S'équiper pour la course à pied

De Paris à Mignières de la ville lumière à la boue

De Paris à Mignières de la ville lumière à la boue a été créé par coincoin

Posted il y a 9 ans 11 mois #342380
Bon pour une fois je ne vais pas faire un récit de course car il n'y avait pas d'enjeu, pas d'objectif réel et pas de préparation d'ailleurs... (edit: finalement, vu la longueur je vais considérer ça comme un récit de course :D )

Comme déjà dit je faisais cette course parce que j'avais un cousin qui faisait parti de l'organisation et que c'est aussi l'occasion de me mettre un coup de pied aux fesses pour courir de ce temps.
Seulement voilà, je me suis encore fait une entorse 15j avant, je me suis quasiment pas entrainé, mes collègues m'ont abandonné, j'avais seulement 3 amies qui participait aux 5km.

Mercredi j'avais fait une séance de travail, et c'était tout, je décide donc la course à l'arrache avec un objectif trop ambitieux (mais je le savais) de 4'30/km et surtout une seule appréhension, ne pas me faire à nouveau mal à la cheville. Pour tout dire, j’ai appris dans la semaine qu’il s’agissait d’un trail, un vrai, pas un urbain comme j’aime bien, non celui avec de la boue et des fossés. Celui où tu coures avec des chaussures adaptées, et non pas tes jolies runnings toutes fluos. Celui où tu regardes où tu poses le pied pour assurer ton appui plutôt que d’avoir une foulée légère pour gagner en rapidité. En gros tout sauf moi quoi…

Donc j’ai passé les derniers jours à me convaincre qu’il y avait trail et trail et que celui-ci, ça serait des chemins goudronnés. Pour ma venue, ils peuvent bien faire ça quand même !

Samedi 21h, je me dis que c’est dommage d’y aller tout seul alors que j’ai 3 amies qui passent devant la maison et qui vont au même endroit. Coup de téléphone, pas de soucis on t’emmène, mais là, la question qui tue : « A quelle heure vous partez ??? » En fait je ne sais même pas à quelle heure est la course. A l’arrache que j’vous dis ! Elles partent à 9h, ma course est à 9h45, la leur à 10h. Je réfléchis vite fait, ça va être short mais c’est bon y’a 20min de route, récupération de dossard, échauffement, feu…
Comme maintenant, je suis un gars d’expérience (ok, c’est une blague :D ) je prépare toutes mes affaires et pour la première fois, je tente la mixture d’avant course eau miel citron, et pour les proportions, comme pour le reste… à l’arrache. 1 citron ½, 3 cuillères de miel pour ma gourde. Je goute, c’est citronné mais c’est buvable. Mon imprimante est en panne d’encre, pas grave, je vérifie que j’ai bien la version numérique sur mon email, je suis ok.

Bon comme d’hab, ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Elles sont à l’heure, moi aussi, il y a bien 20min de route, tout va bien, on arrive à Mignières, très bonne organisation, un homme nous indique où nous stationner, il m’indique que le départ est à 200m, direction le dossard. Les filles avaient été plus malines que moi, elle s’était pré inscrite. Sauf que quand on rentre sous le hall de retrait des dossards, y’a personne dans la file d’inscription des sans dossards et c’est gavé pour les pré-inscriptions, je souris ?
Je fais mon fanfaron, je remplis le bulletin, je me poste devant la charmante bénévole le donne mon bulletin, elle me réclame mon certificat. Grand sourire, version umérique ça vous va, oui, il suffit de nous l’envoyer par mail, pas de problè…Arrgghhhh ! On est à Mignières, pas dans le centre de Paris, pas de réseau, donc pas d’email, donc pas de certificat ! J’étains le téléphone et au miracle, une petite barre apparait, vite je saute sur mon mail et transfères, sauvé, mais c’est encore 5 min de perdues.

Je file voir les filles qui sont toujours dans la file d’attente, leur dit que je me change vite fait, pour pouvoir m’échauffer, qu’on se retrouve à l’arrivée. Un dernier petit conseil => « Si vous ne vomissez pas à l’arrivée, c’est que vous n’avez pas tout donné, alors à fond ! ».

Je pose mes affaires dans un coin, je décide de mettre les brassières et les gants et je m’échauffe vite fait, j’entends un appel pour dire que le départ est dans 10.9.8, je me speed, et je demande à un autre coureur, c’est pour le 14km…ouf, ils ont du retard. Je refais un petit tour avec accélération, et je reviens ils annoncent qu’ils avancent le départ du 10km (il y avait normalement 15min entre les 2 départs) pour éviter d’être trop en retard. Du coup je me poste, je suis quasiment sous la bannière de départ, les quelques-uns devant sont bien affutés, je les laisse.

La course :
J’enquille à droite et double quelques coureurs qui partent piano, le départ est sur une légère montée, les « affutés » ne me distance pas tant que ça, pourtant je n’ai pas l’impression de partir si vite, mais là je regarde la montre 3’15/km. Je suis malade, je viens de me griller pour le reste de la course, j’ai pas envie de couper complètement donc je redescends progressivement pour me caler vers les 4’30’’, mais le premier je le finis en 4’17’’/km, c’est trop rapide, surtout que j‘ai eu mon premier contact avec la boue, et je n’aime pas. Je patine régulièrement et surtout, j’ai beaucoup de mal à décoller mes yeux du sol, trop peur de me tordre la cheville. Autre inconvénient, il s’agit d’une course au profit du téléthon et il y a des marches d’organisée qui partent en même temps que les courses, donc on rattrape très vite les marcheurs partis avec les coureurs du 14km. Déjà que le chemin est pas très praticable, en plus il faut se cantonner à une partie réduite de celui-ci.
Ce qui me donne 04:17 (FC Moy 176 86%, Max 184 90%), ce qui fait des FC très haute…

Je me retrouve à suivre un homme 45 ans environ qui court pour la lutte contre le diabète, à ce sujet, on a beau dire mais les maillots c’est des points de repère en course et ça nous occupe de lire ce qu’il y a sur le maillot de celui de devant. A ce sujet, ça sert à rien de mettre des placards sur le devant du t-shirt, on regarde seulement quand on est derrière, j’ai jamais vu quelqu’un courir en ayant la tête qui regarde derrière lui, quant aux potentiels spectateurs, ils ont autre chose à faire que de regarder les inscriptions sur les t-shirts… fin de la parenthèse ?
Donc je suis un peu mon collègue mais tout d’un coup, alors que je me disais que j’étais bien derrière à lui pomper son allure, il tourne la tête pour me parler. Première réaction, « t’es malade, je suis déjà extenué, tu ne crois quand même pas que je suis en EF et que je vais te tenir la jaquette pendant toute la course », ensuite il me demande combien il y a de tour, et là large sourire, un mec qui connait aussi bien et qui a du préparer cette course autant que moi :D. Du coup, je lui demande s’il veut qu’on coure ensemble pour s’emmener.
2ème km: 04:36 (FC Moy 184 90%, Max 187 92%) j’ai plus beaucoup de marge…

Après un petit bout de route, nous repartons sur les chemins, et je ne le sais pas encore mais c’est quasiment jusqu’au bout… Je sens que la rupture se rapproche, pas le choix, j’indique à mon collègue de partir, que je suis à fond. Je prends son sillon un petit peu, pour le voir me prendre 10/15m rapidement, car quitte à ne pas rester à ses côtés autant le laisser à son rythme et reprendre un plus raisonnable et pourtant nous sommes en faux plat descendant.
3ème km: 04:38 (FC Moy 185 90%, Max 188 92%)

On enchaine sur deux petites bosses, finalement, je ne perds plus sur mon ex partenaire, on rejoint un groupe de 4 coureurs distant l’un de l’autre. Des points de mire, ça aide et je déteste ça mais je m’en sors bien vis-à-vis de la concurrence dans ce genre de bosse
4ème: 04:41 (FC Moy 186 91%, Max 189 92%)

On entre dans un village, j’ai doublé 3 des 4 coureurs, le dernier en point de mire, je le reconnais, c’est un ancien collègue d’école, qui aujourd’hui travaille dans l’entreprise voisine, mais concurrente sur notre secteur d’activité. On s’aime bien, mais on aime bien aussi battre l’autre ;) Arrivé à sa hauteur, je tourne bien la tête mais surement parce qu’on n’aime pas être doublé et surtout parce qu’il ne me reconnait pas, il reste impassible. Tant pis, je file. Y’a pas à dire en tout cas, je me sens bien mieux sur l’asphalte.
5ème km: 04:45 (FC Moy 186 91%, Max 190 93%) Pourtant l’allure descend encore et la FC continue sa progression

La route ne dure pas, on repart dans la boue, on repart à chercher où mettre nos pas, je double un duo de fille, probablement sur le 14km vu l’allure, sinon je pense que je les aurais reprises avant, je les encourage, comme je le ferais à chaque fois que je double un concurrent que je double du 14.
On rentre dans le dur du trail en sous-bois après les pluies de ces derniers jours. Les 14 prennent à droite, nous on évite la boucle en prenant à gauche. Du coup, j’arrive au milieu des 14 qui ont fait 2 km de plus que moi déjà juste au pied d’une belle bosse. Je tente un brin d’humour, « c’est gadouilleux par chez vous », la seule réponse sera un regard méprisant. Pas grave, on ne se reverra pas, j’augmente temporairement l’allure pour ne pas rester dans ce groupe. Très temporairement, je ne suis pas capable de plus ?
Une chose est sure, ça monte sec !
6ème: 04:55 (FC Moy 187 92%, Max 192 94%) la côte m’aura couté 10’’

Juste après cette première grosse bosse, le plaisir de l’organisateur, la joie du traileur fou, le bonheur du pataugeur, la jouissance des photographes… un fossé en contrebas qui enchaine directe sur une côte avec un plus gros pourcentage encore. J’aime pas mais alors pas du tout, je ne suis dans aucune des catégories citées, donc la seule chose que j’y vois c’est que c’est casse patte ! Et pas qu’un peu.
Et finalement dans le tas de coureurs où je suis, je ne suis pas celui qui s’en sort le plus mal, je continue de doubler des 14km. Pourtant si je fais le compte, ils ont parcouru 2 km de plus que moi en partant 10’ avant donc on est dans des allures similaires, à ceci près qu’ils ont 2 km de plus dans les jambes.
7ème km: 05:04 (FC Moy 188 92%, Max 192 94%)

En sortie de bois, c’est le ravitaillement, probablement fait pour les 14km plus que pour nous, mais pourquoi je n’en profiterais pas. Je lorgne au loin espérant un petit bout de banane, mais je me contenterais d’un quartier de pomme. Les 2 bénévoles repose une assiette où sont alignés les morceaux de pommes, l’un d’eux ajuste l’alignement de celles-ci dans l’assiette juste avant mon arrivée, et là, honte sur moi ! Je jette une main dans l’assiette ne voulant pas perdre trop de temps, du coup, j’explose la moitié de l’assiette les quartiers de pommes s’envolent pour les plus chanceux sur la table, les autres, par terre. Des images dans ma tête se mêlent entre le sourire et les larmes, d’un côté, je m’en veux d’avoir gâché 1 ou 2 morceaux de pomme, même si ça nourrira les lièvres et d’obliger le bénévole à réorganiser son assiette, de l’autre, je m’imagine sa tête placide lui qui venait tout juste de bien tout réorganiser.
Il ne se passe pas grand-chose, si ce n’est que le manque de pratique des derniers temps se paie, j’en ai un peu marre. Je suis content de voir que le chemin se sépare en deux et que je vais du côté du plus court vers la ligne d’arrivée. Je double un 14km juste avant l’embranchement et en profite pour l‘encourager, je ne l’envie pas d’avoir 2 km de plus que moi à faire.

8ème km : 05:11 (FC Moy 187 92%, Max 189 93%) la fatigue est bien là les ratios baissent, l’allure notamment à cause du faux plat montant et du ravitaillement, et la FC moy parce que justement je ralentis involontairement.

Je sais que je me rapproche de l’arrivée mais je sais aussi que le premier split était descendant, par conséquent, le second serait remontant et ce n’est pas pour me remonter le moral ! (pardon pour ce jeu de mots…). Je me fais doubler par des flèches, ce sont les premiers du 14km et les mecs ils emmanchent. Je leur glisse un « allez ! » au passage, mais je ne suis pas sûr qu’ils en ont besoin ni l’ont entendu. Au détour d’un petit bois sur le bord droit, nous tournons à l’équerre sur un autre chemin qui était caché, et là, l’enfer de la lassitude, l’ignominie de la ligne droite, la douleur de l’horizon. Je me trouve au pied d’une ligne droite qui fait près d’un km, nous sommes en Beauce, il n’y a rien qui nous obstrue la vue, pour voir ce long faux plat montant, et surtout, rien ne nous empêche de voir les coureurs devant tourner à l’équerre tout au bout là-haut, je sais qu’il faudrait aller tout là-bas, il n’y aura pas un petit virage qui coupe avant. C’est monotone et fatiguant surtout pour un gars qui est parti trop vite comme moi.
Seul élément motivant, je suis toujours 20/25m devant mon associé des 2 premiers km, signe que lui aussi a été trop présomptueux ou que finalement il subit la même loi du parcours que moi qui est plus exigeant sur le deuxième split.
9ème km : 04:55 (FC Moy 188 92%, Max 190 93%) Je sens quand même l’arrivée approché, donc j’arrive à reprendre un peu de rythme, et surtout j’ai réussi à m’accroché aux deux coureurs juste devant.

Lors du 10ème, il n’y aura rien de spécial, la ligne se rapproche donc je continue d’accélérer mais les jambes n’y sont pas autant que j’aurai pu le penser, les allures sont poussives et le chemin aussi droit qu’ennuyeux. Je cours en levant plus les yeux, résultat, lorsque j’entends un encouragement sur le bord de route je tourne la tête pour remercier, et patatras, je mets le pied sur une pierre et je manque de me casser la figure. Heureusement pour moi, le corps à compenser avant la cheville, sinon j’étais bon pour finir en boitant après le réveil de l’entorse.
Je n’arrive pas à revenir sur mon collègue des 2 premiers kms, j’ai repris quelques secondes mais pas plus, il a dû accélérer aussi.
10ème km: 04:45 (FC Moy 191 94%, Max 193 95%)

On enchaine sur un dernier virage à angle droit et la ligne est au bout de ces 300 derniers mètres. Je décide de donner le peu qu’il me reste, je dis à 2 filles que je double qu’il faut tout donner c’est l’arrivée, je ne suis pas sur qu’elles ont suivi mon conseil vu le regard étonné qu’elles m’ont lancé. Je sens que je n’ai pas de force, je suis déçu de ne pas réussir à faire un bel emballage.
Je passe la ligne
260m : 01:09 (4'28", FC Moy 194 95%, Max 195 96%)
Je me fais scanner le dossard par le mec avec une raquette, c’est original comme système, je sais que j’y ai perdu quelques seconds officielles mais ce n’est pas vraiment important.
Bilan 10,26km 49’02’’ 4’47’’/km
Je finis 21ème sur 95, à 6’’ de mon collègue par intérim. Je retrouve mes copines contente d’avoir fini le 5km, elles redemandent une prochaine course…
par coincoin

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Réponse de chris55 sur le sujet Paris à Mignières de la ville lumière à la boue

Posted il y a 9 ans 11 mois #342395
Bonsoir Coin coin

Avec un manque de préparation dans les 15 derniers jours , tu réalises tout de même
un bon temps car ce fut un Trail :)
Merci pour ce petit CR a l'arrache :) , bonne continuation pour la suite ;)
par chris55

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Réponse de naucala sur le sujet Re: Paris à Mignières de la ville lumière à la boue

Posted il y a 9 ans 11 mois #342432
bravo, tu t"es dépouillé pour cette course, tu signes un très bon chrono malgré un manque de prépa et un excellennt classement..
par naucala

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Réponse de coincoin sur le sujet Re: Paris à Mignières de la ville lumière à la boue

Posted il y a 9 ans 11 mois #342482
Merci à vous deux
par coincoin

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Réponse de Patrick57 sur le sujet Re: Paris à Mignières de la ville lumière à la boue

Posted il y a 9 ans 11 mois #342532
Merci Raphaël ! Toujours aussi plaisant de lire tes récits de course ... j'adore, un régal à chaque fois ! :laugh:

... j'ai adoré le passage du ravito notamment :laugh: ... et je t'avoue avoir eu peur pour ta cheville lors de ton 10ème km :S

C'est un joli chrono et un joli classement aussi au final pour une telle course !! :cheer:

Bonne récup ! :)
par Patrick57

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Réponse de coincoin sur le sujet Re: Paris à Mignières de la ville lumière à la boue

Posted il y a 9 ans 11 mois #342545
Merci Patrick, je ne sais pas si le temps est si joli que ça mais bon, il me montre au moins où j'en suis maintenant, et surtout, mon système généralisé à l'arrache ne fonctionnera pas contre mon prochain gros objectif d'avril, à savoir le marathon de Paris.
Il va falloir que je sorte de mon hibernation avant l'hiver, sinon je ne serais jamais prêt
par coincoin

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