
Comme toi, c'est quand je pensais à ma famille que j'en ai le moins chié pendant mon marathon...C'est fou ce que ça aide.
Et bienvenue sur le forum
par deru84
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- Ymeguira
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Réponse de Ymeguira sur le sujet Re: SaintéLyon 2011 - Ma course
Posted il y a 12 ans 11 mois #137226
Bienvenue sur le forum Camcam et toutes mes félicitations!
Tu es un finisher de la Saintélyon et çà, c'est BEAU! Tu as été au bout de toi même, pris du plaisir j'ai l'impression, et gagné également beaucoup d’expérience.
Merci pour ton récit!
Tu es un finisher de la Saintélyon et çà, c'est BEAU! Tu as été au bout de toi même, pris du plaisir j'ai l'impression, et gagné également beaucoup d’expérience.
Merci pour ton récit!
par Ymeguira
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- estebanR
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Réponse de estebanR sur le sujet Re: SaintéLyon 2011 - Ma course
Posted il y a 12 ans 11 mois #137232
Merci pour ce récit, la plume est rigolote et transpire la réalité...
Ça donne envie, de faire cette course et aussi de se surpasser comme tu l'as si bien décrit dans les moments forts.
Encore bravo, ton prochain objectif c'est quoi ?
Avec plaisir de te relire,
Stéphane
Ça donne envie, de faire cette course et aussi de se surpasser comme tu l'as si bien décrit dans les moments forts.
Encore bravo, ton prochain objectif c'est quoi ?
Avec plaisir de te relire,
Stéphane
par estebanR
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- rycker
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Bravo , ce genre de Cr nous donne envie, d'un jour peut etre , participer a une telle aventure
par rycker
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- olivier_g
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Réponse de olivier_g sur le sujet Re: SaintéLyon 2011 - Ma course
Posted il y a 12 ans 11 mois #137236
Bravo pour cette course et ce CR sympa! Et bienvenue! beau message pour un 1er post.
par olivier_g
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