TAR 2017 - Mon CR

Salut tout le monde !

A mon tour de vous faire un retour à chaud de mon expérience sur mon premier trail moyenne distance, pour être précis 55 kms à la montre et 3900 de dénivelé positif et 4000 en négatif... J'ai nommé le trail des aiguilles rouges !

Coupons tout de suite part au suspense :


Mais commençons par le commencement, 11h49 très précisement avant la réception de cette médaille… Le départ étant à 4h30 du matin, j'avais réservé une place dans une chambre à l'UCPA de Chamonix, un refuge dortoir / restaurant qui sert de camp de base à prix honnête pour ceux qui souhaite réaliser des loisirs liés à la montagne dans la vallée de Chamonix.

Le repas sera assez lourd, je suis un gros lard qui n'arrive pas à dire non quand il voit un bout de pâté, de saucisson et de fromage, tout l'inverse de ma nouvelle rencontre, Vincent, qui lui doit plutôt se forcer à manger... du coup pour ma part ça sera tomate, riz avec de la bolognaise, paté, 4 tranches de saucisson, pleins de morceaux de petit fromages différents et un snickers glacé puis direction la chambre après une brève digestion… Le repas des élites quoi…

Bien que la nuit aurait dû commencer à 21 heures, je n'ai pas réussi à fermer l’œil avant 23 heures... pendant 30 minutes... mes voisins de chambre lâchaient des gros pets en mode j'assume et ronflais comme des ours. De 23h30 à 3h00 j'ai vraiment galéré à trouver le sommeil et j'ai redormis une demie heure pendant laquelle j'ai rêvé que je ne m'étais pas réveillé et que j'avais loupé le départ. Ouverture des yeux à 2 heures, ils ne se fermeront plus jusqu'au départ.

Je descends pour manger mes deux barres petit déjeuner avec un café, et je fais la rencontre de Diego Pazos, s'il vous plaît, qui finira 3ème...


Pour ceux qui ne connaisse pas il a terminé 3ème de la TransGrancanaria 2016 et 1er à l’Eiger Ultra trail également en 2016… Il finira 3ème au TAR 2017.

Le sac étant prêt direction le SAS de départ à 1035 mètres d’altitude… Ambiance sympa, je rejoins mon poto Vincent rencontré hier. Le coup d’envoi est lancé mais je me rends vite compte que l’allure mené par Vincent est en dessous de la mienne alors je lui souhaite bon courage et je pars seul, dans le noir, suivant une ligne de frontale… je me retourne et j’aperçois le serpentin de frontale entrain de gravir la Flégère direction la tête au vent… Magnifique.

Au niveau de sensations tout va bien, vu les deux barres énergétiques spéciales petit dej’ que je viens de m’envoyer je prévois 1h30 sans ravitaillement. Je garde en tête de rester sur mon seuil aérobie, pas plus que 150 / 160 bpm grand max histoire de pas me cramer, il y’a quand même plus de 50 kms et je pense en avoir pour 10 heures max.

2h00 au compteur, j’arrive au premier sommet de la tête au vent à 2130 mètres d’altitude km 10, il fait toujours nuit et bien froid, pas de neige pour le moment, ressenti parfait, nous entamons la descente vers le col des Montets à 1465 mètres.

La descente, c’est définitivement mon point fort… Pourtant je me dis, Arnaud fait gaffe, va pas te cramer, mais c’est plus fort que moi je bourrine, je double je double je double. Il commence à faire jour, j’éteins ma frontale peut avant d’arriver au premier ravitaillement des buets à 1340 mètres d’altitude, 3h00 au compteur.

Je prends 5 minutes de pause, j’enlève mon pull (erreur) je retire ma frontale, remplis mes gourdes et c’est reparti direction le col de Salenton.

Dans la montée je commence à sentir la fatigue arrivée, je m’accroche et surtout JE ME NOURRIS, trop d’erreur dans le passé ou je ne m’alimentais pas correctement, j’écoute le bip de ma montre toutes les 30 minutes et j’avale la moitié d’une barre en insistant sur la mastication.

Le bouquetin de la montée sur le col de Salenton:




5H07 au compteur, j’arrive au sommet du col de Salenton, altitude 2526 mètres km 25… en route il commençait à neiger très légèrement mais avec le vent glacé j’en ai profité pour enfiler mon nouveau Kway Pantagonia qui ne me quittera plus jusqu’à… presque la fin.

Direction le refuge de Moede-Anterne, pont d’Arleve plus exactement. Coup de pas bien, je me sens assez moyen, ça commence à devenir compliqué… Je n’ai pas très chaud, je rêve du petit bol de soupe que je n’ai pas pris au premier ravito et d’un verre de coca pour faire un gros rototo.

Vu durant la descente :







Arrivé au pont, km 32, 6h30 que je cours, le bol de soupe chaud est plus que bienvenu. 10 minutes de pause… A ce niveau-là je mange ce que je sais par expérience, passe… C’est-à-dire carré de chocolat noir + pain + pain d’épice + banane et le fameux coca pour le rototo.

Ça va beaucoup mieux, le coca a un effet salvateur, mais je m’enflamme pas, c’est du sucre, si je le crame trop vite c’est le pilori dans 4 kms. La descente jusqu’au km 35 avant d’attaqué le dernier col se fait bien.

Ca y’est au pied du Brévent, km 35, 7 heures que je suis debout, il est 11h30 du matin. Avant dernière grosse étape, un petit 800 de D+ ca fait toujours plaisir.

Vu durant la montée, j’arrive au somment du Brévent km 40.6, 2480 mètres d’altitude :


Et à la première redescente du Brévent direction plan praz km 42, 2000 mètres d’altitude:


Petite montée à 105% avant le dernier ravito, qui a dit qu’un ravito ça ne se mérite pas ?


Arrivé au ravito, 10 minutes de pause. Au niveau des sensations que dire, toujours lucide, le bol chaud et le fameux remède chocolat noir + pain + banane + coca va encore bien passé… Une pensée pour mon caca du lendemain qui ne sera pas très beau lol.

J’attaque la remontée du Brévent depuis Plan Praz, environ 400D+, cela fait 8h45 que je suis parti, je suis une femme dans la montée, c’est maintenant ma friendz de FB , elle a un bon rythme je sens qu’il faut que je la suive.

9h20 que je suis parti, j’arrive au sommet du Brévent, au vu du ressenti, l’abandon n’est plus une option, le plus dur est derrière, il reste l’aiguillette des Houches et la descente sur Servioz.

Je descends du Brévent, km44, en direction de l’aiguillette des Houches :


Arrivé à l’aiguillette j’en profite pour prendre la pause:


Ca devient dur, vraiment, 10h30 que je suis parti, il est 14h, et je me pause avant d’entamer la dernière descente, on est au km 46 et il reste 10 kms de descente et 1300 de D-, ca promet de faire très mal.

La première partie est ultra technique, sans blague c’est vraiment chaud, et puis je peux allonger, j’en profite, km 50, dans la tête c’est court et c’est long en même temps, ca va et ca ne va plus, ca fait mal ca fait plus mal, les abdos, attention les chevilles…

Je marche au radar, j’allonge tellement que je fais 1 km à 3:59/km, je double je double je double… Plus que 400 mètres de D-, obligé de ralentir la cadence ca fait trop mal, il faut que je respire, on me redouble, et je redouble… km 53, plus que 2 kms, ca fait mal, très mal, mes jambes sont ultra lourde, le tendon rotulien du genou droit me fait presque boité, je termine avec un compère, on en peut plus !!! On se dit vivement que se termine !!!

La route goudronnée pour la fin snif… Les passants. « Plus que 10 minutes »… incroyable on l’a fait… « Plus que 5 minutes », qu’est-ce que c’était dur ! J’entends le speaker, j’ai plus mal, je vois mon père sur le côté de la route, ma femme et ma fille, c’est incroyable, je m’arrête, m’en fou suis pas à 5 minutes prêt, je cours avec ma fille, on passe la ligne d’arrivée et elle gagne la médaille et me dit « T’a vu papa, en plus je n’ai même pas couru vite. » Juste à le raconter j’ai envie de verser une larme !!! FANTASTIQUE ! Quand est-ce qu’on y retourne ?

11h49 au total, arrivé vers 15h30, 55 kms… 346ème sur les 700 sur la ligne de départ, environ 150 recalés à cause des barrières horaires, le dernier arrivera après plus de 13h00.

Ouah sympa ton compte-rendu bien imagé, et pas qu'avec les photos
Et la meilleure pour la fin
Bravo à toi, et récupères bien;

Super merci Cousto pour ton retour, ca prend du temps et puis j'essaie que ca fasse pas trop paté, j'espère que c'est sympa à lire

C'est sympa je confirme !!!

Trop jolis paysages, et finir avec ta choupette:kiss: c'est le top, c'est un peu pour ça que je cours aussi actuellement, pour que dans quelques nnées elle vienne voir son papa à la fin d'une course .

Bonne récup !!!!

Merci pour ce très beau CR illustré. Les paysages ont l'air magnifiques
Le terrain a l'air bien technique et caillouteux.

D'ailleurs je vois que tu as mis plus de temps qu'espéré, tu l'attribues à quoi ?
Finalement, tu penses que la courte nuit a eu une influence ?

C'est bien sur cette course où il y a eu un bin'z sur le matériel obligatoire avec de nombreuses disqualifications ?

charly_yep écrit: Trop jolis paysages, et finir avec ta choupette:kiss: c'est le top, c'est un peu pour ça que je cours aussi actuellement, pour que dans quelques nnées elle vienne voir son papa à la fin d'une course .

Merci pour ton message ! Au début je me suis dit mais non ca va faire cliché, et puis ma femme m'a dit "mais si elle veut courir avec toi", alors j'ai fait demi-tour et j'ai passé la ligne avec elle... quel bonheur, ca doit être mon 10ème trail et c'est la première fois qu'elle venait et ca ma fait ultra plaisir, je te souhaite également de découvrir ce bonheur dans peu de temps

smilk écrit: Merci pour ce très beau CR illustré. Les paysages ont l'air magnifiques
Le terrain a l'air bien technique et caillouteux.

D'ailleurs je vois que tu as mis plus de temps qu'espéré, tu l'attribues à quoi ?
Finalement, tu penses que la courte nuit a eu une influence ?

C'est bien sur cette course où il y a eu un bin'z sur le matériel obligatoire avec de nombreuses disqualifications ?

Très caillouteux en effet, mais niveau technicité je pense que le tour des Fiz, au même endroit, l'est encore plus.

Pour le temps disons que je m'étais dit 10 heures mais rien de bien sûr car le max que j'avais fait jusqu'à présent c'était 33kms avec 2700 de D+ alors c'était vraiment à la louche mon estimation . Nan bizarrement je dirai que la courte nuit n'a pas impactée mes performances, une fois que tu es de dans de toute facon tu es dedans...

Je suis très surpris que tu sois au courant de cette pseudo polémique, peux-tu me dire comment tu en as entendu parler ? En fait dans le règlement il y'avait écrit, en majuscule et en gras, VESTE IMPERMEABLE AVEC TOUTES LES COUTURES THERMOCOLLES. Je suis allez 1 mois avant m'acheter une veste Pantagonia à 160 roros, ca coute chère ce type de veste, histoire d'être aligné avec le réglement. C'est pour ca je comprends pas bien la raison de la polémique... au bout de 2 éléments obligatoire c'était l'élimination, ca veut dire qu'il y'avait encore quelque chose qui devait manqué aux éléminés... Mon point de vu c'est que, que tu cours pour la gagne ou pas, il y'a un réglement, il faut s'y coller... Ensuite on peut discuter du rationnel, je suis tout à fait d'accord que de rendre obligatoire une bande collante par 100*60 mm me paraît un peu absurde mais bon, je suis allé à la pharmacie en acheter une histoire d'être tranquil.