MARATHON BEAUJOLAIS : 2h57 (dont 1h d'agonie...)

C'est fait, le marathon du beaujolais est terminé !

Voici le fil de la journée :
Réveil vers 7h et p'tit dej habituel (cacao, biscottes...)
La pression monte doucement à la maison. Les voisins me saluent en allant chercher le pain, je sens monter l'engouement du marathon, d'autant qu'un article est paru dans le progrès sur le gars du village (moi !), de quoi me faire monter d'un cran.

En route pour le départ à Fleurie vers 9h, arrivée à 9h20 et on se pose au café avec mon père et mon oncle qui ont voulu m'accompagner. Ma femme et mon fils me rejoindront peu avant le coup de feu.
Bizarrement, je suis assez détendu en arrivant à Fleurie, je salue quelques coureurs et vers 10h, je pars trottiner. Je ne m'échauffe pas plus que ça. Les jambes n'ont pas l'air mauvaises, mais après 500 m d'échauffement c'est normal, à OK !

Allez, à 10h20, on est sur la ligne de départ, et je suis en pôle position ! 5-4-3-2-1 PARTEZ, nous voilà parti dans les petites rues de Fleurie puis en route vers le Beaujolais pour 42.2 km.
1er km en 3'40" et le 2eme en 3'35", oula ! heureusement le départ est descendant mais le tempo est donné.
Après 2 km, le groupe de tête est formé de 6 coureurs, derrière un groupe de 12-13 coureurs se forme et vient ensuite mon groupe d'une dizaine de coureurs.
les sensations sont bonnes et nous avançons à un bon rythme.
Si bien qu'après 10 km, ma montre n'indique que 39'15", c'est pas un vite les gars ?
Je connais du monde sur le parcours et ça fait du bien d'entendre les encouragements.
Les km défilent et nous restons toujours en groupe.
J'ai l'impression d'être dans un bon jour. Je passe souvent en tête du groupe car certains commencent à baisser de tempo.
Sur la voie verte (que Robin connaît bien) j'accélère légèrement et décroche le groupe (surement une erreur !). Je passe la belle côte de Cercié assez facilement, et me voilà entre deux petits groupes (mon ancien derrière et 4-5 coureurs 150 m devant).
Le semi se profile à l'horizon et les sensations sont toujours bonnes. Je suis à ce moment en 23ème position.
Je passe au semi (dans mon village) en 1h26 (contre 1h27'30" l'an dernier) avec de supers cannes.
Mais la course commence à cet endroit, les routes vont devenir usantes, avec la 1ère côtes qui commence au 22ème.
Ensuite les faux plats s'enchaînent, l'allure reste aux alentours des 4'10", mais c'est moins "simple" !!!
Je ne connais ma FC car je cours juste avec mon montre classique. En tout, je sens que ça monte un peu dans les tours...
Je rattrape quand même quelques coureurs, et au 30ème km, je suis pointé en 18ème position.

Mais mon calvaire va bientôt commencer...le mur arrive et il va faire mal.
Le départ avait donné sous le soleil, mais le froid et une pluie fine sont arrivés. Mon corps ressent les effets du froid, et mes jambes tournent beaucoup moins vite. Au 32è , nous arrivons dans les côtes des la Grange Perret (pour robin !) et je cale ! ça ne répond plus, j'éccélère, mais il n'y a plus de gasoil là ! Aïe, aîe, je commence à douter, le mental me lâche.
Alors je ferme les yeux, je ne pense plus, je suis en mode "survie". Je dois passer sur le plateau, après c'est la descente, c'est mon seul objectif pour le moment. C'est long, les km n'en finissent plus, j'ai mal, c'est venu d'un coup, c'est dur.
J'aperçois le haut de la côte avec son virage serré et la descente; Un coureur me double, je l'accroche...non je peux plus, c'est trop dur, je veux arrêter...non pas maintenant cours, cours !
Enfin la descente, ouf, j'essaie de compter le temps à parcourir pour rester sous les 3 h mais mon esprit ne répond plus non plus, c'est le noir complet, alors je cours, je cours, ...
Au panneau des 40 km mes jambes s'arrêtent de courir, c'est la fin je peux plus, j'arrête, je vascille, je vais m'écrouler, je veux m'écrouler...non pas maintenant, je rouvre les yeux, allez, bon sang, cours, cours, je repars dans un style plus vraiment académique.
Je traverse des parcs de villefranche, je ne sais plus où je suis, c'est l'enfer, ça faisait longtemps que je n'y étais plus allé ! Il y fait froid, je suis gelé !
Je sors d'un parc, on vire à gauche et je vois le marché couvert, c'est l'arrivée, encore 500 m; Je regarde ma montre 2h55'; Ca va le faire, allez cours, cours. Je fais le tour de l'aire d'arrivée, les spectateurs applaudissent, je frissonne, c'est beau, le tapis rouge, mes premiers dessus, j'en ai tant rêvé ! Je regarde le chrono officiel qui indique 2h57' et qques sec, le bonheur, je l'ai fait, et au Beaujolais !
Je franchis la ligne à la 20ème place. Le 1er est arrivé depuis 14'30" en 2h42'. Ca a été dur pour tout le monde visiblement, les visages sont marqués, le froid a joué a un grand rôle aujourd'hui !
Je reste plusieurs minutes a déambulé dans le sas d'arrivée, je ne retrouve pas mes esprits tout de suite, je suis allé loin dans l'effort, mon corps me remercie d'en avoir fini.

Au final, j'ai rempli l'objectif officiel de passer sous les 3h (j'espèrais être sous les 2h55', mais il me manquait quelques grosses sorties je pense).
C'est un marathon difficile avec un vainqueur ayant un record en 2h20'.
C'est sûr que mon arrivée agonisante et le parcours font que j'ai déjà envie de faire mieux avec une meilleure préparation et un parcours plus roulant...à voir pour 2012...

Merci pour vos messages de soutien, c'est vraiment sympa !

A bientôt,
Philippe

Waoouuuuuhhhhhh !!!
Quel temps ! Impressionnant... Et on voit que cette distance est tout sauf facile même pour un coureur aguerri comme toi ! Quelque part ça nous rassure un peu !
Bon repos maintenant !

mazette, moins de 40' au 10, 1h26 au semi, c'est vraiment pas le même sport que je pratique
un grand bravo pour ton opiniâtreté, il t'a manqué l'expérience de la distance sans doute, mais c'est prometteur dis donc

Impressionnant ton temps, et quelle course j'en avais mal pourt toi

de l'agonie en tenant l'allure ....on agonisent pas tous pareils hein

FELICITATION, énorme perf que tu fais là

Bravo à toi, c'est une perf remarquable