Saintélyon 2011 : la finir pour ne plus y revenir.

Avant d'entrer dans le vif du sujet juste une petite présentation. Je suis un coureur à temps "partiel", c'est à dire que je ne fais qu'une course dans l'année. La course à pied est en effet, pour moi, une "amante" bien trop exclusive, et je pratique d'autres sports (natation, muay thaï,foot,...).

Jusqu'à présent, je n'avais donc fait que des marathons, préparés à l'arraché et sans jamais réussir à tenir les 3 sorties minimales par semaine. Voulant découvrir autre chose, mon choix se porte sur la Saintélyon, en grande partie suite à la lecture des CR d'Azaer, Guigou et autres de l'édition 2010.

Mi-août 2011, je reprend donc la course tranquillement et, à la mi-septembre, j'entame le plan de préparation. Durant 11 semaines, je vais réussir à m'y tenir, non sans une forme de lassitude et un sentiment de manque des autres activités sportives que je n'ai plus le temps de pratiquer.

Arrive le jour J, c'est à dire samedi. Avec ma chère et tendre, nous décidons de la jouer confortable : transport en train, arrivée en début d'après-midi, retrait du dossard, dédicace de son livre par K. Jornet (comme je l'ai déjà écrit, vraiment un bon gars sympa) et puis direction l'hôtel situé en face de la gare. Après une tentative de sieste, diner à 19h à la pizzeria juste à côté (le Carpaccio, qui propose un menu Saintélyon tout à fait convenable pour 13€) et retour à l'hotel pour attendre 23h.

Je vous passe les détails d'habillage et de graissage que vous connaissez tous pour aller directement sur la ligne de départ, ou plus exactement très très loin de celle-ci puisqu'arrivant à 23h50, je suis dans les derniers, avec les randonneurs. La température (6-7°) est parfaite et il ne pleut plus beaucoup.

Et c'est parti. Les 1ers kilomètres sont dans l'agglomération, avec une petite côte qui vient assez rapidement et qui a le mérite de nous faire rentrer dans le truc. Je double beaucoup de monde, ce qui n'est pas bien dur car il y a une majorité de marcheurs, là je commence à me dire que je suis parti un peu tard et il me faudra presque 5 kilomètres pour rejoindre ce qu'il m'a semblé être la queue du peloton. Peu après, on quitte la route et on aborde les 1ers sentiers.

Il a plu toute la journée, plus de 4000 bipèdes sont passés avant moi, je vous laisse donc imaginer l'état des sentiers : de la boue partout, des pierres qui dépassent, qui roulent sous vos pieds,.... Je décide donc d'être prudent et de faire le plus attention possible. Bien sûr, il y a des "Fangio" (ou qui croient l'être) qui, dès qu'il y a une descente, accélère. Certains passeront, beaucoup vont glisser et quelques-uns vont y rester dont un juste devant moi qui, à mon avis, y a laissé son coude en tombant sur une pierre qui dépassait (je suis resté 3 à 4 minutes avec lui, et "au toucher" la tête radiale a explosé).

En résumé, jusqu'au 35e km, cela va être du même tonneau : je double dans les montées, je reste cool dans les descentes et je ramasse quelques "morts". Malgré toute mon attention, je me tords 3 fois la cheville droite et une fois la gauche et, progressivement, cela commence à me gonfler. Prendre des risques ok, cela fait partie du plaisir, mais là, sauf à marcher, c'est la roulette russe : ça passe ou ça casse, mais on ne sait pas pourquoi. Le summum étant, bien sûr, la descente du bois d'Artfeuille où c'est vraiment chaud. A un passage très délicat, je décide de le passer en marchant, et là, un kamikaze décide de nous doubler, n'arrive pas à freiner et nous entraîne moi et un autre concurrent dans sa chute. Après le 1er réflexe de lui écraser le pif, je me relève, le genou gauche est un peu douloureux, mais ça tient (je vais le payer un peu plus tard en fait).

Au ravito du 45e km, je prend un peu de temps pour me strapper la cheville droite et je repars. Je suis en bonne forme et sauf dans les grosses montées, je maintiens mon petit rythme de course. Au 57e km, c'est la montée de Sainte-Foy les Lyon. Je la fais en marchant tranquillement . Au sommet, c'est la grande descente sur Lyon. Je suis dans un groupe de 4-5 et on double plein de coureurs. Tout va bien jusqu'à la 1re série d'excaliers. Là, impossible de les descendre de face, le genou gauche ne veut plus et même chose sur la dernière partie de la descente que je suis obligé de faire en marchant.
Les 7-8 derniers kilos sont sur les quais. Je recommence à trottiner, ça tire mais ça tient. Je termine en un peu plus de 10h. Fatigué, mais pas exténué.

Au bilan : une course mythique, mais qui ne m'a pas plu car du 5e au 35e kilos, je suis concentré sur une seule chose : ne pas tomber et, comme je l'écrivais plus haut, sans pour autant être sûr d'y arriver tant cela glissait. En plus, à quatre ou cinq endroits, j'ai été obligé de m'arrêter en raison de "bouchons". En clair, dès le 25e km, je ne courre plus avec plaisir et ma seule motivation c'est : il faut que je termine comme ça je ne serai pas obligé de refaire cette p***** de course. Le fait d'être parti dans les derniers n'a surement pas arrangé l'état des sentiers, c'était surement un peu plus "courable" avant. La fin du parcours en bord de fleuve est également ratée car monotone et sans spectateur. A mon avis, on peut supprimer 3 kilos et la course en sera plus agréable.

Pour mon 1er "trail", j'ai quand même beaucoup appris : la gestion des ravitos, savoir marcher quand il le faut, me rendre compte que j'étais plutôt à l'aise dans les gros dénivelés, l'importance d'une bonne lampe frontale...toutes ces choses que seule l'expérience apporte.

Pour finir : aujourd'hui je suis plutôt bien et pas trop fatigué. J'ai des courbatures aux quadris et aux mollets, mais rien de terrible. Par contre, le genou gauche ne tient pas dès que je mets un peu de poids dessus et les chevilles sont douloureuses mais avec du strap ça va. Avec un jour de recul, je suis content d'avoir fait cette course (il faut la faire au moins une fois pour voir ce que c'est), de l'avoir terminée. Elle est, malheureusement, selon moi, victime de son succès. Dès lors que les conditions sont un peu difficiles, il y a trop de monde.

Voilà mon petit compte-rendu, écrit rapidement en profitant d'un déplacement pro en train.

Bonnes fêtes à tous et rendez-vous pour une prochaine course.

PS. Merci beaucoup aux bénévoles qui sont efficaces et charmants. Une organisation parfaite, sauf les douches...

Bravo Bert!
Ca a l'air de ne pas avoir été facile. Mais tu l'as fait!!!!! Et ce n'est pas rien!
Peut être qu'en partant plus devant, il y aurait eu moins de boue... C'est un peu ce qui me fait peur dans ce genre de course: se focaliser à ne pas se blesser. C'est vrai que ça doit être un peu chiant...

Pfiiooouu quelle course !
Il est vrai que partir en queue de peloton et courir sur un looooong champ labouré, ce doit être frustrant.

Mais tu as eu le mérite de la terminer cette course. Bravo !

bravo bert !!!

en effet moi aussi les courses avec trop de bipèdes je les fuits car j'aime pas trop ça ....

Mais sainté lyon ça à un coté mythique par le coté nocturne , plus que par le parcours .....
Mais je pense qu'un bon trail de montagne doit etre plus sympa à faire ....

Bonne récup et felicitation encore ! tu l'a dit et tu l'a fait

Bravo pour l'avoir terminé. Effectivement pas très tentant comme situation.
En lisant ton début de Cr je me disais que vu la façon dont tu pratiques la CàP tu prendrais plus de plaisir en faisant des semi ou des trails ne dépassant pas 30 km plutôt que des marathons ou des gros trails de ce genre.
Bonne récup en tout cas.

Eh Bravo à toi, les conditions n'ont pas été faciles mais tu l'as finis quand même cette course

alors respect à toi et bonne récup