Quand on est con, on souffre encore plus.

Je cours assez peu (2 courses par an) donc chaque épreuve est une vraie fête pour moi avec beaucoup d'excictation, d'attente et de fraicheur mentale.
Ce dimanche, j'avais donc rendez-vous dans le Limousin pour le grand trail de 65km et 2300D+ pour continuer ma progression de petit trailer après une 1re expérience à la Saintéyon 2011.

Ma préparation a été cahotique, mais c'est beaucoup d'envie que j'attends cette course. Samedi matin, c'est donc avec méthode et entrain que je prépare mes affaires et c'est le sentiment du travail bien fait qui m'envahit. Bon pas pour très longtemps, car, arrivé à la gare d'Austerlitz, je m'aperçois que j'ai oublié ma Garmin et plus le temps de retourner à la maison. C'est la 1re de mes conneries et, de très loin, la moins importante.

Je passe rapidement sur le voyage, l'arrivée à Ambazac et le retrait du dossard. Juste un petit mot sur la chambre d'hôte que nous avons choisis, chez Claudine et Alain, qui sont charmants et ont très belle maison. En plus, les autres convives sont des runners de fou : de l'UTMB, du 100km de Milau ou de la diagonae des fous en veux-tu en voilà. Autant vous dire, que je la joue modeste au sein de cette sympathique assemblée.

Dimanche, jour de la course, réveil après une bonne nuit de sommeil, petit déjeuner et préparation de l'équipement : chaussette, cuissard, remplissage du sac à dos et chaussures....chaussures, oui, mais sans semelle intérieure. Quel con! Lors de ma dernière sortie, je les ai sorties pour les nettoyer et j'ai oubié de les remettre.Dès ce moment, je sais que la journée va être très très longue.

Courir sans semelle intérieure, cela donne quoi. Primo, vous n'êtes pas dans vos chaussures, mais dans celles de votre grand-frère. Secundo, vous n'avez aucun soutien de la voute plantaire. Tertio, vous n'avez aucun amorti, en particulier au niveau des talons. Quarto, vous n'avez aucune stabilité et, quinto, cela frotte de partout.

Pour faire court, au bout de 5km, j'ai les talons douloureux et la voute plantaire en feu (je vais réver d'une bassine d'eau glacée pendant toute la course). Au bout de 15km, les chevilles commencent à faire vraiment mal et à partir du 20e, ce sont les genoux qui manifestent leur mécontentement. Au 1er ravitaillement, j'enlève mes chaussettes et découvre 6 grosses ampoules. Je mets de la Nok et décide de ne plus enlever mes chaussures jusqu'à l'arrivée. Heureusement, mes chaussettes sont d'excellente qualité et si les ampoules continueront à grossir, elles n'éclateront pas.

Alors, comment ai-je géré la course dans ces conditions? Tout d'abord, il faut se rentrer dans la tête que les douleurs vont arriver beaucoup plus vite (grosso modo, au lieu du 40e km, elles apparaitront au 5e), mais que, de toutes manières, on n'abandonnera pas (cette certitude m'a sauvé, en particulier entre le 25e et le 40e km où le parcours étant tès technique chacun de mes appuis était très douloureux et où j'avançais à peine à un rythme de 5km/h). Et puis, il faut se donner autant de petites joies que possible : l'arrivée à chaque point d'eau état une fête pour moi et c'est tout juste si je n'embrassais pas les bénévoles.

Au final, je termine en 10h03 avec ma copine Françoise, rencontré au 58 km avec qui j'ai partagé eau et dernier gel. J'avoue que je n'ai jamais été aussi heureux de terminer une course : cela a été 60km de souffrance où, dès que le terrain était trop pentu, mes appuis lachaient, mais quelle explosion de joie à l'arrivée. Bon aujourd'hui, je le paie. Je peux à peine marcher, la cheville à droite a gonflé, les tendons d'achille sont hyper sensibles, les genoux sont très douloureux et un ligament du droit doit être touché car il se dérobe un peu. Mais je m'en fous, cause I DID IT.

Pour terminer un petit bilan :
- bien vérifier ses affaires
- l'importance de la qualité du matériel sur ces distances longues. Sans mes x socks qui ont compensé en partie l'absence de semelles, cela aurait été encore plus dur,
- je dois trouver une autre boisson. Au bout de 5-6h, l'hydrimov, goût menthe, m' a écoeuré, ce qui n'avait pas été le cas lors de la Saintélyon,
- je suis en dificulté sur les montées et descentes très pentues. Là je touche la difficulté de trouver des terrains de cette nature quand on habite Paris intra muros,
- l'importance des abdos et du gainage. Je tiens la course car le haut du corps ne bouge pas et va résister à la déconfiture du bas,
- le grand trail du Limousin est une très belle course. Elle est difficile car c'est une succession nonstop d'une dizaine de montées-descentes allant de 150 à 250m dénivelé, mais elle est bien organisée et à taille humaine. J'ai passé plusieurs kilomètres tout seul, ce qui pour moi est l'intérêt du trail : se retrouver seul dans la nature à certains moments et, à d'autres moments, partager et s'aider avec d'autres coureurs,
- après 3 semis, 4 marathon et 2 trails longs, je n'ai toujours pas abandonné. Je peux passer à l'étape suivante : les templers en octobre.

Merci de m'avoir lu et à bientôt.

Aïe Aïe Aïe !
J'ai eu mal pour toi en lisant ce CR !

Félicitations d'avoir eu le courage de finir, tu dois avoir de sacré nerfs .

Personnellement, je pense que j'aurais annuler ma participation si je n'avais pas eu des chaussure en bon état (plus facile à dire qu'à faire je l'admet).

Reprends des forces, et soit plus vigilant la prochaine fois !
Bravo encore.

Eh bien, je n'ai qu'un mot : Bravo ! Belle force de caractère...A l'avenir je vérifierai tous le matos deux fois.

Bravo Bert , ton CR me fait du bien là !!!

hydraminov, teste le gout neutre le menthe m'ecoeure rapido aussi

Felicitation de ne pas avoir laché mentalement !!!

Sacrée belle course. Avec des douleurs au 5ème et sachant ce qui allait suivre j'aurais abandonné bien vite je crois.

Y en a qui font des conrses pour s'entraîner et tapper en premier lieu dans le physique, bin toi t'en fais pour le mental
Vraiment chapooo, avoir un mental fort comme ça est un point très très positif, notament si tu souhaite t'orrienter vers des très grand trails et ultra.

Pour ce qui est de la boisson, perso j'en ai essayé plusieurs et rien ne me convenai pleinenemt, du coup je me fais ma propre mixture, du jus de raison (300 ml + 1,5L (voir plus) d'eau et une bonne pincée de sec, particulièrement si il fait bien chaud) et au fure et à mesure des ravitos je conplete, ce qui permet de diluer encore un peu plus et mieux gérer l'apport de sucre.
C'est ce que j'ai fais à mon dernier trail notament (tout frais, juste hier, 39 km - 1500M D+) et je n'ai pris qu'un seul ravito (puis un rapide rajout d'eau d'un demi litre à l'avant dernier).

Par contre comme tu dis, c'est vraiment "con" de ne pas mieux préparer ses affaires avant .
Remarque, une fois la connerie faite, généralement ça sert de leçon .

Remet toi bien, et bonne récup.
Encore bravo!!!