Sky Race des Ecrins : Plein les Yeux

Cette Sky Race c'est d'abord un cadeau. Et une récompense.
Après 5 mois de prépa pour le Pilat, the Ojectif de l'année, je choisis une course pur bonheur. Le but : m'en mettre plein les yeux
La prépa a été très light, je suis peu fier en arrivant aux pieds de ces hauts sommets samedi
Le retrait des dossards est tiède, la pasta party froide L'ambiance n'est pas au beau fixe. Heureusement quelques échanges avec des camarades de jeu nous remettent du baume au cœur.
Dimanche matin, au départ, nous retrouvons un groupe de coureur de chez nous. Les sourires sont de retour.

Le départ est donné. Après une boucle destinée à étirer le peloton, on attaque par 800m à 20%
C'est une procession qui commence.


Le rythme est tranquille. Ça me va. Je prends déjà quelques photos.
J'ai décidé de profiter, d'oublier le chrono et de ramener des images
Après 5km les choses sérieuses et inquiétantes commencent
9 km de montée pour passer de 950m à 2450m. Comment vais je vivre une telle ascension ?
En marchant d'abord, en suivant des petits groupes, en faisant des pauses photo



Très difficile de doubler. Je me cale derrière un groupe qui fait le tempo. Et on grimpe.
Km 9, à la faveur d'une route forestière je peux enfin courir pour lâcher un peu les guiboles.
Km 10 j'arrive au 1er ravito au Lauzet.
Comment dire ? C'est beau


Je prend mon temps, me ravitaille, remplis le sac et échange avec un gars qui comme moi est venu pour faire un album Je vais rester là 7 belles minutes.
Km 11 c'est le début de la partie la plus raide et la plus haute. Je ne sais pas comment je vais réagir à cette altitude (2000m).
Je retrouve Eric collègue clunysois avec qui je vais vivre la course quasiment jusqu'au bout. On discute. Le paysage est...


En sortant de la forêt, on aperçoit le col, tout là-haut


Je suis super bien. C'est la bonne surprise. Ça monte tout seul.
Plus que quelques hectomètres et le plus dur est fait


Ca y est, nous y sommes, collet du Peyron, après 2h38 d'ascension. Et la récompense est là :


Il y a du sourire au m². On badine, mange, se prend en photo. Il faut immortaliser l'instant


Après quelques 6 minutes à musarder, je décide de repartir. Le terrain de jeu est plutôt sympa.


Je pose près des lacs, profite de chaque instant.
Après le lac de l'ascension un passage sur des pierres


Là les 2 parcours se rejoignent (28km et 48km).
Je laisse passer le 3ème du 48
Un single rocailleux nous amène vers la sortie de cette "cuvette".


La descente commence.


5km pour passer de 2350m à 1150m. 24% en moyenne.
Et ça commence par 3km à 27%.
Je suis sur un bon rythme. Je double gentiment. Je ne force pas.
Mais après 15mn de descente ininterrompue, plus de cuisses. 2 bouts de bois. Mal.
L'objectif est d'aller un peu plus loin. Je change de foulée. J'essaye. Ça brûle. J'essaye de faire des pauses. Ca ne change rien. Je trouve un coureur assis parterre, perclus de crampes. Je m'arrête avec lui. J'essaye d'étirer les quadris.
Là ! Douleurs violentes. Crampes aux quadris, aux ischios, au mollet, dans le dos.
Je repars comme je peux.
Je calcule qu'il reste encore 35 à 45mn de descente Comment aller au bout ?
J'arrive au 2è ravito. Je bois beaucoup, mange du salé.
C'est reparti. Douleur permanente. Foulée désarticulée.
Eric me rejoint. On se soutient. Tout le monde est à l'agonie.
Le dossard n°1 me double. C'est Mohamad Ahansal, quintuple vainqueur du marathon des sables .
Il finira la descente plein de crampes lui aussi
On arrive sur un tronçon plus plat. Un moment de répit, enfin. Il faut d'abord essayer de marcher. Puis trottiner.
Mais très vite on replonge. Ça descend dans un pierrier. Une corde est là pour s'agripper.
Les lacets sont plus courts. Plus de répit. Je me refais une petite santé. Je rattrape même quelques coureurs qui m'ont passé un peu plus tôt.
Un bénévole nous annonce "plus qu'un petit km de descente". J'ai envie de le serrer dans mes bras
Et ça y est, enfin. Plus qu'à dérouler.
Il fait très chaud sur cette corniche exposée. Une fontaine, je me trempe.
Je marche au mental. Rattraper le groupetto devant. Tenir un petit rythme malgré les jambes de bois.
Dernière petite rampe à dévaler. Chaque foulée est une douleur.
On est en ville. Une passerelle et on nous fait passer dans une conduite d'eau d'1m il faut se baisser et marcher comme un canard...avec des jambes de bois.
Mme m'attend là. Il reste 1km500, elle m'encourage et m'accompagne.
Sympa mais elle va trop vite pour moi
Je décide de finir fort en me fixant des lièvres. Et j'avance.
500m...l'arrivée est en point de mire.
Dernier virage. Je passe le portique. Épuisé.
Il me faudra quelques 5 bonnes minutes pour retrouver toute ma tête.
Quel enfer cette descente. Ce sera maintenant là-dessus que j'évaluerai la difficulté d'un trail, par sur la montée.
Sacrée leçon.
Mais quel bonheur là-haut
Vivement la prochaine

ps : Mme monte sur la deuxième marche du podium de sa catégorie sur le 17km
Sacrée belle perf.
Quelle fierté pour ma famille et ma personne

Plus de photos

waouh ça fait très envie
Sky Race des écrins...je note
merci Jean Michel, félicitations pour Mr et pour Mme

Les paysages sont vraiment superbes, d'autant plus que la météo était au RDV pour ne rien gâcher !
Tu sembles avoir bien profité de cette magnifique sortie et c'est parfois le principal !!! Les cuisses vont mieux aujourd'hui après un peu de repos ? Parce que c'est sûr que ça fait du mal des descentes aussi longues et surtout avec des pourcentages pareils !

Merci pour ton CR et les photos !

Tin c'est beau! mais c'était dur on dirait mais c'était beau.
Dommage les crampes quand meme.

Bravo pour madame, vraiment.

magnifique CR et belle fin au mental. Félicitations à Madame et à toi

Magnifique ce Cr avec les photos ça donne vraiment envie ces paysages surtout par ce beau temps .
Dommage que les crampes aient fait leur apparition

Bravo à toi et bien sur à madame qui doit être elle aussi très contente de sa course d'elle