A Céroux on mange des merles

Bien que ressentant encore les effets néfastes des antibiotiques, j’étais bien décidé à quand même mettre à profit toute ma préparation marathon lors d’une compétition. Vu l’absence de semi dans ma région ce week-end, j’ai jeté mon dévolu sur le jogging de Céroux-Mousty, dans le cadre du challenge du Brabant wallon. C’est une course de 13,6 km, dont une grande partie en forêt. Un parcours assez difficile avec trois belles côtes, dont une en pavés. L’an dernier j’y avais fait une de mes meilleures prestations, en 1h11’12", ce qui m’avait valu de terminer pour la première fois une course dans le premier tiers du peloton.
Comme l’épreuve a lieu dans le cadre de la fête du village, j’y vais avec ma femme et mon fils qui se gaveront de croustillons pendant que je cours. Un rapide échauffement confirme ce que je craignais, les jambes sont toujours lourdes, même si je me sens quand même moins fatigué depuis que j’en ai fini avec les antibiotiques. Je vise donc prudemment 1h15, en me disant que je courrai de toute façon aux sensations et au cardio sans me préoccuper de l’allure. Du point de vue de l’équipement, j’opte pour les manches étant donné le vent du nord plutôt froid.
Au challenge du Brabant wallon, il n’y a pas de puces électroniques, il n’y a donc qu’un temps officiel sur base d’un scan du dossard à l’arrivée. Je me place sur la ligne de départ pas trop loin dans le peloton pour éviter de devoir marcher 30" avant de pouvoir démarrer réellement. C’est un bon choix car je parcours le premier kilomètre en 5’05, sans devoir slalomer et à part deux ou trois petits ralentissements, j’ai pu adopter un rythme déjà assez régulier. Le deuxième kilomètre est en descente et je peux filer à du 4’32 tout en gardant la fréquence cardiaque bien en dessous de mon seuil anaérobie (fixé à 165). Au début du 3e km se profile la première difficulté du jour, une côte de 500 mètres, rectiligne, en pavés. Elle fait déjà mal aux concurrents partis trop vite. A l’instar des cyclistes de Paris-Roubaix, je cherche les bas-côtés là où c’est possible. J’avale la côte sans trop de peine mais les pulsations montent quand même à 170. Après cette mise en bouche, on redescend à toute vitesse vers le premier ravitaillement. J’ai ma bouteille avec, je ne m’arrête donc pas et je prends bien garde à ne pas glisser sur un des gobelets qui jonchent la route. On entre alors dans la forêt et on se retrouve en file indienne sur un sentier où il est difficile de dépasser. L’allure de mes prédécesseurs est légèrement inférieure à ce que je voudrais mais je jette un œil au cardio et je vois que je suis à 164. Je décide donc de ne pas m’exciter et de rester sagement dans la foulée de mon prédécesseur. Je ne dépasse qu’à une ou deux occasions lorsque je vois que le gars devant moi laisse un trou avec « le peloton ». Pendant un kilomètre et demi ça monte légèrement avant que le chemin ne devienne un vrai mur de 300 mètres. Là, chemin étroit ou pas, il faut dépasser ceux qui craquent et qui se mettent à marcher. Les pulsations montent à 173, proche de mon maximum (176). Le plus dur, c’est qu’après la côte, il faut relancer sur un faux plat montant, avec le vent de face. L’allure tombe à 5’47. On redescend quelques centaines de mètres puis on remonte de plus belle. Les places commencent à se figer et je me retrouve derrière un homme et une femme que je dépasserai dans chaque partie montante et qui me redépasseront à chaque fois que ça redescend jusqu’au bout. Entretemps, je profite un maximum du parcours forestier et je ne vois pas les kilomètres défiler. Je suis surpris à chaque fois que je passe un panneau d’être déjà là. Je vérifie sur ma montre, le GPS est à 10m près d’accord avec les organisateurs. Au 9e kilomètre je me sens toujours bien et ma fréquence cardiaque reste stable juste en dessous du seuil. Tiens, déjà le 10e ? C’est bizarre, j’ai l’impression que je viens de passer au 9e. Un coup d’œil à la montre, ça y est, ils ont déconné dans les mesures j’ai à peine 9,43km. Soit, on verra bien plus tard. En attendant, les jambes commencent à tirer un peu, j’entre dans le dur. Je débranche le cerveau et j’entre en mode automatique. Un nouveau coup d’œil à la montre pour vérifier le cardio. Ok, il est stable et à partir du 10e je peux y aller franco. J’en suis où d’ailleurs ? 9km43 ? Tiens, je n’avance plus là. Un peu plus tard, je rejette un œil à la montre pour voir où j’en suis. 9km43, ça y est je percute enfin, la Polar a perdu le signal GPS. Y a pas à dire, à un certain moment quand les muscles utilisent tout l’oxygène disponible le cerveau se retrouve fort dépourvu.
Je suis donc rassuré sur mon allure et je sais que le parcours offre encore une courte côte très raide à un peu plus d’un kilomètre de l’arrivée. Ce genre de côte où il faut passer en puissance me convient bien et celle-ci ne fait pas exception. Je me dis que maintenant il n’y a plus qu’à dérouler jusqu’à l’arrivée, mais il reste un faux plat en pavé avec le vent en pleine face. C’est très dur et je fais l’effort pour rattraper un petit groupe devant moi. Je reprends littéralement centimètre par centimètre mais le groupe devant finit par se scinder et je dois me contenter de rattraper les derniers. On arrive enfin au sommet et on tourne pour se mettre à l’abri du vent. A 150 mètres de la ligne je vois ma femme et mon fils. Elle m’annonce à peu près 1h10. Quoi ? Je peux faire mieux que l’an dernier ? J’accélère pour faire le meilleur temps possible et je franchis la ligne en 1h10’22, soit 50" de mieux que l’an dernier, avec un vent beaucoup plus important. Pour la première fois je termine aussi dans les premiers 30% du peloton. Je suis donc hyper content. Même si j’aurais cent fois préféré pouvoir manger les grives du marathon, je me contenterai des merles de Céroux. Et cela m’ouvre de belles perspectives pour la deuxième partie de la saison avec un RP sur semi que j’aimerais faire sauter.

Pour ceux qui aiment les chiffres :
Km temps Fc moy
1 05:05 145
2 04:32 156
3 04:52 163
4 04:45 161
5 05:47 165
6 05:13 165
7 05:52 167
8 05:15 164
9 05:08 164
10-12 15:40 ??
12-13,6 08:03 167

Après la Déception du Marathon , ou plutôt du non marathon , c'est une excellente nouvelle et une belle performance que tu as accompli

Je te souhaite de bon interclub de tennis ( a moins que ce ne soit déjà fait ) et une tres bonne suite de saison vers un Rp sur semi , il n'y à pas de raison

Bravo encore et merci pour le Cr

Ps : le temps entre 10-12 ne me surprend pas si tu divises par 3 ça te fais une moyenne de 5'13" comme les 2 km précédent

Bien joué, Joël et bravo pour ce RP.

Une course qui fait du bien.

rycker écrit: Je te souhaite de bon interclub de tennis ( a moins que ce ne soit déjà fait ) et une tres bonne suite de saison vers un Rp sur semi , il n'y à pas de raison


Ps : le temps entre 10-12 ne me surprend pas si tu divises par 3 ça te fais une moyenne de 5'13" comme les 2 km précédent

Les interclubs commencent le week-end du 28 mai, j'en ai pour 4 semaines.
Pour les points d'interrogation, cela s'applique à la FC moyenne que je ne connais pas sur cette partie, pas à l'allure qui est en effet cohérente avec le reste.

Pour une reprise elle est belle

Content de voir que les petits soucis sont derrières toi et que cette pose technique n à pas trop entamé ton potentiel

Meci pour le CR

Jolie course, merci pour le CR.