S'équiper pour la course à pied

UTV 2017 (Relais 1/4) - Le mystérieux coureur au bonnet rouge !

Samedi 9 septembre 2017

Il est 5h30 et mon réveil vient de sonner. La nuit a été courte et j’ai du mal à sortir du lit… J’ai une petite pensée pour les coureurs solo qui sont déjà partis depuis 30 minutes.
Dehors il fait nuit, tout est calme et malgré les prévisions météo plutôt pessimistes il ne pleut pas et il ne fait pas si froid que ça.

Petit déjeuner rapide, petite promenade du chien qui me permet de valider ma tenue pour la course (short, t-shirt et manchettes) et c’est l’heure de prendre la voiture pour rallier la zone de départ. A peine parti, la pluie se met à tomber… Dommage je préférais les modèles météo qui donnaient l’arrivée de la pluie à 11h !
J’arrive à Villard-de-Lans après 40 minutes de route, la pluie s’est arrêté et la température est toujours agréable (environ 13°C) même si le soleil a du mal à percer l’épaisse couche de nuages.
Un dernier détour par les stands et il est l’heure de rejoindre le SAS de départ.

L’heure du départ approche, il se fera au son du générique de Game of Thrones qui, une fois n’est pas coutume, annoncera bien l’arrivée de l’hiver (mais après la fin de ma partie) !

Villard-de-Lans - Col Vert
Le moins que l’on puisse dire c’est que ça part très vite ! Je suis loin d'être en tête de course et ma montre m’indique une allure de 4’26/km après environ 500m alors qu’on grimpe déjà à travers les petites rues de Villard… Je lève un peu le pied, on ne part quand même pas pour un 10km ! Autour de moi j’entends des courir se demander si on est bien tous partis sur la même course.
Tout le monde doit avoir connaissance de la spécificité du parcours et de la longue partie en monotrace dans les cailloux après le Col Vert. Par conséquent tout le monde doit essayer de se placer pour éviter d'éventuels embouteillages.

Après à peine 2 kilomètres à peu près plats, on attaque les choses sérieuses avec les premières pentes soutenues devant nous mener jusqu’au Col Vert à 1766m.

C’est dans ces pentes plus fortes que je vais faire « connaissance » avec le commandant Cousteau ! Un coureur d’une cinquantaine d’année avec un bonnet rouge.
Il monte bien le bougre et surtout il relance dès que la pente devient moins forte ; par contre ça lui confère un rythme assez haché et donc on fait le yoyo tous les deux !

Après environ 4 kilomètres de course, on passe la cabane de Roybon où quelques personnes nous encourage, dernière section en forêt et la pente se fait encore plus raide ! Je suis toujours à la lutte avec mon commandant Cousteau qui commence à m’énerver un peu car avec ses bâtons il est très difficile à doubler et dès que je passe devant, il relance et me repasse devant...

La cabane de Roybon et le Col Vert en fond

J’ai une féminine en ligne de mire (et non ça n’est pas une belle coureuse sexy dans son lycra saillant... enfin peut être qu’elle émoustille notre cher marin mais on ne joue pas dans la même catégorie d’âge), elle a un rythme soutenu et régulier, j’imagine qu’elle fait partie des premières féminines et je me focalise sur elle même si parfois l'homme au bonnet rouge s'intercale entre nous.

Dans la fin de la montée, on arrive à hauteur d’une coureuse qui semble assez mal... Assise sur le bord du chemin elle souffle très fort ! Voyant qu’elle se fait dépasser par une féminine, je l’entend marmonner et repartir de plus belle derrière moi, tête baissée, elle fonce et manque de peu de m’envoyer quelques lacets plus bas voir si l’herbe est plus verte...
A l’approche du sommet, on croise des bénévoles qui indiquent aux 2 féminines qui sont juste devant moi qu’elles sont 1ère et 2ème.

La fin de la montée du Col Vert

Les balcons EST du Vercors
On bascule alors dans la descente, je m’aperçois rapidement que les deux premières féminines ne sont pas hyper à l’aise dans cette partie de descente dans les cailloux (assez technique tout de même). Je les rejoins très très rapidement (un peu trop même) et en freinant, ma cheville se tord et je manque de tomber alors que ça ne m’arrive normalement jamais.

Début de la descente vers les balcons Est depuis le Col Vert

Ce petit incident m'énerve un peu alors sans trop attendre je les double dès que ça n'est pas trop dangereux. Il y a quelques kamikazes qui me doublent mais globalement je fais une bonne descente suite à ma petite frayeur. Un dernier dépassement juste avant que le chemin devienne un mono trace, devant moi, je vois mon bonnet rouge s’éloigner (enfin !).

J’attaque le sentier en balcon en ayant l’impression d’être seul. Personne derrière et devant je vois un petit groupe qui a une bonne centaine de mètres d’avance. Je cours à mon rythme en faisant bien attention où je pose mes pieds car il y a quelques kilomètres de cailloux à avaler !
Ce sentier est un pur bonheur, la vue est superbe même si en courant il est difficile d’en profiter pleinement. Globalement c'est assez plat, des petites montées/descentes mais c'est un passage très agréable même s'il faut être vigilent pour ne pas tomber.

Petit à petit les cailloux font place à des sections en forêt où il faut faire attention aux racines. L’écart se maintien avec le groupe de devant qui a bien grossi, il y a maintenant une bonne quinzaine de coureurs en file indienne. Derrière j’entends un coureur qui se rapproche… j’accélère un peu car j’ai pas du tout envie d’être sous pression sur ce chemin qui demande pas mal de concentration pour ne pas chuter, d’autant plus qu’il y a quand même pas mal de « vide » en dessous et pas grand-chose pour se rattraper en cas de chute.

Rapidement on ne forme tous qu’un groupe (et j’ai donc retrouvé coureur au bonnet rouge !), parfois une personne s’arrête pour laisser passer le groupe mais globalement personne ne fait le forcing pour passer. Tout le monde est bien conscient du danger de dépasser ici et le rythme est assez bon (autour de 6’/km).

Le fameux sentier des balcons EST au pied de la Grande Moucherolle et des Deux Soeurs

Montée au Pas de la Balme et descente sur Corrençon-en-Vercors
Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et la montée vers le Pas de la Balme se profile. Même si c’est un coin très joli, c’est une montée relativement difficile dans les cailloux. Je suis de nouveau à la lutte avec le commandant Cousteau et son indéboulonnable bonnet rouge mais cette fois, plus de féminines en vue pour jouer le lièvre. On commence à récupérer les dernières du relais à 2 (parties 30 minutes avant nous) mais leur rythme est beaucoup plus faible d’où la formation de quelques bouchons. Le terrain n’est toujours pas très très propice aux dépassements (par partout en tout cas).

Passage au Pas de la Balme où des bénévoles nous encourage, le vent y est assez présent, une fine pluie s’est également invité. Il fait plus frais qu’au départ et à ce moment on se dit qu’on est bien contents d’être là plutôt que sur les relais suivants car la météo annonce une forte dégradation en cours de journée...

Le Pas de la Balme (on devine en contrebas le sentier qui nous a mené jusqu'ici)

Au passage du Pas de la Balme, je suis de nouveau derrière le bonnet rouge qui a profité d’une relance pour me passer devant (pendant que pour ma part le début d’une crampe dans le mollet droit m’obligeait à ne pas faire trop le fou).
Encore quelques mètres de dénivelé pour arriver au sommet des pistes de ski de Corrençon-en-Vercors, ici le vent est vraiment soutenu et on n’a aucune envie de s’attarder dans le coin !!!
Le début de la descente se fait sur une piste de ski, à cette période de l’année elle ressemble à un gros amas de cailloux qui roulent sous les chaussures ! C’est raide et assez technique, là encore quelques kamikazes descendent à tombeau ouvert dont un qui va projeter une pierre directement dans les pieds d’un autre coureur qui manque de tomber juste devant moi...
Pour ma part je suis prudent mais je double quand même pas mal de monde.

L’organisation a tout de même pensé à tout et rapidement on quitte la monstrueuse piste de ski pour un mono-trace en forêt. Le terrain est plus souple et plus agréable, mais ça bouchonne rapidement ! Il y a deux coureurs devant moi dont le Grand Schtroumpf et son bonnet rouge (il a changé de nom au passage oui !).
Je suis patient et dès que c’est possible je leur fausse compagnie ! Je peux enfin dérouler dans la descente et ça fait du bien plutôt que de freiner sans arrêt. Je suis de nouveau un peu seul dans la forêt, je reconnais des portions de chemin que j’ai déjà emprunté sur une course autour de Corrençon (qui se trouve être mon point d’arrivée). Je sais donc que l’arrivée n’est plus très loin. Du moins je l’espère car ma solitude est troublée par le retour de plusieurs personnes... En me retournant je vois au moins les 2 féminines qui étaient devant moi au Col Vert.
J’ai pas fait tout ça pour qu’elles me doublent sur la ligne, j’accélère donc et essaie de conserver un peu d’avance ! J’entends une coureuses dire qu’elle en peut plus, qu'elle ralenti. Je me retourne et elles sont toujours 2 ! Grrr !!!

On s’approche du bourg, on est maintenant au pied des pistes de ski et pour le moment je ne me suis pas fait passer. Rapidement c'est l'arrivée sur le bitume, on n’est forcément plus très loin donc je continue sur un bon rythme (autour de 4’20/km) mais les jambes commencent à bien piquer. Il y a du monde dans les rues de Corrençon, pas mal de relayeurs qui attendent leurs coureurs mais aussi des moldus venus encourager les coureurs. J’aperçois enfin la tente du ravitaillement, c’est là-bas que je fini ma course ! Dernier virage à gauche et je fonce vers le point de chronométrage !
Elles ne réussiront pas à me passer malgré les quelques secondes perdues à chercher ma relayeuse pour passer au scanner de puce ensemble.

Pendant que je récupère mes esprits après les derniers kilomètres à fond, je vois le grand schroumpf arriver. Il court avec la coach de mon club de course...
C'est là que je m'aperçois que ce coureur que j'ai maudit une bonne partie du parcours, est en fait un coureur de mon club !

Le fameux Commandant Cousteau accompagné de ma coach

Au chronométrage officiel, je termine en 2h54'51" autour de la 47ème place sur 150 équipes (c'est un peu compliqué car à ce pointage il y a l'arrivée des relayeurs 1 et le départ des relayeurs 2 qui sont mélangés...).
edit : suite à la parution des résultats complets, je fini en fait à la 42ème place sur 150

Mon objectif initial était de faire 3h30 mais je m'étais basé sur le Cross du Mont Blanc pour sortir cette estimation. Estimation erronée du fait que sur cette course il y a autant de descentes que de montées et donc des portions permettant de récupérer le temps perdu dans les montées. Cette mauvaise estimation a d'ailleurs failli nous jouer des tours car ma relayeuse venait à peine d'arriver (heureusement avecpas mal d'avance sur ma prévision) au moment où j'en terminais avec ma partie.
Pour le reste, un parcours sauvage (aucun ravito, peu de bitume et aucune civilisation à l'exception des villages de départ et d'arrivée) sompteux et c'est d'ailleurs ce qui m'avait motivé à monter une équipe. Une très belle organisation qui met en valeur le territoire du Vercors !

Bilan de la course :
Distance 23,51 km
Temps 2:54:39
Allure Moy 7'26"/km soit 8,08 km/h
FC Moy 155 (79%)
FC Max 182 (92%)
Dénivelé +1195 m

En détail :
Attention : Spoiler !


J'ai passé la suite de la journée à suivre mes camarades. Malheureusement la météo a changé brusquement 30 minutes après mon passage de relais la pluie a fait son apparition et la température a chuté. Il ne faisait plus que quelques degrés vers 13h (environ 5°C) au niveau de la zone de ravitaillement et donc encore moins sur les hauteurs exposées au vent.
La course s'est bien compliquée pour les solos avec de nombreuses hypothermies et une chute en tête de course qui nécessitera l'intervention de l'hélicoptère de la sécurité civile et la neutralisation temporaire de la course le temps de mettre en place un parcours de repli afin d'éviter de nouveaux incidents.
La pluie cessera enfin de journée, les nuages disparaitront ouvrant même la vue sur les sommets enneigées de l'autre côté de la vallée !

L'équipe termine en 11h47'44" à la 85ème place mais le principal c'est bien qu'on ait tous passé une bonne journée malgré la météo hivernale !

Merci à ceux qui auront réussi à venir à bout du CR, c'était un CR spécial Jen-qui-aime-les-pavés !
Last Edit:il y a 7 ans 2 mois par Hisoka88
Dernière édition: il y a 7 ans 2 mois par Hisoka88.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Patrick57

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Réponse de Hisoka88 sur le sujet UTV 2017 (Relais 1/4) - Le mystérieux coureur au bonnet rouge !

Posted il y a 7 ans 2 mois #483224
(petit soucis avec les photos visiblement... je suis le seul à ne pas réussir à les voir ?)
par Hisoka88

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Réponse de Cousto91 sur le sujet UTV 2017 (Relais 1/4) - Le mystérieux coureur au bonnet rouge !

Posted il y a 7 ans 2 mois #483230
Super le compte rendu :woohoo:

J'adore ;) En lisant le titre, j'ai cru que t'allais parler de moi :P Mais ouf non.

Bravo pour ce relais, et le Vercors est toujours aussi magnifique. ;)
par Cousto91

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Réponse de smilk sur le sujet UTV 2017 (Relais 1/4) - Le mystérieux coureur au bonnet rouge !

Posted il y a 7 ans 2 mois #483236
Une région que je ne connais pas mais tes photos me donnent envie de la visiter (je vois bien les photos :) ).

Bravo pour ta course, tu as l'air d'avoir fini assez frais, tu as fini fort en tout cas.
par smilk

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Réponse de secalex sur le sujet UTV 2017 (Relais 1/4) - Le mystérieux coureur au bonnet rouge !

Posted il y a 7 ans 2 mois #483257
Pas de problème avec les photos et encore bravo pour ta très belle course ;)

Merci pour le CR et donc pour les photos :)
par secalex

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Réponse de podoptère sur le sujet UTV 2017 (Relais 1/4) - Le mystérieux coureur au bonnet rouge !

Posted il y a 7 ans 2 mois #483277
Sympa le CR, et bravo pour ta course faite sur un excellent rythme.

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