Mont Marathon 2012
- maxantel
- Hors Ligne Auteur du sujet
- Golden runner's
- Messages : 2254
- Remerciements reçus 163
Bonjour à tous les lecteurs, lectrices de ce site !
L'idée de me lancer dans une telle aventure, remonte à l'année passée, plus précisément, lorsque j'ai vécu l'arrivée au Mont après avoir passé mon relais à Cherrueix. J'étais frais et conscient. J'ai ainsi pu profiter de l'ambiance chaleureuse qui régnait à proximité de l'arrivée. Qu'importe, l'image des coureurs écroulés par terre, des jambes trempées dans les bacs d'eau ou des personnes qui descendaient en marche arrière pour rejoindre la logistique... dans ma tête, c'était clair, il fallait que je goutte a cette épreuve du début jusqu'à la fin.
Le temps passe, je fais un programme d'entraînement vers la fin de l'année pour améliorer ma VMA et décide de rouler en VTT pendant l'hiver. Un exploit pour moi qui n'apprécie pas trop la boue mais je me dis que c'est une bonne préparation avant de commencer les choses sérieuses courant Mars.
Nous voilà a la veille du printemps lorsque je fais connaissance de ce site et de son programme d'entraînement : 3 séances par semaines, pour 12 semaines. J'obtiens quelques conseils en parcourant les différentes expériences de chacun et décide m'inscrire sur le forum pour apporter ma petite pierre à l'édifice.
Dès lors, j'appréhende la facette qui m'étais inconnue de mon compagnon de sport, a savoir la programmation de mon gps/cardio. (ndr : en lisant les différents comptes rendus ici, je me rends compte que je n'ai pas activé l'enregistrement au kilomètres )
Je rentre dans le vif du sujet en entamant les 3 mois de préparation avec ses joies, ses doutes, ses premières grosses sorties, sa logistique, bref, je m'y tiens avec plaisir.
Le temps passe, les séances s'accumulent et le D-day arrive enfin.
Débout 4h, avec une banane et un kiwi dans le ventre. Je me retrouve à Cancale vers 7h15 après avoir bouloté mon gatosport et bu la mixture isotonique. Je suis avec plusieurs collègues courant pour les couleurs de la Manche, mais ne rencontre aucune personne du forum. . Les minutes s'égrainent, a l'inverse l'adrénaline s'amplifie. Je rejoins le groupe 3h45-4h. Le temps est frisquet mais la chaleur humaine permet de ne pas trop greloter. Je vois des sacs poubelles prendre leur envol avec des t-shirts... le départ approche ! La corne muse retentit dans les enceintes... Le départ est donné, je m'élance, la joie est a son sommet malgré le fait de déjà vu. Qu'importe, il fait beau, le public est nombreux et me voilà lancé sur l'épreuve mythique du Marathon.
Le temps passe, le premier semi est un vrai plaisir...
La première partie, bien que connue, me donne satisfaction. Les jambes, la tête, répondent présent. L'allure est excellente. Je prends soin de prendre chaque ravitaillement en plus de mon kit. Cherrueix se présente devant moi et je me lance véritablement dans l'inconnu ! Inconnu sur le parcours, inconnu passé le 25e, les questions fusent... mais les jambes sont encore là : me voilà rassuré.
Le temps passe, de moins en moins vite...
Arrivé aux alentours du 35e, en plein dans les polders, les jambes commencent à être de plus en plus lourdes. La volonté m'interdit de marcher. De plus en plus de participants marchent, les groupes de 3h45 me doublent. J'essaye de m'accrocher au premier. Pas longtemps. Je prends conscience que je suis parti trop rapidement. Le second groupe 3h45 me double et laisse passer le train. Je prend conscience qu'il s'agit de mon premier marathon, et qu'il était déjà énorme que j'arrive a ce kilométrage sans avoir marché !
Le 37e arrive, doucement... doucement, j'apercois un nounours géant : je me dis, il ne doit pas avoir froid la desous. Je croise un copain qui me braille dessus, j'en profite pour lui dire : "t'aurais pas mon vélo !". Le cerveau fonctionne, l'humour est là mais les jambes sont lourdes, les adducteurs douloureux.
Le temps passe, en mode ralenti
Au 40e, le Mont en ligne de mire, j'aperçois ma petite femme et mon grand gaillard perché sur le talus. Je n'entends pas ce qu'ils me disent, je suis en souffrance, mais le public me pousse, m'appelle par mon prénom. Je m'accroche, le Mont en ligne de mire, je persiste, je me fais doubler, je double. Mais que les derniers 2 kilomètres m'on paru interminable. L'étrange impression que le Mont recule, qu'il refuse que j'approche.
Finalement, je lutte et j'arrive aux points d'arrêts des navettes. J'aperçois, le tapis rouge, j'entends la musique, les speakers, bref, la délivrance approche.
Le temps s'arrête.
Je passe la ligne d'arrivée en 3h51 (3h49 en réel). La médaille autour du cou, j'apercois des rescapés allongés sur le sol, jambes tendues, teint blaffard mais leur sourire en dit long : "le Mont est a nos genoux" ou devrai-je dire, ce sont nos genoux qui sont à ses pieds.
Je descends (et me surprend à être en marche avant) prendre un ticket pour un massage, mais la quantité de personne, mon numéro et le numéro annoncé au micro me résigne à partir au stand ravitaillement. Une chaleur lourde sous cette tente, du bruit, toujours des coureur affalés sur le sol. On me donne un sac, gobe un yahourt, ressort et part rejoindre ma femme et mon fils.
Le temps se remet en route, j'ai faim. On repart aux parkings du Mont à quelques 2kms de là, à pied... interminable aussi dans ce sens là . J'arrive à la voiture, mange et m'endort dans la voiture, les jambes sur le tableau de bord.
J'ai vaincu le marathon, dans un temps que j'ai affiné au fur et a mesure de l'entraînement. Je n'ai pas marché mais je suis parti trop vite. Les 3h45 étaient largement à ma portée, mais qu'importe ce défaut de jeunesse, la prochaine fois sera meilleure
Le temps s'est arrêté le 13 Mai 2012 : je rentre dans le rang des Marathoniens, certes modestes mais quand même, quelle belle épreuve !
L'idée de me lancer dans une telle aventure, remonte à l'année passée, plus précisément, lorsque j'ai vécu l'arrivée au Mont après avoir passé mon relais à Cherrueix. J'étais frais et conscient. J'ai ainsi pu profiter de l'ambiance chaleureuse qui régnait à proximité de l'arrivée. Qu'importe, l'image des coureurs écroulés par terre, des jambes trempées dans les bacs d'eau ou des personnes qui descendaient en marche arrière pour rejoindre la logistique... dans ma tête, c'était clair, il fallait que je goutte a cette épreuve du début jusqu'à la fin.
Le temps passe, je fais un programme d'entraînement vers la fin de l'année pour améliorer ma VMA et décide de rouler en VTT pendant l'hiver. Un exploit pour moi qui n'apprécie pas trop la boue mais je me dis que c'est une bonne préparation avant de commencer les choses sérieuses courant Mars.
Nous voilà a la veille du printemps lorsque je fais connaissance de ce site et de son programme d'entraînement : 3 séances par semaines, pour 12 semaines. J'obtiens quelques conseils en parcourant les différentes expériences de chacun et décide m'inscrire sur le forum pour apporter ma petite pierre à l'édifice.
Dès lors, j'appréhende la facette qui m'étais inconnue de mon compagnon de sport, a savoir la programmation de mon gps/cardio. (ndr : en lisant les différents comptes rendus ici, je me rends compte que je n'ai pas activé l'enregistrement au kilomètres )
Je rentre dans le vif du sujet en entamant les 3 mois de préparation avec ses joies, ses doutes, ses premières grosses sorties, sa logistique, bref, je m'y tiens avec plaisir.
Le temps passe, les séances s'accumulent et le D-day arrive enfin.
Débout 4h, avec une banane et un kiwi dans le ventre. Je me retrouve à Cancale vers 7h15 après avoir bouloté mon gatosport et bu la mixture isotonique. Je suis avec plusieurs collègues courant pour les couleurs de la Manche, mais ne rencontre aucune personne du forum. . Les minutes s'égrainent, a l'inverse l'adrénaline s'amplifie. Je rejoins le groupe 3h45-4h. Le temps est frisquet mais la chaleur humaine permet de ne pas trop greloter. Je vois des sacs poubelles prendre leur envol avec des t-shirts... le départ approche ! La corne muse retentit dans les enceintes... Le départ est donné, je m'élance, la joie est a son sommet malgré le fait de déjà vu. Qu'importe, il fait beau, le public est nombreux et me voilà lancé sur l'épreuve mythique du Marathon.
Le temps passe, le premier semi est un vrai plaisir...
La première partie, bien que connue, me donne satisfaction. Les jambes, la tête, répondent présent. L'allure est excellente. Je prends soin de prendre chaque ravitaillement en plus de mon kit. Cherrueix se présente devant moi et je me lance véritablement dans l'inconnu ! Inconnu sur le parcours, inconnu passé le 25e, les questions fusent... mais les jambes sont encore là : me voilà rassuré.
Le temps passe, de moins en moins vite...
Arrivé aux alentours du 35e, en plein dans les polders, les jambes commencent à être de plus en plus lourdes. La volonté m'interdit de marcher. De plus en plus de participants marchent, les groupes de 3h45 me doublent. J'essaye de m'accrocher au premier. Pas longtemps. Je prends conscience que je suis parti trop rapidement. Le second groupe 3h45 me double et laisse passer le train. Je prend conscience qu'il s'agit de mon premier marathon, et qu'il était déjà énorme que j'arrive a ce kilométrage sans avoir marché !
Le 37e arrive, doucement... doucement, j'apercois un nounours géant : je me dis, il ne doit pas avoir froid la desous. Je croise un copain qui me braille dessus, j'en profite pour lui dire : "t'aurais pas mon vélo !". Le cerveau fonctionne, l'humour est là mais les jambes sont lourdes, les adducteurs douloureux.
Le temps passe, en mode ralenti
Au 40e, le Mont en ligne de mire, j'aperçois ma petite femme et mon grand gaillard perché sur le talus. Je n'entends pas ce qu'ils me disent, je suis en souffrance, mais le public me pousse, m'appelle par mon prénom. Je m'accroche, le Mont en ligne de mire, je persiste, je me fais doubler, je double. Mais que les derniers 2 kilomètres m'on paru interminable. L'étrange impression que le Mont recule, qu'il refuse que j'approche.
Finalement, je lutte et j'arrive aux points d'arrêts des navettes. J'aperçois, le tapis rouge, j'entends la musique, les speakers, bref, la délivrance approche.
Le temps s'arrête.
Je passe la ligne d'arrivée en 3h51 (3h49 en réel). La médaille autour du cou, j'apercois des rescapés allongés sur le sol, jambes tendues, teint blaffard mais leur sourire en dit long : "le Mont est a nos genoux" ou devrai-je dire, ce sont nos genoux qui sont à ses pieds.
Je descends (et me surprend à être en marche avant) prendre un ticket pour un massage, mais la quantité de personne, mon numéro et le numéro annoncé au micro me résigne à partir au stand ravitaillement. Une chaleur lourde sous cette tente, du bruit, toujours des coureur affalés sur le sol. On me donne un sac, gobe un yahourt, ressort et part rejoindre ma femme et mon fils.
Le temps se remet en route, j'ai faim. On repart aux parkings du Mont à quelques 2kms de là, à pied... interminable aussi dans ce sens là . J'arrive à la voiture, mange et m'endort dans la voiture, les jambes sur le tableau de bord.
J'ai vaincu le marathon, dans un temps que j'ai affiné au fur et a mesure de l'entraînement. Je n'ai pas marché mais je suis parti trop vite. Les 3h45 étaient largement à ma portée, mais qu'importe ce défaut de jeunesse, la prochaine fois sera meilleure
Le temps s'est arrêté le 13 Mai 2012 : je rentre dans le rang des Marathoniens, certes modestes mais quand même, quelle belle épreuve !
Last Edit:il y a 12 ans 6 mois
par maxantel
Dernière édition: il y a 12 ans 6 mois par maxantel.
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- Mar2kfait
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Encore bravo et merci pour ton CR, en y repensant c'est dingue comment le temps passe lentement entre le 30 et le 40...
par Mar2kfait
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- deru84
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Bravo pour ta course, ton récit et bienvenue au club !
par deru84
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- Reg
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Bravo pour ce marathon.
Chouette récit, la notion du temps qui passe est bien trouvée, sur la fin on entre presque dans une faille spatio-temporelle, surtout avec le Mont Saint-Michel en fond, ça rend le truc assez grandiose.
Chouette récit, la notion du temps qui passe est bien trouvée, sur la fin on entre presque dans une faille spatio-temporelle, surtout avec le Mont Saint-Michel en fond, ça rend le truc assez grandiose.
par Reg
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- laurent50
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Bravo à toi ami manchois pour ta course et ton joli CR
bienvenue au club et bonne récup
bienvenue au club et bonne récup
par laurent50
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- maxantel
- Hors Ligne Auteur du sujet
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Merci pour vos messages.
Les cuisses me font de moins en moins mal...
Les cuisses me font de moins en moins mal...
par maxantel
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