Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+)
- Xav
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Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+) a été créé par Xav
Posted il y a 13 ans 3 mois #111543
Salut à tous,
J'avais choisi ce trail de 30 km 2400 m D+ pour achever une première moitié de saison bien chargée. C'est de loin la course la plus dure à laquelle j'allais participer, et c'est avec un poil d'anxiété que je récupérais mon dossard la veille de la course.
Au niveau de l'entraînement, j'ai gardé ma ligne de conduite "multisport", avec de la course, du vélo, pas mal de montagne (et même mon premier 4000 il y a deux semaines en Italie, trop content !), un peu d'autres activités à droite à gauche (squash, natation, escalade)... mais en tout et pour tout une seule sortie trail depuis presque deux mois ! J'ai voulu aussi un peu trop en faire ces dernières semaines, avec pour conséquence un problème aux tendons rotuliens, à droite comme à gauche. Rien de grave d'après mon médecin du sport, moi ça m'inquiète quand même un peu, surtout pour les longues descentes qui s'annoncent.
Le jour J, réveil à 6h et petit déjeuner Gatosport, une première. Ca passe plutôt bien, mais je n'arrive à en avaler qu'un quart, jamais trop d'appétit de si bonne heure. Arrivé à Plaine-Joux un peu après 7h, je m'échauffe et guide mon fan club (ma copine et deux amies à elle) sur le chemin qui les mènera au Col d'Anterne, dernière difficulté de mon parcours. Le temps est frisquet et le soleil peine à se montrer à travers les nuages. Mais bon, contrairement aux jours précédents, il ne pleut pas, c'est déjà ça...
A 8h, c'est près de 400 personnes qui prennent le départ dans la joie et la bonne humeur. Un départ en descente, c'est bon pour finir l'échauffement, c'est aussi propice à faire mal aux cuisses d'entrée de jeu ! Nous attaquons alors la montée de la cheminée de Platé, avec un single minuscule où doubler est problématique. Ca monte raide (1100m D+ en 4,5km ), mais heureusement je connais cette première ascension pour l'avoir faite l'année dernière en randonnée. Le rythme de marche est soutenu sans être épuisant (800 m+/h), inutile de trop se presser et de tenter des dépassements risqués, je sais que la route est encore longue. Le premier ravitaillement, au refuge de Platé, est atteint en environ une heure. Un verre de Coca, remplissage du Camelbak, et c'est reparti. Je rencontre un copain avec qui je jouais au rugby quand j'étais au collège, on échange quelques mots avec d'attaquer la grimpette vers le col de Portette, point culminant de la course avec ses 2354 m d'altitude. La montée se passe très bien, je sens que les longues sorties en montagne paient et j'arrive à doubler assez facilement. Du col, je plonge (c'est le cas de la dire tellement c'est raide) dans l'inconnu, puisque je ne connais pas la suite du parcours.
Rapidement, la descente me pose problème, et les douleurs aux genoux ne tardent pas à se faire sentir. Je décide d'y aller vraiment tranquillement, et nombre de concurrents me reprennent pendant ces 500m D-. Les pentes s'adoucissent avant l'arrivée au ravitaillement des chalets de Sales, qui marquent la barrière des 10 premiers kilomètres. C'est là que je mets le pied dans une flaque de boue est m'enfonce jusqu'à mi-mollet, génial ! Au ravitaillement, je prends mon temps pour boire du Coca, manger du salé (chips, fromage, saucisson, un régal !!) et refaire le plein de la poche à eau. Il en reste encore autant à faire en descente, et suite aux conseils d'un autre coureur, j'essaie de ne pas trop attaquer le sol avec mon talon mais plutôt avec le plat du pied, voire la pointe quand c'est plus raide. On dirait que ça marche, les genoux semblent de mieux en mieux, mais les cuisses sont contentes quand nous arrivons au pied de cette descente. Pas le temps de souffler, on rattaque directement par la montée vers le Collet d'Anterne, situé à mi-parcours. Ici, c'est la galère : le sentier est hyper boueux, je patine, me casse la figure, patine encore... J'entends plusieurs participants qui grognent un peu, et nous sommes tous satisfaits d'atteindre le sommet, puis de rejoindre rapidement le refuge Alfred Wills sur un chemin plus roulant. Courir devient vraiment douloureux, et je profite de ce dernier ravitaillement solide pour souffler et m'étirer un peu. Je mange aussi pas mal, pas vraiment à cause de la faim, mais surtout parce que c'est une bonne excuse pour s'attarder un peu plus et ne pas se lancer dans la montée finale vers le Col d'Anterne et les quelque 500m D+.
Finalement, les montées sont vraiment mon point fort aujourd'hui, et je double encore quelques personnes jusqu'à rejoindre le lac d'Anterne. Ce n'est malheureusement pas la même histoire quand il faut relancer sur les replats, où les jambes sont vraiment lourdes. J'atteins le sommet du col d'Anterne après 4h30 de course, 20 km et l'intégralité du dénivelé positif derrière moi. Mes groupies sont là et je m'accorde une petite pause avec elles, le temps d'avaler un dernier gel énergétique.
Quand je repars, je sais que les derniers 10 km risquent de tourner au calvaire, avec 1100m négatifs à avaler. Les premiers hectomètres me donnent rapidement raison, et je sens que cette dernière partie va être longue, très longue même... Trois kilomètres plus bas, un dernier ravitaillement liquide me donne une nouvelle excuse pour me reposer un peu, et boire un énième verre de Coca. Un peu plus loin, un copain et sa fiancée sont là pour m'encourager, ça fait du bien, et surtout ça me parait être un motif largement suffisant pour marcher quelques instants ! Lui me pousse à repartir, et il sait de quoi il parle le bougre, puisqu'il fait des courses trois fois plus longues que la mienne... Au cours de cette longue descente, je me fais reprendre par une poignée de coureurs. Je marche dans les passages les plus raides, je n'en peux plus ; en plus mon GPS m'indique qu'on a dépassé les 30 bornes, mais elle est où cette arche d'arrivée ?! Elle est là, au-dessus de l'aire de décollage des parapentes ! Les organisateurs ont eu la gentillesse de mettre la ligne d'arrivée en montée, c'est franchement pas cool ! Faut vraiment se forcer à courir pour avoir une photo finish digne de ce nom, chose que je fais difficilement après 5h44 de course.
Bilan : bien content de finir cette première partie de saison sur une belle course. Il faut désormais que je fasse plus de sorties longues en trail pour devenir meilleur en descente et sur les parties roulantes. Et aussi que je mange un peu moins au ravitos ! Maintenant, c'est deux semaines d'arrêt complet, ce qui me laisse le temps de me trouver un prochain objectif. Peut-être le trail d'Albertville fin septembre, avec ses 32 km 2500m D+. Deux jours plus tard, j'ai mal partout, des mollets à la nuque !
Points positifs de la course : super parcours avec jolies vues sur le Mont-Blanc (quand il n’y a pas de nuages), bénévoles très sympas (j’en profite pour les remercier si des membres du site font partie de l’organisation), et cadeaux d’inscription au top avec Quechua comme partenaire (t-shirt technique et porte-dossard nickels). Définitivement à refaire l’année prochaine, potentiellement sur la version longue, qui sait…
J'avais choisi ce trail de 30 km 2400 m D+ pour achever une première moitié de saison bien chargée. C'est de loin la course la plus dure à laquelle j'allais participer, et c'est avec un poil d'anxiété que je récupérais mon dossard la veille de la course.
Au niveau de l'entraînement, j'ai gardé ma ligne de conduite "multisport", avec de la course, du vélo, pas mal de montagne (et même mon premier 4000 il y a deux semaines en Italie, trop content !), un peu d'autres activités à droite à gauche (squash, natation, escalade)... mais en tout et pour tout une seule sortie trail depuis presque deux mois ! J'ai voulu aussi un peu trop en faire ces dernières semaines, avec pour conséquence un problème aux tendons rotuliens, à droite comme à gauche. Rien de grave d'après mon médecin du sport, moi ça m'inquiète quand même un peu, surtout pour les longues descentes qui s'annoncent.
Le jour J, réveil à 6h et petit déjeuner Gatosport, une première. Ca passe plutôt bien, mais je n'arrive à en avaler qu'un quart, jamais trop d'appétit de si bonne heure. Arrivé à Plaine-Joux un peu après 7h, je m'échauffe et guide mon fan club (ma copine et deux amies à elle) sur le chemin qui les mènera au Col d'Anterne, dernière difficulté de mon parcours. Le temps est frisquet et le soleil peine à se montrer à travers les nuages. Mais bon, contrairement aux jours précédents, il ne pleut pas, c'est déjà ça...
A 8h, c'est près de 400 personnes qui prennent le départ dans la joie et la bonne humeur. Un départ en descente, c'est bon pour finir l'échauffement, c'est aussi propice à faire mal aux cuisses d'entrée de jeu ! Nous attaquons alors la montée de la cheminée de Platé, avec un single minuscule où doubler est problématique. Ca monte raide (1100m D+ en 4,5km ), mais heureusement je connais cette première ascension pour l'avoir faite l'année dernière en randonnée. Le rythme de marche est soutenu sans être épuisant (800 m+/h), inutile de trop se presser et de tenter des dépassements risqués, je sais que la route est encore longue. Le premier ravitaillement, au refuge de Platé, est atteint en environ une heure. Un verre de Coca, remplissage du Camelbak, et c'est reparti. Je rencontre un copain avec qui je jouais au rugby quand j'étais au collège, on échange quelques mots avec d'attaquer la grimpette vers le col de Portette, point culminant de la course avec ses 2354 m d'altitude. La montée se passe très bien, je sens que les longues sorties en montagne paient et j'arrive à doubler assez facilement. Du col, je plonge (c'est le cas de la dire tellement c'est raide) dans l'inconnu, puisque je ne connais pas la suite du parcours.
Rapidement, la descente me pose problème, et les douleurs aux genoux ne tardent pas à se faire sentir. Je décide d'y aller vraiment tranquillement, et nombre de concurrents me reprennent pendant ces 500m D-. Les pentes s'adoucissent avant l'arrivée au ravitaillement des chalets de Sales, qui marquent la barrière des 10 premiers kilomètres. C'est là que je mets le pied dans une flaque de boue est m'enfonce jusqu'à mi-mollet, génial ! Au ravitaillement, je prends mon temps pour boire du Coca, manger du salé (chips, fromage, saucisson, un régal !!) et refaire le plein de la poche à eau. Il en reste encore autant à faire en descente, et suite aux conseils d'un autre coureur, j'essaie de ne pas trop attaquer le sol avec mon talon mais plutôt avec le plat du pied, voire la pointe quand c'est plus raide. On dirait que ça marche, les genoux semblent de mieux en mieux, mais les cuisses sont contentes quand nous arrivons au pied de cette descente. Pas le temps de souffler, on rattaque directement par la montée vers le Collet d'Anterne, situé à mi-parcours. Ici, c'est la galère : le sentier est hyper boueux, je patine, me casse la figure, patine encore... J'entends plusieurs participants qui grognent un peu, et nous sommes tous satisfaits d'atteindre le sommet, puis de rejoindre rapidement le refuge Alfred Wills sur un chemin plus roulant. Courir devient vraiment douloureux, et je profite de ce dernier ravitaillement solide pour souffler et m'étirer un peu. Je mange aussi pas mal, pas vraiment à cause de la faim, mais surtout parce que c'est une bonne excuse pour s'attarder un peu plus et ne pas se lancer dans la montée finale vers le Col d'Anterne et les quelque 500m D+.
Finalement, les montées sont vraiment mon point fort aujourd'hui, et je double encore quelques personnes jusqu'à rejoindre le lac d'Anterne. Ce n'est malheureusement pas la même histoire quand il faut relancer sur les replats, où les jambes sont vraiment lourdes. J'atteins le sommet du col d'Anterne après 4h30 de course, 20 km et l'intégralité du dénivelé positif derrière moi. Mes groupies sont là et je m'accorde une petite pause avec elles, le temps d'avaler un dernier gel énergétique.
Quand je repars, je sais que les derniers 10 km risquent de tourner au calvaire, avec 1100m négatifs à avaler. Les premiers hectomètres me donnent rapidement raison, et je sens que cette dernière partie va être longue, très longue même... Trois kilomètres plus bas, un dernier ravitaillement liquide me donne une nouvelle excuse pour me reposer un peu, et boire un énième verre de Coca. Un peu plus loin, un copain et sa fiancée sont là pour m'encourager, ça fait du bien, et surtout ça me parait être un motif largement suffisant pour marcher quelques instants ! Lui me pousse à repartir, et il sait de quoi il parle le bougre, puisqu'il fait des courses trois fois plus longues que la mienne... Au cours de cette longue descente, je me fais reprendre par une poignée de coureurs. Je marche dans les passages les plus raides, je n'en peux plus ; en plus mon GPS m'indique qu'on a dépassé les 30 bornes, mais elle est où cette arche d'arrivée ?! Elle est là, au-dessus de l'aire de décollage des parapentes ! Les organisateurs ont eu la gentillesse de mettre la ligne d'arrivée en montée, c'est franchement pas cool ! Faut vraiment se forcer à courir pour avoir une photo finish digne de ce nom, chose que je fais difficilement après 5h44 de course.
Bilan : bien content de finir cette première partie de saison sur une belle course. Il faut désormais que je fasse plus de sorties longues en trail pour devenir meilleur en descente et sur les parties roulantes. Et aussi que je mange un peu moins au ravitos ! Maintenant, c'est deux semaines d'arrêt complet, ce qui me laisse le temps de me trouver un prochain objectif. Peut-être le trail d'Albertville fin septembre, avec ses 32 km 2500m D+. Deux jours plus tard, j'ai mal partout, des mollets à la nuque !
Points positifs de la course : super parcours avec jolies vues sur le Mont-Blanc (quand il n’y a pas de nuages), bénévoles très sympas (j’en profite pour les remercier si des membres du site font partie de l’organisation), et cadeaux d’inscription au top avec Quechua comme partenaire (t-shirt technique et porte-dossard nickels). Définitivement à refaire l’année prochaine, potentiellement sur la version longue, qui sait…
par Xav
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+)
Posted il y a 13 ans 3 mois #111546
Belle course xav...
C'est quand même pas mal de dénivelé à avaler cette course !
Maintenant reposes toi bien !!
C'est quand même pas mal de dénivelé à avaler cette course !
Maintenant reposes toi bien !!
par FredX
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- AtomHeart
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Réponse de AtomHeart sur le sujet Re: Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+)
Posted il y a 13 ans 3 mois #111548
Félicitations Xav et merci pour ce récit ! A te lire, j'ai presque l'impression que la course aurait été plus facile s'il n'y avait eu que du D+ !!!
En tout cas, pour le "routier" que je suis, le trail reste une sacrée aventure et j'ai beaucoup de respect pour les participants à ce genre de périple. Bravo.
En tout cas, pour le "routier" que je suis, le trail reste une sacrée aventure et j'ai beaucoup de respect pour les participants à ce genre de périple. Bravo.
par AtomHeart
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+)
Posted il y a 13 ans 3 mois #111555
merci pour ce beaux recit
rien que lire 4,5 km avec 1100mD+, j'ai eu mal aux jambes
rien que lire 4,5 km avec 1100mD+, j'ai eu mal aux jambes
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- olivier_g
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Réponse de olivier_g sur le sujet Re: Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+)
Posted il y a 13 ans 3 mois #111564
Bravo pour cette course! Ca doit quand même être qqch ces trails!
par olivier_g
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- Azaer
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Réponse de Azaer sur le sujet Re: Trail du P'tit tour des Fiz (30 km, 2400 m D+)
Posted il y a 13 ans 3 mois #112408
Félicitation pour être arrivée au bout malgré les douleurs aux genoux. On ne le répètera jamais assez : "les descentes sont plus difficiles à gérer que les montées!"
Bonne récupération.
Bonne récupération.
par Azaer
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