Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité
- smilk
- Hors Ligne Auteur du sujet
- Golden runner's
- Messages : 3386
- Remerciements reçus 923
Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité a été créé par smilk
Posted il y a 8 ans 5 mois #428965
Attention pavé en plusieurs morceaux : CR de mon 1er marathon, qui sert également de résumé de ma 1ère année de CAP.
Voilà maintenant 1 an que je me suis fixé mon 1er défi : faire une course de 10km. A l'époque, je fais déjà pas mal de sport mais la pratique de la CAP reste pour moi très très occasionnelle, et franchement ne me passionne pas plus que ça... Pourtant, avec cet objectif, je commence à me renseigner un peu sur la façon de se préparer à ce genre de course, parcoure le net et tombe notamment sur ce site, et ce forum. Après l'avoir l'avoir parcouru pendant quelques semaines, je décide de m'inscrire. J'améliore en parallèle mon hygiène de vie, qui me permet de me sentir mieux et de perdre au passage quelques kg (passé de 88kg en mai 2015 à 78 juste avant le marathon).
Entre temps, je boucle ma 1ère course en juillet 2015, un trail urbain de 10km en 52', sans véritable préparation. Je fais ensuite l'acquisition d'une montre GPS cardio et décide de structurer mon entraînement. Je prends peu à peu goût à la discipline, j'aime bien tous ces chiffres à analyser après les séances, chercher les différentes manières de s'améliorer en creusant plusieurs pistes... Jusqu'à devenir accro.
Je fais la découverte de l'EF et j'entame le plan finir le semi, qui me mène à novembre et un semi bouclé en 1h46 et des brouettes. La prépa me sert aussi à améliorer ma marque sur 10K avec 49'.
Me vient alors la folle idée de ma lancer sur marathon, ayant jeté mon dévolu sur celui du Mont-Saint-Michel, qui me permet de coupler avec des vacances chez la belle famille.
Après le semi et une semaine de coupure, j'entame une montée progressive en charge avec un passage à 4 séances hebdo.
Arrive début janvier et l'entame du plan VO2max 8 semaines de JP dont on m'a dit beaucoup de bien, qui me servira de prélude à la prépa marathon en boostant mon niveau de base. Je boucle la prépa, sentant alors une réelle évolution dans les allures élevées, qui se traduit aussi par une amélioration des ratios aux plus basses allures.
Cela se traduit par une amélioration du RP 10km à 43'17 en mars.
J'ai alors entamé la prépa marathon 4 séances/13 semaines du site de JP. Ayant en tête un objectif de base autour de 3h45. Je fais connaissance avec les SXL, les longues séances au seuil et autres joies des plans marathons.
Le plan se déroule pas trop mal, même si ça demande bp de temps et donc des compromis avec la vie perso/pro. Les séances passent assez bien et me permettent de valider une AS42 objectif à 5'10, qui me permet de rêver aux 3h45. J'en profite pour accompagner ma compagne à son 1er semi qu'elle bouclera en 1h52, ça m'a fait une belle course préparatoire. Malgré tout, je sens que la fatigue s'accumule en seconde partie de plan et le dernier cycle de travail avec des sorties de 2h30 me fait flirter avec mes limites. Je compte malgré tout sur les 15 derniers jours de baisse de charge pour arriver au taquer pour ce marathon. Je module également la PPG que j'ai pratiqué assidument mais que j'évite de faire quand je sens que mon corps est trop traumatisé.
Me voilà donc quelques jours avant l'objectif, je finiole la logistique :
-Valises
-Nutrition des derniers jours : féculents divers et variés, baisse de la consommation de crudités et protéines, beaucoup d'eau, cure de magnésium entamée 3 semaines avant.
-Alimentation le jour de la course : boisson d'attente, de l'eau et du sucre pour la course.
J'arrive le vendredi à Saint-Malo, la famille et belle famille en profitant pour venir passer un week end de 2 jours. Je ne me sens pas trop stressé mais plutôt très impatient d'en découdre, sachant que l'objectif "3h45" serait optimal, je fixe un plan B "4h" et un plan C "simplement finir".
..............La suite dans un instant.........
Voilà maintenant 1 an que je me suis fixé mon 1er défi : faire une course de 10km. A l'époque, je fais déjà pas mal de sport mais la pratique de la CAP reste pour moi très très occasionnelle, et franchement ne me passionne pas plus que ça... Pourtant, avec cet objectif, je commence à me renseigner un peu sur la façon de se préparer à ce genre de course, parcoure le net et tombe notamment sur ce site, et ce forum. Après l'avoir l'avoir parcouru pendant quelques semaines, je décide de m'inscrire. J'améliore en parallèle mon hygiène de vie, qui me permet de me sentir mieux et de perdre au passage quelques kg (passé de 88kg en mai 2015 à 78 juste avant le marathon).
Entre temps, je boucle ma 1ère course en juillet 2015, un trail urbain de 10km en 52', sans véritable préparation. Je fais ensuite l'acquisition d'une montre GPS cardio et décide de structurer mon entraînement. Je prends peu à peu goût à la discipline, j'aime bien tous ces chiffres à analyser après les séances, chercher les différentes manières de s'améliorer en creusant plusieurs pistes... Jusqu'à devenir accro.
Je fais la découverte de l'EF et j'entame le plan finir le semi, qui me mène à novembre et un semi bouclé en 1h46 et des brouettes. La prépa me sert aussi à améliorer ma marque sur 10K avec 49'.
Me vient alors la folle idée de ma lancer sur marathon, ayant jeté mon dévolu sur celui du Mont-Saint-Michel, qui me permet de coupler avec des vacances chez la belle famille.
Après le semi et une semaine de coupure, j'entame une montée progressive en charge avec un passage à 4 séances hebdo.
Arrive début janvier et l'entame du plan VO2max 8 semaines de JP dont on m'a dit beaucoup de bien, qui me servira de prélude à la prépa marathon en boostant mon niveau de base. Je boucle la prépa, sentant alors une réelle évolution dans les allures élevées, qui se traduit aussi par une amélioration des ratios aux plus basses allures.
Cela se traduit par une amélioration du RP 10km à 43'17 en mars.
J'ai alors entamé la prépa marathon 4 séances/13 semaines du site de JP. Ayant en tête un objectif de base autour de 3h45. Je fais connaissance avec les SXL, les longues séances au seuil et autres joies des plans marathons.
Le plan se déroule pas trop mal, même si ça demande bp de temps et donc des compromis avec la vie perso/pro. Les séances passent assez bien et me permettent de valider une AS42 objectif à 5'10, qui me permet de rêver aux 3h45. J'en profite pour accompagner ma compagne à son 1er semi qu'elle bouclera en 1h52, ça m'a fait une belle course préparatoire. Malgré tout, je sens que la fatigue s'accumule en seconde partie de plan et le dernier cycle de travail avec des sorties de 2h30 me fait flirter avec mes limites. Je compte malgré tout sur les 15 derniers jours de baisse de charge pour arriver au taquer pour ce marathon. Je module également la PPG que j'ai pratiqué assidument mais que j'évite de faire quand je sens que mon corps est trop traumatisé.
Me voilà donc quelques jours avant l'objectif, je finiole la logistique :
-Valises
-Nutrition des derniers jours : féculents divers et variés, baisse de la consommation de crudités et protéines, beaucoup d'eau, cure de magnésium entamée 3 semaines avant.
-Alimentation le jour de la course : boisson d'attente, de l'eau et du sucre pour la course.
J'arrive le vendredi à Saint-Malo, la famille et belle famille en profitant pour venir passer un week end de 2 jours. Je ne me sens pas trop stressé mais plutôt très impatient d'en découdre, sachant que l'objectif "3h45" serait optimal, je fixe un plan B "4h" et un plan C "simplement finir".
..............La suite dans un instant.........
Last Edit:il y a 8 ans 5 mois
par smilk
Dernière édition: il y a 8 ans 5 mois par smilk.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- undead
- Hors Ligne
- Golden runner's
- Messages : 2071
- Remerciements reçus 450
Réponse de undead sur le sujet Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité
Posted il y a 8 ans 5 mois #428992
je me revois un peu (beaucoup dans ton "entrée" dans la CAP
vivement la suite
vivement la suite
par undead
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- smilk
- Hors Ligne Auteur du sujet
- Golden runner's
- Messages : 3386
- Remerciements reçus 923
Réponse de smilk sur le sujet Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité
Posted il y a 8 ans 5 mois #428993
Arrive le jour J....
Après une nuit plutôt courte, je me lève à 5h15 pour un petit-déjeuner normal donc copieux... Je me prépare ensuite tranquillement pour partir. Seulement, comme d'hab on part en retard. 20' de voiture plus tard, on arrive sur le parking à 1 ou 2 km de la ligne de départ J'arrive donc à peine 15-20' avant le départ, je rejoins l'oncle de ma compagne qui en est à son 14è marathon mais n'est pas trop préparé et vise un temps voisin du mien. J'essaie de retrouver Vince mais lui a été plus prévoyant que moi et se trouve déjà dans son SAS. On ne pourra malheureusement pas se retrouver
Le temps est plutôt frais, avec de la brume et un ciel couvert et un vent léger, les conditions sont au top.
Je file donc me placer en fin du SAS 3h30 à côté du tonton, l'entrée dans le SAS est un peu folklo et à quelques minutes du départ, il y a encore des gens qui font la queue dehors pour essayer de rentrer... La musique du départ me fait frissonner et je me sens alors plein d'émotion à l'idée d'aller concrétiser cet entraînement de plusieurs mois. 42km à boucler alors que je n'ai jamais fait plus de 26... mais j'ai entièrement confiance dans le plan suivi, je vais juste partir sur l'allure visée et tenir le plus longtemps possible.
Allez c'est parti...
Km 1-5 : 26'07 (5'14/km) FC 158 (81%)
Je pars prudemment, sachant que les premiers kms sont en côte et totalisent environ la moitié du dénivelé total de la course De toute façon il y a pas mal de monde et c'est difficile de prendre son propre rythme. A partir du km4, ça descend et le peloton s'étire, je me sens pas trop mal. Malgré tout, je me fais doubler par beaucoup de monde et le tonton de ma copine s'éloigne devant, je le laisse partir, et me laisse aussi doubler par le meneur 3h45 qui met l'ambiance et par son cortège de suiveurs. Je m'inquiète pas pour le moment, je vois que je suis dans les clous et je me dis que je risque d'en redoubler certains d'ici l'arrivée... Je vois un gars arrêté sur le bord de la route, il s'est tordu la cheville et n'a pas l'air de pouvoir repartir... J'espère qu'il a pu continuer
Km 6-10 : 26'26 (5'17/km) FC 157 (81%)
1er ravito et là surprise : pas de bouteilles comme annoncé sur le règlement mais des gobelets. Bon va falloir s'adapter. Moi qui pensais mettre simplement 2 sucres dans une bouteille d'eau et partir avec... Bon je croque 2 sucres et j'attrape 3 gobelets d'eau, ça le fera sur chaque ravito... J'aurais fait différemment si j'avais su, mais j'ai pas trop le temps de pester, j'ai une course à terminer...
On passe dans le 1er village avec une fanfare, l'ambiance est sympa tout au long du parcours, il y a pas mal de spectateurs et des animations. Le cadre est magnifique puisqu'on longe le bord de mer. Par contre la brume empêche toujours de voir le mont. J'envoie un texto à ma copine pour la tenir informée et lui dire que ça va. L'allure est toujours dans les clous, en comptant un arrêt d'environ 30" à chaque ravito.
Km 11-15 : 26'38 (5'19/km) FC 157 (81%)
J'essaie de maintenir une allure en aisance le cardio est bien. Je sais que je perds un tout petit peu de temps mais je sais aussi qu'il vaut mieux ne pas se griller trop rapidement. Je pense alors au SMS que m'a gentiment laissé Alex avant le départ "N'oublie pas que le marathon c'est 30km d'échauffement et 12km de course comme le dit Gilles".
A ma grande surprise, je vois le meneur 3h45 qui se rapproche à nouveau alors que j'ai moi-même ralenti. Ya vraiment une ambiance sympa avec le meneur qui donne des conseils et motive ses troupes. Je le double tranquillement...
Km 16-20 : 26'42 (5'20/km) FC 157 (81%)
Arrêt pipi au passage dans une zone industrielle dans laquelle on croise des coureurs qui sont un peu plus loin. On est tenté de traverser le petit chemin qui nous sépare pour gagner quelques centaines de mètres, mais j'ai pas envie de sprinter ensuite si jamais je me fais courser par un officiel
RAS dans cette zone, je continue à prendre mon temps aux ravito, 2 sucres + 3 gobelets. Il y a également des endroits avec des bassines d'eau qui nous permettent de nous rafraîchir, CA FAIT DU BIEN !
Nouvel SMS à ma copine, elle m'attend au Km24 avec la famille. Un peu plus loin, je vois le tonton et le rattrape, il me dit qu'il s'est cramé au départ, qu'il est déjà obligé de marcher et qu'il va abandonner. Il est dégoûté et s'en veut énormément d'avoir si mal géré le départ. Je lui dis d'aller au moins jusqu'au km24, que la famille sera là. On se rend compte que même au 14è marathon, la moindre erreur au départ se paye cash.
On rentre ensuite dans le village où aura lieu le passage du semi.
Km 21-25 : 26'34 (5'19/km) FC 162 (83,5%)
A la sortie du village, on laisse les coureurs du duo bifurquer vers le passage de relais. On voit ensuite débouler par un côté ceux qui démarrent leur relais. Heureusement qu'ils ont un dossard différent, ça permet de les reconnaître plus facilement et de relativiser lorsqu'on se fait doubler par une flèche. Passage au semi, je vois 1h52'XX à ma montre, je suis alors dans les temps pour l'objectif A, sachant que je ne vais pas devoir faiblir dans la seconde moitié parce que pas de marge. Je vois au loin ma troupe de supporters perchés sur une butte, ça me booste, je fais alors semblant d'être frais comme au départ, je gonfle la poitrine et prend une belle foulée Puis passé le virage, je reprends ma foulée normale... Ca fait du bien de les voir et de se faire encourager par des gens qu'on connaît Même si pour l'occasion mon cœur a pris quelques pulses... On voit enfin le Mont dans la brume, je ne sais pas si ça fait du bien au moral ou pas parce que même si on commence à le voir, il paraît encore très loin
L'allure se maintient mais je ne regarde plus trop le cardio, heureusement parce qu'il a un peu monté !
Km 26-30 : 26'27 (5'17/km) FC 163 (84%)
Ca commence à devenir dur, je sens les jambes qui se durcissent et je m'attends à devoir bientôt affronter le mur. On rentre dans la zone des polders, plus déserte. Heureusement qu'il fait frais, j'entends 1 personne dire que quand il y a du soleil et qu'il fait doux, on a l'impression d'étouffer dans cet endroit.
J'entends à nouveau un bruit familier, le meneur 3h45 qui continue à encourager ses fidèles et à leur prodiguer des conseils, comme se détendre le haut du corps ou ne rater aucun ravito. Il se rapproche mais je me fixe comme objectif de rester devant lui jusqu'au prochain ravito pour éviter l'embouteillage. On arrive alors au km30 et un panneau sur le bord de la route indique quelque chose comme "vous arrivez au mur mais ce n'est pas celui-ci qui va vous arrêter". Il y a d'ailleurs régulièrement des panneaux officiels sur le bord de la route comme "bonne fête aux mamans", "vous êtes plus près de l'arrivée que du départ", "le Mont vous attend, ne le décevez pas".
Km 31-35 : 26'08 (5'14/km) FC 168 (87%)
Je me fais à nouveau doubler par le meneur. Je l'entends dire qu'ils ont 2' d'avance sur l'objectif mais je sais qu'ils sont partis un peu après moi. Là ça commence vraiment à devenir de plus en plus dur, j'ai mal aux jambes et de plus en plus de monde commence à marcher. On voit aussi des gens arrêtés sur le bord de la route, pris par les crampes, un autre sur une civière avec un masque à oxygène... J'ai mal mais je pense aux heures passées à l'entraînement et me dis qu'il reste moins d'1h de course, c'est rien 1h dans une vie. J'ai en point de mire le meneur qui prend un peu de distance, j'essaie de maintenir l'écart, c'est sûrement pour ça que c'est la partie où j'aurais couru le plus vite... Pourtant psychologiquement, j'ai l'impression de faiblir. Je me fixe des objectifs à court terme (allez on continue à maintenir l'allure jusqu'au prochain ravito), j'essaie aussi de taper dans la main que nous tendent les enfants sur le bord de la route, ça fait oublier la douleur. J'arrive encore à entendre le meneur qui hurle de ne pas zapper le ravito du 35, qui sera le dernier utile.
Km 36-40 : 26'49 (5'22/km) : FC 170 (88%)
Le Mont s'approche, mais c'est l'hécatombe. Des gens dans le fossé, certains qui marchent hagards en plein milieu. Les jambes n'en peuvent plus et sont dures comme la pierre, mais je n'imagine même pas m'arrêter pour marcher, il me tarde juste d'arriver le plus vite possible. Vers le 38è, je vois au loin le village de Beauvoir, lieu de l'arrivée et une arche rouge. Malheureusement, ce n'est pas l'arche d'arrivée...
Km 41-42.195 : (5'28/km) : FC 175 (90%)
Maintenant ya même plus à réfléchir, juste à rallier l'arrivée malgré le vent de face. A nouveau plein de monde sur le bord de la route qui devient plus étroite, on se croirai presque sur le tour de France... J'essaie de faire comme je peux, en me motivant de manière pas très orthodoxe ("allez celui qui est devant toi tu le bouffes ). A environ 1km de l'arrivée, je double à nouveau le meneur 3h45 qui est étrangement seul et a pas mal ralenti... Je vois l'arrivée, je donne tout mais je n'arrive plus à sprinter, Je passe la ligne, stoppe ma montre et m'arrête net 2m après... J'en peux plus, je suis rincé, j'ai mal mais je suis HEUREUX ! Je regarde ensuite mon temps : 3h44'56" à ma montre, je me mets alors à avoir un fou rire tout seul...
Je récupère ma médaille, mon T-shirt, photo du finisher puis ravito. Pas très fourni car juste de l'eau/coca, raisins/sucres/raisins secs/bananes. Mais je m'en fiche... Je rejoins ensuite ma compagne, et pars manger 1m de crêpe
Temps 3h44'54
FC Moy 163 (84%)
Allure moyenne : 5'19"/km
Après une nuit plutôt courte, je me lève à 5h15 pour un petit-déjeuner normal donc copieux... Je me prépare ensuite tranquillement pour partir. Seulement, comme d'hab on part en retard. 20' de voiture plus tard, on arrive sur le parking à 1 ou 2 km de la ligne de départ J'arrive donc à peine 15-20' avant le départ, je rejoins l'oncle de ma compagne qui en est à son 14è marathon mais n'est pas trop préparé et vise un temps voisin du mien. J'essaie de retrouver Vince mais lui a été plus prévoyant que moi et se trouve déjà dans son SAS. On ne pourra malheureusement pas se retrouver
Le temps est plutôt frais, avec de la brume et un ciel couvert et un vent léger, les conditions sont au top.
Je file donc me placer en fin du SAS 3h30 à côté du tonton, l'entrée dans le SAS est un peu folklo et à quelques minutes du départ, il y a encore des gens qui font la queue dehors pour essayer de rentrer... La musique du départ me fait frissonner et je me sens alors plein d'émotion à l'idée d'aller concrétiser cet entraînement de plusieurs mois. 42km à boucler alors que je n'ai jamais fait plus de 26... mais j'ai entièrement confiance dans le plan suivi, je vais juste partir sur l'allure visée et tenir le plus longtemps possible.
Allez c'est parti...
Km 1-5 : 26'07 (5'14/km) FC 158 (81%)
Je pars prudemment, sachant que les premiers kms sont en côte et totalisent environ la moitié du dénivelé total de la course De toute façon il y a pas mal de monde et c'est difficile de prendre son propre rythme. A partir du km4, ça descend et le peloton s'étire, je me sens pas trop mal. Malgré tout, je me fais doubler par beaucoup de monde et le tonton de ma copine s'éloigne devant, je le laisse partir, et me laisse aussi doubler par le meneur 3h45 qui met l'ambiance et par son cortège de suiveurs. Je m'inquiète pas pour le moment, je vois que je suis dans les clous et je me dis que je risque d'en redoubler certains d'ici l'arrivée... Je vois un gars arrêté sur le bord de la route, il s'est tordu la cheville et n'a pas l'air de pouvoir repartir... J'espère qu'il a pu continuer
Km 6-10 : 26'26 (5'17/km) FC 157 (81%)
1er ravito et là surprise : pas de bouteilles comme annoncé sur le règlement mais des gobelets. Bon va falloir s'adapter. Moi qui pensais mettre simplement 2 sucres dans une bouteille d'eau et partir avec... Bon je croque 2 sucres et j'attrape 3 gobelets d'eau, ça le fera sur chaque ravito... J'aurais fait différemment si j'avais su, mais j'ai pas trop le temps de pester, j'ai une course à terminer...
On passe dans le 1er village avec une fanfare, l'ambiance est sympa tout au long du parcours, il y a pas mal de spectateurs et des animations. Le cadre est magnifique puisqu'on longe le bord de mer. Par contre la brume empêche toujours de voir le mont. J'envoie un texto à ma copine pour la tenir informée et lui dire que ça va. L'allure est toujours dans les clous, en comptant un arrêt d'environ 30" à chaque ravito.
Km 11-15 : 26'38 (5'19/km) FC 157 (81%)
J'essaie de maintenir une allure en aisance le cardio est bien. Je sais que je perds un tout petit peu de temps mais je sais aussi qu'il vaut mieux ne pas se griller trop rapidement. Je pense alors au SMS que m'a gentiment laissé Alex avant le départ "N'oublie pas que le marathon c'est 30km d'échauffement et 12km de course comme le dit Gilles".
A ma grande surprise, je vois le meneur 3h45 qui se rapproche à nouveau alors que j'ai moi-même ralenti. Ya vraiment une ambiance sympa avec le meneur qui donne des conseils et motive ses troupes. Je le double tranquillement...
Km 16-20 : 26'42 (5'20/km) FC 157 (81%)
Arrêt pipi au passage dans une zone industrielle dans laquelle on croise des coureurs qui sont un peu plus loin. On est tenté de traverser le petit chemin qui nous sépare pour gagner quelques centaines de mètres, mais j'ai pas envie de sprinter ensuite si jamais je me fais courser par un officiel
RAS dans cette zone, je continue à prendre mon temps aux ravito, 2 sucres + 3 gobelets. Il y a également des endroits avec des bassines d'eau qui nous permettent de nous rafraîchir, CA FAIT DU BIEN !
Nouvel SMS à ma copine, elle m'attend au Km24 avec la famille. Un peu plus loin, je vois le tonton et le rattrape, il me dit qu'il s'est cramé au départ, qu'il est déjà obligé de marcher et qu'il va abandonner. Il est dégoûté et s'en veut énormément d'avoir si mal géré le départ. Je lui dis d'aller au moins jusqu'au km24, que la famille sera là. On se rend compte que même au 14è marathon, la moindre erreur au départ se paye cash.
On rentre ensuite dans le village où aura lieu le passage du semi.
Km 21-25 : 26'34 (5'19/km) FC 162 (83,5%)
A la sortie du village, on laisse les coureurs du duo bifurquer vers le passage de relais. On voit ensuite débouler par un côté ceux qui démarrent leur relais. Heureusement qu'ils ont un dossard différent, ça permet de les reconnaître plus facilement et de relativiser lorsqu'on se fait doubler par une flèche. Passage au semi, je vois 1h52'XX à ma montre, je suis alors dans les temps pour l'objectif A, sachant que je ne vais pas devoir faiblir dans la seconde moitié parce que pas de marge. Je vois au loin ma troupe de supporters perchés sur une butte, ça me booste, je fais alors semblant d'être frais comme au départ, je gonfle la poitrine et prend une belle foulée Puis passé le virage, je reprends ma foulée normale... Ca fait du bien de les voir et de se faire encourager par des gens qu'on connaît Même si pour l'occasion mon cœur a pris quelques pulses... On voit enfin le Mont dans la brume, je ne sais pas si ça fait du bien au moral ou pas parce que même si on commence à le voir, il paraît encore très loin
L'allure se maintient mais je ne regarde plus trop le cardio, heureusement parce qu'il a un peu monté !
Km 26-30 : 26'27 (5'17/km) FC 163 (84%)
Ca commence à devenir dur, je sens les jambes qui se durcissent et je m'attends à devoir bientôt affronter le mur. On rentre dans la zone des polders, plus déserte. Heureusement qu'il fait frais, j'entends 1 personne dire que quand il y a du soleil et qu'il fait doux, on a l'impression d'étouffer dans cet endroit.
J'entends à nouveau un bruit familier, le meneur 3h45 qui continue à encourager ses fidèles et à leur prodiguer des conseils, comme se détendre le haut du corps ou ne rater aucun ravito. Il se rapproche mais je me fixe comme objectif de rester devant lui jusqu'au prochain ravito pour éviter l'embouteillage. On arrive alors au km30 et un panneau sur le bord de la route indique quelque chose comme "vous arrivez au mur mais ce n'est pas celui-ci qui va vous arrêter". Il y a d'ailleurs régulièrement des panneaux officiels sur le bord de la route comme "bonne fête aux mamans", "vous êtes plus près de l'arrivée que du départ", "le Mont vous attend, ne le décevez pas".
Km 31-35 : 26'08 (5'14/km) FC 168 (87%)
Je me fais à nouveau doubler par le meneur. Je l'entends dire qu'ils ont 2' d'avance sur l'objectif mais je sais qu'ils sont partis un peu après moi. Là ça commence vraiment à devenir de plus en plus dur, j'ai mal aux jambes et de plus en plus de monde commence à marcher. On voit aussi des gens arrêtés sur le bord de la route, pris par les crampes, un autre sur une civière avec un masque à oxygène... J'ai mal mais je pense aux heures passées à l'entraînement et me dis qu'il reste moins d'1h de course, c'est rien 1h dans une vie. J'ai en point de mire le meneur qui prend un peu de distance, j'essaie de maintenir l'écart, c'est sûrement pour ça que c'est la partie où j'aurais couru le plus vite... Pourtant psychologiquement, j'ai l'impression de faiblir. Je me fixe des objectifs à court terme (allez on continue à maintenir l'allure jusqu'au prochain ravito), j'essaie aussi de taper dans la main que nous tendent les enfants sur le bord de la route, ça fait oublier la douleur. J'arrive encore à entendre le meneur qui hurle de ne pas zapper le ravito du 35, qui sera le dernier utile.
Km 36-40 : 26'49 (5'22/km) : FC 170 (88%)
Le Mont s'approche, mais c'est l'hécatombe. Des gens dans le fossé, certains qui marchent hagards en plein milieu. Les jambes n'en peuvent plus et sont dures comme la pierre, mais je n'imagine même pas m'arrêter pour marcher, il me tarde juste d'arriver le plus vite possible. Vers le 38è, je vois au loin le village de Beauvoir, lieu de l'arrivée et une arche rouge. Malheureusement, ce n'est pas l'arche d'arrivée...
Km 41-42.195 : (5'28/km) : FC 175 (90%)
Maintenant ya même plus à réfléchir, juste à rallier l'arrivée malgré le vent de face. A nouveau plein de monde sur le bord de la route qui devient plus étroite, on se croirai presque sur le tour de France... J'essaie de faire comme je peux, en me motivant de manière pas très orthodoxe ("allez celui qui est devant toi tu le bouffes ). A environ 1km de l'arrivée, je double à nouveau le meneur 3h45 qui est étrangement seul et a pas mal ralenti... Je vois l'arrivée, je donne tout mais je n'arrive plus à sprinter, Je passe la ligne, stoppe ma montre et m'arrête net 2m après... J'en peux plus, je suis rincé, j'ai mal mais je suis HEUREUX ! Je regarde ensuite mon temps : 3h44'56" à ma montre, je me mets alors à avoir un fou rire tout seul...
Je récupère ma médaille, mon T-shirt, photo du finisher puis ravito. Pas très fourni car juste de l'eau/coca, raisins/sucres/raisins secs/bananes. Mais je m'en fiche... Je rejoins ensuite ma compagne, et pars manger 1m de crêpe
Temps 3h44'54
FC Moy 163 (84%)
Allure moyenne : 5'19"/km
Last Edit:il y a 8 ans 5 mois
par smilk
Dernière édition: il y a 8 ans 5 mois par smilk.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: menten, acera, Patrick57, Kharaez, Celinette, jeanmarc, kamoulox69
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- smilk
- Hors Ligne Auteur du sujet
- Golden runner's
- Messages : 3386
- Remerciements reçus 923
Réponse de smilk sur le sujet Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité
Posted il y a 8 ans 5 mois #428994
Merci d'avoir eu le courage de me lire
par smilk
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- kamoulox69
- Hors Ligne
- Golden runner's
- Messages : 3164
- Remerciements reçus 553
Réponse de kamoulox69 sur le sujet Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité
Posted il y a 8 ans 5 mois #428995
De rien
Merci à toi pour ce CR.
Beaucoup de modestie par rapport à ta performance que je trouve admirable et beaucoup d'humilité par rapport à cette distance. Encore toutes mes félicitations.
Rendez-vous dans 6 mois
Merci à toi pour ce CR.
Beaucoup de modestie par rapport à ta performance que je trouve admirable et beaucoup d'humilité par rapport à cette distance. Encore toutes mes félicitations.
Rendez-vous dans 6 mois
par kamoulox69
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- milena88
- Hors Ligne
- Platinum Boarder
- Messages : 797
- Remerciements reçus 220
Réponse de milena88 sur le sujet Marathonien : de rêve à entraînement puis réalité
Posted il y a 8 ans 5 mois #428998
Gérer le temps a 6 secondes près... respect
Maintenant, repos, parce que d'après ta biographie récente, tu n'as pas l'air d'avoir fait de vraie coupure depuis longtemps!
Et encore bravo, tu es marathonien à vie
Maintenant, repos, parce que d'après ta biographie récente, tu n'as pas l'air d'avoir fait de vraie coupure depuis longtemps!
Et encore bravo, tu es marathonien à vie
par milena88
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Temps de génération de la page : 0.233 secondes