(encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11
- XIII
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(encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11 a été créé par XIII
Posted il y a 13 ans 11 mois #71918
Live au cœur de la course, marathon de La Rochelle 2010 (20ème édition)
Dimanche 28/11. Premier réveil à 5h50. Il est temps de s’alimenter un peu, sans se charger. Thé vert bien chaud, pains croustillants nappés de miel, une part de Gatosport, un yaourt au soja. Et c’est reparti pour une heure de re-repos. Je me rendors quasiment de suite. Aucune pression, aucune excitation … étonnamment. Joie. Zénitude
Second réveil à 7h50. Cette fois-ci, place à la préparation. Je jette un œil par la fenêtre, la magnifique vue sur le port des Minimes et la Capitainerie laisse entrevoir une pluie battante, les mâts des bateaux sont pris dans la brume. Mouai. Il faudra se faire une raison . Cela ne fait pas monter mes pulsations pour autant. J’entame mon rituel. Talc dans les runnings, pommade anti-frottement, un massage au Musclor pour réveiller les muscles, pansements sur les orteils – que j’abîme beaucoup en marathon. Réflexions sur la tenue appropriée avec mon beau-frère. Il prend l’option coupe-vent sans manches, je prends celle du haut thermique manches longues, couplé à un haut sans manche que j’utilise en VTT. Très pratique pour caser mes indispensables gels. Casquette à longue visière pour protéger la vue de la pluie, gants impératifs – pas tant pour le froid que ma très forte transpiration des mains – boosters de compression et cuissard court de compression également.
Nos anges gardiens-reporters photos nous déposent en voiture près du Gabut. Juste de quoi enfiler un sac poubelle de 50 L. pour rejoindre en trottinant les sas de départ placés Quai Maubec. La foule est immense, je n’ai jamais vu autant de coureurs autour du Port de l’Echange. Une vraie fourmilière. Je note aussi que le public s’est levé tôt. Il est 8H40 et les barrières de sécurité sont déjà pleines comme un essaim d’abeilles. Nous sommes très vite dans l’ambiance avec Fred. Pas d’excitation particulière, un peu comme de vieux briscards que nous ne sommes pas. Mais le ton est donné, on a hâte d’y être. J’ai confiance. La brume s’est levée, la ville dévoile ses charmes. Le vent est quasi nul, on sent à peine une bruine. Il fait froid mais ma tenue est juste suffisante. La météo ne jouera pas en défaveur des coureurs aujourd’hui…
Entrée dans le sas. Je suis parmi les dossards 301 à 1100. Les sacs poubelles, les vieux tee-shirts, les pulls volent par-dessus la foule des marathoniens. Je suis super bien placé, juste derrière le sas préférentiel. Pas d’envie de pipi, pas d’envie du fameux « caca de la peur ». Je valide la prise d’un Smecta la veille au soir, extrêmement pratique. No .
Mise en route du Forerunner sous la voix motivante du speaker. 8H50, les handisports prennent le départ sous une bronca énorme du public.
9H00. Top départ , le peloton se tasse d’un coup et s’envole passé la ligne où les puces font sonner les timers. Je suis super concentré, à l’affût, devant, derrière, par côté. Mon but est de très vite me caler à ma vitesse AS42 soit 14 km/h et un temps au kilo de 4’15. Je joue des coudes, je ne me colle surtout pas à des coureurs, je dépasse systématiquement en essayant de garder une trajectoire rectiligne. Buste droit, foulée légère, je prends très vite mon rythme sans flinguer mes pulsations. Rue Léonce Vieljeux, la longue et large avenue Jean Guiton. Je suis au train dès le km2. Mon cardio tourne à 163 bpm, je passe le km1 en 4’32 et je suis calé au deuxième en 4’18 puis 4’13 pour descendre à 4’05 au km6 – mon kilo le presque-plus rapide du marathon. Les sensations sont top, je me sens bien, en aisance, la foulée rase sans taper le sol comme certains compères qui donnent l’impression d’avoir du plomb dans leurs runnings ! Je suis entre 157 et 160 bpm de moyenne. Le parcours est sympa, nous plongeons vers le Port Neuf, avec une vue magnifique sur l’océan et ce soleil qui peine à pointer son nez derrière les énormes cumulo-nimbus. Point de jointure avec le second départ au Km3,3. Tout passe avec fluidité, je rejoins quelques VH et des féminines très véloces. On longe la plaine des sports et nous courrons sur une sorte de bute. Je me contente d’un gobelet d’eau au ravito. Et ce sera le dernier puisque j’en ai ‘foutu’ partout . Un antioxydant, je ne perds pas une seconde. Je crains la cohue générale, je tends la main très tôt pour réceptionner, un peu comme un stuka en piqué. Et je m’écarte vite pour reprendre la ligne. Ce sera ma stratégie-ravito tout du long.
S’enchaînent des rues plus étroites, la fameuse rue Vaugouin qui grimpe un peu (j'y reviendrai plus tard ). Puis une série de longues rues rectilignes, bordées de pavillons résidentiels et de petits immeubles populaires. Pas ennuyeuses pour autant ces rues. Le public est là, très présent. Je le vois, j’entends un peu, je suis comme à mon habitude, enfermé dans ma bulle. Casquette visée, lunettes photochromiques, regard fixé au loin, c’est comme cela que j’avance. Seul compte le signal régulier du Forerunner qui m’indique les temps de passage au kilo. Je suis régulier : 4’08 à 4’19 jusqu’au km27. J’ai taillé ma route comme un robot. Les pulsations sont parfaites, je me sens bien. Je franchis le km10 en 43’18. Le passage du km11 est superbe, nous entamons l’avenue du Général Leclerc pour fondre sur la Cathédrale. Le public est impressionnant. Nos prénoms inscris sur les dossards sont criés par la foule, c’est motivant. Des jeunes, des enfants qui tendent les mains pour avoir une tape d’un marathonien, des seniors qui applaudissent fort, des volets ouverts qui laissent passer les sons d’un musette, des orchestres par endroits. L’ambiance est réellement bluffante . Jusqu’au km15, c’est le vrai plus de La Rochelle, ce qui fait aussi la renommée de ce marathon. Le top étant ce passage au Quai Valin, tout proche du départ, ou tout est gigantesque. La foule, le groupe de rock, le speaker qui encourage à pleine voix, la vue sur le Port et les Tours emblématiques. Tout pousse à la relance. Pourtant, je resterai strict avec les temps de passage. Ne nous enflammons pas !
Nous nous échappons dans une zone plus calme et plus exigeante après le km16. dans les quartiers universitaires, neufs, quasi futuristes, qui contrastent formidablement avec les pavés et les pierres du cœur de La Rochelle.
Les avenues sont larges et l'asphalte super roulant, la pluie a fait son apparition depuis quelques minutes, mais le sol adhère encore très bien. Succession de ronds-points où je suis attentif aux prises d’angles des marathoniens qui me précèdent, je fais attention aussi aux trottoirs, aux pavés décoratifs des ronds-points. En terme de performance, c’est de l’horlogerie Suisse : 4’15 à 4’20 sur sept à huit kilomètres, c’est un poil moindre que ce que je vise mais les avenues demandent des relances, c’est parfois en faux plat montant et je pense que je perds de précieuses secondes . Km18, la longue avenue Michel Crépeau nous ramène au cœur de la meule, par l’espace Encan où se situe le gigantesque village-marathon. Nous traversons le plateau nautique, tandis que les flaques d’eau commencent à faire leur apparition. Passage par le Quai du Georgelin pour l’entame de la deuxième boucle. Je passe le semi en 1H30’41. C’est pile dans ma limite, c’est un peu juste si l’on considère qu’il faut rajouter 5% théoriques à ce temps pour avoir une idée du chrono sur marathon.
Tout se déroule comme convenu jusqu’au km26. Je me suis bien ravitaillé, alternant gels Energix (2) et Antioxydant (1) avec des bouchées d’eau prises à la volée en fin de ravitaillement. Aucune perte de temps, juste un gorgée qui passe mal et qui me fait tousser comme un gamin qui vient de boire la tasse ! Ridicule ! L’enchaînement et les virages des km26 et 27 se passent bien, je sens tout de même que cela tire un peu. Les mollets me semblent très durs mais je reste droit, souffle parfaitement maîtrisé, aucun mauvais placement, les hectomètres défilent et je garde le mental en sachant que je vais de nouveau passer par ce cœur de ville envahi par la foule. Et je compte qu’elle me booste si cela s’avère difficile. La pluie continue légèrement.
Km27,5, première fausse note. Je le passe en 4’30 avec une pulsation à 166 bpm. C’est le fameux coup de cul de la rue Vaugouin, qui passe beaucoup moins bien que tout à l’heure . Cela dérive un peu et je sens bien en haut avant de redescendre l’avenue JF-K que j’ai tapé dedans pour m’efforcer de rester droit et sans dégrader ma foulée. Je retrouve sur les longs faux plats descendants mes temps de passage initiaux mais je sens que les muscles ont durcis. Je « rentre dans le dur » comme on dit. Certains compagnons d’infortune ne s’en sortent pas. Les premiers échoués du marathon font leur apparition.
Tout le cœur de ville historique est bon pour moi sur ce deuxième passage mais je ne suis plus dans le respect de mes temps de passage. 4’20 à 4’25 au kilo., les cinq à dix secondes que j’aurai voulu ne sont plus accessibles désormais et je le sais très bien. Si j’accélère – ce dont je me sens tout à fait capable mentalement – je risque de me préparer une facture salée au 35ème. Prudence est mère de sureté, je décidé de garder mon allure corrigée et je m’accroche. Temps au 30ème : 2H09’56. Les mollets sont très durs désormais, j’ai deux boules de pétanque en guise de jambiers et de jumeaux !
Le Boulevard de Cognehors est un petit supplice. Long, légèrement pentu, il casse les jambes. Je ne pressens pas de crampes toutefois, la machine continue à bien tourner, j’en veux pour preuve ma régularité. Passée la cohue des Quais Maubec et Valin, Km36, je pends cher. L’avenue du 123ème Rgt est pentue. Elle porte bien son nom celle-ci. Un vrai truc de combattant . C’est court mais intense, j’y vais aux forceps, ça casse le rythme, je m’aide de bras, je serre les dents. Je règle la facture en suivant à l’approche du quartier universitaire. A 4’35 au kilo. sur ce court passage, je suis désormais et définitivement dans une dérive même si je m’accroche. 4’40, 4’30, 4’40 à nouveau, 4’45 au km40 à la fin de cette in-ter-« minable » avenue Michel Crépeau. Le mental a clairement pris le relai. Je sais que je vais finir mais je veux absolument ne pas être déçu par le temps.
Je passe le 35ème en 2H32’11. Alors, tout y passe : des scénarios, je me parle à voix haute, je fixe des coureurs en point de mire et je grignote mètres après mètres, j’encourage volontairement les abandonnés du « mur », affalés, marchants, têtes baissées. Cela les soutient sûrement, cela me soutiens ‘moi’ encore plus ! Je repense à mes entraînements et je me dis que 5, 4, 3 kms, c’est rien de rien pour toi. Le speaker motive les futurs finishers en 3 H au loin. Il me manquera un bon paquet de pavés pour les rejoindre mais j’en ai vite fait une raison. Croix barrée sur LE 3H idéalisé. Je passe les km41 et 42 en 3’38 pile chacun. Emporté par la foule, hargneux et orgueilleux comme un paon, je ne me laisse pas aller à un effondrement prématuré tant la ligne est proche. Les mollets sont de vrais parpaings, les chaussures sont lourdes, je pousse des coudes, les quadri. me font mal au possible. Je décide de tenter un sprint . C’est pas un sprint, c’est une échappatoire, une crise d’amour propre caractérisée, mais la machine ne répond pas le moins du monde. J’ai comme une caravane accrochée dans le dos tandis que mes pulsations n’ont pas tellement dérivé. 162 et 169 bpm de maximum sur ce dernier kilomètre et demi. Tous mes voisins de course font de même, certains lâchent, d’autres s’écroulent, d’autres encore ont des ressources inespérées pour me coller 30 mètres. Je franchis les deux tours, les pavés mouillés et glissants du quai flinguent mes pieds, le tapis bleu est là. Je m’accroche. 3H05H20 corrigés à 3H05H11. Je m’arrête net et j’ai l’impression de courir encore. Je suis à 4’03/kilo sur cette fichue distance de 195 mètres. Impossible de franchir l’allure de 15 km/h.
Au final, content de moi. Je gagne 23 minutes par rapport à mon marathon précédent. Je sais que les 3 H sont à ma portée. J’ai donc un objectif déjà fixé presque à la sortie de ce marathon. Pratique quoi
Je tiens à remercier tous les participants de ce sympathique forum, qui contribuent à répondre à mes interrogations égoïstes. J’ai suivi le plan en 14 semaines, 4 sorties hebdomadaires, légèrement retoqué au bénéfice d’une sortie supplémentaire quand j’en avais le temps. Je tiens enfin à remercier du fond du cœur Gilles pour sa gentillesse, sa disponibilité et son expertise. Ce qui rend ce site et ce forum ô combien agréable, au regard de ce que se fait ailleurs.
Dimanche 28/11. Premier réveil à 5h50. Il est temps de s’alimenter un peu, sans se charger. Thé vert bien chaud, pains croustillants nappés de miel, une part de Gatosport, un yaourt au soja. Et c’est reparti pour une heure de re-repos. Je me rendors quasiment de suite. Aucune pression, aucune excitation … étonnamment. Joie. Zénitude
Second réveil à 7h50. Cette fois-ci, place à la préparation. Je jette un œil par la fenêtre, la magnifique vue sur le port des Minimes et la Capitainerie laisse entrevoir une pluie battante, les mâts des bateaux sont pris dans la brume. Mouai. Il faudra se faire une raison . Cela ne fait pas monter mes pulsations pour autant. J’entame mon rituel. Talc dans les runnings, pommade anti-frottement, un massage au Musclor pour réveiller les muscles, pansements sur les orteils – que j’abîme beaucoup en marathon. Réflexions sur la tenue appropriée avec mon beau-frère. Il prend l’option coupe-vent sans manches, je prends celle du haut thermique manches longues, couplé à un haut sans manche que j’utilise en VTT. Très pratique pour caser mes indispensables gels. Casquette à longue visière pour protéger la vue de la pluie, gants impératifs – pas tant pour le froid que ma très forte transpiration des mains – boosters de compression et cuissard court de compression également.
Nos anges gardiens-reporters photos nous déposent en voiture près du Gabut. Juste de quoi enfiler un sac poubelle de 50 L. pour rejoindre en trottinant les sas de départ placés Quai Maubec. La foule est immense, je n’ai jamais vu autant de coureurs autour du Port de l’Echange. Une vraie fourmilière. Je note aussi que le public s’est levé tôt. Il est 8H40 et les barrières de sécurité sont déjà pleines comme un essaim d’abeilles. Nous sommes très vite dans l’ambiance avec Fred. Pas d’excitation particulière, un peu comme de vieux briscards que nous ne sommes pas. Mais le ton est donné, on a hâte d’y être. J’ai confiance. La brume s’est levée, la ville dévoile ses charmes. Le vent est quasi nul, on sent à peine une bruine. Il fait froid mais ma tenue est juste suffisante. La météo ne jouera pas en défaveur des coureurs aujourd’hui…
Entrée dans le sas. Je suis parmi les dossards 301 à 1100. Les sacs poubelles, les vieux tee-shirts, les pulls volent par-dessus la foule des marathoniens. Je suis super bien placé, juste derrière le sas préférentiel. Pas d’envie de pipi, pas d’envie du fameux « caca de la peur ». Je valide la prise d’un Smecta la veille au soir, extrêmement pratique. No .
Mise en route du Forerunner sous la voix motivante du speaker. 8H50, les handisports prennent le départ sous une bronca énorme du public.
9H00. Top départ , le peloton se tasse d’un coup et s’envole passé la ligne où les puces font sonner les timers. Je suis super concentré, à l’affût, devant, derrière, par côté. Mon but est de très vite me caler à ma vitesse AS42 soit 14 km/h et un temps au kilo de 4’15. Je joue des coudes, je ne me colle surtout pas à des coureurs, je dépasse systématiquement en essayant de garder une trajectoire rectiligne. Buste droit, foulée légère, je prends très vite mon rythme sans flinguer mes pulsations. Rue Léonce Vieljeux, la longue et large avenue Jean Guiton. Je suis au train dès le km2. Mon cardio tourne à 163 bpm, je passe le km1 en 4’32 et je suis calé au deuxième en 4’18 puis 4’13 pour descendre à 4’05 au km6 – mon kilo le presque-plus rapide du marathon. Les sensations sont top, je me sens bien, en aisance, la foulée rase sans taper le sol comme certains compères qui donnent l’impression d’avoir du plomb dans leurs runnings ! Je suis entre 157 et 160 bpm de moyenne. Le parcours est sympa, nous plongeons vers le Port Neuf, avec une vue magnifique sur l’océan et ce soleil qui peine à pointer son nez derrière les énormes cumulo-nimbus. Point de jointure avec le second départ au Km3,3. Tout passe avec fluidité, je rejoins quelques VH et des féminines très véloces. On longe la plaine des sports et nous courrons sur une sorte de bute. Je me contente d’un gobelet d’eau au ravito. Et ce sera le dernier puisque j’en ai ‘foutu’ partout . Un antioxydant, je ne perds pas une seconde. Je crains la cohue générale, je tends la main très tôt pour réceptionner, un peu comme un stuka en piqué. Et je m’écarte vite pour reprendre la ligne. Ce sera ma stratégie-ravito tout du long.
S’enchaînent des rues plus étroites, la fameuse rue Vaugouin qui grimpe un peu (j'y reviendrai plus tard ). Puis une série de longues rues rectilignes, bordées de pavillons résidentiels et de petits immeubles populaires. Pas ennuyeuses pour autant ces rues. Le public est là, très présent. Je le vois, j’entends un peu, je suis comme à mon habitude, enfermé dans ma bulle. Casquette visée, lunettes photochromiques, regard fixé au loin, c’est comme cela que j’avance. Seul compte le signal régulier du Forerunner qui m’indique les temps de passage au kilo. Je suis régulier : 4’08 à 4’19 jusqu’au km27. J’ai taillé ma route comme un robot. Les pulsations sont parfaites, je me sens bien. Je franchis le km10 en 43’18. Le passage du km11 est superbe, nous entamons l’avenue du Général Leclerc pour fondre sur la Cathédrale. Le public est impressionnant. Nos prénoms inscris sur les dossards sont criés par la foule, c’est motivant. Des jeunes, des enfants qui tendent les mains pour avoir une tape d’un marathonien, des seniors qui applaudissent fort, des volets ouverts qui laissent passer les sons d’un musette, des orchestres par endroits. L’ambiance est réellement bluffante . Jusqu’au km15, c’est le vrai plus de La Rochelle, ce qui fait aussi la renommée de ce marathon. Le top étant ce passage au Quai Valin, tout proche du départ, ou tout est gigantesque. La foule, le groupe de rock, le speaker qui encourage à pleine voix, la vue sur le Port et les Tours emblématiques. Tout pousse à la relance. Pourtant, je resterai strict avec les temps de passage. Ne nous enflammons pas !
Nous nous échappons dans une zone plus calme et plus exigeante après le km16. dans les quartiers universitaires, neufs, quasi futuristes, qui contrastent formidablement avec les pavés et les pierres du cœur de La Rochelle.
Les avenues sont larges et l'asphalte super roulant, la pluie a fait son apparition depuis quelques minutes, mais le sol adhère encore très bien. Succession de ronds-points où je suis attentif aux prises d’angles des marathoniens qui me précèdent, je fais attention aussi aux trottoirs, aux pavés décoratifs des ronds-points. En terme de performance, c’est de l’horlogerie Suisse : 4’15 à 4’20 sur sept à huit kilomètres, c’est un poil moindre que ce que je vise mais les avenues demandent des relances, c’est parfois en faux plat montant et je pense que je perds de précieuses secondes . Km18, la longue avenue Michel Crépeau nous ramène au cœur de la meule, par l’espace Encan où se situe le gigantesque village-marathon. Nous traversons le plateau nautique, tandis que les flaques d’eau commencent à faire leur apparition. Passage par le Quai du Georgelin pour l’entame de la deuxième boucle. Je passe le semi en 1H30’41. C’est pile dans ma limite, c’est un peu juste si l’on considère qu’il faut rajouter 5% théoriques à ce temps pour avoir une idée du chrono sur marathon.
Tout se déroule comme convenu jusqu’au km26. Je me suis bien ravitaillé, alternant gels Energix (2) et Antioxydant (1) avec des bouchées d’eau prises à la volée en fin de ravitaillement. Aucune perte de temps, juste un gorgée qui passe mal et qui me fait tousser comme un gamin qui vient de boire la tasse ! Ridicule ! L’enchaînement et les virages des km26 et 27 se passent bien, je sens tout de même que cela tire un peu. Les mollets me semblent très durs mais je reste droit, souffle parfaitement maîtrisé, aucun mauvais placement, les hectomètres défilent et je garde le mental en sachant que je vais de nouveau passer par ce cœur de ville envahi par la foule. Et je compte qu’elle me booste si cela s’avère difficile. La pluie continue légèrement.
Km27,5, première fausse note. Je le passe en 4’30 avec une pulsation à 166 bpm. C’est le fameux coup de cul de la rue Vaugouin, qui passe beaucoup moins bien que tout à l’heure . Cela dérive un peu et je sens bien en haut avant de redescendre l’avenue JF-K que j’ai tapé dedans pour m’efforcer de rester droit et sans dégrader ma foulée. Je retrouve sur les longs faux plats descendants mes temps de passage initiaux mais je sens que les muscles ont durcis. Je « rentre dans le dur » comme on dit. Certains compagnons d’infortune ne s’en sortent pas. Les premiers échoués du marathon font leur apparition.
Tout le cœur de ville historique est bon pour moi sur ce deuxième passage mais je ne suis plus dans le respect de mes temps de passage. 4’20 à 4’25 au kilo., les cinq à dix secondes que j’aurai voulu ne sont plus accessibles désormais et je le sais très bien. Si j’accélère – ce dont je me sens tout à fait capable mentalement – je risque de me préparer une facture salée au 35ème. Prudence est mère de sureté, je décidé de garder mon allure corrigée et je m’accroche. Temps au 30ème : 2H09’56. Les mollets sont très durs désormais, j’ai deux boules de pétanque en guise de jambiers et de jumeaux !
Le Boulevard de Cognehors est un petit supplice. Long, légèrement pentu, il casse les jambes. Je ne pressens pas de crampes toutefois, la machine continue à bien tourner, j’en veux pour preuve ma régularité. Passée la cohue des Quais Maubec et Valin, Km36, je pends cher. L’avenue du 123ème Rgt est pentue. Elle porte bien son nom celle-ci. Un vrai truc de combattant . C’est court mais intense, j’y vais aux forceps, ça casse le rythme, je m’aide de bras, je serre les dents. Je règle la facture en suivant à l’approche du quartier universitaire. A 4’35 au kilo. sur ce court passage, je suis désormais et définitivement dans une dérive même si je m’accroche. 4’40, 4’30, 4’40 à nouveau, 4’45 au km40 à la fin de cette in-ter-« minable » avenue Michel Crépeau. Le mental a clairement pris le relai. Je sais que je vais finir mais je veux absolument ne pas être déçu par le temps.
Je passe le 35ème en 2H32’11. Alors, tout y passe : des scénarios, je me parle à voix haute, je fixe des coureurs en point de mire et je grignote mètres après mètres, j’encourage volontairement les abandonnés du « mur », affalés, marchants, têtes baissées. Cela les soutient sûrement, cela me soutiens ‘moi’ encore plus ! Je repense à mes entraînements et je me dis que 5, 4, 3 kms, c’est rien de rien pour toi. Le speaker motive les futurs finishers en 3 H au loin. Il me manquera un bon paquet de pavés pour les rejoindre mais j’en ai vite fait une raison. Croix barrée sur LE 3H idéalisé. Je passe les km41 et 42 en 3’38 pile chacun. Emporté par la foule, hargneux et orgueilleux comme un paon, je ne me laisse pas aller à un effondrement prématuré tant la ligne est proche. Les mollets sont de vrais parpaings, les chaussures sont lourdes, je pousse des coudes, les quadri. me font mal au possible. Je décide de tenter un sprint . C’est pas un sprint, c’est une échappatoire, une crise d’amour propre caractérisée, mais la machine ne répond pas le moins du monde. J’ai comme une caravane accrochée dans le dos tandis que mes pulsations n’ont pas tellement dérivé. 162 et 169 bpm de maximum sur ce dernier kilomètre et demi. Tous mes voisins de course font de même, certains lâchent, d’autres s’écroulent, d’autres encore ont des ressources inespérées pour me coller 30 mètres. Je franchis les deux tours, les pavés mouillés et glissants du quai flinguent mes pieds, le tapis bleu est là. Je m’accroche. 3H05H20 corrigés à 3H05H11. Je m’arrête net et j’ai l’impression de courir encore. Je suis à 4’03/kilo sur cette fichue distance de 195 mètres. Impossible de franchir l’allure de 15 km/h.
Au final, content de moi. Je gagne 23 minutes par rapport à mon marathon précédent. Je sais que les 3 H sont à ma portée. J’ai donc un objectif déjà fixé presque à la sortie de ce marathon. Pratique quoi
Je tiens à remercier tous les participants de ce sympathique forum, qui contribuent à répondre à mes interrogations égoïstes. J’ai suivi le plan en 14 semaines, 4 sorties hebdomadaires, légèrement retoqué au bénéfice d’une sortie supplémentaire quand j’en avais le temps. Je tiens enfin à remercier du fond du cœur Gilles pour sa gentillesse, sa disponibilité et son expertise. Ce qui rend ce site et ce forum ô combien agréable, au regard de ce que se fait ailleurs.
par XIII
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- plassall
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Réponse de plassall sur le sujet Re: (encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11
Posted il y a 13 ans 11 mois #71922
Felicitation! Super course, super recit, super temps.
Ca donne envie tout ca!
Ca donne envie tout ca!
par plassall
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- sabine
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Réponse de sabine sur le sujet Re: (encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11
Posted il y a 13 ans 11 mois #71927
quel beau CR, j'en avais mal avec toi
un grand bravo, je suis certaine que tu les tiens ces 3h
un grand bravo, je suis certaine que tu les tiens ces 3h
par sabine
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: (encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11
Posted il y a 13 ans 11 mois #71931
Alors là bravo !
Pour le super temps !
Et pour le super CR !
J'y étais, je poussais sur les bras avec toi... C'était dur, mais on y est arrivé...
Cela rassure en tout cas, le marathon c'est dur pour tout le monde, pour ceux qui terminent en 3h comme pour ceux qui le font en 5 heures !
Un grand merci à toi aussi pour nous avoir fait partager ta course...
Tu vas pouvoir mettre à jour ton profil !
-23 mn c'est pas donné à tout le monde...
Pour le super temps !
Et pour le super CR !
J'y étais, je poussais sur les bras avec toi... C'était dur, mais on y est arrivé...
Cela rassure en tout cas, le marathon c'est dur pour tout le monde, pour ceux qui terminent en 3h comme pour ceux qui le font en 5 heures !
Un grand merci à toi aussi pour nous avoir fait partager ta course...
Tu vas pouvoir mettre à jour ton profil !
-23 mn c'est pas donné à tout le monde...
Last Edit:il y a 13 ans 11 mois
par FredX
Dernière édition: il y a 13 ans 11 mois par FredX.
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: (encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11
Posted il y a 13 ans 11 mois #71933
y a du lourd là ...felicitation et bravo car tu as une objectif , tout neuf, tout beau , pour le prochain
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- rycker
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Réponse de rycker sur le sujet Re: (encore un) Marathon La Rochelle 2010 en 3h05'11
Posted il y a 13 ans 11 mois #71954
Eh beh
Merci pour le recit et bravo pour ton marathon ainsi que le superbe chrono
Bonne recup
Merci pour le recit et bravo pour ton marathon ainsi que le superbe chrono
Bonne recup
par rycker
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