La lièvre et la tortue...

Il était une fois, une tortue qui avait voulu se prendre pour un lièvre…

C’était pas plus tard que hier lors du semi-marathon de Fribourg…

Retour sur l’affaire :

Réveil en forme, la tortue ne s’est pas trop préparée trop occupée à changer de carapace (elle devenait trop petite), allé visiter des nouveaux jardins potagers exotiques pour voir si la salade y est meilleure. Oh, elle s’est quand même préparée physiquement mais pas tout a fait autant qu’elle l’aurait souhaité.
Elle s’est fixée un objectif un peu ambitieux, c’est à dire d’améliorer son RP réalisé en mars en 1h37 sur un parcours frais et plutôt plat alors que le semi de ce jour est plutôt vallonné (+122m. de dénivelé positif) et que la température promet d’être un peu plus élevée que la dernière fois.

Prêt à en découdre, la tortue se rend sur place détendue, allant même jusqu’à oublier de prendre à boire avec soi en prévision du départ. Elle est plutôt confiante, bien décidée à courir au ressenti sans trop se prendre la tête avec son cardio pour cette fois.

Dans le sas de départ, la tortue se place juste derrière le meneur d’allure des 1h35, jolie lièvre qui malheureusement ne restera sous mes yeux que quelques instants !!

Au coup de pistolet, la tortue démarre le cœur plein d’allant, le mollet vif et affûté. Les 2 premiers km sont en montée peu importe la tortue dans l’enthousiasme du départ attaque à cœur joie. La FC est déjà haute mais la tortue se dit qu’ensuite, il y a un faux plat descendant de plusieurs km et qu’elle aura le temps de faire redescendre cette FC.
Le faux plat descendant arrive et la tortue poursuit sur sa lancée avec des allures irréalistes sans pour autant qu’elle se décide à freiner sérieusement.

Les km passent, défilent à la vitesse de l’éclair. Tout va bien, la tortue se sent lièvre et rêve d’exploser son RP haut la main. Les 10 premiers km sont passés en 45’20 jusqu’ici tout va bien…

Du km 9 jusqu’au 15ème, un long et régulier faux plat montant vient contrarier la tortue. De plus il commence à faire chaud et malgré une hydratation à chaque ravito, la tortue sent poindre une baisse de régime. Cette dernière s’étonnera d’ailleurs d’être tout le temps dépassée, comme elle s’étonnera aussi de voir sa FC élevée malgré un rythme qui commence lentement mais régulièrement à baisser.

Malgré cela, la tortue relativise et se dit que c’est probablement à cause de la montée et qu’après tout, mieux vaut ralentir un peu pour mieux repartir plus tard…

Le plus tard ne viendra pas… dès le 15ème km et malgré la fin de la montée, le rythme devient misérable et les km défilent cette fois misérablement. Les arrêts ravitos se transforment presque en gîte-étape, les jets d’eau placés sur la route pour rafraichir les nécessiteux deviennent des arrêts thalasso et cette maudite course n’en finit pas….

Un sursaut d’adrénaline vient stimuler la tortue lorsque le meneur d’allure des 1h40 la rattrape. Tout occupé à sa souffrance, la tortue prend la peine de vérifier auprès du meneur s’il ne s’est pas trompé d’allure et s’il ne serrait pas décidé à freiner un peu pour que la tortue puisse rester devant, retenant ainsi le temps qui passe inexorablement.

Mais l’hypoglycémie, le mollet faible et le moral dans les chaussettes ne permettront pas à la tortue de suivre le meneur d’allure des 1h40 longtemps et le voyant s’éloigner au loin mètre après mètre, la tortue se laisse aller au désespoir, se permettant même de marcher de ci de là ! Elle se permettra même un arrêt pour secourir une autre âme en peine en train de faire un malaise, ne pouvant manquer l’occasion d’arrêter de courir pour une si bonne excuse mais des spectateurs forts bien attentionnés renvoient la tortue à sa course.

Toutes les bonnes choses ont une fin… les mauvaises aussi finalement. Le dernier km finit par arriver et dans un sursaut de fierté, la tortue reprend un pas qui ressemble à ce qu’on peut appeler de la course à pied et finit par franchir la ligne d’arrivée….

Temps final 1 :42 :40 par rapport à l’an dernier même parcours 00:1:30 de plus.

Moralité, la tortue aurait mieux fait de continuer de se prendre pour une tortue et de gérer sa course en bonne fonctionnaire, soucieuse de sa FC, attentive aux sensations certes mais se tenant scrupuleusement à une stratégie établie et confirmée de ne pas foncer avant le km 16.

Heureusement qu'il y a eu un petit massage à l'arrivée pour mettre un peu de douceur dans cette course où le plaisir n'aura pas été au r-v...
voilà le lien garmin: connect.garmin.com/activity/512523414
merci de m'avoir lu.

Bonsoir Jhs

Félicitation pour ce chrono , c'est pas celui désiré mais pas mal du tout
Merci pour ce compte rendu , très agréable a lire
Repose toi bien et bonne continuation

Bon chrono quand même ^^

Salut Olivier,

A défaut de satisfaction immédiate, il te restera les acquis de cette expérience où les petits détails se sont accumulés contre toi et qui te permettront de les éviter la prochaine fois.

Quand tu parles de jardins exotiques, c'est du D+ en préparation à Sierre-Zinal ?

Merci pour ce CR très plaisant à lire et bonne suite !

Même si tu n'as pas performé sur cette course, celle-ci t'a donné l'occasion de rédiger un très joli récit ! Merci et bravo [strike]au lièvre[/strike] à la tortue !

Bonne continuation...

merci, c'est très bien écrit. je retiens le gite étape , que je pratique au ravito du 35eme sur marathon