Anne-Marie - Marathon de New York 2010
- Anne-Marie
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Anne-Marie - Marathon de New York 2010 a été créé par Anne-Marie
Posted il y a 14 ans 1 semaine #69415
Pour ceux et celles qui m’ont suivi dans ma préparation, les 16 dernières semaines, 5 entrainements par semaine, se sont très bien déroulées. Avant même de partir pour NY, j’avais atteint mon premier objectif : retrouver le plaisir à l’entrainement….
J’ai aussi été appuyée par des gens formidable : ma famille et aussi vous tous amis forumeurs avec qui j’ai partagé ces moments. Ma vie semblait tourner autour de l’entrainement : courir (parfois le matin, le midi ou le soir) et manger (tout le temps!).
La veille
Arrivés à NY tard le vendredi soir, nous avons passés la journée du samedi à se rendre à l’exposition pour récupérer nos dossards et le préparer le départ. En soirée, après un repas de pâtes dans un bon resto italien avec des amis coureurs, presque tout était prêt : linge de course, ``throw away clothes`` (des horribles pantalons roses XL, et des chandails utilisés pour peinturer), etc. Aussi, m’étant entrainée en km, j’ai inscrit sur mes 2 avants bras les temps de passage à tous les miles pour courir sous 3h25min. 7m48s/mile, c’est pas trop facile à calculer durant la course... Je me faisais penser aux cinglés dans le livre The lost symbol, Dan Brown.
Le matin
6h00 – Levé; j’enfile mes vêtements de course et les throw away clothes. Je me force à avaler un bagel, une banane et un verre de jus d’orange.
6h30 – départ de l’hôtel (avec la porte de la chambre d’hôtel qui ne barre pas!!!), et arrivée au site vers 7h15. C’est fou comme il y a des gens et comme la sécurité est omniprésente. Il ne fait pas trop chaud (3 deg C). J’ai peur de perdre trop d’énergie à me tenir au chaud avant le départ, mais au moins il ne pleut pas. Mon chéri et moi nous séparons, lui étant dans le village/départ bleu et moi dans le village/départ vert.
7h45 à 8h45 – J’attends dans le ``village des départs verts``, avec un café pour me réchauffer, et une dernière banane. C’est assez drôle. Habituellement, avant les courses, les athlètes impressionnent souvent leurs adversaires avec des étirements, des chandails de courses précédentes impressionnantes (surtout les triathletes). Mais vu l’attente et la météo du marathon de NY, tout le monde est habillé ``en guénilles``, ce qui adoucit beaucoup l’atmosphère de compétition.
8h45 – On appelle le premier départ dont je fais parti et m’installe dans mon corail, pour encore attendre. La pression comment à monter (2 pipis de la peur comme les appelais Sabine je crois). Enfin, vers 9h10, nous nous déplaçons vers la ligne de départ. Ca y est, je suis sous le pont Verrazano. J’enlève qques couches de vêtements, mais garde les patalons XL roses, un polar et la tuque. Il fait froid et vente sous le pont!!!
9h35 – J’enlève mes pantalons XL rose, je garde le polar et la tuque. On gèle!!! Je prends un gel Go-gel.
9h37m00s – Je démarre mon podomètre. PUTAIN!!!! Mon podomètre ne fonctionne pas (je découvrirai plus tard que dans ma préparation ``parfaite à la Laurent``, j’avais changé la batterie pour ne pas manque de jus durant la course, mais l’ai replacée à l’envers.) Panique totale, je me dis que ma course est finie, et que je n’ai pas le choix de me retrancher sur un objectif de 3h30, ce qui donne 8 min du mile et est plus facile à calculer sur le champ. Après 10-15 secondes, je relativise, et puis je décide de poursuivre avec mon objectif de 3h25min, en me fiant sur les temps de passage écrits su mes avants . Ce n'est pas rien - je suis consciente que je ne pourrai qu'estimer mon allure à toutes les 8 minutes.
9h40 – Départ
Mile #1 - 8m15s - Honnêtement, le premier mile est très décevant. On traverse la partie montante du pont et le vent nous gifle en plein visage. Je me dis que 25 autres miles comme celui là risquent de ne pas être très amusants. Je sais que ce n'est pas très positif comme attitude...
Mile #2 - 7m35s (14m50 cumul) - La partie descendante du pont aide… Ok, peut-être que je vais réussir mon 3h25. J’abandonne mon polar à la sortie du pont.
Mile #3 - Pas de temps de passage, mais le pipi le plus rapide de ma vie (aussi bien régler ca tout de suite avant que ce soit trop difficile de briser le rythme, et je savais que les toilettes seraient libres et propres). J'anbandonne la tuque au cours du mile 3. Quand j’arrive dans Brooklyn, je comprends ce qu'est `LE`` marathon de New York : la foule m’accueille en héros, c’est complètement époustouflant. Les gens ont pris d’assaut la ville pour faire la fête dans la rue avec les marathoniens! La seule chose qui m’agace : je sens mes jambes lourdes. Encore ce soir, je me demande si j’avais assez récupéré avant la course.
Mile # 4 - ? Mon temps n'est pas affiché sur internet.
Mile #5 - 7m33 - Prise de gel Go-gel.
Mile #6 - 7m34
Mile #7 - 7m41
Mile #8 - 7m54
Mile #9 - 7m40
Mile #10 - 7m32 - Prise de gel Smart (avec caféine).
Mile #11 - 7m50
Mile #12 - 7m38
Mile #13 -7m52
Premier demi - 13.1 miles 1h41m00s cumul, donc 1m30s en banque. Durant le premier demi, la foule, les orchestres, les gens m’émerveillaient. Je surveillais attentivement mon rythme, et à chaque mile que je passais je me disais de ralentir. C’étaient mes seuls repères sans mon podomètre. Ma fréquence cardiaque était bonne, les jambes roulaient mais un peu lourdes. Je me répétais de ralentir, un premier demi trop rapide pouvait s’avérer mortel. À chaque mile que je passais : ralentis, ralentis…
Mile #14 - 7m51 - Planifiant prendre un gel au mile 15, mais sachant que c’est une montée, je sors mon gel vers le milieu du mile 14 pour le prendre avant le pont. MERDE!!! J’ai perdu mes 2 gels sans cafféine (prévus aux miles 15 et un back-up pour la fin). Panique de qques secondes, puis je décide de prendre le dernier gel qu'il me reste (avec cafféine que je réservais pour le mile 20), et je me dis que je prendrai les Powergel distribués sur le parcours au mile 18… Il faut ce qu’il faut.
Mile #15 - 8m02 - Montée du Queensboro bridge. Je commence à voir des gens marcher et cramper. Avec ma montre et mes temps approximatifs aux miles, je ne me suis pas rendue compte que j’avais relentis qque peu sur le pont. Je me souviens de conserver 1m30s en banque.
Mile #16 - 7m58 - Descente du Queensboro bridge. Un moment magique lorsque le parcours nous amène à faire un 180 degré après le pont, et on se retrouve un peu par surprise dans une foule incroyable qui nous crie : ``Welcome to Queensboro, Welcome to Queens, Run faster, etc`` le tout entremêlé d’un orchestre qui joue American Women! Wow! Je remplis ma gourde d’eau à la station d’eau avec 2 verres en ralentissant qques secondes pour compléter l’opération.
Mile #17 - 7m47 - J'avoue que tout va bien ,mais que je sais que rien n'est joué encore.
Mile #18 - 7m42 - Je prends 2 gels Powergels qui sont distribués et les fourre dans ma ceinture pour besoin ultérieur.
Mile #19 - 7m45 - Je garde le rythme, mais commence à être un peu nerveuse. Pas question d’avoir mal avant 21 miles.
Mile #20 - 8m06 - Je prends un des Powergel. YEURK!!! C’est au chocolat. Un goût de chocolat sucré dans la bouche au mile 20. Il faut ce qu’il faut, j’avale rapidement, prends de l’eau, mais ca sera mon dernier gel. J’aurai mal au cœur qques instants plus tard.
Mile #21 - 8m04 - Ca y est, mile 21, là, la course débute vraiment, les 21 miles précédents, c'était un réchauffement. Que 5 miles, c’est 8km. 8km AS42, j’ai fait ca plein de fois dans les dernières semaines. 8km AS42, je l’ai sous le pied. Allez, garde la cadence Anne-Marie et garde la course technique. On essaiera d’accélérer au mile 23. J’ai une légère nausée et un léger mal de tête.
Mile #22 - 7m50 - Ouf, mile 22. Il était dont bien long le dernier mile. Plus que 4 miles, c’est environ 6km AS42. Justement, je me souviens d’avoir fait 6 km AS42 maintes fois, dont la dernière fois près du lac sur l’heure du diner en semaine 15. Je suis capable!
Mile #23 - 7m52 - Ok, soyons clair et je reste poli pour les forumeurs, mais j'ai mal (MAL!). Ma nausée et mon mal de cœur s’intensifient. Je sens des crampes sur le point de surgir, particulièrement le mollet gauche, mais dans tous les muscles des jambes. Arrêter ou ralentir devient impensable, je ne repartirais plus et les crampes s’installeraint. Fonce Anne-Marie, pas de crampes. Ma tête répète (hurle!) : PAS DE CRAMPES!!!
Mile #24 - 8m19 - Je n’ai absolument aucun souvenir des derniers miles (en fait, depuis le mile 22). Apparemment, la foule est en délire, mais je suis beaucoup trop centrée sur ma petite personne. Cours, oublie la douleur, pas de crampes, pense à ton objectif et cours encore.
Mile #25 - 7m51 - Cours, oublie la douleur, pas de crampes, pense à ton objectif et cours encore.
Mile #26 - 7m51 - Cours, oublie la douleur, pas de crampes, pense à ton objectif et cours encore. Ce **** de 0.2 mile est vraiment de trop.
26.2 - Mission réussie : 3h24m45s. J’ai vraiment mal. Honnêtement, à cet instant même, je ne m’amuse pas.
Pour la partie un peu moins glorieuse...
La course se termine, on me remet une médaille, une couverture, un sac avec des aliments de récupérations, et je sais que je dois marcher jusqu'à mon camion (un des derniers) pour récupérer mon sac avec mes effets. Je n'ai qu'une envie : pleurer. Pleurer pcq je ne me sens tellement pas bien et que je me sens vulnérable. J'ai envie que ma mère (qui d'autre?) me prenne et s'occupe de tout, récupére mon sac, me donne du linge sec, me dise que ca va. C'est honteux, mais c'est vraiment ce que je ressentais à ce moment.
Bref, la marche de 1heure pour récupérer mon sac était vraiment de trop. Je sais qu'il y 30 000 coureurs après moi et je comprends qu'il faut évacuer le site, mais ce moment a été pénible. Après avoir récupéré mon sac, je me suis changée, et ai retrouvé des copains dans un Starbuck (quoi d'autre à NY?) pas loin (c'est discutable) de central park. Il aura falu environ 2 heures après la course pour que je recommence à mieux me sentir, probablement quand j'aurai retrouvé mes copains et que je me sentains moins vulnérable.
Ensuite, l’adrénaline pendant presque une semaine, à revivre la course, les moments forts, même à rire de la douleur.
Lundi soir : rencontre de Sebastien et Guillaume qui fut vraiment formidable!
Encore plus d'émotions
Le jeudi suivant, mon chéri me demande de l'épouser sur le Brooklyn Bridge (Guillaume, il commencait à être nerveux quand tu as écris dans un courriel que vs vouliez visiter le Brooklyn Bridge le lundi soir!) Vraiment, une semaine trop forte en émotions!
Qques réflexions :
• La flexibilité est de mise. Avec mon podomètre qui ne fonctionnait pas, et n’utilisant que mes repères écrits sur mes avants-bras, j’ai fait preuve de flexibilité. Et encore, lorsque j’ai perdu 2 gels alors que je ne jurais que par ces gels…
• Se faire confiance. Se faire confiance pour réussir, et aussi pour ce qui marche pour soi. Oui, moi, je cours avec ma gourde d’eau. Ca marche pour moi. C’est tout. Je sais que peu de gens font ca et que ca me fait du poids à trainer. C’est bon, j’accepte.
• 26 miles semblent passer plus rapidement que 42.2 km.
• S’amuser et retrouver le sourire est tout aussi important dans la préparation que la préparation physique.
J’ai aussi été appuyée par des gens formidable : ma famille et aussi vous tous amis forumeurs avec qui j’ai partagé ces moments. Ma vie semblait tourner autour de l’entrainement : courir (parfois le matin, le midi ou le soir) et manger (tout le temps!).
La veille
Arrivés à NY tard le vendredi soir, nous avons passés la journée du samedi à se rendre à l’exposition pour récupérer nos dossards et le préparer le départ. En soirée, après un repas de pâtes dans un bon resto italien avec des amis coureurs, presque tout était prêt : linge de course, ``throw away clothes`` (des horribles pantalons roses XL, et des chandails utilisés pour peinturer), etc. Aussi, m’étant entrainée en km, j’ai inscrit sur mes 2 avants bras les temps de passage à tous les miles pour courir sous 3h25min. 7m48s/mile, c’est pas trop facile à calculer durant la course... Je me faisais penser aux cinglés dans le livre The lost symbol, Dan Brown.
Le matin
6h00 – Levé; j’enfile mes vêtements de course et les throw away clothes. Je me force à avaler un bagel, une banane et un verre de jus d’orange.
6h30 – départ de l’hôtel (avec la porte de la chambre d’hôtel qui ne barre pas!!!), et arrivée au site vers 7h15. C’est fou comme il y a des gens et comme la sécurité est omniprésente. Il ne fait pas trop chaud (3 deg C). J’ai peur de perdre trop d’énergie à me tenir au chaud avant le départ, mais au moins il ne pleut pas. Mon chéri et moi nous séparons, lui étant dans le village/départ bleu et moi dans le village/départ vert.
7h45 à 8h45 – J’attends dans le ``village des départs verts``, avec un café pour me réchauffer, et une dernière banane. C’est assez drôle. Habituellement, avant les courses, les athlètes impressionnent souvent leurs adversaires avec des étirements, des chandails de courses précédentes impressionnantes (surtout les triathletes). Mais vu l’attente et la météo du marathon de NY, tout le monde est habillé ``en guénilles``, ce qui adoucit beaucoup l’atmosphère de compétition.
8h45 – On appelle le premier départ dont je fais parti et m’installe dans mon corail, pour encore attendre. La pression comment à monter (2 pipis de la peur comme les appelais Sabine je crois). Enfin, vers 9h10, nous nous déplaçons vers la ligne de départ. Ca y est, je suis sous le pont Verrazano. J’enlève qques couches de vêtements, mais garde les patalons XL roses, un polar et la tuque. Il fait froid et vente sous le pont!!!
9h35 – J’enlève mes pantalons XL rose, je garde le polar et la tuque. On gèle!!! Je prends un gel Go-gel.
9h37m00s – Je démarre mon podomètre. PUTAIN!!!! Mon podomètre ne fonctionne pas (je découvrirai plus tard que dans ma préparation ``parfaite à la Laurent``, j’avais changé la batterie pour ne pas manque de jus durant la course, mais l’ai replacée à l’envers.) Panique totale, je me dis que ma course est finie, et que je n’ai pas le choix de me retrancher sur un objectif de 3h30, ce qui donne 8 min du mile et est plus facile à calculer sur le champ. Après 10-15 secondes, je relativise, et puis je décide de poursuivre avec mon objectif de 3h25min, en me fiant sur les temps de passage écrits su mes avants . Ce n'est pas rien - je suis consciente que je ne pourrai qu'estimer mon allure à toutes les 8 minutes.
9h40 – Départ
Mile #1 - 8m15s - Honnêtement, le premier mile est très décevant. On traverse la partie montante du pont et le vent nous gifle en plein visage. Je me dis que 25 autres miles comme celui là risquent de ne pas être très amusants. Je sais que ce n'est pas très positif comme attitude...
Mile #2 - 7m35s (14m50 cumul) - La partie descendante du pont aide… Ok, peut-être que je vais réussir mon 3h25. J’abandonne mon polar à la sortie du pont.
Mile #3 - Pas de temps de passage, mais le pipi le plus rapide de ma vie (aussi bien régler ca tout de suite avant que ce soit trop difficile de briser le rythme, et je savais que les toilettes seraient libres et propres). J'anbandonne la tuque au cours du mile 3. Quand j’arrive dans Brooklyn, je comprends ce qu'est `LE`` marathon de New York : la foule m’accueille en héros, c’est complètement époustouflant. Les gens ont pris d’assaut la ville pour faire la fête dans la rue avec les marathoniens! La seule chose qui m’agace : je sens mes jambes lourdes. Encore ce soir, je me demande si j’avais assez récupéré avant la course.
Mile # 4 - ? Mon temps n'est pas affiché sur internet.
Mile #5 - 7m33 - Prise de gel Go-gel.
Mile #6 - 7m34
Mile #7 - 7m41
Mile #8 - 7m54
Mile #9 - 7m40
Mile #10 - 7m32 - Prise de gel Smart (avec caféine).
Mile #11 - 7m50
Mile #12 - 7m38
Mile #13 -7m52
Premier demi - 13.1 miles 1h41m00s cumul, donc 1m30s en banque. Durant le premier demi, la foule, les orchestres, les gens m’émerveillaient. Je surveillais attentivement mon rythme, et à chaque mile que je passais je me disais de ralentir. C’étaient mes seuls repères sans mon podomètre. Ma fréquence cardiaque était bonne, les jambes roulaient mais un peu lourdes. Je me répétais de ralentir, un premier demi trop rapide pouvait s’avérer mortel. À chaque mile que je passais : ralentis, ralentis…
Mile #14 - 7m51 - Planifiant prendre un gel au mile 15, mais sachant que c’est une montée, je sors mon gel vers le milieu du mile 14 pour le prendre avant le pont. MERDE!!! J’ai perdu mes 2 gels sans cafféine (prévus aux miles 15 et un back-up pour la fin). Panique de qques secondes, puis je décide de prendre le dernier gel qu'il me reste (avec cafféine que je réservais pour le mile 20), et je me dis que je prendrai les Powergel distribués sur le parcours au mile 18… Il faut ce qu’il faut.
Mile #15 - 8m02 - Montée du Queensboro bridge. Je commence à voir des gens marcher et cramper. Avec ma montre et mes temps approximatifs aux miles, je ne me suis pas rendue compte que j’avais relentis qque peu sur le pont. Je me souviens de conserver 1m30s en banque.
Mile #16 - 7m58 - Descente du Queensboro bridge. Un moment magique lorsque le parcours nous amène à faire un 180 degré après le pont, et on se retrouve un peu par surprise dans une foule incroyable qui nous crie : ``Welcome to Queensboro, Welcome to Queens, Run faster, etc`` le tout entremêlé d’un orchestre qui joue American Women! Wow! Je remplis ma gourde d’eau à la station d’eau avec 2 verres en ralentissant qques secondes pour compléter l’opération.
Mile #17 - 7m47 - J'avoue que tout va bien ,mais que je sais que rien n'est joué encore.
Mile #18 - 7m42 - Je prends 2 gels Powergels qui sont distribués et les fourre dans ma ceinture pour besoin ultérieur.
Mile #19 - 7m45 - Je garde le rythme, mais commence à être un peu nerveuse. Pas question d’avoir mal avant 21 miles.
Mile #20 - 8m06 - Je prends un des Powergel. YEURK!!! C’est au chocolat. Un goût de chocolat sucré dans la bouche au mile 20. Il faut ce qu’il faut, j’avale rapidement, prends de l’eau, mais ca sera mon dernier gel. J’aurai mal au cœur qques instants plus tard.
Mile #21 - 8m04 - Ca y est, mile 21, là, la course débute vraiment, les 21 miles précédents, c'était un réchauffement. Que 5 miles, c’est 8km. 8km AS42, j’ai fait ca plein de fois dans les dernières semaines. 8km AS42, je l’ai sous le pied. Allez, garde la cadence Anne-Marie et garde la course technique. On essaiera d’accélérer au mile 23. J’ai une légère nausée et un léger mal de tête.
Mile #22 - 7m50 - Ouf, mile 22. Il était dont bien long le dernier mile. Plus que 4 miles, c’est environ 6km AS42. Justement, je me souviens d’avoir fait 6 km AS42 maintes fois, dont la dernière fois près du lac sur l’heure du diner en semaine 15. Je suis capable!
Mile #23 - 7m52 - Ok, soyons clair et je reste poli pour les forumeurs, mais j'ai mal (MAL!). Ma nausée et mon mal de cœur s’intensifient. Je sens des crampes sur le point de surgir, particulièrement le mollet gauche, mais dans tous les muscles des jambes. Arrêter ou ralentir devient impensable, je ne repartirais plus et les crampes s’installeraint. Fonce Anne-Marie, pas de crampes. Ma tête répète (hurle!) : PAS DE CRAMPES!!!
Mile #24 - 8m19 - Je n’ai absolument aucun souvenir des derniers miles (en fait, depuis le mile 22). Apparemment, la foule est en délire, mais je suis beaucoup trop centrée sur ma petite personne. Cours, oublie la douleur, pas de crampes, pense à ton objectif et cours encore.
Mile #25 - 7m51 - Cours, oublie la douleur, pas de crampes, pense à ton objectif et cours encore.
Mile #26 - 7m51 - Cours, oublie la douleur, pas de crampes, pense à ton objectif et cours encore. Ce **** de 0.2 mile est vraiment de trop.
26.2 - Mission réussie : 3h24m45s. J’ai vraiment mal. Honnêtement, à cet instant même, je ne m’amuse pas.
Pour la partie un peu moins glorieuse...
La course se termine, on me remet une médaille, une couverture, un sac avec des aliments de récupérations, et je sais que je dois marcher jusqu'à mon camion (un des derniers) pour récupérer mon sac avec mes effets. Je n'ai qu'une envie : pleurer. Pleurer pcq je ne me sens tellement pas bien et que je me sens vulnérable. J'ai envie que ma mère (qui d'autre?) me prenne et s'occupe de tout, récupére mon sac, me donne du linge sec, me dise que ca va. C'est honteux, mais c'est vraiment ce que je ressentais à ce moment.
Bref, la marche de 1heure pour récupérer mon sac était vraiment de trop. Je sais qu'il y 30 000 coureurs après moi et je comprends qu'il faut évacuer le site, mais ce moment a été pénible. Après avoir récupéré mon sac, je me suis changée, et ai retrouvé des copains dans un Starbuck (quoi d'autre à NY?) pas loin (c'est discutable) de central park. Il aura falu environ 2 heures après la course pour que je recommence à mieux me sentir, probablement quand j'aurai retrouvé mes copains et que je me sentains moins vulnérable.
Ensuite, l’adrénaline pendant presque une semaine, à revivre la course, les moments forts, même à rire de la douleur.
Lundi soir : rencontre de Sebastien et Guillaume qui fut vraiment formidable!
Encore plus d'émotions
Le jeudi suivant, mon chéri me demande de l'épouser sur le Brooklyn Bridge (Guillaume, il commencait à être nerveux quand tu as écris dans un courriel que vs vouliez visiter le Brooklyn Bridge le lundi soir!) Vraiment, une semaine trop forte en émotions!
Qques réflexions :
• La flexibilité est de mise. Avec mon podomètre qui ne fonctionnait pas, et n’utilisant que mes repères écrits sur mes avants-bras, j’ai fait preuve de flexibilité. Et encore, lorsque j’ai perdu 2 gels alors que je ne jurais que par ces gels…
• Se faire confiance. Se faire confiance pour réussir, et aussi pour ce qui marche pour soi. Oui, moi, je cours avec ma gourde d’eau. Ca marche pour moi. C’est tout. Je sais que peu de gens font ca et que ca me fait du poids à trainer. C’est bon, j’accepte.
• 26 miles semblent passer plus rapidement que 42.2 km.
• S’amuser et retrouver le sourire est tout aussi important dans la préparation que la préparation physique.
Last Edit:il y a 14 ans 1 semaine
par Anne-Marie
Dernière édition: il y a 14 ans 1 semaine par Anne-Marie.
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- Alassea
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Réponse de Alassea sur le sujet Re: Anne-Marie - Marathon de New York 2010
Posted il y a 14 ans 1 semaine #69418
Merci pour ce récit, merci de nous faire partager ton expérience! tu m'a fait réver tout au long de ta préparation et là waouh! je ne sais que dire si ce n'es bravo! tu as mené cette course comme une chef!malgrès les imprévus, je t'admire!
encore félicitation et bonne récup'
encore félicitation et bonne récup'
par Alassea
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- Edyta
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Réponse de Edyta sur le sujet Re: Anne-Marie - Marathon de New York 2010
Posted il y a 14 ans 1 semaine #69421
Merci Anne Marie pour ce beau CR, ça fait rêver...
Mes félicitations!
Alors c'est quand le mariage?
Mes félicitations!
Alors c'est quand le mariage?
par Edyta
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- plassall
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Réponse de plassall sur le sujet Re: Anne-Marie - Marathon de New York 2010
Posted il y a 14 ans 1 semaine #69422
Super! Ca fait recit d'aventure. J'adore
Encore felicitation
Encore felicitation
par plassall
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: Anne-Marie - Marathon de New York 2010
Posted il y a 14 ans 1 semaine #69423
du bonheur en tube de suivre ta prépa, ton cr .... depuis le debut tu m'impressionne et là encore .
Et bientôt mariée !!!
toute mon amitié . (virtuelle certes mais vraiment de l'amitié)
bise
Et bientôt mariée !!!
toute mon amitié . (virtuelle certes mais vraiment de l'amitié)
bise
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- wilf
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Réponse de wilf sur le sujet Re: Anne-Marie - Marathon de New York 2010
Posted il y a 14 ans 1 semaine #69428
Quelle "bonne femme"!
épouser une marathonienne en 3h 24'45" ça laisse rêveur...
Je tire mon chapeau bien bas Anne-Marie. Bravo encore!
épouser une marathonienne en 3h 24'45" ça laisse rêveur...
Je tire mon chapeau bien bas Anne-Marie. Bravo encore!
par wilf
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